Le Ciel, la Terre, l'Eau et le Feu

Alexandre
(Oliver Stone; 2003)
(Qualité très moyenne; pour certains "un ratage".)

Alexandre de Macédoine (sous les traits de Colin Farel); un conquérant, un chef admiré et admirable, un meneur d'hommes qui succomba parfois à leurs charmes...

Jeunes gymnastes grecs après les exercices.
Après l'effort, le réconfort: à l'époque, il n'y avait là rien de choquant.

Oliver Stone a osé montrer, de façon plus discrète dans Alexandre, certaines mœurs de la civilisation grecque, ce qu'aucun cinéaste n'avait osé faire avant lui.
Les temps changent...

"Les hommes qui ont un sexe démesuré sont rapprochés des animaux".
La nudité est montrée dans l'art et dans les pratiques sportives.
Signe d'intégration de cette pratique dans la société, le fait que les gymnases sont interdits aux esclaves.
Coupe à figure rouge. Louvre
L'exemple de Sparte
Edmond Lévy, Sparte, Seuil
L'éducation spartiate est appelée agôgé. Elle est obligatoire, imposée par la cité ; elle est indispensable pour accéder à la citoyenneté et principalement orientée vers la préparation à la guerre.
Depuis Lycurgue, le pédonome est chargé de l'agôgé. Les jeunes sont pris en charge dès leur septième année et jusqu'à l'âge de 20 ans (ils sont des paidés) et même trente ans (néoi). L'éducation est rude ; l'épisode célèbre du renard -relaté par Plutarque- qui dévore le ventre d'un jeune spartiate en témoigne.
Comme à Athènes, il existe une forme de pédérastie éducative. Cette pratique pose le problème des relations sexuelles. Selon Xénophon, elles étaient inexistantes ; Plutarque note que "les relations sexuelles avec les jeunes garçons étaient considérées comme honteuses et infligeaient le déshonneur". Pourtant d'autres textes affirment que ces relations étaient fréquentes. Ainsi Platon qui dans Les lois condamne les pratiques contre-nature pratiquées à Sparte. Face à ce paradoxe des sources, Edmond Lévy oppose la théorie et la pratique plus ou moins cachée : la cité ferme les yeux sur une pédérastie discrète. Il évoque aussi la question de l'âge : la pratique condamnée par Xénophon concerne des enfants qui ne sont pas encore des adolescents ; la cité tolère beaucoup mieux ces pratiques avec des jeunes de 20 à 30 ans ou avec des non-citoyens".

Ce texte est tiré du site: http://www.histgeo.com/ancienne/homo.html

Le jeune Alexandre sous l'influence maléfique de sa mère, la sulfureuse reine Olympias (Angelina Jolie).





Magnifique buste d'Alexandre le Grand (musée Guimet).
Dans ce visage, la noblesse du prince, le charisme du chef qui rêve de conquérir le monde pour le rendre meilleur, c'est-à-dire grec...

Dans le monde grec archaïque et classique, le système d'organisation politique le plus répandu est la cité, groupement restreint réunissant au plus quelques milliers d'hommes, soit, en comptant les familles et les esclaves, la population d'une petite ville de nos jours.
Une histoire commune, des cultes et des sanctuaires ancestraux, des règles de vie transmises par la tradition et acceptée par tous, le sentiment d'une communauté de destin face aux périls extérieurs assurent la cohésion et la pérennité de ces petites unités civiques qui se sont maintenues pendant des siècles et parfois ont essaimé en terre lointaine pour y fonder des colonies.
Les plus puissantes et les plus actives de ces cités, comme Sparte ou Athènes, ont cherché à étendre leur influence sur quelques cités voisines; mais ces tentatives furent éphémères et n'étouffèrent jamais la passion de l'autonomie, que les Grecs entretenaient au plus haut point.
Dans certaines zones moins urbanisées, particulièrement en Grèce du nord, une monarchie primitive s'était conservée.
L'autorité d'un souverain était reconnue par l'ensemble d'un groupe ethnique: ainsi par exemple en Macédoine et en Epire.
Cette personnalisation du pouvoir favorisait les entreprises si le monarque avait de l'ambition: ce fut le cas de Philippe II de Macédoine (père d'Alexandre) au milieu du IVe siècle; en quelques années, sa politique habile et ses talents militaires firent de son royaume de Macédoine l'État le plus puissant du monde grec.




Son objectif était de fédérer autour de lui les Hellènes pour, à leur tête, porter la guerre en Asie Mineure, région qui dépendait de l'Empire perse: il s'agissait de libérer les cités grecques du littoral anatolien, qui étaient retombées sous le joug perse, et de faire dans les riches territoires du Grand Roi (Darius -550/-486) un énorme butin.



Le roi perse Darius recevant la soumission d'un de ses vassaux.
L'Empire perse était remarquablement administré mais les Grecs haïssaient le mode de gouvernement de la monarchie achéménide qu'ils considéraient comme tyrannique.Ils luttèrent âprement pour conserver leurs libertés.
La mentalité orientale était et demeure intrinsèquement différente de la mentalité occidentale.



Mais il ne semble pas que Philippe, politique avisé qui possédait pleinement le sens du possible, ait jamais conçu un plus vaste dessein.
Sa mort tragique, en -336, sous le poignard d'un assassin, arrêta l'entreprise alors qu'elle commençait à peine...



Il était fils de roi et avait juste dépassé vingt ans.
Son rêve était la conquête du monde.
Dix années lui suffirent pour léguer un mirage à la postérité.

...Il en fut tout autrement quand son fils Alexandre la reprit à son compte.
Le jeune roi a vingt ans à la mort de son père. Ayant assuré son autorité sur le royaume par quelques mesures énergiques, il engagea en -334 l'expédition en Asie en franchissant les Dardanelles et, en débarquant, planta dans le sol sa lance pour montrer qu'il en prenait possession par le droit de conquête. Puis il visita le site de Troie, tout proche, où s'élevait le tombeau d'Achille, dont il descendait par sa mère Olympias.
Ces gestes symboliques proclamaient l'ambition nouvelle qui l'habitait: conquérir un monde, l'Asie.



Alexandre conquit un immense Empire qui s'effondra comme château de cartes à sa mort (-323). Le bilan de son règne demeure complexe.


 
 

Achille, "à la chevelure blonde" (sous les traits de Brad Pitt)
Beau et brave, un demi dieu qui saura aller jusqu'au sacrifice ultime: il incarne toutes les vertus du guerrier grec.