La Vague de Hokusaï (1760-1849)
L'ère Meiji qui débute en 1868, marque la naissance du cinéma japonais.
L'Empereur Mutsuhito (3 nov.1852-30 juil.1912)
Trés intéressés par toutes les nouveautés techniques, les commerçants importèrent en 1896 le kinétoscope, puis le vitascope d'Edison.
L'année suivante arrivait le cinématographe des frères Lumière. Dés 1897, des documentaires sont tournés sous la tutelle d'ingénieurs américains ou français, comme Geler.
Mais le mode de représentation occidental ne correspond nullement à celui des Japonais.
Au Japon, l'extrême stylisation des théâtres no et kabuki, la dissociation entre texte et action dans le bunraku (théâtre de marionettes), l'art du commentaire dans le théâtre d'images (utsushie), vont en sens inverse.
Théâtre no:
Le jeu des acteurs est très codifié.
L'héritage de la tradition orale des conteurs et diseurs d'histoires (kodan et rakugo) pèsera lourdement sur les débuts du cinéma japonais: ainsi, l'institution du commentateur de films (benshi) s'attirera les foudres de l'avant-garde cinématographique pour avoir fait passer l'image aprés le commentaire.
Les repères occidentaux ne prévalent donc pas dans le cinéma japonais. Ozu Yasushiro, possédant pourtant parfaitement la technique occidentale, est connu pour ses faux raccords de regards, ses angles aberrants, sa technique de désorientation spatiale.
Dans des films comme Zigeunerweisen de Suzuki Seijun (1980), la rationalité et la science occidentale sont mises à mal à travers une technique qui leur est irrémédiablement liée.
Ce n'est pas le moindre des paradoxes que le cinéma japonais a dû soutenir...
Citons quatre réalisateurs qui ont marqué le cinéma japonais des débuts:
Kenji Mizogushi
Yasujiro Ozu
Mikio Naruse
Hélas, il ne reste pratiquement plus rien du cinéma japonais d'avant guerre... C'est tout un pan de la mémoire du cinéma qui a été détruit sous les bombes...
Signalons quelques chefs-d'oeuvre où la calligraphie la plus pure a su se mettre au service des vertus héroïques traditionnelles:
Les 47 Ronins (1942)
L'Intendant Sansho (1954)
Le héros sacrilège (1956)
Les Sept Samouraïs (1957)
Le détachement féminin rouge (1961)
Kagemousha (1980)
Adieu ma concubine (1992)