-9 novembre 1989: la chute du Mur de Berlin-
Nous sommes en RDA (République démocratique
allemande créée le 7 octobre 1949) à la veille de la chute du mur de Berlin où les "valeurs socialistes" sont imposées à la population depuis quarante longues années.
Ce monde s'écroule le 9 novembre 1989, mais Christiane Kern (Katrin Saß) , Berlinoise-Est n'y a pas participé, ni même assisté. Elle était alors dans le coma suite à un infarctus. Son sommeil forcé lui a sauvegardé ses illusions, ses idéaux communistes, sa vie de membre actif de la communauté et du parti, à qui elle consacrait la moitié de sa vie, l'autre étant destiné à ses deux enfants qu'elle a élevés seule depuis que leur père est parti à l'Ouest.
Huit mois plus tard, elle se réveille... Pour ne pas risquer une nouvelle attaque peut-être fatale à sa mère, Alex (Daniel
Brühl), 21 ans, décide de lui cacher la vérité sur les événements du Mur de Berlin, et cela par tous les moyens imaginables et inimaginables.
Profitant de l'alitement provisoire de sa mère, il reconstitue avec acharnement la vie d'avant dans ses moindres détails: du cornichon de Spree (authentique cornichon de la RDA, mais introuvable dans les magasins depuis l'ouverture du marché), aux émissions télés recréées et réactualisées spécialement pour elle.
On rit beaucoup et les acteurs sont excellents.
Mais nous ne devons pas oublier ce que fut l'Allemagne sous le régime communiste et la souffrance de millions d'Allemands
durant cette longue période de dictature allant de 1949 à 1990...
Un film qui traite avec drôlerie d'un sujet grave et d'une période qui a marqué plusieurs générations d'Allemands à travers la volonté d'un fils cherchant, par amour pour sa mère, à perpétuer artificiellement un cauchemar où celle-ci se trouvait à l'aise...
Les provinces de la République démocratique allemande, un État artificiel soumis à un régime totalitaire, inféodé à Moscou. Pendant quarante longues années, le peuple est-allemand sera enfermé et subira pénuries, censure, surveillance policière d'un État prétendant contrôler la vie de chacun, de la naissance à la mort.
C'est en particulier de Leipzig que partira la révolte contre la dictature socialiste.
Berlin, l'ancienne capitale, sera coupée en deux en 1961 par un mur construit à la hâte par les communistes: des milliers de familles seront soudainement et cruellement séparées.
Peuplée de 18 millions d'habitants, la République démocratique allemande (RDA) avait perdu environ 3 millions de concitoyens entre 1949 et 1961.
Quelques semaines avant la construction du Mur, Erich Honecker, chef du Parti de l'unité socialiste (SED), avait nié vouloir édifier une telle muraille. Mais devant la fuite continue-en juillet, trente mille Allemands de l'Est-, Walter Ulbricht, le chef de l'État de la RDA, demanda à Moscou l'autorisation de mettre en place des mesures radicales. En quelques jours, ce sont des milliers de kilomètres de fils barbelés qui vont encercler Berlin-Ouest, coupant la ville en son milieu.
Timbre de la RDA ou DDR: un dessin vaut mieux qu'un grand discours...
Blason de la sinistre STASI, police politique aux pouvoirs quasi illimités sur une population durement soumise à la surveillance et à la pénurie .
16 juin 1953
Insurrection populaire à Leipzig contre la dictature communiste allemande:
60 000 Allemands sont dans les rues face aux chars soviétiques; la répression sera terrible mais le pouvoir est ébranlé...
Monument aux morts de l'insurrection du 16 juin 1953
Une partie du Mur de Berlin, "le Mur de la honte".
Les autorités font construire ce mur dans la nuit du 12 au 13 août 1961 pour tenter d'arrêter l'hémorragie qui saigne l'Allemagne communiste: des milliers d'Allemands fuient désespérément vers Berlin Ouest. Ce sont souvent des diplômés, des médecins, des ingénieurs, des professeurs...
L'Occident proteste "énergiquement" mais aucun dirigeant ne veut risquer un conflit avec l'Union soviétique.
Faute de garder ses élites, les communistes les enferment.
De 1961 à 1989 plus de 360 Allemands seront abattus en voulant franchir la série d'obstacles gardés nuit et jour par la police et l'armée est allemandes par des barbelés, miradors, barrières anti-chars et "gazon de Staline" (tapis de pointes acérées).
Le dernier Allemand de l'Est sera tué quelques semaines seulement avant la chute du mur...
9 novembre 1989: la chute du Mur.
Sans violences...
La liberté enfin retrouvée!