21 janvier 2008
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LE CINÉMA MUET AMÉRICAIN
"Le cinéma est la mise en uvre du hasard"
Antonin Artaud
"Le cinéma est la mise en uvre du hasard"
Antonin Artaud
Soldats australiens ; Ypres 1917
En 1914, la Première Guerre Mondiale éclate, provoquant un "suicide collectif "de l'Europe.
Les différentes écoles européennes chercheront alors des voies nouvelles, en marge de la suprématie matérielle et esthétique du cinéma américain.
Les différentes écoles européennes chercheront alors des voies nouvelles, en marge de la suprématie matérielle et esthétique du cinéma américain.
En deux ans, grâce à deux films réalisés par D.W Griffith, le cinéma acquiert une maturité certaine. Naissance d'uneNation ( Birth of a Nation;1915) et Intolérance (1916) rassemblent toutes les qualités du spectacle et de l'intimité, de l'épopée, de la tension dramatique et de la contemplation. Ces uvres cinématographiques inspireront toute une génération de cinéastes.
Intolérance est porteur de l'avenir du cinéma mondial.
La partie babylonienne et la Passion du Christ demeurent des modèles de composition plastique et d'exaltation de l'espace. La partie contemporaine contient en puissance tout le cinéma social à venir. La construction du suspense y est déjà très élaborée.
Paroxysme et synthèse, Intolérance de David W. Griffith demeure la suprême référence.
Paroxysme et synthèse, Intolérance de David W. Griffith demeure la suprême référence.
Naissance d'une Nation ou naissance du cinéma américain.
On trouve déjà dans ce film cette ampleur et cette fièvre de l'invention qui feront le succès universel des films
d'Hollywood.
L'Amérique a trouvé dans le cinéma son meilleur moyen d'expression, une sorte de caisse de résonances à l'échelle planétaire qui lui permettra de diffuser ses points de vue, son "way of life" et pas toujours par le "petit bout de la lorgnette"!
d'Hollywood.
L'Amérique a trouvé dans le cinéma son meilleur moyen d'expression, une sorte de caisse de résonances à l'échelle planétaire qui lui permettra de diffuser ses points de vue, son "way of life" et pas toujours par le "petit bout de la lorgnette"!
A "la guerre civile" fatale que se livrent les pays de la vieille Europe, la jeune Amérique affiche l'exemple de son unité cruellement gagnée à l'issue de la Guerre de Sécession.
Intervenant dans un conflit pour venir en aide à "ses cousins" européens, les Américains font figure de "grands frères protecteurs" qui ont payé l'impôt du sang. Dés lors, les États-Unis deviennent une superpuissance qui supplante les puissances coloniales européennes.
Intervenant dans un conflit pour venir en aide à "ses cousins" européens, les Américains font figure de "grands frères protecteurs" qui ont payé l'impôt du sang. Dés lors, les États-Unis deviennent une superpuissance qui supplante les puissances coloniales européennes.
Premiers transports de troupes américaines en Europe; 1917.
La conquête de l'Ouest est à peine achevée que l'Amérique s'offre un miroir magique, précis et déformant, dans les studios d'Hollywood( le bois sâcré) bâtis hâtivement sur leur nouvelle Terre Promise, la Californie!
Là, se créent les films poursuites de Mack Sennet, qui révèlent le fabuleux besoin de dépense d'énergie de la civilisation industrielle qui s'affirme.
Le goût de l'efficacité, de la préparation méthodique,de l'expression juste et directe se retrouve dans le découpage technique des westerns de Thomas Ince: Pour sauver sa race (the Aryan, 1916), Carmen du Klondyke (1918).
Douglas Fairbanks incarne quant à lui, la magnifique santé d'un peuple jeune, sa bonne conscience et son sens de l'humour: Robin des Bois (Robin's Hood, 1922), Le signe de Zorro (The mark of Zorro,1920), Le voleur de Bagdad (The thief of Bagdad, 1924).
Que l'on ne s'y trompe pas, ses exploits acrobatiques sont aussi des figures de liberté.
Là, se créent les films poursuites de Mack Sennet, qui révèlent le fabuleux besoin de dépense d'énergie de la civilisation industrielle qui s'affirme.
Le goût de l'efficacité, de la préparation méthodique,de l'expression juste et directe se retrouve dans le découpage technique des westerns de Thomas Ince: Pour sauver sa race (the Aryan, 1916), Carmen du Klondyke (1918).
Douglas Fairbanks incarne quant à lui, la magnifique santé d'un peuple jeune, sa bonne conscience et son sens de l'humour: Robin des Bois (Robin's Hood, 1922), Le signe de Zorro (The mark of Zorro,1920), Le voleur de Bagdad (The thief of Bagdad, 1924).
Que l'on ne s'y trompe pas, ses exploits acrobatiques sont aussi des figures de liberté.
Une des premières star du cinéma américain, Douglas Fairbanks est aussi un sex symbol.
AH! L'ÉPOQUE BÉNIE DE LA CENSURE A HOLLYWOOD!
Avant l'instauration, en 1934, du Code Hays encadrant la production de films, Hollywood n'hésitait pas à choquer (à des fins commerciales) en abordant les thèmes les plus sulfureux.
1921:San Francisco; la jeune actrice Virginia Rape est retrouvée morte chez Fatty Arbuckle,star du muet, accusé du meurtre avant d'être innocenté.
Un nouveau scandale à Hollywood, considéré comme un lieu de débauche.
Quelques années plus tard, en 1930, le sénateur William Hays donne son nom à un code de censure et prend la tête d'un Comité d'Autorégulation créé par les studios.
D'abord ignoré, le Code Hays est appliqué dès 1934 et prévoit quelques mesures fortes:
ne pas rendre les criminels sympathiques (anarchisme);éviter les gestes à connotation sexuelles (Puritanisme protestant).Bien sûr, la nudité est proscrite, tout comme les moqueries envers la Patrie et le religion.
Avant l'application du code, les cinéastes luttent contre la censure et n'hésitent pas à aborder les thèmes bannis.
Ainsi, dans "L'Ennemi public", le héros est un bandit, alors que dans "La Bête de la Cité", on voit des policiers mourir à l'écran; intolérable pour Hays et son comité! même des comédies musicales comme "Gold Diggers of 1933" de Mervin LeRoy, ou "Le Tourbillon de la danse", avec Clark Gable et Joan Crawford, sont jugées trop sensuelles.
Autre sujet qui fâche, la place de la femme dans la société: celle-ci doit se comporter comme une épouse modèle et non pas se laisser séduire (Puritanisme protestant, comme dans "The Barbarian", de Sam Wood, ou dans "Vies privées", de Sidney Franklin, où deux couples se laissent aller aux joies du marivaudage.
Mentionnons aussi "La femme aux cheveux rouges", dans lequel la blonde Jean Harlow interprète une femme légère prête à tout pour réussir! Produit par la MGM, le film déclenche une tempête de protestations...sans effet puisque la Warner propose l'année suivante un film sur le même thème, "Baby Face".
Avec le temps, ce code sera de moins en moins appliqué puis deviendra obsolète pour être remplacé en 1968 par le système actuel de classification.
Jean Harlow et la naissance du mythe des Blondes.
(à suivre...)