4 août 2010
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RAY
"The Genius"
La vie de Ray Charles (1930-2004),
de son enfance pauvre en Géorgie jusqu'à l'apogée de sa carrière dans les années 1970.
Un itinéraire traversé de luttes et de drames incessants.
Derrière l'image du chanteur idéal on découvre un être rongé par la culpabilité, aussi insatiable en femmes et dur en affaires que faible devant l'héroïne.
In carnée avec un mimétisme stupéfiant par Jamie Foxx, la vie de ce géant du jazz est retracée par un scénario souple réalisé dans le grand style hollywoodien.
Surtout, il y a la musique, avec les succés de Ray Charles, comme l'emblématique " I got a Woma" que celui-ci a réenregistré pour le film, peu avant de mourir, et que Foxx joue avec un parfait feeling.
Un film qui vous fera swinger. Oh, yeah!
"The Genius"
La vie de Ray Charles (1930-2004),
de son enfance pauvre en Géorgie jusqu'à l'apogée de sa carrière dans les années 1970.
Un itinéraire traversé de luttes et de drames incessants.
Derrière l'image du chanteur idéal on découvre un être rongé par la culpabilité, aussi insatiable en femmes et dur en affaires que faible devant l'héroïne.
In carnée avec un mimétisme stupéfiant par Jamie Foxx, la vie de ce géant du jazz est retracée par un scénario souple réalisé dans le grand style hollywoodien.
Surtout, il y a la musique, avec les succés de Ray Charles, comme l'emblématique " I got a Woma" que celui-ci a réenregistré pour le film, peu avant de mourir, et que Foxx joue avec un parfait feeling.
Un film qui vous fera swinger. Oh, yeah!
L'âme du blues; genèse d'un génie...
Personnage singulier, Ray Charles peut être comparé à Louis Armstrong par bien des
côtés.
Au-delà de leurs voix si reconnaissables, Ray et Louis ont en commun une liberté totale d'inspiration, un éclectisme et une sensibilité musicale capables de leur faire aborder différents rivages de la musique, même les plus disparates.
Tout cela, avec une justesse et une pertinence remarquables.
Ils possèdent en commun un amour de la scène inlassable et poussé à ses limites, un humour jamais en défaut et une générosité immense qu'ils ont portés avec ferveur et conviction sur toutes les scènes du monde.
Au-delà de leurs voix si reconnaissables, Ray et Louis ont en commun une liberté totale d'inspiration, un éclectisme et une sensibilité musicale capables de leur faire aborder différents rivages de la musique, même les plus disparates.
Tout cela, avec une justesse et une pertinence remarquables.
Ils possèdent en commun un amour de la scène inlassable et poussé à ses limites, un humour jamais en défaut et une générosité immense qu'ils ont portés avec ferveur et conviction sur toutes les scènes du monde.
Mais n'oublions pas que, comme des millions de Noirs américains de cette époque, Ray Charles fut marqué par une enfance dramatique.
Ray Charles Robinson voit le jour à Albany, en Géorgie, le 23 septembre 1930, dans une famille très pauvre.
Le Sud des États-Unis: les colons y construisirent une civilisation très différente du Nord. Il fut ravagé par la guerre de Sécession (1860-1865); les Nordistes punirent les États du Sud avec une brutalité inouïe sous le prétexte d'éradiquer l'esclavage des Noirs.
L'Amérique sombre alors dans la grande dépression économique depuis un an et les populations noires, déjà fragilisées, en plus d'une scandaleuse ségrégation, souffrent de la récession et du chômage.
La plus grande démocratie du monde n'abolira les lois raciales qu'à la fin des années 60.
Bien que ses parents ne
soient pas mariés, il prendra le nom de son père.
Bailey Robinson occupe un emploi de poseur de traverses de chemin de fer entre Perry (Floride) et Adel (Georgie), de sorte qu'il est presque toujours absent du foyer. Ray est élevé par sa mère, Bertha, appelée familièrement Retha, à Greenville, en Floride, que tout le monde prononce "Greensville", et où la famille a déménagé peu de temps après sa naissance.
Greenville est un petit village typique du Sud, où les communautés noire et blanche ne se mélangent pas. La ségrégation y est parfois violente.
La famille vit dans une sorte de baraquement typique de cette partie des États-Unis, sorte de bidonville amélioré mais sans confort...
Georgia in my mind
Bailey Robinson occupe un emploi de poseur de traverses de chemin de fer entre Perry (Floride) et Adel (Georgie), de sorte qu'il est presque toujours absent du foyer. Ray est élevé par sa mère, Bertha, appelée familièrement Retha, à Greenville, en Floride, que tout le monde prononce "Greensville", et où la famille a déménagé peu de temps après sa naissance.
Greenville est un petit village typique du Sud, où les communautés noire et blanche ne se mélangent pas. La ségrégation y est parfois violente.
La famille vit dans une sorte de baraquement typique de cette partie des États-Unis, sorte de bidonville amélioré mais sans confort...
Georgia in my mind
Le choix de Greenville correspond au désir de Bailey de se rapprocher de sa femme légitime, Mary Jane, laquelle va assumer le rôle de deuxième mère du petit Ray, sans doute pour compenser la perte de son propre enfant, Jabbo. C'est ainsi que le jeune Ray est élevé par deux femmes. Il appelle Bertha "maman" et Mary J "mère". Bertha, de santé fragile, fait de la lessive et du repassage. Mary Jane travaille dans une scierie, et leurs ressources sont mises en commun.
Un an après la naissance de Ray, Bertha accouche d'un second garçon, George. Les deux enfants sont inséparables. Le dimanche, tous se rendent à l'église de Silo pour l'office.
Ray découvre la musique à travers les chants d'église, mais aussi au Red Wing Café de Wylie Pitman, où trônent un piano et un juke-box.
Il reste de longues heures à écouter M. Pit interpréter des boogies au piano ou bien des disques sur ce tout nouvel appareil magique qu'est le juke-box.Sensible à l'intérêt de Ray pour l'instrument, M. Pit lui donne ses premières leçons de piano...
Comme la majorité des Noirs, l'église est pour Ray et sa famille un lieu de réconfort où l'on chante ses peines et ses joies et surtout ses espérances...
Un drame qui le marquera toute sa vie
Ray a cinq ans lorsque son frère se noie sous ses yeux en tombant dans un baquet d'eau. Il conservera toute sa vie ce souvenir traumatisant.
Quelques mois à peine après ce drame, les yeux de Ray commencent à pleurer... Il est atteint d'un glaucome et perd progressivement la vue. Deux ans plus tard, il est définitivement aveugle.
Ray ne se plaint pas et fait preuve d'un courage qui force l'admiration de son entourage...Il apprend patiemment à se déplacer seul et à exécuter un certain nombre de tâches quotidiennes sans aide: un combat de chaque jour. Malgré ce handicap, il continue de fréquenter le café de M. Pit qui lui prodigue des leçons de piano...
A l'institut pour aveugles
Totalement aveugle, le petit Ray, qui vient d'avoir sept ans est admis dans une institution d'État, l'école de Saint Augustine, spécialisée dans l'enseignement aux sourds et aux aveugles, située à deux cent cinquante kms de Greenville.
Son départ pour l'internat en septembre 1937 et la séparation d'avec sa mère sont une épreuve particulièrement douloureuse pour le jeune garçon. Il souffre, la première année, d'un sentiment d'abandon et de solitude d'autant plus aigu qu'au moment de Noël il restera seul à la pension, sa mère n'ayant pas les moyens de payer le train pour le faire revenir à la maison.Déjà timide, Ray se referme sur lui-même et sur son chagrin; il subit les quolibets des autres pensionnaires qui ne manquent aucune occasion de railler "le bébé qui pleure tout le temps"...
A l'école, on sépare les sourds des aveugles, les Noirs des Blancs et les garçons des filles. Ray ne comprend pas que l'on puisse séparer des aveugles pour la raison d'une couleur de peau qu'ils ne peuvent pas voir...
Cependant, Ray est un bon élève, il apprend le braille avec facilité, excelle dans les travaux d'atelier et fait du sport (course et football américain).
Quand c'est possible, il s'approche des classes de musiques pour écouter les sons qui s'en échappent, bien qu'il n'y ait pas accès la première année. Il s'adapte pourtant progressivement à ses nouvelles conditions de vie...
Au cours du second semestre, son oeil droit le fait souffrir: il faut lui retirer.
Bura
De retour à Greenville pour les vacances d'été, il continue de fréquenter le Red Wings Café, pratique de plus en plus souvent du piano avec un brio déconcertant pour son âge; et commence à jouer pour les gens.
Il apprend à se déplacer tout seul, sans l'aide de quiconque, s'orientant aux sons et aux odeurs que sa mémoire enregistre, quand il ne s'oriente pas à l'instinct et esprit de déduction; il fait déjà l'admiration de beaucoup par le courage avec lequel il accepte son handicap sans gémir et l'énergie qu'il déploie afin de ne dépendre de personne. Sa mère le stimule afin qu'il soit autonome et a la grande sagesse de le laisser aller et venir à sa guise...
Pendant sa deuxième année à l'école pour aveugles, il commence à apprendre sérieusement le piano. Durant les séances où il travaille des petites pièces de Chopin et de Strauss ou lorsqu'il écoute la radio qui diffuse les airs joués par les grands orchestres du moment: Glenn Miller, Glen Gray, Benny Goodman et Tommy Dorsey, il se prend à rêver qu'il sera un jour un grand pianiste...
Il commence à s'intéresser à l'orchestration, découvre Artie Shaw, dont il aime particulièrement "Stardust", et Art Tatum, pour lequel il a une admiration sans borne; dès qu'il le peut, il joue du blues et du boogie en dehors des heures de classe, pour la plus grande joie de ses camarades.