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22 août 2008 5 22 /08 /août /2008 11:54
 

paris_brule_t_il-2.jpg

Paris brûle-t-il ? est une fresque historique qui décrit les dernières semaines de la Seconde Guerre mondiale à Paris, jusqu'à la libération de la capitale en août 1944.

 

L'action est centrée sur les faits de résistance qui ont contribué à la reddition de l'armée allemande, et sur les personnages principaux de cette période : le général américain Patton, le général allemand von Choltitz, Jacques Chaban-Delmas, alors l'un des chefs de la Résistance, le général Leclerc...

 

La fin du film insiste sur l'ordre donné par Adolf Hitler à l'armée d'occupation de raser Paris avant de capituler, en faisant sauter les ponts et les monuments. Le général Dietrich von Choltitz, par calcul, désobéit finalement à cet ordre et se rend sans condition aux alliés, préservant ainsi Paris de la destruction.

 

Avec une distribution de superproduction (20 000 figurants), Paris brûle-t-il ? n'est pourtant pas un film de stars, mais prétend retracer de façon précise et quasiment documentaire cette période tourmentée et hautement importante dans l'histoire de la France et de Paris. Au vrai, ce film quasi-officiel est truffé d'omissions. Les soldats américains ayant participé à la libération de Paris n'apparaissent pas davantage que dans le discours de De Gaulle du 26 août 1944. Bidault, successeur de Jean Moulin au CNR, est censuré en raison de son rôle récent dans le militantisme Algérie française. Pour faciliter une vision conciliant gaullisme et communisme, un communiste, Kriegel-Valrimont, récemment exclu du PCF est omis du film. Les réseaux OCM ou Défense de la France n'apparaissent pas.

 

L'Organisation civile et militaire (OCM) était l'un des grands mouvements de la Résistance intérieure française (en zone occupée) pendant la Seconde Guerre mondiale.

 

L'OCM était l'un des huit grands réseaux de résistance membre du Conseil national de la Résistance (CNR).

 

 


 

 

 

Claude Rich joue deux rôles dans ce film : le général Leclerc (avec moustache) et le lieutenant Pierre de La Fouchardière (sans moustache). Mais il n'est crédité au générique final que du rôle du général Leclerc.

Le fait qu'il incarne le jeune lieutenant n'est pas un hasard. En effet, pendant les évènements de la libération de Paris, Claude Rich, jeune adolescent, admirait les exploits des militaires dans la rue. Pierre de La Fouchardière, l'ayant aperçu, lui somma de rentrer, pour le protéger des dangers que les soldats couraient. Pierre de La Fouchardière libèrera ensuite le Sénat de l'occupation allemande.

Le thème musical composé par Maurice Jarre va se transformer en une chanson à succès et emblématique de Paris, « Paris en colère », grâce aux paroles de Maurice Vidalin et à l'interprétation de Mireille Mathieu.

 


Le film fut tourné en noir et blanc car les autorités refusèrent que de vrais drapeaux nazis flottent sur les bâtiments officiels de Paris. Ils acceptèrent seulement des drapeaux noir et blanc, avec la croix gammée.

La glorification de la police parisienne a été diversement appréciée, des mêmes policiers ayant participé pendant quatre ans aux rafles et arrestations de résistants, et ne retournant leur veste qu'au tout dernier moment.

 

 

 

Darryl F. Zanuck producteur de la 20th Century Fox voulut faire le premier un film sur le sujet, pour renouveler le succès du "Jour le plus long", en utilisant les mémoires du général von Choltitz. Mais le tournage ne put se dérouler à terme, et ce fut Paul Graetz de la Paramount qui l'emporta, voulant produire un équivalent européen du Jour le plus long.

C'est ce producteur, qui décèdera peu avant la sortie du film, qui propose à René Clément l'adaptation du livre de Lapierre et Collins.

dominique-lapierre--paris-brule-t-il-histoire-de-la-liberat.jpg 

Tourné lors du second mandat de Charles de Gaulle à la présidence de la République française, le film nécessitait de nombreuses autorisations, tant de la part des protagonistes toujours vivants et représentés à l'écran, que de la part des autorités officielles (préfecture de Police et ministères de l'Intérieur et de la Culture) quant aux lieux de tournage. Le PCF, en déléguant Henri Rol-Tanguy comme conseiller historique sur le film, marquait également sa volonté de garder un œil sur le contenu du film. Le projet concurrent de Zanuck avait d'ailleurs échoué devant l'opposition de la Fédération du spectacle, émanation de la CGT : celle-ci avait fait publier un communiqué dans lequel elle s'opposait à « une falsification historique qui consisterait, pour un producteur américain, à tourner une histoire de la résistance française, d'après le livre écrit par un général allemand ». Ce double contrôle était durement ressenti par Gore Vidal, qui ne pouvait utiliser tous les éléments du livre, sans risquer d'offenser soit de Gaulle soit les communistes.

 

Les personnalités présentes dans le film et encore actives dans la vie politique de 1966 sont privilégiées : Jacques Chaban-Delmas est interprété par le bel Alain Delon, et les scénaristes soulignent son influence sur les événements ; Edgard Pisani, ministre de l'Agriculture du gouvernement Georges Pompidou, et dont l'action fut plus modeste durant la bataille, est mis toutefois en avant par la mise en scène. À quelques mois des législatives de 1967, certains journaux d'opposition virent dans le film un tremplin électoral à l'usage de certaines personnalités gaullistes, d'autant plus que d'autres personnalités plus polémiques disparaissaient de l'intrigue (notamment Georges Bidault). Cette occultation de Bidault est en fait une constante de l'histoire officielle des années 1958-69.

 

 

 


 

 

Cent quatre-vingt lieux de tournage ont été nécessaires, principalement les rues de Paris (excepté les batailles dans la rue de Rivoli tournées en studio) pendant l’été 1965, entre 5 et 7 heures du matin pour ne pas gêner la circulation, les rues étant maquillées à la suie7. Seul anachronisme reconnu : Yves Montand porta un calot à la place du Béret Noir, ce qui valut de nombreuses critiques d'anciens Bérets Noirs de l'Armée française3. Durant une scène se déroulant à la Préfecture de Police, Belmondo et Delon (que Clément a dirigé plusieurs fois), bien aidés par Gélin et Piccoli, font enrager Clément. Celui-ci ne put se venger sur Belmondo, le tournage étant terminé pour l'acteur, et c'est Delon seul qui subit les foudres du réalisateur dans une scène suivante8.

 

Un reportage de François Reichenbach sur le tournage du film fut utilisé par l'ORTF pour promouvoir le film et diffusé le 18 octobre 1966. La "première" le 24 fut l'occasion d'une quasi-cérémonie officielle, les invités étant accueillis par la garde républicaine, et une reconstitution de l'arrivée de la colonne Leclerc dans Paris étant mise en scène, tandis que les monuments principaux de Paris étaient illuminés. Un feu d'artifice, prévu à l'issue de la projection, fut annulé en raison du violent orage qui s'abattit ce soir-là sur Paris.

 

in Wikipedia


Au final, voici un film grandiose, une co-production américaine, des stars du cinéma, qui nous racontent la libération de Paris.


Flash back...



Allemagne Stukas10 mai 1940



exode00
En quelques semaines, à cause d'une somme d'incompétences inouïes au sein de l'Etat major français, la Belgique, la Hollande, le Luxembourg et le territoire national sont bombardés et envahis dès le 10 mai 1940. Les Allemands surgissent dans le ciel bleu azur d'un printemps radieux,et là où personne ne les attendait: à travers la forêt des Ardennes!
C'est la panique et "l'exode" de millions de civils qui fuient, éperdus, sur les routes,en dépit des injonctions des autorités civiles et militaires qui demandent aux populations de rester chez elles afin de laisser les routes libres pour la circulation des forces militaires; en vain...
Les militaires, le gouvernement, les préfets ne savent plus où donner de la tête: c'est tout un pays qui sombre dans le chaos.
Allemagne Stukas
La Lutwaffe, profitant d'une météo très favorable,  conquiert rapidement la maîtrise de l'espace aérien.
Mais les bombardements les plus meurtriers en France seront ceux de l'aviation américaine en 1944.

Allemagne Confiance
Paris-juin-40-homme-pleure.jpg
Le chagrin & la pitié...
Paris juin 1940

14 juin 1940

"Entendez-vous cette nouvelle effroyable?
Paris est tombé! Les Allemands occupent Paris"!
Tandis que le gouvernement français est en perdition quelque part entre Tours et Bordeaux...
hitler-a-paris-photo-couleur.jpeg

Au petit matin, Hitler "le Vengeur", celui qui avait promis de laver l'humiliation de 1918, s'offre une visite de  la ville qu'il admire le plus au monde.

Il est 6h au matin du 23 juin 1940. Le chef de la nouvelle Allemagne visite Paris pour la première fois de sa vie. Hitler est accompagné du génial architecte Albert Speer qui lui fait les commentaires les plus instructifs. Une visite éclair de 3 h.

Hitler est impressionné par l'ex capitale de la France.Mais désormais,Hitler en a décidé, ni la France, ni Paris ne joueront plus de rôles majeurs dans le nouvel ordre mondial. Paris et la France serviront de station de vacances pour les soldats du IIIème Reich, une sorte d'éden, une base pour le repos des Guerriers!

Puis, quand Germania, la future capitale d'une Europe placée sous l'autorité allemande sera construite, Paris sera détruit afin de ne pas faire d'ombre à Germania.

 Le sort en décida autrement: Berlin fut détruit et Paris préservé.France Charles-de-Gaulle-18juin1940-1
De Gaulle sous le casque
Un certain général, Charles De Gaulle, sous-secrétaire d'Etat à la Guerre dans l'éphémère gouvernement Paul Raynaud, refuse l'armistice, s'envole pour Londres et lance un Appel à la résistance les 17 et 18 juin 1940.

Traître pour les uns, héros pour les autres...

Paris occupé Rivoli

Le photographe André Zucca nous montre un Paris qui ne veut pas mourir...

Les drapeaux nazis flottent dans les rues de Paris.



Pétain-copie-1
Vichy Assemblée 10 juillet 40
10 juillet 1940: à Vichy, les députés votent les pleins pouvoirs au prestigieux vainqueur de Verdun, le Maréchal Pétain.
La IIIe République est morte.
Un nouveau régime autoritaire s'installe avec au programme de redoutables défis à relever: en premier lieu le ravitaillement.


Paris occupé homme sandwich
Paris occupé officiers allemands et parisienne


Peu à peu les Parisiens qui avaient fui reviennent et la vie reprend son cours, presque comme avant....Finalement, les Allemands sont "corrects": les atrocités annoncées par la propagande ne s'abattent pas sur une population abasourdie par la rapidité de la victoire allemande et l'effondrement de l'Etat.
Heureusement, le vieux  Maréchal Pétain est aux commandes...



paris occupé

Paris occupé terrase café zucca

L'été est radieux...





Paris occupé cinéma

Dès le mois d'août 1940, les cinémas, les Music halls rouvrent leurs portes: il faut noyer l'humiliation de la défaite dans le dépaysement; il faut s'étourdir et oublier...


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Les Enfants du Paradis de Marcel Carné, tourné à partir d'août 43 aux Studios de La Victorine à Nice, sorti en 1945, restera dans les annales du cinéma comme un pur chef d'oeuvre.

Dans une situation de pénurie et malgré la censure allemande, le cinéma français va produire de purs chefs d'œoeuvre.


Paris occupé Haute couture

Les couturiers boudent Vichy, jugé trop...provincial, seul Paris mérite d'abriter leur talent.

Excepté Mademoiselle Chanel qui ferme ses ateliers.
(Mannequins présentant quelques modèles pour l'Automne-Hiver 1941 à l'Hippodrome de Longchamp)





Paris occupé lips stick


Restons Parisienne...



Paris occupé métro Opéra


Métro  Boulo  Dodo: survivre, se ravitailler, manger à sa faim, nourrir ses enfants alors que plus d'un million de soldats français sont prisonniers.








Paris occupé couple et cerises

Le Temps des Cerises...

Les historiens se sont récemment aperçus que, contre toute attente, le "baby boom" avait commencé dés 1942, c'est-à-dire en pleine Occupation et non aprés la Libération...


Paris occupé Halles

Les vainqueurs pillent la France qui est devenue un immense centre de vacances pour les soldats allemands:

le ventre de Paris se creuse...



Paris occupé pècheurs

Profitons des derniers beaux jours !...

Etienne-d-Orves-1901--1941-29--aout.jpg

Henri Louis Honoré d’Estienne d’Orves (5 juin 1901 à Verrières-le-Buisson - 29 août 1941 à Suresnes) est un officier de marine français, héros de la Seconde Guerre mondiale, martyr de la Résistance, mort pour la France.

 

Le réseau de renseignement de la France libre, qu'il a dirigé, porte son nom « Estienne d'Orves ».

Le 21 décembre 1940, il est envoyé en mission en France : il fait la traversée de la Manche à bord d'un petit chalutier, accompagné du quartier-maître radiotélégraphiste Georges Marty6 ; ils sont débarqués à Plogoff (Finistère). Installé à Nantes dans le quartier de Chantenay6, il organise un réseau de renseignement pour la Bretagne, le réseau Nemrod6. Il établit la première liaison radio entre la France occupée et Londres. Du 6 au 19 janvier 1941, il est à Paris, où il séjourne entre autres chez Max André, une connaissance d'avant-guerre, qui accepte, à sa demande, de monter un réseau de renseignement dans la capitale.

 


Arrestation

 

À son retour à Nantes, il est trahi par le quartier-maître radiotélégraphiste Marty qui est en réalité un agent du contre-espionnage allemand du nom de Gaessler.

Il est arrêté le 22 janvier 1941, ainsi que les époux Clément, chez qui il se trouvait, et, par la suite, les vingt-trois autres membres du réseau. Les accusés sont transférés à Berlin puis à Paris où, le 23 mai, la cour martiale allemande condamne à mort d'Estienne d'Orves ainsi que huit de ses camarades qui sont transférés à Fresnes.

 

Cependant les condamnés ne sont pas immédiatement exécutés. Ce sursis peut s'expliquer par la volonté du général von Stülpnagel, commandant des forces d'occupation en France, de garder des otages pour une occasion spectaculaire. Il est aussi possible qu'il ait été tenu compte de la forte émotion provoqué par la condamnation d'un officier de marine, au point de susciter l'intervention du gouvernement de Vichy auprès des autorités allemandes.

L'amiral Darlan, vice-président du Conseil, intervient, le 25 mai 1941, dans le cadre de ses tractations avec les Allemands concernant les Protocoles de Paris, pour demander la grâce de d'Estienne d'Orves à l'amiral Canaris, en proposant en échange la fourniture de renseignements provenant du centre d'écoutes secret des Oudaïas (Rabat), afin que les Allemands soient informés sur les mouvements de la Marine britannique et le 27 mai des militaires français, proches de la Résistance, sont arrêtés, dont André Beaufre, semble-t-il (selon Loustaunau-Lacau) sur instructions de Darlan.

 

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Proclamation de l'exécution de d'Estienne d'Orves et de ses compagnons par l'occupant.

 

Le 22 juin 1941, c'est l'entrée en guerre de l'URSS et le 21 août 1941, le résistant communiste Pierre Georges, le futur colonel Fabien, abat l'aspirant d'intendance de la Kriegsmarine Moser au métro Barbès. Le lendemain, les Allemands promulguent une ordonnance transformant les prisonniers Français en otages et le général von Stülpnagel profite de l'occasion pour faire un exemple.

 

En représailles, cent otages seront exécutés dont d’Estienne d’Orves le 29 août 1941 au Mont-Valérien, en compagnie de Maurice Barlier, sous-lieutenant FFL et de Jan Doornik, officier hollandais.

 

Il a laissé un journal où il exalte sa foi patriotique et sa ferveur religieuse, ainsi que des lettres émouvantes à sa famille.

 

Décorations

 

Chevalier de la Légion d'honneur

Compagnon de la Libération - décret du 30 octobre 1944, à titre posthume

Officier du Ouissam alaouite du Royaume du Maroc

Officier de l'ordre « Pour la couronne » de Roumanie

Officier du Mérite militaire bulgare

Chevalier de l'Épi d'Or de Chine

 

 

 

 

Jusqu'à l'invasion de l'URSS par les armées allemandes, rompant ainsi le Pacte germano-soviétique d'août 1939, les communistes français demeurent étrangement timorés en faisant allégeance à Moscou. Les premiers résistants sont donc des catholiques, comme De Gaulle et  Etienne d'Orves (1901-1941)qui sera exécuté en 41 par les Allemands...

Doisneau--1944-Lancer-de-tracts-Paris.jpg


Paris: lancer de tracts.
(photo Doisneau)



Cependant, sous le couvre-feu, le feu couve...


10 août 1944

Les cheminots se mettent en grève, cinq jours plus tard c'est au tour des policiers et des employés du métro, puis des postiers.

"S'insurger ou attendre les troupes alliées?"

Le 18 août, les communistes qui étaient dans la clandestinité depuis le Pacte germano-soviétique en 1939, , se soulèvent sous les ordres de Rol-Tanguy.



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Paris se couvre d'affiches appelant les Parisiens à s'insurger.






Paris sera libéré par les Parisiens...


Le général Pierre Koenig, chef d'État major des Forces Françaises de l'intérieur et De Gaulle, souhaitent vivement une insurrection populaire afin de montrer que la Résistance n'est pas une légende et que Paris peut être libéré par des Français.



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L'initiative de l'insurrection viendra des Communistes, redoutablement bien organisés sous les ordres de Rol-Tanguy.
Henri Tanguy, officiellement Rol-Tanguy depuis 1970, dit Colonel Rol-Tanguy, né le 12 juin 1908 à Morlaix et mort le 8 septembre 2002 à Paris, est un militant communiste français, membre dirigeant de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale.

En septembre 1943, il est nommé représentant FTP au Comité d'action contre la déportation, qui sabote les départs au STO. En octobre, il passe à l'état-major des FFI de la « région P », qui regroupe onze départements autour de Paris, où il représente les FTP

 

D'abord sous-chef de l'état-major, il devient en mai chef régional des FFI de la région P1 (Seine, Seine-et-Oise, Seine-et-Marne, Oise), qu'il baptise « Île-de-France ». C'est alors qu'il prend son dernier pseudonyme Rol, nom d'un combattant des Brigades internationales, Théo Rol, tué en 1938 pendant la bataille de l'Èbre.

 

Il se consacre alors entièrement à la préparation de la libération de la capitale en liaison étroite avec le Comité d'action militaire du Conseil national de la Résistance, le COMAC et le délégué militaire national du général de Gaulle, Jacques Chaban-Delmas.

 

Le 10 août 1944, l'avance des Alliés en Normandie donne le signal de l'insurrection.


 

Le 11 août, les cheminots de Paris entament la grève. Le 15 août, la CGT appelle à la grève générale. Plusieurs corps d'administration y répondent. La grève des agents de police apporta un soutien armé à l'insurrection. L'état-major FFI est installé en sous-sol place Denfert-Rochereau

 

Le 17 août, l'état major de la résistance parisienne appela à la lutte décisive.

 

Le 19 août, la préfecture de police est prise par les policiers résistants et Rol-Tanguy les harangue au milieu de la cour d'honneur3. Puis il réalise dans les journées du 20 au 24 août une manœuvre générale libérant les 9/10e de la capitale.

 

Le 25, avec l'appui de la 2e DB du général Leclerc, le colonel Rol reçoit et signe l'acte de reddition sans condition des forces allemandes du général Von Choltitz.

 

Dés lors, les Communistes font oublier le Pacte germano-soviétique signé dans la nuit du 23 août  1939 signé à Moscou entre l'Allemagne et l'URSS. Aprés la guerre, ils se font passer pour les seuls libérateurs de la France.




libe-Paris.jpg


"Et Paris se met en colère...."



Mais un soulèvement populaire n'est pas sans risques: il existe un risque d'affrontement entre Gaullistes et Communistes pour le contrôle de la capitale, le spectre de la guerre civile hante les esprits, sans compter les forces allemandes...


Paris-Barricades


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Paris-Embuscades

Il faut harceler l'occupant et l'empêcher de se déplacer.

Au nombre de plusieurs dizaines de milliers mais manquant d'armes lourdes et de munitions, les insurgés doivent faire face aux 16 000 soldats allemands nerveux et lourdement armés, qui sillonnent la capitale à bord de 80 chars et d'autres véhicules blindés, le doigt sur la détente...



Paris sera-t-il impitoyablement détruit comme Varsovie après l'insurrection désespérée de ses habitants?




Deux jours après l'insurrection des Parisiens, les victimes se comptent déjà par centaines...
Nombreuses sont les brancardières qui paieront de leur vie...


Libe-Paris-prisonnierqs-allemands.jpg
Prisonniers allemands au Jardin du Luxembourg


Mais les Parisiens sont résolus; il est trop tard pour reculer.
Les Allemands sont aux abois...



von-Scholtitz.jpg

Dietrich von Choltitz, né le 9 novembre 1894 à Gräflich près de Wiese1 (Silésie) et mort le 5 novembre 1966 à Baden-Baden, est un général de l'infanterie allemande qui a servi au sein de la Heer (armée de terre) dans la Wehrmacht pendant la Seconde Guerre mondiale.

 

Il a été récipiendaire de la Croix de chevalier de la Croix de fer. Cette décoration est attribuée pour récompenser un acte d'une extrême bravoure sur le champ de bataille ou un commandement militaire avec succès.



Le général Dietrich Von Choltitz, Commandant
du 84 ème Corps d'Armée reçoit l'ordre de tenir coûte que coûte...

Il a prouvé qu'il était capable du pire en Russie: c'est lui qui a fait raser la ville de Sébastopol.


Les généraux américains Eisenhower et Bradley n'envisagent pas d'entrer à Paris; ils ne veulent ni disperser leurs troupes ni perdre du temps.
En outre, prendre en charge 3 à 4 millions d'habitants les font hésiter...
Ils préfèrent contourner Paris et l'encercler.


19 août:
3000 policiers de Paris sont invités en secret à rejoindre la Préfecture de police de l'Ile de la Cité, en tenue civile mais avec leur arme de service.
Ils hissent le drapeau tricolore au sommet de l'édifice au nez et à la barbe des Allemands...





Mais la situation des insurgés devient précaire...
Au terme d'une âpre discussion, les représentants du Comité national de la Résistance conviennent de négocier une trêve par l'intermédiaire du consul général de Suède, Raoul Nording.
Mais cette trève ne sera de part et d'autre que très peu respectée...


L'Hôtel de Ville, lieu hautement symbolique dans l'histoire de Paris, est pris par les insurgés.

22 août:

Les évènements se précipitent...
Un chef FFI, le commandant Gallois, adjoint de Rol-Tanguy, traverse les lignes, rejoint le général Leclerc et lui fait part de la situation quasi désespérée des insurgés parisiens.




Dwight_D_Eisenhower-gd.jpg

Dwight David Eisenhower (14 octobre 1890 - 28 mars 1969).

Surnommé« Ike », est le 34e président des États-Unis, durant deux mandats du 20 janvier 1953 au 20 janvier 1961.

Durant la Seconde Guerre mondiale, il est général cinq étoiles de l'armée américaine, et commandant en chef des forces alliées en Europe. Il est membre du parti républicain.

 

Il est chef d'État-Major général des Forces armées des États-Unis de 1945 à 1948 et le commandant suprême des forces alliées en Europe du 2 avril 1951 au 30 mai 1952.

 

En tant que président des États-Unis, il supervise le cessez-le-feu en Corée, lance la course à l'espace, développe le système des autoroutes inter États et fait du développement de l'armement nucléaire l'une de ses priorités dans le cadre de la guerre froide avec l'URSS.


Leclerc.jpg


Le général Leclerc de Hautecloque.
Philippe François Marie, comte de Hauteclocque (autorisé à se nommer Leclerc de Hauteclocque par décret du 17 novembre 1945 publié aux JO des 19 et 26 novembre 19451), est un militaire français, né le 22 novembre 1902 à Belloy-Saint-Léonard (Somme) et mort le 28 novembre 1947 près de Colomb-Béchar (territoire d'Ain Sefra, Algérie française).
L'un des principaux chefs militaires de la France libre durant la Seconde Guerre mondiale, il a été élevé après sa mort à la dignité de maréchal de France.
Deuxieme_DB_Paris.jpg
Le même jour, De Gaulle et Koenig parviennent à convaincre le général Eisenhower d'intervenir.
Ils obtiennent de celui-ci qu'il autorise le général leclerc à faire un crochet vers Paris.
De Gaulle insiste auprès du généralissime américain pour que l'honneur de libérer la capitale revienne à une armée française...


A la tête de 15 000 hommes de sa 2ème Division blindée, sous uniforme et sous commandement américains, Leclerc se lance en avant...
Après de rudes combats, Leclerc qui est entré par la Porte d'Orléans, établit son QG à la gare Montparnasse.

2DB-G.jpg

Premiers détachement de la 2è DB dans Paris.


25 août


Rue de Rivoli.
L'Hôtel Meurice, siège du commandement allemand se rend vers 14h30.

15h30:Philippe Leclerc de Hautecloque reçoit devant la gare Montparnasse la capitulation des troupes allemandes.

Le document est signé par le général Von Choltitz, commandant du 84è Corps d'Armée, contresigné par le colonel Rol-Tanguy, chef régional des FTP-FFI ( Francs Tireurs partisans et Forces Françaises de l'Intérieur).



Liberation-de-Paris




Une heure plus tard, Charles De Gaulle arrive à la gare: Leclerc lui remet l'acte de capitulation.




"Paris martyrisé mais Paris libéré..."
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Cheers1.jpg


liberation.jpg

 
Jubilation!


Lourd bilan

76 soldats de la 2è DB

901 résistants FFI

3200 Allemands

(12 800 soldats allemands faits prisonniers).


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malheur_aux_vaincues-2.jpg

Voici venir le temps de l'épuration, des "résistants" de la dernière heure, des enrichis du marché noir et des lâches...
Des femmes accusées à tort ou à raison d'avoir eu des liaisons avec des Allemands sont traînées dans les rues, tondues et soumises  à la vindicte populaire.
Quelques 100 000 enfants naîtront, fruits de ces amours "coupables".
Comme le célèbre chanteur Gérard Lenormand.
American_troops_march_down_the_Champs_Elysees_crop.jpg

Les voilà les vrais vainqueurs de la Deuxième Guerre Mondiale!

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15 août 2008 5 15 /08 /août /2008 16:36

 

HOMMAGE A PIERRE
SCHOENDOERFFER


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Pierre Schoendoerffer est le cinéaste de la condition militaire, qui n'est, pour lui, qu'un aspect de la condition humaine.
De film en film, il illustre une morale d'honneur, de service et de sacrifice.


Shoend yung smoking




Alsacien né en Auvergne, en 1928, Pierre Schoendoerffer s'est retrouvé, à dix-neuf ans, "matelot léger" sur un gros cargo suédois. Pendant dix-huit mois, il a caboté entre les ports de la Baltique.



Shoend-enfer-de-dien.jpg


De retour à Paris, il fait son service militaire " sans plaisir"...
Le cinéma l'attire. Il achète une caméra, mais les portes des studios lui restent fermées...
Quand il apprend la mort d'un des cameramen du SCA (Service cinématographique de l'Armée) en poste en Indochine, il décide de le remplacer, s'engage et se retrouve caméra au poing au milieu du corps expéditionnaire français, sous les ordres du colonel Gardes, chef du SPI (Service Presse Information), qu'aujourd'hui encore il appelle "mon patron".




dien-bien-phu-avion.jpg


"...J'ai perdu mon père alors que j'avais seize ans...
Quand j'ai débarqué en Indochine, j'étais un enfant. C'est là que j'ai grandi.
C'est dans l'armée que j'ai trouvé des maîtres et des références morales qui ont achevé ma formation, formé mon caractère et, dans une certaine mesure, fixé ma destinée..."




Il y restera trois ans...

Le 20 mars 1954, "Schoen", comme tout le monde l'appelle, est parachuté sur Diên Biên Phu avec sa caméra de sept kilos, une Bell Howell 35/ mm.
Il ne cessera de filmer que lorsqu'il sera fait prisonnier, à la suite du camp retranché, ce qui lui vaudra de passer quatre mois dans les camps du Vietminh.

France-Dien-bien-Phu-film.jpg
Dien-affiche.jpg

Dien Bien Phu retour prisonnier



Prisonnier français du Vietminh libéré le 1er Septembre 1954 et recueilli par la Croix Rouge.

Certains camps vietminh reçoivent la collaboration actives de communistes français, comme Boudarel.




"Schoen" est libéré à la suite des Accords de Genève.
Démobilisé l'année suivante, il décide de rester au Vietnam et devient photographe pour le magazine LIFE.









A Hong Kong, il rencontre Joseph Kessel qui lui demande de l'accompagner en Afghanistan pour tourner un film documentaire...

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Mais c'est toujours l'Indochine qui l'habite...
Et dix ans aprés la fin de la guerre, il tire de sa dure expérience un livre admirable, la 317 ème Section, qui devient l'année suivante un film, un chef d'oeuvre, mêlant fiction et précision documentaire et qui demeure le meilleur témoignage sur cette guerre.





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Jacques Perrin et Bruno Kremer, acteurs préférés de Shoen dans la 317ème Section


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Tout l'art de Schoendoerffer est dans ce film:
comme tous les grands  drames, l'action tient en peu de mots; c'est une sobre histoire d'hommes, sans états d'âme ni subtilités psychologiques, décrivant des comportements et le déroulement logique d'une action forte.


Avec la 317ème Section, il s'était révélé aussi grand écrivain que grand cinéaste...
D'autres romans suivront:

L'Adieu au Roi (Prix Interallié en 1969)
Le Crabe Tambour (Grand Prix du Roman de l'Académie Française en 1976)
 Là-Haut (1981)


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En 1977, Pierre Schoendoerffer réalise l'adaptation du Crabe-Tambour, un film où l'on retrouve le souffle, la puissance et la beauté des grandes épopées mythologiques.





Toute l'oeuvre cinématographique de Pierre Schoendoerffer traite de la condition militaire, de sa grandeur et de ses servitudes...

Ce que le cinéaste met en scène, c'est le destin tragique de ces hommes de guerre, héros égarés ou "soldats perdus", frères d'armes de combats où ils sont souvent pris, non pas entre le Bien et le Mal, mais entre deux formes du Bien: la discipline et l'honneur.


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Un para à Diên Biên Phu...


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Le Crabe-Tambour est un homme qui symbolise un temps où l'on combattait pour un idéal et pour l'honneur...

C'est une réhabilitation assez provocante d'un officier rebelle (le lieutenant de vaisseau Guillaume, l'un des réprouvés de l'OAS).







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Le Lieutenant de vaisseau Pierre Guillaume: un homme qui a traversé les points chauds du globe, là où se forge l'histoire, et participé aux guerres d'Indochine et d'Algérie, avant de passer à l'OAS par exigence morale...








Collection AlloCiné / www.collectionchristophel.fr


Réalisé en 1982, l'Honneur d'un Capitaine rend justice à un officier qui n'était jamais sorti de la légalité ni de la discipline.
Ce film retrace l'histoire d'une recherche de la vérité sur le comportement, pendant la guerre d'Algérie, d'un capitaine qui a été accusé publiquement d'avoir torturé et tué.
Une figure exemplaire d'officier de tradition: engagé à dix-sept ans, Saint Cyr, la 1ère Armée française, l'Indochine, la captivité chez les Viets et la mort au combat en Algérie.

Sa veuve entreprend une enquête afin de réhabiliter sa mémoire...
Elle est conduite à consulter les archives du SCA...












Jacques Perrin. Collection Christophe L.









Le spectre du terrorisme urbain...


Jacques Perrin. Collection Christophe L.






Appelés du contingent, 1957





Jacques Perrin. Collection Christophe L.


Ne pas sortir de la légalité et de la discipline...



Schoenderffer n'a jamais rencontré beaucoup de compréhension de la part de l'Etat Major militaire qui lui a toujours refusé, jusquà Diên Biên Phu, le concours de l'armée pour le tournage de ses films.
En 1982, le cinéaste s'était d'abord vu refuser l'autorisation de se servir des archives cinématographique de l'Armée, ni même de les consulter.
Le Ministère de la Défense avait rejeté toute participation au tournage de l'Honneur d'un capitaine.
L'Etat major semblait craindre qu'en évoquant la guerre d'Algérie et la conduite de l'Armée, ce film ne donne une image de celle-ci  peu favorable...

Finalement, la "facilité" de se servir de ses propres  reportages fut tout de même accordée à Schoendoerffer.






" Il n'y a pas l'Armée d'une époque et celle d'une autre; l'Armée est toujours l'héritière d'elle-même et surtout, elle est la France, faite à coups d'épée...

Légionnaires, Nord Africains, Sénégalais, Vietnamiens, Français, tous ces hommes que l'on pouvait croire usés et dégoutés par le contact d'une vielle guerre malade, se rassemblèrent dans des carlingues de vieux Dakotas pour sauter la nuit, sans véritable entraînements, dans les barbelés de la forteresse condamnée...
Ils n'étaient pas des naïfs, ni des saints, ni des croisés.
Si la fierté du sacrifice les attira, ils furent poussés aussi par le dégoût.
Tous, silencieusement, venaient protester contre un système impuissant, prêt à se coucher dans le lit de la défaite.
.."










"...C'est la veulerie du système politique et militaire qu'ils ont giflée de la grande claque de leurs parachutes, ouverts dans l'air d'une nuit striée de balles traçantes.
Grâce à tous ces garçons, la guerre d'Indochine a su  bien mourir.

Un survivant est toujours un débiteur..."



Shoenderfer est décédé ce 15 mars 2012



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12 août 2008 2 12 /08 /août /2008 16:02


13 mars-7 mai 1954
VietNam,
près de la frontière du Laos


Dien bien Phu film


 
" Commencée en 1945 dans l'ignorance, menée d'abord clandestinement, continuée dans l'équivoque, perpétuée par inertie autant que pour l'honneur, sans vraie volonté de vaincre en France et sans moyens véritables de vaincre sur place, la guerre d'Indochine, la "sale guerre" comme certains disaient alors, s'est terminée en 1954, à Diên Biên Phu...

De quoi s'agit-il?
 D'une bataille perdue par la France.
Mais Diên Biên Phu, c'est aussi autre chose: un moment de l'histoire de la France du Grand Large, la fin d'une époque, une page tournée définitivement.
Pour nous, enfin, Diên Biên Phu est un dernier adieu; l'adieu de la France à l'Indochine.
Là-haut, dans cette vallée perdue, tout fut perdu, fors l'honneur..."


Pierre Shoendoerffer

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Schoendoerffer derrière la caméra.
Le concerto de l'Adieu

Le film commence le 13 mars 1954 à 17 heures, une demi-heure avant que le Vietminh ne déclenche la bataille, qui va durer 57 jours et qui se terminera le 7 mai 1954, à 17 heures trente, par la chute du camp retranché et la capture des derniers survivants épuisés.
Le destin d'un certain nombre de personnages, à Hanoï et à Diên Biên Phu (à 350 km à vol d'oiseau, dans le Nord-Ouest de la Haute Région du Tonkin), va nous faire vivre l'agonie inéluctable du camp retranché assiégé.



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Diên Biên Phu est situé prés de la frontière du Laos d'où le Vietminh recevait armes et munitions.
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Hô Chi Minh (1890-1969): il fut le chef de la rebellion communiste.Intelligent, fourbe, déterminé. Il fut aidé par la duplicité des États-Unis et la Chine de Mao. Après la reconquête par la France de 1946, la guerre d'Indochine débuta pour se terminer en 1954 dans la cuvette de Dien Bien Phu. 




Diên Biên Phu: un camp retranché dans une cuvette...

"Qui contrôle les hauteurs, contrôle le bas..."

Confucius


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Pierre Schoendoerffer y était en tant que cameraman au SCA (Service cinématographique des armées) avec le grade de caporal chef.
La guerre d'Indochine n'a jamais cessé de le hanter: humainement, littérairement, cinématographiquement.
 
Un film qui rend tribut à ses camarades morts dans cet enfer...


Adieu, camarade. «La caméra est au cinéaste ce que le fusil est au soldat : une arme », avait coutume de dire Pierre Schoendoerffer. Cette arme pacifique, il sut la manier comme personne pour montrer, raconter et sublimer les blessures de l’armée française pendant et après les guerres d’Indochine et d’Algérie : La 317e Section, Le Crabe-Tambour, L’Honneur d’un capitaine, Diên Biên Phu…

Mort à 83ans, le cinéaste et écrivain a été enterré lundi au terme d’une cérémonie dans la cour d’honneur des Invalides présidée par le Premier ministre, François Fillon. Un 19 mars.

Quarante huit ans plus tôt, il sautait en parachute dans la cuvette de Diên Biên Phu pour filmer, caméra à l’épaule, l’ultime et héroïque geste du corps expéditionnaire français en Indochine. Un 19 mars…

 
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Diên Biên Phu est un film d'honneur et de sacrifice.
Schoendoerffer a toujours montré la guerre du point de vue de ceux qui la font et qui se font tuer.


Dans ce film, la guerre est vécue à hauteur d'hommes: les soldats encerclés qui refusent l'inéluctable, sous l'œoeil sarcastique d'un journaliste américain:
Donald Pleasance



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Carte générale de l'Indochine: le roi Louis XVI avait su maintenir de bonnes relations avec ses Etats du sud-est asiatique reconnaissant le haut niveau de civilisation de ces peuples. Puis, après la Révolution et l'accession au pouvoir de la grande bourgeoisie d'affaires l'agressivité coloniale augmente en puissance, en concurrence avec l'Empire britannique. Depuis le Second Empire puis la IIIe  République, la France se taille un Empire colonial en Asie.



L'Etat Major avait pourtant cru choisir l'endroit idéal pour en finir avec l'armée de Giap.

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Les médecins et les infirmiers payèrent un lourd tribut pour sauver leurs frères d'armes...
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Geneviève de Galard Terraube, née à Paris le 13 avril 1925, est une infirmière militaire française qui, durant la guerre d’Indochine, fut surnommée « l’ange de Dien Bien Phu ».


En cinquante six jours de combat, l'élite de l'armée française fut anéantie sous les coups de boutoir des divisions du général Giap.
Seize mille soldats de l'Union française furent écrasés par cinquante mille Vietminhs qu'assistaient cinquante mille coolies; ces derniers montèrent vivres, armes et munitions à pied et sur le dos, acheminés de la frontière à bicyclette
.





Le tournage n'a pas eu lieu sur le site même de Diên Biên Phu, devenu méconnaissable, mais à Xuan Mai, à cinquante kilomètres de Hanoï, dans une cuvette similaire reconstituée d'après les plans du colonel Allaire, qui était lieutenant au 6è Bataillon de Parachutistes coloniaux à Diên Biên Phu.

 


Diên Biên Phu est un film français coproduit par le Vietnam.
Les dirigeants du pays ont lu le scénario qui porte un regard exclusivement français sur la bataille. Et s'ils ont accepté de participer au film, c'est que le comportement de leurs adversaires français de l'époque a suscité leur respect.
Le Gouvernement vietnamien a fourni la figuration pour les scènes de l'assaut final: cinq mille soldats viets qui n'en revenaient pas de voir des paras français sauter sur leur pays...

Coïncidence:
Nguyen Thu, le directeur de la cinématographie à Hanoï, qui coordonnait la participation vietnamienne, était cameraman officiel de l'Armée populaire à Diên Biên Phu; le confrère de Schoendoerffer en quelque sorte...

"Ancien du corps expéditionnaire, je suis attaché à jamais à ce peuple par l'estime, la reconnaissance et le regret.
La terre d'Indochine colle encore à mon âme comme la boue des tranchées collait à mes bottes de saut".
 

Pierre Schoendoerffer










Dans son film, Schoendoerffer ne dénonce pas l'horreur et l'absurdité de la guerre. Il ne s'agit pas de faire le procès des responsables militaires.aucun des grands chefs ne figure dans le scénario. On ne voit ni Castries, ni Navarre, ni Bigeard.
Pour Schoendoerffer, Diên Biên Phu est avant tout une bataille de lieutenants et de capitaines.
Son film demeure une dans une vision sobre, juste et fraternelle de ce que fut le sacrifice de ces volontaires français en Indochine.
 
 
Bigeard: grande bravoure, grand coeur, grande gueule; l'archétype du soldat français.




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"HONNEUR ET FIDÉLITÉ"

 


 

   
Colonies françaises


Le Second Empire puis les seconde, troisième et quatrième Républiques encouragèrent l'oeuvre civilisatrice de la France aux quatre coins du monde, envoyant militaires, civils, fonctionnaires pour la grandeur d'un Empire qui devait concurrencer celui de la Grande-Bretagne et faire rayonner partout les idéaux de la Révolution française...

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L'Indochine fut la perle de l'Empire colonial français.




Dien Bien Phu 27mars54

Un para à Diên Biên Phu:
Dans cette "fosse aux lions", selon l'expression d'un correspondant de guerre, les Français se battirent jusqu'à la dernière cartouche.
Peut-être la dernière...

dien bien phu avion
Dien affiche

Dien Bien Phu retour prisonnier
Retour de l'enfer...

Sur les 15 000 et quelques soldats ayant participé à un moment ou à un autre à la bataille de Dien Bien Phu, le Vietminh fera environ onze mille prisonniers...
Cinq mille sont blessés, dont trois mille cinq cents grièvement.
Dans un geste destiné à l'opinion publique internationale, il va en libérer  moins de mille. Les autres, parfois moribonds ou incapables de marcher, vont être contraints de parcourir des centaines de kilomètres dans la jungle jusqu'à des mouroirs baptisés "hôpitaux" ou jusqu'à des camps de lente extermination.
Affamés, atteints de dysenterie ou de paludisme et de toutes les maladies endémiques tropicales, sans soins ni médicaments, des milliers d'entre eux vont mourir dans des conditions inhumaines.
Cette captivité meurtrière  va entraîner quatre fois plus de pertes que la bataille proprement dite.
Les accords de Genève sauveront les survivants. Mais ce sont souvent des squelettes hagards que le Vietminh rendra.
Des dizaines mourront encore dans les hôpitaux.
Beaucoup en garderont des séquelles toute leur vie...
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la vie "exemplaire" du professeur Georges BOUDAREL

 

Georges BOUDAREL est né à Saint Etienne en 1926, chez les Pères Maristes élève studieux et doué, il rentre dans les ordres, à la veille de la prétrise il quitte le séminaire et adhère au Parti Communiste.

Il part pour l'Indochine en 1948, envoyé par le Bureau colonial du PC, il maintient le contact grâce au Groupe culturel marxiste, antenne du PC à Saïgon, parmi les membres du Groupe, un certain Jean CHESNEAUX, arrêté en septembre 1947, sa voiture chargée de tracts vietminh. Il exerce comme professeur d'Histoire et de philosophie au Lycée Pierre et Marie CURIE à Saïgon, il est sursitaire ayant fait des études, il déserte en 1949 pour rejoindre le Vietminh au Nord Tonkin où il est nommé Commissaire Politique Adjoint, celui qui fait la sale besogne, chargé du lavage de cerveau des prisonniers militaires Français du Corps expéditionnaire au fameux Camp 113, son surnom viet est "Dai Dông", dans ce camp il faut savoir que le taux de mortalité est de 85%, bien plus élevé que dans les camps nazis.

 

En 1964, BOUDAREL, quitte "clandestinement le Vietnam (il est condamné à mort au Vietnam pour insoumission et désertion, refusant les réformes agraires) pour Moscou où il prend le nom de "Boris"....., puis Prague où jusqu'en 1967 il exerce ses talents d'apparatchick communiste dans une filiale du Kominform, la Fédération syndicale Mondiale (FSM).

Revenu en France, où il est condamné à mort par contumace depuis sa désertion en 1949, il profite de la Loi d'amnistie de 1966, grâce à des amis députés communistes un alinéa en faveur de gens comme lui qui ont déserté en Indo est glissé dans le texte de Loi l'absolvant à jamais des ignominies commises, en plus il obtient le rétablissement de ses droits universitaires avec l'aide du Parti Communiste Français et des syndicats de l'Education nationale.

Il intègre même le CNRS, où sans renier ses engagements de jeunesse et protégé par ses "honorables" collègues et prévalant de sa connaissance du Vietnam, il acquiert les droits à la retraite universitaire qu'il améliore par de juteuses conférences sur le Vietnam !

 

Il est dévoilé au Sénat le 13 fevrier 1991, lors d'un colloque sur le Vietnam , BOUDAREL figure parmi les intervenants, c'est alors que Jean Jacques BEUCLER, prend le micro ........................

 

mais tout d'abord quelques précisions sur Jean Jacques BEUCLER, qui va déclencher cette fameuse "Affaire BOUDAREL",né en 1923 à Trèves (Allemagne), fils de Général, il sort Aspirant de Cherchell major de la Promo "1941-42", Campagne d'Italie comme Aspirant au 5è RTM, Allemagne, puis 1949 c'est l'Indo comme Lieutenant au 5è Goum du 3è Tabor Marocain, et sur la funeste RC4 (Route Coloniale N°4 qui rase la frontière de Chine) à Cao Bang il est fait prisonnier après avoir été grièvement blessé, il restera 4 ans dans les geôles Vietminh, 4 ans durant lesquels il a parcouru à pieds 30 000 km et absorbé 2 tonnes de riz ! 3 fois blessé, 5 fois cité dont 2 à l'ordre de l'Armée, Chevalier de la Légion d'Honneur à 27 ans, Croix de guerre 39/45 et TOE et pensionné militaire à 100%. Ensuite il quitte l'Armée avec le grade de capitaine, industriel pendant 23 ans, il relève une petite usine métallurgique, milite au sein du "Centre des Jeunes Patrons", puis laisse son entreprise et entre en politique, centriste, comme maire, député et Secrétaire d'état sous GISCARD, Homme droit, s'occupe ensuite du milieu associatif des anciens combattants comme Délégué général du"Comité d'entente des Anciens d'Indochine", il est décédé il y a quelques années, j'ai eu l'occasion, il y a une quinzaine d'années d'assister à l'une de ces conférences sur "l'Affaire BOUDAREL", je garde de lui l'image d'un Homme droit qui prit le risque de préfacer le livre de Roger HOLLEINDRE (Président du CNC) "Des Pavillons noirs à Dien Bien Phu", refusant tout amalgame et discrimination politiques dans le milieu associatif des Anciens combattants, c'était trés courageux de sa part et le signe d'une rare honnêteté intelctuelle !

 

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Lieutenant Jean Jacques BEUCLER - Nord Tonkin 1950

Sur ce voici ce que je qualifirai de son exploit :

En 1986, un certain colonel retiré à Nice, le Colonel MITJAVILLE, révélait à J.J. BEUCLER qu'il avait été interné pendant la Guerre d'Indochine dans un camp viet dirigé par un français déserteur ralié à l'ennemi, et du fait qu'il était officier il avait particulièrement souffert des sévices de ce personnage !

33 ans après, il venait d'apprendre qu'un maître assistant à l'Université PARIS VII portait les même noms et prénoms et se spécialisait sur le Vietnam, la coïncidence était troublante, MITJAVILLE se propposait de démasquer son ancien boureau, quand il décède des suites lointaines de sa captivité. Peu avant sa mort, Mr BEUCLER lui promet de continuer les recherches et en Janvier 1991, il apprend incidemment que parmi les intervenants dans un colloque sur "l'actualité vietnamienne", le 13 fevrier 1991 au Sénat, figure un professeur du même nom.

BEUCLER s'y rend donc avec quelques camarades de captivité, il n'a pas de plan précis, ils ne sont même pas certains qu'il s'agisse du même homme.

Ils s'installent en bordure d'une travée et à proximité d'un micro, l'humour s'en mêle quand le Président de séance s'approche de BEUCLER: 

"Monsieur le Ministre, j'apprends votre présence et j'en suis fort heureux, je sais que vous vous intéressez à l'Indochine..."

Pour éviter de le transformer en complice volontaire, BEUCLER ne lui parle pas de la vraie raison de sa venue, il lui signale seulement qu'il va peut être demander la parole.

Par la suite le président a du regretter cette extrême affabilité !

La Salle CLEMENCEAU est pleine, l'ambiance est feutrée, BEUCLER est à l'affût, le coeur battant.

Après deux exposés intéressants, au moment où leur cible s'apprête à prendre la parole, BEUCLER se précipite sur un micro et déclare à l'assistance un peu surprise :

"J'ai une communication importante à vous faire, ou plutôt une mission à remplir, je demeurerai calme par respect pour le Sénat, permettez moi de me présenter : je m'appelle Jean Jacques BEUCLER, j'ai été député pendant 13 ans, Secrétaire d'Etat à la Défense en 1977 et 1978, mais surtout j'ai subi les camps prisonniers de guerre du Vietnam pendant 4 années de 1950 à 1954, c'est une experience que je ne souhaite à personne....Il est utile de rappeller que le taux de mortalité y fut tel qu'à peine un captif sur trois est rentré..."

Il relate ensuite le découverte de MITJAVILLE et s'adresse au conférencier :

"Son tortionnaire s'appelait comme vous Georges BOUDAREL, alors je vous pose 3 questions :

-Etiez vous en Indochine entre 1950 et 1954 ?

-Avez vous déserté pour rejoindre le Vietminh ?

-Sévissiez vous au Camps 122 ?

 

Un silence de mort règne sur l'assistance, chacun retient son souffle.

L'interpellé a pris un tein cadavérique, avant de se ressaisir :

"Je n'ai jamais été au Camps 122, j'étais au Camp 113."

Il se lance ensuite dans un long récit sur la situation des prisonniers de guerre, il en ressort qu'il s'agit bien du même homme.

-" Vous êtes donc un individu qui a trahi son pays pour se mettre volontairement, au service de l'ennemi et qui a spécialement maltraité ses compatriotes sur le plan materiel et sur le plan moral, puisque vous bénéficiez sans doute d'une amnistie collective, nous ne pouvons pas vous poursuivre en justice, mais nous tenons à vous dire publiquement, en mémoire des Morts pour la France en Indochine, que nous éprouvons à votre égard, le plus profond mépris, il faut que l'assistance sache à quel ignoble bonhomme elle a affaire, vous êtes un criminel de guerre.

Vous avez du sang sur les mains, votre présence à la tribune du Sénat est indécente. "

 

Puis BEUCLER sort dignement suivi de la vingtaine de rescapés des camps qui l'avaient accompagné, ils se retrouvent dans les vestiaires, heureux d'avoir rempli leur mission.

Il parait qu'ensuite BOUDAREL a commencé son exposé et que quelqu'un lui a posé cette question :

"Est ce vrai ce qu'a dit Mr BEUCLER ? Vous serviez comme commissaire politique dans un camp de prisonnier du Vietminh ?

"Je n'étais pas commissaire-politique, mais commissaire-politique-adjoint" répond BOUDAREL.

"Eh bien Monsieur nous ne sommes pas venu écouter un commissaire- politique, même adjoint, veuillez donc quitter la salle."

 

Et BOUDAREL de sortir sous les Huées.........

Plus tard l'un de ses collègues de PARIS VII fait irruption pour manifester son indignation, il fut sorti manu militari par la Garde du Sénat, Général en tête.

(sujet complaisament prété)

 

 

 

_________________

Aokas

14ème RCP - 9ème RCP

AFN

194658

 

 

 





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Poème de Ton Thàt Phù Si

Avril, maman tu me manques

 

 

 

Je reste là, sur ce côté de la rivière.

 

Maman tu te caches, apeurée, de l’autre côté derrière la forêt,

 

L’eau de la rivière emporte notre amour au loin,

 

Les feuilles de la forêt chuchotent, mes yeux sont remplis de larmes...

 

 

 

Quelque part du village, le coq chante l’après-midi,

 

Les marguerites jaunes s’épanouissent hors saison...

 

En avril, elle attend au seuil de la porte.

 

Que le chemin de mon retour s'égare au claire de lune...

 

 

 

Tu me manques tellement maman, tu es si loin!

 

Depuis la fin de la guerre sur notre pays

 

Je vis discrètement comme les herbes sauvages.

 

Le long de la rivière est paisible sans vague...

 

 

 

Un jour, je rentrerais voir le village natal de maman.

 

Une question à un séquoia centenaire au bout du village:

 

Y avait-il une personne qui m’attendait chaque fin d’après-midi?

 

Et les cigognes déploient leurs ailes dans une vague ensoleillante de mélancolie...

 

 

 

Depuis ce mois d’avril noir de l’année dernière,

 

Mes larmes deviennent la rivière et créent une vague souterraine,

 

Chaque nuit je ne dors pas

 

J’appelle maman en murmurant du plus profond de mon cœur...

 

 

 

 

Dịch : Traduit par Dominique TRAN

 


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7 août 2008 4 07 /08 /août /2008 13:35

Drapeau Japon Naval Ensign of Japan
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16 février 1945, île d'Iwo Jima dans le Pacifique.







En 1945, les armées américaine et japonaise s'affrontèrent sur l'île d'Iwo Jima.
Quelques décennies plus tard, des centaines de lettres furent extraites de cette terre aride, permettant enfin de donner un nom, un visage, une voix à ces hommes ainsi qu'à leur extraordinaire commandant.
Les soldats japonais qu'on envoyait à Iwo Jima savaient que leurs chances de survie étaient quasi nulles. Animé d'une volonté implacable, leur chef, le général Kuribayashi (1891-1945), exploita ingénieusement la nature du terrain, transformant ainsi la défaite éclair annoncée en 40 jours d'héroïques combats.
De nombreux soldats américains et japonais ont perdu la vie à Iwo Jima.
Leur sang s'est depuis longtemps perdu dans les profondeurs du sable noir, mais leurs sacrifices, leur courage et leur compassion ont survécu dans ces Lettres.


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Général Kuribayashi(1891-1945)

 

 

 

Tadamichi Kuribayashi (栗林 忠道, Kuribayashi Tadamichi?, 7 juillet 1891, préfecture de Nagano – v. 23 mars 1945, Iwo Jima) est un lieutenant général de l'Armée impériale japonaise, connu pour avoir commandé la garnison japonaise de l'île d'Iwo Jima durant la bataille d'Iwo Jima en 1945, où il perdit la vie.

 

Cet officier japonais parlait couramment l'anglais. Il a été diplomate et écrivait des haïku. Il a fait ses études militaires aux États-Unis dès 1928 puis au Canada dès 1931, dans le cadre d'un échange. Au cours de sa carrière, il insistait pour partager les difficultés de ses hommes. Il interdit également les charges suicides qu'il considérait comme des pertes inutiles d'hommes.

 

Carte expansion Japon


 

Clint Eastwood a eu le courage de montrer un point de vue qui dérange nos préjugés.

 

"Dans la plupart des films de guerre que j'ai vus au cours de ma jeunesse, il y avait les bons d'un côté, les méchants de l'autre. La vie n'est pas aussi simple, et la guerre non plus. Nos deux films ne parlent ni de victoire, ni de défaite. Ils montrent les répercussions de la guerre sur des êtres humains dont beaucoup moururent bien trop jeunes."



Ken Watanabe. Warner Bros. France


Le général Kuribayashi (Ken Watanabe) incarne le génie militaire japonais issu de la tradition des Samouraïs

Affiche américaine. Warner Bros.

Le déshonneur est pire que la mort...





 

musi

 

 

Le code Bushido

 

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C'est le respect d'un certain stoïcisme, du mépris du danger et de la mort, d'honneur, de courage, de fidélité absolue à la parole donnée; une philosophie qui s'adresse avant tout au gentilhomme, au Bushi. Au bouddhisme, le guerrier puise un sens de sereine confiance dans le destin, un esprit de soumission à l'inévitable. L'acceptation stoïque du danger et de ses conséquences, le dédain de la vie. Au shintoïsme, le Bushi puise les notions de loyauté envers le supérieur, de vénération des ancêtres, de piété filiale, de passivité et de patriotisme. Clef de voûte de cette mentalité, la rectitude, la justice ou Giri est la vertu la plus importante : c'est le devoir pur et simple. La deuxième vertu est le courage ou la disposition à accomplir ce qui est juste. Vivre lorsqu'il est juste de vivre et mourir lorsqu'il est juste de mourir. Le nasake ou bienveillance, vient ensuite. C'est la magnanimité, la pitié, la sympathie, le tout cultivé par la poésie et la musique. Oser vivre quand la vie est plus pénible que la mort, apprendre à ne point se plaindre, malgré les plaintes de l'âme et les souffrances du corps voilà l'ascèse de celui qui suit le bushido.

 

 

Les officiers Japonais, imprégnés par la ferveur quasi-religieuse du code Bushido, croyaient que la reddition serait un déshonneur et ils ont été obligés de mourir pour défendre l'’île.
Ce n'’était pas la même chose du côté des Américains. Comme Eastwood l'’explique :

« Ils savaient qu’ils allaient souffrir mais nous ne pouvez pas dire d'’un Américain qu’il est prêt à mourir. Il travaillera dur pour que le travail soit fait, il travaillera également dur pour rester vivant et pour protéger ses compagnons d’'armes. Comme le scénario de Haggis le met en évidence, les Américains ont combattu pour leur pays mais il sont morts pour leurs amis, pour l’homme devant eux et l’homme à côté d’eux ».


DEVOIR DE MÉMOIRE:
China-Nanjing-Massacre-3

Derrière les codes d'honneur, la barbarie... 

 
Le massacre de Nankin de 1937 :

Durant six semaines plus de 300 000 Chinois, en majorité des civils, périrent en étant fusillés ou ensevelis vivants.

Les soldats japonais mitraillèrent des dizaines de milliers d’hommes avant de brûler les cadavres pour détruire les preuves. Les officiers poussèrent le barbarisme jusqu’à organiser des concours de décapitation pendant lesquels il fallait couper le plus grand nombre de têtes possible !

L’'armée japonaise ne se contenta pas seulement de massacrer des innocents mais détruisit et pilla la ville de Nankin - un tiers des bâtiments et de la fortune de Nankin a été réduit en cendres, beaucoup de précieux objets culturels chinois et 880 000 livres et documents ont été emmenés par camions entiers en mars 1938 - et viola nombre de femmes chinoises, de petites filles d'’une dizaine d’années aux femmes d’une soixante dizaines d’années (20 000 viols selon les conclusions du tribunal national d’après guerre).

Les nankinoises subirent les déshonneurs de l'’amputation des seins ou du ventre. La ville de Nankin se transforma alors en un véritable spectacle d'’horreur : le sang coulait partout à terre et une épaisse fumée assombrissait le ciel, les cadavres s'’entassaient dans les rues de la ville, dans la plaine, les morts, trop nombreux, ne pouvaient pas tous être enterrés, des corps flottaient dans le Yangtsé.

Tout cela sous le regard de centaines de témoins occidentaux dont des diplomates, des médecins et des missionnaires...

Certains parvinrent même à faire sortir des photos du pays.

Shiro azuma ( La conscience du Japon)

 

L'armée japonaise en train d'enterrer des civils vivants


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Japon Hirohito1932 il a 31a en uniforme de Commandant du Qu

L'Empereur Hiro-Hito (photo officielle; 1932)

 

Japon Macarthur hirohito

 

Mac Arthur et "son protégé" l'Empereur Hiro-Hito (1946)

...On efface tout, on oublie et on fait du commerce...

 

Responsable?

Coupable?

Pouvait-il ne pas savoir?

Le général Douglas Mac Arthur (1880-1964) préféra conserver l'Empereur Hirohito sur le trône, en lui ôtant (sur le papier) son caractère sacré, afin de conserver le Japon dans la sphère d'influence militaire et idéologique des États-Unis d'Amérique face à une URSS et une Chine de plus en plus inquiétantes....

 

 

Hirohito ou Hiro-Hito (裕仁, né le 29 avril 1901 à Tokyo et décédé le 7 janvier 1989 à Tokyo) est empereur du Japon du 25 décembre 1926 à sa mort. Le nom d'« Hirohito » n'est utilisé qu'en Occident, tandis qu'au Japon on le désigne depuis sa mort par son nom de règne, Shōwa Tennō (昭和天皇, « Empereur Shōwa »).

 

Fils de l'empereur Taishō et de l'impératrice Teimei, frère des princes Yasuhito Chichibu, Nobuhito Takamatsu et Takahito Mikasa, il est le 124e empereur selon la tradition shintō. Son règne, le plus long de l'histoire japonaise (62 ans), coïncide exactement avec l'ère Shōwa (昭和) d'où il tire son nom posthume.

 

L'empereur Shōwa est l'un des personnages majeurs de la Seconde Guerre mondiale. La question de sa responsabilité personnelle dans les activités militaires et les crimes de guerre du Japon en Asie avant puis durant la Seconde Guerre mondiale a eu une grande importance politique et fait l'objet de nombreux travaux historiques.

 

 

Chine Nankin13 déc.37

 

Fleurs-prunier-Chine.jpg

 

Fleurs de prunier (haïku)

 

Que n’ai-je un pinceau

Qui puisse peindre les fleurs du prunier

Avec leur parfum!

 

Shoha

 


 

 

 

 


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4 août 2008 1 04 /08 /août /2008 12:18

 





"Si loin des hommes..."

UFD




Ile de Guadalcanal, archipel des îles Salomon, dans le Pacifique.
 7 août 1942.
La bataille de Guadalcanal fut une étape clé de la guerre du Pacifique. Marquée par des affrontements d'une violence sans précédent, elle opposa durant de longs mois Japonais et Américains au cœoeur d'un site paradisiaque, habité par de paisibles tribus mélanésiennes. Des voix s'entrecroisent pour tenter de dire l'horreur de la guerre, les confidences, les plaintes et les prières se mêlent.

 

 

Feuerreiben

 

Mélanésie enfants


 

la-ligne-rouge-2

 

Débarquement Américain.

Les Japonais, en conservant Guadalcanal, avaient la possibilité de mettre en place une base aérienne, qui leur permettrait de bombarder l'Australie, de l'isoler des États-Unis, et d'acquérir la supériorité aérienne dans tout le sud-ouest du Pacifique.
Les Américains voulaient donc reconquérir l'île.

Le vice-amiral Robert Ghormley, puis le vice-amiral William Halsey, commandant des forces américaines combinées dans le Pacifique, furent opposés à l'amiral Shigeyoshe Inouye, commandant les forces Japonaises de Rabaul(archipel Bismarck), et à l'amiral Raizo Tanaka, qui commandait la flotte de destroyers Japonais spécialisés dans les opérations de nuit.

Les Américains avaient engagé une Task Force de 3 porte-avions(contre-amiral Fletcher), la flotte amphibie du Pacifique-Sud(contre-amiral Turner), et la 1ère division de US Marines(général Alexander Vandergrift), soit 17 000 hommes(en août), puis 60 000 plus tard.

Les Japonais avaient engagé la 8ème flotte(vice-amiral Gunihi Mikawa), et la XVIIème armée Japonaise(général Haruyoshi Hyukatake), soit 34 000 hommes. 

L'amiral King devait choisir entre deux plans. L'amiral Nimitz, qui était le commandant en chef de la flotte du Pacifique, proposait des offensives navales, tandis que le général MacArthur, qui était le commandant en chef Allié du Sud-Ouest Pacifique, proposait des offensives amphibies.

Nimitz voulait attaquer Truk, dans les Carolines, où s'était réfugiée la marine Japonaise. Quant à MacArthur, il voulait attaquer la base Japonaise de Rabaul, dans les Bismarck, et qui commandait toute l'Asie du Sud-Est. 

Le 5 juillet 1942, un contingent Japonais de 1 500 hommes fut repéré par des appareils de reconnaissance Américains à Tulagi(île Florida). Ils repérèrent aussi  2200 Japonais, qui construisaient un aérodrome, sur l'île voisine de Guadalcanal, qui faisait 145 kilomètres de longueur et 40 de largeur, et qui était située à l'est des îles Salomon, à 1 800 kilomètres de l'Australie.

Les Américains décidèrent donc que leur prochain objectif serait cette île.


 

Carte expansion Japon
  A partir des années 30, le Japon veut se tailler un Empire colonial,comme les puissances coloniales occidentales l'avaient déjà fait, afin de trouver des débouchés économiques et assurer son approvisionnement en matières premières pour son industrie.Mais les démocraties occidentales, jalouses de leurs prérogatives et de leur hégémonie impérialiste, dont les États-Unis d'Amérique ne l'entendent pas ainsi ...La guerre deviendra le prolongement de politiques antagonistes...

 

Carte expansion japon 1931

 

 

 

Drapeau Japon Naval Ensign of Japan

Guadalcanal battle

 

Munro Painting Guadal

 

  Débarquement à Guadalcanal: ce sera dur, très dur...

 

 

 

 

Flying-fortress-over-Solomons Guadal

 

 

guadalcanal3

 

guadalcanallanding

 

Guadalcanal débarquement

 

guadalcanal8

 

 

Le repos des guerriers...

 

 

Conditions-on-Guadalcanal

 

  Dans la boue et la merde, comme à Verdun; la chaleur tropicale en plus...

 

 

Guadal Life mag

 

 


 

 


 

 


 

 


 

Terence Malik a réalisé un chef d'oeœuvre, qui se regarde ou plutôt se contemple comme une oeœuvre d'art sacré, une lente prière.

Car il s'agit de la vie et de la mort d'hommes, souvent très jeunes...

 

Ligne Rouge 


 

Adrien Brody. UFD


 

Tuer ou être tué.


 


 

Nick Nolte. UFD


 

Nick Nolte dans le rôle d'un officier entêté: ça lui va bien...


 


 

Ben Chaplin, John Cusack et Jim Caviezel. UFD


 

Tu dois y aller, en sachant que tu n'en reviendras pas...


 


 

UFD


 

L'ère des armes de l'enfer...

 

 

 

Ligne rouge


 

john-savage


 

La guerre peut rendre fou...


 


 Shean Penn

 


 

Tandis que d'autres semblent s'y faire...


the-thin-red-line Cazeviel 

 

Jim Caviezel incarne un héros christique: il donne sa vie pour sauver ses frères d'armes...


 

USA James-Caviezel

 


 

 

Jim Caviezel a entrepris un cheminement de conversion au Christ qui le conduira à interpréter Jésus Christ dans La Passion de Mel Gibson: sa carrière d'acteur en sera stoppée net.

Nul ne peut servir deux maîtres à la fois...


 



 

 



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21 juillet 2008 1 21 /07 /juillet /2008 16:49
 


Danton.jpegexecution-Louis-XVI.jpg
21 Janvier 1793: les révolutionnaires les plus extrêmistes ont réussi à faire voter la mort du roi qui devenait gênant.
Le roi vivant, doté de tous pouvoirs qui  lui sont conférés, la politique de la Terreur ne peut être mise en oeuvre car le roi est un modéré et ses pouvoirs encadrés par la Constitution représentent une entrave à tous les aventuriers de la politique, utopistes fanatiques, illuminésen tous genres, doués d'une capacité de nuisance inouïe, qui ont intérêt à déclencher le chaos pour installer leur dictature; et cela, sans consulter le peuple qui dans son immense majorité, comme le roi, aspire à des réformes mais non à la guerre civile.

PARIS 1793

Danton est inquiet de la tournure sanguinaire que prend la révolution et cherche à fléchir le cours des évènements...


Oui, tu t'es trompé...!
 

La religion  républicaine a  ses saints et Danton en fait partie: il fut canonisé en tant que martyr...
En France, on ne compte plus les rues, les places, les statues à la gloire de Danton!.

Mais la légende dorée ne résiste pas aux faits qui sont naturellement têtus.
Danton, ce "modéré" selon l'hagiographie officielle, mit en branle, avec son  talent de tribun propre à enflammer les foules, une machine
à tuer infernale qui finira par se retourner contre ses inventeurs... .

chouans
La résistance contre la dictature révolutionnaire parisienne fut farouche et ses origines furent essentiellement populaires et paysannes...

Le modèle sera repris par tous les révolutionnaires des XIXème et XXème siècles: la Commune (1871), la Révolution mexicaine (1911), la Révolution bolchévique (1917), la Révolution espagnole (1931), le Stalinisme, le Nazisme...



LES PREBENDIERS DE L'AN II

Mais il y a un Danton méconnu, qu'aucun cinéaste n'a dépeint : "Danton le Magouilleur".

"L'argent sale" fut un des moteurs de la Révolution. Il enrichit la plus grande partie du personnel politique, opportunistes surgis de l'ombre...

Tous les révolutionnaires, ces amoureux farouches de la justice, de la Liberté et de l'Egalité, ces amis du Peuple, furent corrompus à des degrés différents.

Georges_Danton.jpg


Le cas de corruption le plus exemplaire demeure celui de Danton.
Soudoyé par la Cour dès le début de la Révolution, il amassa à la faveur de celle-ci une fortune considérable, résultat de ses multiples escroqueries et compromissions.
Danton mangea à tous les rateliers, son appétit étant insatiable: payé par l'Angleterre, acheté par l'Espagne pour intervenir à la fin du procès de Louis XVI, enrichi à la faveur de sa mission en Belgique, lié à toutes les crapules qui spéculaient sur les fournitures aux armées, profitant de la disparition des autorités royales de contrôle, payé pour faire bénéficier de sa protection les "suspects" de l'été 1792, il a "touché" de partout, pour mettre sa position de pouvoir, son talent oratoire et son incontestable popularité au service des uns et des autres.

Quand, le 11 vendémiaire an IV, les assemblées décidèrent de réhabiliter les victimes des terroristes, elles rendirent hommage à la mémoire des Girondins et de Camille Desmoulins, mais "oublièrent" Danton, Basire, Delaunay, Chabot et Fabre d'Eglantine.
Danton fut quand même glorifié en 1885 comme "l'ancêtre de Gambetta"...

Danton ne possèdait en 1789 que sa charge d'avocat aux conseils, achetée à crédit en 1787, pour soixante huit mille livres.
Quand, du fait de l'abolition de la vénalité des offices, elle fut liquidée en octobre 1791, l'Etat reconnut lui devoir soixante neuf mille livres, ce qui signifie que sa dette était éteinte. Or les historiens ont la preuve qu'en quatre ans, il n'avait eu à traiter que vingt deux affaires!



Danton est, grâce à Mirabeau, administrateur du département de Paris à partir de la fin de 1790, mais cette fonction n'est pas rétribuée. En décembre 1791, il est substitut du procureur de la Commune de Paris, mais cela ne lui rapporte que six mille livres par an. Il n'est ministre que du 10 août au 5 septembre 1792 et sera député à la Convention pendant dix neuf mois.
En aucun cas, les ressources liées à ces diverses activités ne peuvent donc expliquer la fortune qu'il a accumulée.

Si l'on néglige les prête-noms que Danton a utilisés pour de nombreux achats, il possède une centaine d'hectares dans l'Aube, quatre maisons, et fait verser une rente à sa mère et à sa nourrice.
En outre, à l'heure où les honnêtes gens manquent de tout, souffrent de la faim, du froid et vivent dans la peur sous un régime devenu paranoïaque, Danton achète au comptant des biens qui pourraient être payés en douze annuités.
Lors de son passage à la Commission exécutive, après le 10 août, il est clair qu'il a largement puisé, avec son secrétaire Fabre d'Eglantine, dans les fonds secrets mis à sa disposition et ce n'est qu'après beaucoup d'hésitations que ses collègues du ministère, Roland, Monge et Lebrun accepteront de l'innocenter (lui et Servan, ministre de la Guerre) des accusations lancées contre lui par Cambon...

On pourrait prolonger, après Thermidor, la liste des escroqueries, des scandales et autres turpitudes pécuniaires qui marquèrent la glorieuse Révolution française dont les cinq Républiques sont issues.
Faute d'avoir su pratiquer les vertus romaines qu'ils prétendaient imiter, les hommes de la Révolution nous apparaissent aujourd'hui, grâce aux travaux d'historiens libres, comme un ramassis d'aventuriers cyniques et avides dont bien peu eurent le souci de l'Etat et du service de la nation...

Il reste à la "mémoire" républicaine beaucoup de ménage à faire à propos de ces heures si honteuses de notre Histoire.


Version officielle doctement énoncée par un grand historien (Jean Tulard) qui ne nous explique cependant pas comment les pyromanes s'improvisent soudainement pompiers.



 

Danton après sa mort est toujours vivant:

On peut tous se demander ce que Georges Jacques Danton est devenu après le 5 avril 1794 !

Et bien il reste assez populaire.

Il a donné son nom à plusieurs rues (à Paris, Lyon, Toulon, Rennes, Montrouge... ), à une place dans sa ville natale : Arcis.

Il a aussi donné son nom à une station de Tramway parisienne.

C'est aussi le titre d'une chanson de Michel Sardou ou encore d'un film Andrzej Wajda avec Gérard Depardieu dans le rôle principal.

Et sa statue dréssée en juillet 1791 est toujours en place au carrefour de l'Odéon à Paris.

 

 

 

Portraits d'assassins :

 

Les terroristes appartiennent tous à la même génération, "éclairée" par les idées des Lumières, finalement "illuminés jusqu'à  la folie meurtrière. Ayant semé le vent, ils seront emportés par la tempête révolutionnaire. Ils serviront de modèles à tous les révolutionnaires et à toutes les terreurs à venir et sur tous les continents: Russie, Chine, Mexique, Espagne...


Antoine_Quentin_Fouquier-Tinville_-1746-1795-.jpgCamille_Desmoulins.jpg
Fouquier-Tinville (1746-1795)

Desmoulins (1760-1794)
Carrier-noyades-Nantes-Julien-Landeau.JPG

Carrier (1756-1794)

 

Couthon1.gif

Couthon (1755-1794)

 

 

 

 

Jean-Paul_Marat.jpg

Marat (1743-1793)

 

 

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Brissot (1754-1793)

 

 

Jacques_Hebert.jpg

Hébert (1757-1794)

 

Saint-Just.jpg

Saint Just (1767-1794)

 

robespierre.jpg

Robespierre (1758-1794)

 

 

 

 

"On ne fait d'omelettes sans casser des oeufs"

 

Quand on scrute les différents bilans de cette Révolution, force est de constater que la casse ne se limita pas seulement aux oeufs mais à tout le poulailler; et qu'en outre on tua la poule aux oeufs d'or que fut la magnifique monarchie française.

 

Bilan démographique:


Deux millions de morts; tel semble être, aux seuls dépens de la France, le coût des guerres de la Révolution et de l'Empire. Deux millions de jeunes Français, tombent sans postérité. Leur disparition, et du même coup celle de leur descendance s'ils étaient restés en vie, pèseront sur toute la démographie du siècle, et l'appauvriront. Les crimes de la Révolution française profiteront à tout le monde anglo-saxon...

Deux millions: c'est à peu prés autant que ce coûteront ensemble à la France les deux conflits les plus meurtriers de l'Histoire, ceux de 1914 et de 1940. Mais le sacrifice est plus lourd quand il frappe un peuple de 27 millions d'âmes que s'il se rapporte à  40 millions de citoyens.

L'historien Reynald Seycher, spécialiste des guerres de Vendée, ose écrire dans sa thèse, en 1985, le mot"génocide".  A la veille de la célébration en grande pompe, de la Révolution française, cela fait scandale...


 

 

 

19 mars 1793: à Paris, face aux multiples  soulèvements populaires, la Convention aux abois décrète la peine de mort, dans les 24 heures, pour tous les contre-révolutionnaires.

 

Révolution menacée soulèvements anti révolutionnaires

 

 

 

Les terroristes révolutionnaires sont qualifiés aussi de "purs". Ils  ont une mission: purifier la Nation, faire naître "l'homme révolutionnaire". En conséquence, tous les autres doivent mourir...

 

Cette logique implacable des idéologues de la Révolution française, serareprise par d'autres "purs":

 

URSS lenine19203

Lénine

 

URSS aff Staline ns aimons le plus

Staline

 

Allemagne Adolf nuremberg Card 1934

 

Hitler

Drapeau Japon Naval Ensign of Japan

 

Japon Hirohito1932 il a 31a en uniforme de Commandant du Qu

 

Empereur Hiro Hito

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1937: massacres de Nankin par les troupes japonaises.

 

chine nanjing-massacre

 

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Mao

 

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Pol Pot

 


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17 juillet 2008 4 17 /07 /juillet /2008 08:27

 


ridicule_affiche1.jpg

"Les vices sont sans conséquences, le ridicule tue!"
Festival de Cannes 1996

Nommé Film d'ouverture Patrice Leconte

Nommé Palme d'Or Patrice Leconte

Nommé Grand Prix Patrice Leconte

Nommé Prix du Jury Patrice Leconte

Nommé Prix de la mise en scène Patrice Leconte

Nommé Prix du Jury Oecuménique Patrice Leconte

Nommé Prix Spécial du Jury Patrice Leconte

 

A travers les aventures de Grégoire Ponceludon de Malavoy, issu d'une famille d'ancienne noblesse tombée dans la précarite, une étude de la cour de Louis XVI et ses antichambres à Versailles en 1780, ou déjà la spiritualité avait pour ennemi mortel le ridicule.
France buste Louis XVI-copie-1
Louis XVI (1754-1793)

Vous avez dit "étude"? Voila un film qui accumule les clichés sur Louis XVI et la cour.
Le royaume de France est le plus riche et le plus peuplé d'Europe; le niveau et la qualité de vie y sont supérieurs à tous les autres pays. Louis XV et son petit-fils Louis XVI tentent de moderniser l'Etat malgré les pesanteurs et toutes  les entraves des privilégiés, c'est-à-dire des Parlements.
Mais la noblesse ne paie pas assez d'impôts...
Pourtant, les famines ont disparues et grâce aux Greniers d'Abondance et à l'action des Intendants, les crises frumentaires sont, dans l'ensemble, évitées ou adoucies.



Armoiries France royaleArmes de France



Les réformes ont été engagées dès 1771 afin de moderniser la plus vieille monarchie d'Europe. Mais elles sont freinées voire bloquées par les Privilégiés (noblesse de robe et haut clergé).
En outre, Louis a commis l'erreur de rappeler le Parlement, exilé par son prédecesseur pour cause de conservatisme.
Or, ces Messieurs du Parlement (les robins) bloquent tout, les grands seigneurs relèvent la tête et rêvent de reprendre la place qu'ils avaient avant le règne de Louis XIV.
 
Versailles nuages gris
La cour de Louis XVI, comme toutes les cours d'Europe est divisée en clans : le clan de la reine, de ses frères, des grands seigneurs qui l'entourent... Cette société est la plus raffinée d'Europe et la plus éclairée, mais Versailles, prison dorée pour la noblesse, a peu à peu  coupé le lien qui existait entre le roi et ses sujets .


France Louis XVILouis n'a pas de maîtresses: ridicule!

Louis est pieux: ridicule!
 
Louis n'est pas dépensier: ridicule!

Louis est honnête: ridicule!

Louis est cultivé et instruit: ridicule!

Louis fait construire la plus puissante marine du monde après l'Angleterre: ridicule!

Louis finance des expéditions scientifiques au-delà des mers: ridicule!

Louis noue des relations diplomatiques avec des souverains en Afrique et en Asie: ridicule!
Louis est pacifique: ridicule!

Versailles entree
 Louis a une sainte horreur des libertinages, des dépravé(es), des scandaleux(ses), des médisants et des comploteurs. En tant que Chef de la Maison de France, il sait qui fait ou dit quoi : Louis est patient mais ceux qui ne respectent pas les règles de la bienséance sont exilés sur leur terre ou enfermés, sur demande de leur famille par Lettre de Cachet.
Autrement dit, la cour de Louis XVI est loin d'être exclusivement peuplée de nobles hautains, à l'esprit cynique, persifleur, méprisant et décadent.
Ceux-là savent se tenir à l'écart du roi et de la reine en peuplant les Salons parisiens où ils peuvent, en privé mais sans se priver, insulter  la reine, surnommée"l'Autrichienne", la Catin, ou le roi, le "Falot cocu" et se repaître de gravures licencieuses, imprimées en Hollande , introduite en France clandestinement et abondamment distribuée à grand frais par les affidés du duc d'Orléans, le cousin franc-maçon et frustré-jaloux ...Jusqu'à devenir régicide et finir lui aussi comme ses amis, guillotiné par ses anciens complices...
France pierre-et-gilles Louis XV
Quand les libertins, pervers narcissiques enragent et complotent, le trône de France est en danger...
marie antoinette fans
Cette société raffinée, cultivée , dominée par les femmes d'esprit finira dans la terreur et dans le sang. Louis le Bienfaisant mourra saintement et les Français seront traînés comme de la chair à canon dans des guerres interminables pour la gloire d'un seul homme.


Bastille


"Les vices ont toujours de lourdes conséquences et aujourd'hui le ridicule ne tue plus..."

grande peur gr

La geande peur de 1788 enflamme les esprits et les bourgs.execution Louis XVI

Ils firent décapiter le roi pacifique, ils héritèrent d'un Empereur guerrier...
 


Napoléon Ingres


 
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14 juillet 2008 1 14 /07 /juillet /2008 07:56
LA REVOLUTION FRANCAISE

14 Juillet 1789
14 Juillet 2011







Le film monument en deux parties  de Robert Enrico fut réalisé à l'occasion du bicentenaire de la Révolution Française de 1789.
C'est une fresque grandiose, avec un gros budget, d'excellents acteurs, censée faire l'éloge des grands idéaux de Liberté, d’Égalité, de Fraternité.

Un vrai film de propagande!

La première partie "Les années lumière" évoque avec lyrisme, la fièvre occasionnée par les nouvelles idées qui animent les élites appelées à jouer un rôle majeur dans la transformation de la société.






La deuxième partie: "Les années terribles" décrit ce qui ne serait qu'un funeste "dérapage" sanglant: la Terreur .

Mais l'analyse des faits ainsi que les récents travaux de jeunes historiens scrupuleux de vérité historique, démentent cette lecture partisane de cette terrifiante Révolution Française.
En réalité, la violence aveugle de la Révolution fut voulue par une minorité agissante qui n'avait aucun intérêt à un processus de réformes pacifiques commencé dès 1777 par un  Louis XVI rempli de bonnes intentions mais dénué d'une vision politique claire.
Cette Révolution fut, dès son début, la victoire de la canaille sur les honnêtes gens, du mensonge sur la vérité, du crime et de la  violence sur la justice.

Je vous conseille la lecture d'un ouvrage très intéressant, qui vient de paraître, sans trop de publicité car trop dérangeant pour les bien-pensants.





Cet ouvrage n'entend pas "noircir" des faits qui témoignent par eux-mêmes. Cette violence inouïe, qui pourtant se réclamait des Lumières, produisit une onde de choc telle qu'elle devait s'étendre sur plusieurs générations.

Il est toujours dans l'intérêt d'une nation de faire briller quelques mythes fondateurs et dans l'intérêt de ceux qui ont pris le pouvoir de masquer la violence et l'arbitraire sur lesquels ils ont assis leur domination qui dure encore aujourd'hui.
Mais l'histoire ne s'écrit pas comme la mythologie, et son exigence de vérité ne devrait pas s'encombrer de visées utilitaires et partisanes.
Heureusement, après plus de deux siècles de mensonges et d'endoctrinement, des historiens, des philosophes, des intellectuels appartenant à une nouvelle génération, fouillent les archives et font parler le passé...







14 Juillet 1789
La forteresse de la Bastille n'a pas été prise, elle s'est rendue.


La Bastille est en 1789, une fortification, un ensemble imposant  qui protège la capitale à l'est.
C'est une prison d’État presque vide qui n'abritait en Juillet 1789 que sept détenus: quatre faussaires, deux fous et le comte de Solages, seul à  avoir été emprisonné par Lettre de Cachet. C'était peu.
A la fin du XVIIIe siècle, le traitement des prisonniers à la Bastille était décent (bien plus que dans la plupart des prisons françaises d'aujourd'hui !).
Mais les révolutionnaires devaient en faire un lieu sordide, symbole de l'injustice. Dusaulx, comme Le Moniteur universel, dés l'été 1789, s'emploie à cette tâche: ayant fait une inspection de la forteresse pendant sa démolition, qui commence quelques jours après sa prise, il assure avoir découvert des "oubliettes" et des cachots: ce ne sont que des glacières et des latrines...




C'est aussi en Juillet 1789, que se met au point, après les tâtonnements des mois précédents, une véritable technique insurrectionnelle, celle des fameuses "journées révolutionnaires" qui sera systématiquement appliquée, en violation de la Déclaration des Droits de l'Homme, lors des massacres de Septembre 1792,  et du génocide vendéen.
Une technique qui implique le recours à  l'intimidation,la peur puis à la terreur par le meurtre et les massacres à grande échelle, comme ressort principal de l'action révolutionnaire.

Le gouverneur de la Bastille, qui s'était rendu, après avoir subi mille outrages, est assommé sur les marches de l'Hôtel de Ville; le Prévôt des marchands, Flesselles, a la tête fracassée avec la crosse d'un pistolet, les soldats royaux qui composaient la garnison de la Bastille sont tous massacrés par la populace alors qu'ils s'étaient rendus sans armes: ils étaient tous des soldats à la retraite et invalides . Les pillages de boutiques et de maisons ne se comptent plus... Tandis que les honnêtes gens se terrent chez eux.

Durant cette journée du 14 Juillet 1789, on dénombre plus de 350 personnes tuées par la populace, Paris comptant à peu prés 700 000 habitants.

Il n'y aura aucunes arrestations...Le vide judiciaire traduit la vacance du pouvoir royal et encourage tous les criminels.





Mais la victoire de la canaille engage la révolution dans la voie de l'insurrection permanente.
Désormais, chaque fois que la légalité sera un obstacle à sa volonté, ou aux desseins de ceux qui la manipulent, la canaille (appelée Peuple par les manipulateurs) aura recours à l'insurrection, d'abord contre le roi, et , celui-ci éliminé, contre l'Assemblée soi-disant nationale elle-même...




Les révolutionnaires sont parfois des tribuns remarquables, aptes à enflammer les esprits.




Les révolutionnaires aiment les décrets-lois





La Révolution française fut un long régicide: décapitation de Louis XVI le 21 Janvier 1793, après un procès sans honneur ni vérité.

1789, la seule grande révolution:

Dans l'histoire du monde, il n'y eut jamais qu'une seule vraie, grande et totale révolution, celle qui a commencé en France en 1789 et n'a jamais vraiment cessé, en dépit du Consulat, de Napoléon et des diverses restaurations. Toutes les autres révolutions dans le monde ne sont que des imitations, hormis les "révolutions conservatrices". En comparaison, la révolution russe de 1917 fut à la fois beaucoup plus radicale, destructrice, meurtrière, et pourtant moins profonde. Sans doute l'explication est-elle que la révolution russe fut un accident (gigantesque) dû à une série de hasards historiques, en premier lieu la guerre de 1914. Mais il s'est bien agi d'un accident. Avec un tsar un peu moins défaillant, la Russie aurait vraisemblablement pu survivre jusqu'à la défaite allemande qui se serait produite plus tôt en 1918. C'était l'inquiétude des dirigeants français et américains, autour du président Wilson, qui s'inquiétaient d'une possible survie triomphale du régime tsariste.

" La Révolution était achevée lorsqu'elle éclata. C'est une erreur de croire qu'elle a renversé la monarchie; elle n'a fait qu'en disperser les ruines...".

Chateaubriand; 1819, De la Vendée.

Une lente évolution avait créé de longue date dans le puissant royaume de France une situation fatale. Après Taine ou Gaxotte, de nombreux historiens, Jean Tulard, François Furet, Denis Richet et Mona Ozouf, ont rapporté tous les éclairages nécessaires à l'interprétation de cet immense évènement. On pourrait aussi s'en rapporter à la très remarquable Sociologie des Révolutions publiée par Jules Monnerot chez Fayard en 1969.

 Louis XVII; fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette (1785-1795). Devenu roi de France & de Navarre à la mort de son père. Les révolutionnaires l'éliminèrent en le laissant crever dans un cachot. Derrière la vitrine des belles et grandes déclarations de principes: la barbarie.

Jules Monnerot (1909-1985) qui consacra sa vie à la sociologie historique,  esprit libre doué d'une exceptionnelle précision analytique, définit la Révolution française comme un changement radical et violent de régime politique. Jusque-là, rien de nouveau. Mais il approfondit l'analyse en observant les changements profonds qui ont précédé 1789, changements sociaux dans la répartition de la richesse et dans la configuration des pouvoirs. En bref, depuis trois siècles, le développement de la navigation, les grandes inventions et l'expansion du commerce avaient fait apparaître en France de nouvelles "occupations dominantes": les occupations nées du commerce avaient grandi aux dépens des occupations traditionnelles des deux premiers ordres, le clergé et surtout la noblesse, entraînant d'importants changements dans les rapports sociaux. Cependant, en France, contrairement à la Grande-Bretagne,les institutions sociales et politiques n'avaient pas suivi ces transformations.

Bien au contraire: les anciennes oligarchies privilégiées s'étaient fermées, résistant à toutes les tentatives de réformes et Louis XVI (1754-1793) n'eut jamais assez de trempe pour les faire plier. Il imposa par exemple, pour ne pas contrarier "sa" noblesse, quatre quartiers de noblesse pour devenir officier dans l'armée (1781).La monarchie aurait pu prendre la tête des changements comme ailleurs en Europe, mais elle ne le fit pas; par faiblesse, naïveté, et  par un aveuglement certain.

Tout au long du XVIIIème siècle, les privilégiés agirent pour défendre leurs acquis. La réforme du ministre Maupeou (1714-1792) à l'encontre des parlements renvoyés par Louis XV à cause de leur obstruction aux réformes de modernisation de la justice, fut annulée par Louis XVI dès son accession au trône, sous le prétexte naïf qu'il fallait leur conserver leur place traditionnelle dans l'architecture de la monarchie française. Louis XVI s'imagina pouvoir les faire obéir par lit de justice mais c'est lui qui plia devant eux.

La famille Penthièvre ou "La Tasse de chocolat", peint par Jean-Baptiste Charpentier en 1768, on y voit une des familles les plus puissantes de France: Louis Jean Marie Bourbon, duc de Penthièvre, assis de trois-quart, Louis Alexandre Prince de Lamballe, assis avec Marie-Thérèse Louise, Princesse de Lamballe et son chien ainsi que Louise Marie Adélaïde de Bourbon Penthièvre.

Toutes les réformes ultérieures de Turgot, Necker et Calonne afin d'assainir les finances publiques, furent successivement abandonnées devant la résistance des privilégiés qui, par démagogie et une dose de cynisme, se faisaient passer pour les défenseurs des peuples contre les abus de la monarchie.Dans un pays riche, l’État était menacé de banqueroute. Pour trouver une réponse, Louis XVI fut contraint de convoquer les États Généraux ( 5 mai 1789) mais sans avoir de stratégie possible. Il rappela aussi Necker, un protestant, qui s'était fait une réputation de magicien des finances. entre-temps, avaient progressé au sein du tiers-état l'idée de l'égalité civile et celle des droits individuels opposés à ceux des anciens ordres.

Les États-Généraux se réunirent à Versailles le 5 mai 1789 sous un ciel bleu printanier mais certains sentaient que quelque chose qui appartenait à l'immuable allait vaciller...

Louis XVI avait admis le principe du doublement du Tiers État. Ceux-ci étaient donc aussi nombreux que ceux des deux autres ordres réunis. Situation nouvelle dont les conséquences n'avaient pas été mesurées. Un premier évènement renversant se produisit le 17 juin quand le Tiers se proclama Assemblée nationale, puis, par le Serment du Jeu de paume (20 juin), il s'engagea, par un acte d'initiative inouï, à ne se séparer sans avoir donné une constitution à la France. On prenait exemple sur la récente révolution américaine, imprudemment soutenue par la monarchie française sous le prétexte d'affaiblir l'Angleterre. Mais tous les jeunes officiers qui avaient servi dans le corps expéditionnaire français en Amérique étaient revenus dans l'ancestral royaume des lys avec, dans la tête, des idées neuves et exotiques... Les jeunes esprits étaient en ébullition...

Devant les résistances rencontrées, inimaginables pour l'esprit de Louis XVI, celui-ci perdit pied. Il ne sut quel parti prendre; désirant conserver la paix et en même temps l'édifice monarchique dont il avait hérité avec ses prérogatives de monarque absolu de droit divin. Influencé par Marie-Antoinette et sa petite cour, il revint aux mesures de forces qu'il n'était plus en son pouvoir d'employer. Il assembla des régiments étrangers autour de Paris, ce qui parut une provocation, et il renvoya Necker sans ménagements le 11 juillet. Dés lors, l'épreuve de force était enclenchée...Le ministre s'était fait une réputation d'adversaire de la haute noblesse, ce qui le rendit populaire. On nage alors dans la démagogie. Le peuple est sacralisé par les révolutionnaires: ce n'est plus la plèbe ou la populace mais l'immense majorité des "honnêtes citoyens".

Le peuple est tout. Selon le nouveau discours, il est rendu à la vie après des siècles de servitudes. La production des richesses c'est Lui, les forces vives de la Nation et de l'Empire, c'est Lui, l'honnêteté, le courage, le goût du travail, c'est Lui. Encore un peu de temps encore,  et ce Peuple déifié deviendra dangereux pour ceux-là même qui l'avait hissé sur un piédestal jusque sur les autels ainsi profanés. Le Peuple redeviendra alors, ce qu'il n'a jamais cessé d'être: une multitude dangereuse, une masse incontrôlable, un torrent de violence déchaîné.

Le renvoi de Necker, ajouté à la disette qui sévissait à Paris à cause aussi, en partie, à la spéculation de quelques malins bien informés et bien introduits, l'action d'agitateurs rousseauistes, mit le feu aux poudres.

 Trahi de tous côtés, dés 1789, le roi n'est plus en sécurité; il ne peut affirmer sa souveraineté pour faire avancer ses réformes.

La sanglante émeute du 14 juillet fut la réponse de la rue. Aprés quoi, le malheureux Louis XVI qui ne comprenait toujours pas la situation, ne put jamais reprendre l'initiative, devenant le jouet d'évènements incontrôlables...

La fossilisation de la société avait opposé des obstacles à la circulation des nouvelles idées sociales (le Tiers). Cet immobilisme était cependant apparent, mais il avait provoqué la montée de rancœurs, de révoltes et d'espérances folles et aussi la convergence de mécontentements aussi contradictoires que ceux des parlements et du Tiers. C'est la logique de la plupart des révolutions. Pourtant, cela n'explique pas le cours particulier de la Révolution française, le rejet radical du passé, la "table rase"qui a tant stupéfait Edmund Burke (1729-1797), observateur précoce et perspicace de la "French revolution"... 

Edmund Burke; détail, (peinture de James Northcote).Un observateur au jour le jour de la Révolution française dont il a vite compris la radicalité.

Dés 1790, avec une perspicacité et une prémunition étonnantes, E.Burke peut annoncer les terribles conséquences de l'ouragan qu'il voit naître. Avant tous les autres témoins, il comprend les bouleversements; il en identifie les principes directeurs et en tire les les conclusions.

Deux principes essentiels retiennent sa critique: les "droits de l'homme" et le principe qui soumet la souveraineté à "la volonté générale". Il comprend que cette révolution, radicale dans ses principes, le sera aussi dans ses actes et qu'elle ne peut se comparer à la révolution anglaise du siècle précédent.

Il prend la plume pour alerter l'un de ses correspondants français; cette correspondance se transforme en un livre publié à Londres le 1er novembre 1790: Reflections on the Revolution in France. On le traduit aussitôt à Paris, on se l'arrache partout en Europe.

Burke réfute tout d'abord toute comparaison avec la Glorious Revolution  anglaise de 1688. Celle-ci a bien été une révolution, mais au sens astronomique du mot: retour d'un astre au point originel de son orbite, car ce fut une "révolution conservatrice" qui ne veut pas instaurer un régime nouveau mais marquer le retour de l'Angleterre à sa constitution naturelle, mettant fin aux divisions qui l'avaient déchirée depuis 1640, sous Cromwell (1599-1658) et sous les Stuart. Cette "révolution" de 1688  ne fonde nullement pour la nation anglaise le droit de choisir son roi. Le Bill of Rights de 1689 a valeur de constitution, liant indissolublement droits & libertés des sujets au principe de succession de la Couronne. On était donc aux antipodes de l'article 3 de la Déclaration des Droits d'août 1789:

" Le principe de toute souveraineté réside essentiellement  dans la nation": nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément". Selon ce principe, la "nation", c'est-à-dire la "volonté générale" de Rousseau, peut à son gré modifier la constitution, déposer le monarque ou même supprimer la monarchie, ce qui sera fait en 1792.

Burke s'élève violemment contre ce principe qu'il juge aberrant. Et il est loin d'être le seul, y compris parmi les acteurs du processus révolutionnaire français. Pour lui, une constitution ne peut être soumise aux variations et aux lubies de l'opinion. Si la Glorious Revolution est légitime, c'est parce-que, loin de rompre avec le passé, elle a assuré la continuité de l'histoire anglaise en restaurant des libertés historiquement acquises depuis la Grande Charte de 1215:
 " La politique permanente de ce royaume est de regarder nos franchises et nos droits les plus sacrés comme un héritage. Nous avons une couronne héréditaire, une pairie héréditaire et une Chambre des Communes et un peuple qui tiennent  par l'héritage d'une longue suite d'ancêtres, leurs privilèges, leurs franchises et leurs libertés".

Burke a vu d'emblée que le rejet du passé est caractéristique de la Révolution française.

La Déclaration des Droits de l'Homme de 1789: les belles déclarations de principes n'empêchent jamais le cynisme, la barbarie et la terreur...

Mais pourquoi cette folie de "la table rase" s'est-elle manifestée en France et pas ailleurs?

C'est à cette question que répondront plus tard Tocqueville et Taine.

Alexis de Tocqueville (1805-1859), élu député de la Manche de 1839 à 1851, a effectué des recherches minutieuses dans les archives modernes, donnant naissance à un chef d'oeuvre publié en 1856: L'Ancien Régime et la Révolution. Il observe que l'Ancien Régime a semé à la fois la démocratie individualiste et l'aristocratie, comprise comme une caste fermée, jouissant de privilèges injustifiés.

(à suivre...)



 

 



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2 juillet 2008 3 02 /07 /juillet /2008 17:04
DEUX FRÈRES


Pathé Distribution

Indochine, années 20-30

Koumal et Shanga sont les deux héros de cette fable imaginée et réalisée par Jean-Jacques Annaud.
Les deux frères sont deux tigres nés dans les années 20, dans la forêt qui a colonisé les ruines majestueuses des temples d'Angkor, au Cambodge...



Ils jouent, insouciants, dans ce lieu romantique, entre les statues géantes, les vieux bouddhas moussus, les racines de fromager et une végétation luxuriante...





Hélas, malgré le courage de leur mère, ils ne pourront échapper aux menaces que sont les chasseurs de fauves et les pilleurs de temples...



Pathé Distribution

Leur père est tué, ils sont piégés. Après bien des souffrances, Koumal  est obligé de faire le beau dans un cirque; Shanga, lui, devient animal "peluche" du fils d'un haut fonctionnaire européen, puis élevé en cage pour satisfaire un prince indigène, marionnette blasée des autorités coloniales...


J'ai vu ce film avec cette idée tenace que la plupart des animaux ont bien plus de noblesse que la plupart des êtres humains.



Pathé Distribution

Jean-Jacques Annaud qui avait tourné l'Ours en 1988, connaît bien les difficultés et les dangers des tournages avec des animaux sauvages. Il a dû apprendre à apprivoiser les tigres. Mais c'est un homme qui a un profond respect des animaux et il les a d'abord longuement observés dans la réserve de Ranthambore, au Radjasthan, où il a rencontré et suivi les conseils des plus grands spécialistes du tigre asiatique. JJ Annaud a travaillé avec le dresseur qui avait règlé les scènes les plus périlleuses de l'Ours: Thierry le Portier.

Celui-ci a sélectionné des tigres de sa ménagerie pour les rôles importants; il en a aussi fait venir d'autres, choisis pour leurs compétences particulières. Au total trente tigres ont été mis à contribution, dont dix huit bébés, la plupart entraînés dans les arènes du Puy du Fou.

Pathé Distribution


Les cameramen et preneurs de son étaient enfermés dans des cages; placées à l'extèrieur des barreaux, les caméras étaient dirigées électroniquement afin d'être très proches des félins. Grace à ces gros plans, aucune réaction de l'animal ne nous échappe. C'est fascinant!

Pathé Distribution


JJ Annaud qui a tourné l'Amant, adaptation du roman de Marguerite Duras qui se déroulait en Indochine, montre dans les Deux Frères sa  passion pour l'Asie du Sud Est. Cependant, les clichets sur l'Indochine française abondent: les Européens sont le plus souvent pervers , brutaux et suffisants...


Guy Pearce et Jean-Claude Dreyfus. Pathé Distribution


Mais tous ceux qui ont connu le charme indiscutable de l'Indochine française en sont restés marqués à vie...




Philippine Leroy-Beaulieu et Guy Pearce. Pathé Distribution


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27 juin 2008 5 27 /06 /juin /2008 09:22





Leni Rifenstahl

(1902-2003)

"Personnellement, cela ne m'intéresse pas de photographier ou filmer la laideur des gens ou des évènements, la maladie...
Je suis quelqu'un de très positif; j'aime communiquer la joie de vivre."





Cette jeune allemande fut un génie du cinéma, à l'égal de Mozart pour la musique.








Son chef d'oeuvre, inégalé : Les Dieux du stade (1936) qu'elle tourna lors des Jeux Olympiques de Berlin, érigeant le documentaire au sommet de l'art cinématographique. Elle avait à peine 34 ans et remporta la coupe Mussolini (ancêtre du Lion d'Or) à la Mostra de Venise en 1938.


      

Leni Rifensthal mit son talent au service d'une Allemagne qui avait retrouvé sa dignité et son rang avec l'arrivée au pouvoir d'Adolf Hitler, après des années noires d'humiliations, d'occupation étrangère et de famine à la suite du krach boursier de 1929...





  
     









Mais peu nombreux furent les Allemands qui comprirent qu'Hitler les menaient vers la catastrophe...



COLOGNE 1945
Les villes allemandes sont écrasées sous un déluge de feu par les bombardiers américains: il s'agit de tuer le plus de civils possible pour briser le moral du peuple allemand.






Après la guerre, en 1962, Leni Rifensthal part au Soudan, parmi la tribu des Noubas dont elle admire la beauté hiératique et la dignité qui fait contraste avec un monde occidental en train de sombrer dans le consumérisme et la mort des grandes valeurs traditionnelles. Elle prend des centaines de photos publiées dans un magnifique album.





Les dieux sont immortels

       

"Vous serez comme des dieux..."


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