MARIE ANTOINETTE
16 Octobre 1793:
Marie-Antoinette, reine de France & de Navarre, est guillotinée à Paris place de la Révolution (ex place Louis XV),après un procès sans honneur ni vérité,
Jusqu'au bout, elle fera preuve d'un courage et d'une dignité exemplaire...
Voici lexemple type du film
mensonge...
Versailles; règne de Louis XVI (1774-1792).
La reine Marie-Antoinette est, dans ce film,
salie par un cinéma qui est dévoyé.
Oui, Marie-Antoinette commis des erreurs et même quelques fautes!
Non, la reine Marie-Antoinette n'était pas celle qui est décrite dans ce film qui impose une vision "kitch-people-bling-bling" à une catégorie de jeunes spectateurs très perméables à ce genre nouveau de la vulgarisation de l'Histoire.
Il faut être instruit et cultivé pour voir ce film à un second degré; or ces qualités sont celles-là mêmes qui manquent le plus au grand public d'aujourd'hui!
En outre, les erreurs historiques s'accumulent dans les moindres détails: par exemple, la reine est montrée commettant un adultère avec le Comte Axel de Fersen ce qui, historiquement n'est pas prouvé, ou buvant et rebuvant du champagne.Or, Marie-Antoinette n'aimait pas cette nouvelle boisson à la mode; elle préférait les jus de fruits et l'eau pétillante des sources de Ville d'Avray.
En revanche, les présidents de la Vème République, depuis 1981, ont, sans vergogne, battu tous les records de dépenses et la dette publique de la France est aujourd'hui exorbitante. Alors qu'il existe des organismes de contrôle, l'État français vit au-dessus de ses moyens et se voit rappeler à l'ordre par Bruxelles.L'humiliation ne semble pas provoquer de remous dans la conscience des politiciens.
Je pourrais continuer longtemps...
L'actrice choisie, Kirsten Dunst, par ailleurs pleine de talent, n'a rien de l'élégance racée et aristocratique de cette reine d'origine autrichienne; cette actrice a le regard et les attitudes d'une soubrette ou d'une courtisane.
Une actrice qui a des airs de soubrette pour plaire à un public vulgaire, inculte et suffisant...
A travers ce film, la reine Marie Antoinette a été instrumentalisée comme un simple produit commercial, à l'américaine.Et pour cela, il fallait la caricaturer donc la salir ( sans trop en avoir l'air) en la jetant en pâture à un public ignare, vulgaire et vaniteux.
Et puis, Marie-Antoinette demeure dans l'inconscient collectif comme le symbole de la beauté et de l'innocence saccagées par la bêtise et la méchanceté de la Révolution française, de toutes les révolutions qui permettent au "Peuple"d'usurper le pouvoir.
La réalisatrice Sofia Coppola a fait le choix de ne montrer qu'une partie de la vie de Marie-Antoinette. Or, comme tous les choix, celui-ci n'est pas dû au hasard et n'est pas innocent.
Amputer l'histoire d'une vie c'est comme sortir une phrase de son contexte pour lui faire dire ce que l'on veut lui faire dire: c'est une forme de malhonnêteté intellectuelle et de manipulation .
La vie de Marie-Antoinette comme toute vie a une histoire qu'il faut connaître dans sa globalité pour connaître le "moi" profond d'une personne. Un historien digne de ce nom sait cela, mais chacun de nous aussi.
Notre vie est un livre qui ne se ferme qu'à notre mort et la façon dont nous allons vers la mort est aussi importante que notre façon de vivre; et "aller à la mort" c'est vivre.
Parfois, à notre insu, notre vie ne s'arrête pas à notre mort.
Certains nous enterrent et d'autres nous déterrent.
Les cinéastes qui abordent un personnage historique ne font que cela. Leur engagement moral est donc puissant.
Madame de Polignac, une amie fidèle de la reine.
La Princesse de Lamballe;
elle resta fidèle à la reine jusqu'au bout et fut massacrée dans sa cellule le 3 septembre 1793 par la populace révolutionnaire.
Elle fut l'une des plus belles femmes du royaume...
Un boucher lui découpa la tête pour la planter sur une pique et exhibée à Marie-Antoinette à travers les barreaux de sa prison...
"Peu avant le 10 août 1792, Marie-Antoinette confiait à Fersen le pressentiment qu'elle serait bientôt libre et heureuse...
Mais quand l'infortunée Reine entre au Temple le 13 août 1792, elle est déjà dans l'antichambre de la mort.
Après avoir subi de terribles épreuves, malade (certainement un cancer de l'utérus), la mort de Louis XVI à qui elle était bien plus attachée qu'elle ne le croyait, la cruelle captivité, la séparation d'avec son fils, elle sera transférée à la Conciergerie dont elle ne sortira que pour être jugée par des fanatiques et conduite à l'échafaud.
En effet, après la mort de Louis XVI, la pauvre Reine et son petit garçon de huit ans, héritier de la Couronne de France, gênaient tout le monde: les Conventionnels qui les considéraient comme seul prétexte de la guerre civile dans l'Ouest, Monsieur, frère du défunt Roi, qui s'était proclamé Régent et désirait ardemment devenir Louis XVIII, certains hommes politiques comme le comte Mercy-Argenteau (ancien ambassadeur d'Autriche) qui estimaient que la pauvre femme deviendrait embarrassante en cas de rétablissement de la monarchie...
C'est cette dernière année de sa vie, qui ressemble à un long cauchemar, que Paul et Pierette Girault de Coursac, historiens, spécialistes de Louis XVI et de Marie-Antoinette, se sont efforcés de reconstituer au moyen de journaux de l'époque et des documents dont le texte a survécu aux incendies des Tuileries de 1871, en laissant de côté la mauvaise littérature née à partir du Directoire et les témoignages fabriqués après coup.
Ils n'ont même pas voulu, comme on le fait trop souvent dans un souci de pudeur ou pour ménager la "sensibilité" du lecteur, jeter un voile sur l'épisode atroce de la déposition du dauphin contre sa mère (une pratique inaugurée par les Révolutionnaires français et imitée par les Révolutionnaires du monde entier).
Mais comme il arrive toujours quand on préfère la réalité aux "pieuses" légendes, il s'est avéré que cette réalité dépassait de beaucoup la fiction, qu'elle éclairait la figure de Marie-Antoinette d'une lumière autrement belle et émouvante, et permettait de mesurer combien la jeune femme s'était transformée dans le creuset de la douleur, et quelle extraordinaire progression avait subi son caractère et sa manière de penser.
La Reine tragique qui meurt sur la place de la Révolution (de la "Concorde") le 16 octobre 1793, au terme de cette bouleversante évolution, n'a plus rien à voir avec la jeune femme égoïste et personnelle du printemps de 1792, qui réclamait avec tant d'ardeur et à l'insu du Roi le Manifeste de Brunswick".
(à suivre...)