LE PONT
"Nous autres camarades, pouvons montrer nos blessures!"
>Ernst Jünger; écrivain allemand (1895-1998)<
DIE BRÜCKE
Allemagne, avril 1945.
Comme une tragédie grecque...
Avril 1945, le IIIème Reich est à l'agonie.
Les troupes alliées ont envahi l'Allemagne dont les villes sont écrasées, jour et nuit, sous un déluge de feu.
Dans une petite ville de Bavière, sept lycéens reçoivent l'ordre d'incorporation pour défendre la mère patrie; jusqu'à la mort s'il le faut...
Leur instructeur, voulant sans doute les protéger d'une mort certaine, obtient qu'ils soient envoyés garder un pont, sans aucune valeur stratégique.
A l'approche d'une division blindée américaine, les jeunes garçons prenant leur rôle très au sérieux, se lancent dans un combat meurtrier: un seul d'entre eux en réchappera...
Des jeunes gens ordinaires appelés à donner leurs vies pour leur patrie.
Les sept jeunes gens reçoivent leur ordre d'incorporation; ils sont heureux de pouvoir enfin passer aux actes en défendant leur patrie.
Dans cette partie de la Bavière, leur petite ville a été relativement épargnée par la cruauté de la guerre totale contre le régime nazi.
Le largage d'une bombe aérienne prés du pont de la ville crée l'évènement...
Pendant que Forst, le chef local du parti, envoie son épouse vers une destination plus sûre, les sept camarades, parmi lesquels Walter, le fils de ce dernier, sont impatients d'être mobilisés, comme des millions d'adolescents des Jeunesses hitlériennes.
Jurgen, orphelin d'un officier, s'est engagé.
Sigi ne veut pas écouter sa mère, blanchisseuse, qui voudrait l'envoyer chez sa tante pour éviter d'être enrôlé.
Le jeune Berlinois, Hans, est hébergé par la mère de son ami Albert, dont le mari est certainement mort au front.
Klaus entretient une relation "amicale" avec avec sa camarade Franziska et Karl est secrètement amoureux de Barbara, l'employée de son père coiffeur, lequel porte une prothèse à la place de la main droite.
Le lendemain de leur incorporation, le 463ème bataillon auquel ils appartiennent est envoyé en pleine nuit vers la scène des combats. Mais, influencé par une conversation avec Stern, leur professeur, le capitaine Fröhlich les place sous le commandement du sergent Heilmann avec pour mission de défendre le pont à la sortie de la ville.
Voici un film méconnu, rare et courageux, d'une très grande qualité que j'ai vu pour la première fois il y a quarante ans; j'étais un jeune adolescent: j'en fus longtemps bouleversé...
C'est une oeuvre cinématographique qui rend hommage à la jeunesse, à l'amitié, au courage et au sacrifice, qui restitue une image autre de l'Allemagne et du peuple allemand....
Le deuxième film de >Bernhard Wicki<, au budget visiblement restreint est a priori déroutant; il a cependant marqué les esprits lors de sa sortie en 1959, à une époque où l'Allemagne, coupée en deux, se relève péniblement de ses ruines matérielles et spirituelles.
Die Brücke a remporté plusieurs prix dans son pays: B.Wicki celui du meilleur réalisateur allemand.
Il est vraisemblable que le Golden Globe (même partagé) et la nomination aux Academy Awards dans la catégorie "meilleur film étranger" a dû influencer Darryl F. Zanuck de la Fox en sa faveur lors du choix d'un co-réalisateur pour The Longest Day (Le jour le plus long), sorti deux ans plus tard.
Pour le IIIe Reich, la conservation de la race allemande passe obligatoirement par la discipline des corps et des esprits, selon le précepte de Montaigne et des humanistes de la Renaissance: "Un esprit sain dans un corps sain".
Les jeunes Allemands vivaient au contact de la nature.
Le retour à la Mère- Nature et aux valeurs de la terre vient du mouvement romantique du début du XIXe siècle; il était général en Europe.
Le IIIè Reich se méfiait des grandes villes où sévissait la corruption.
Grâce aux Jeunesses hitlériennes,les jeunes des quartiers difficiles échappaient à la délinquance, au chômage et au désoeuvrement.
La dimension indéniablement esthétique du IIIe Reich eut un puissant pouvoir d'attraction sur la jeunesse allemande.
Les jeunes Allemands s'enrôlant dans les Jeunesses hitlériennes étaient formés au sens du devoir envers la mère Patrie, le courage et l'endurance, la fidélité et la camaraderie.
La jeunesse satisfaisait ainsi sa fascination romantique pour la guerre grâce à laquelle l'Allemagne retrouverait sa place d'honneur.
Les jeunes Allemands seront sacrifiés impitoyablement sur l'autel du nazisme.
Sculpture en bronze d'Arno Breker
L'idéal de l'homme et de la femme allemands vu par les artistes du IIIe Reich s'oppose à "la laideur" de l'art moderne des années 20 et trente.
Buste sculpté par >Arno Breker< (1900-1991)
Nach den Kampf
(1941)
(Après le combat)
"Autoportrait" Egon Schiele (1890-1918).
"Rue de Prague"
Otto Dix (1891-1969), 1920.
L'intellingentsia urbaine de la République de Weimar raffolait de cet "art moderne", résolument élitiste.
Les dirigeants du IIIe Reich le détruisirent et l' interdirent en tant "qu'art dégénéré et anti-allemand".
L'immense majorité des Allemands, indéniablement conservateur et très attaché à ses racines rurales, poussa un ouf ! de
soulagement...
Karl Michael Balzer, Michael Hinz, Frank Glaubrecht, Cordula Trantow, Volker Lechtenbrink, Fritz
Wepper, (assis)Folker Bohnet, Günter Hoffmann.
Scénariste et réalisateur: Bernahard Wicki.
Scénaristes: Manfred Gregor (auteur); Michael Mansfeld, Karl-Wilhem Vivier.
Producteurs: Hermann & Jochen Schverin.
Compositeur de la superbe bande musicale: Hans-Martin Majewski.
Directeur de la photographie: Gerd von Bonin.
prix/sélections spéciaux
European Film Awards 2008 European Film Academy Prix d'Excellence
Berlinale 2008 En Compétition
Orły - Polish Film Awards 2008 Meilleur Second Rôle Féminin (Danuta Stenka)
Meilleure Photographie
Meilleure Musique
Meilleur Son
Meilleure Scénographie
Meilleurs Costumes
02/02/2008 - Cineuropa: Katyn restitue une mémoire historique contre un mensonge cruel, toujours diffusé, mais c'est aussi une histoire inspirée par votre propre tragédie familiale – l'attente du père disparu. Etait-il difficile de joindre ces deux perspectives?
Andrzej Wajda: Oui et c'est exactement pour ces raisons que la réalisation du film a pris plusieurs années. Finalement, le film est composé de scènes choisies et de dialogues trouvés dans les journaux intimes, dans les mémoires et les correspondances que les officiers assassinés menèrent avec leurs femmes.
(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)
A qui le film est-il adressé ? Aux familles touchées par le traumatisme de Katyn ou à ceux qui ne sont pas conscients du poids de cet évènement?
Les familles dont l’histoire est liée à Katyn connaissent bien la vérité. J'adresse donc mon film au jeune public polonais pour qui ce sujet est étranger, méconnu. Je l'adresse également au public plus âgé qui, à l'époque de la République Populaire de Pologne, n'entendait que des mensonges à ce sujet.
Quelles sont les réactions du jeune public? Répond-il à ce que vous y attendiez?
Oui, décidément oui. La preuve, c'est le long silence qui suit la fin de la projection du film.
Les personnages du film sont-ils proches de la réalité ou plus fictifs?
Ce sont, en grande majorité, des personnages authentiques – comme la femme du général Smorawinska ou le professeur de l'Université de Cracovie, ainsi que sa femme. Les autres personnages sont des mélanges entre personnes réelles et fictives, comme le commandant soviétique Popov, dont le nom et l'histoire présentés sont véridiques.
Votre conception du film était-elle déterminée dès le début?
Non. La tragédie qui a eu lieu dans la forêt de Katyn peut être présentée de plusieurs façons. Mais j'ai dû sans cesse penser au fait que c'était le premier film consacré à ce sujet.
Quel a été le plus difficile dans la réalisation du film?
Le plus dur était de commencer... De décider de démarrer la réalisation du film sans pourtant avoir un scénario définitif.
En mai ou juin prochain, vous allez commencer le tournage de votre nouveau film – l'adaptation de la nouvelle Tatarak de Jaroslaw Iwaszkiewicz. Ce n'est pas la première fois que vous travaillez sur la prose d’Iwaszkiewicz…
Effectivement. Après Katyn – un film politiquement engagé – je voulais revenir au cinéma psychologique, dont la femme est le sujet. La prose de Jaroslaw Iwaszkiewicz est une excellente matière pour ce type de cinéma.
"Charbon des braises ardentes,
Caillou chauffé au rouge.
II faut d'abord serrer les Paroles avec une ceinture
pour les pousser ensuite au rythme de l'Amour absolu
Et créer un poème enflammé/par les cœurs. Lancer à la poursuite les trouveurs,
Qui annoncent à tous les peuples
La Vérité et la Liberté des paroles et des visions."
Poème de Karol Wojtila
La croix gammée est le terme occidental employé pour désigner le svastika, symbole ancien présent dans de nombreuses cultures.
Elle a été utilisée comme symbole par Adolf Hitler et le Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP) en raison de son association avec les peuples « aryens » dont ils se réclamaient.
La croix gammée est une représentation dextrogyre (qui tourne à droite) du svastika. En Occident, pour des raisons historiques, la croix gammée est généralement associée au nazisme, ce qui n'est pas le cas en Asie ; ainsi, le svastika lévogyre (qui tourne à gauche) est un symbole bouddhique que l'on retrouve sur les statues des bodhisattvas et par référence désigne notamment les temples bouddhiques dans les plans de villes. On retrouve différentes utilisations de ce symbole, dans un sens ou dans l'autre dans différentes cultures autour du monde.
Le svastika dextrogyre noir, emblème du nazisme, a été transformé en l'inclinant à 45° sur un cercle blanc, position moins fréquente pour les svastikas indiens. En terme héraldique, il ne s'agit donc pas à proprement parler d'une « croix », comme le svastika d'origine, mais d'un « sautoir gammé ».
La croix gammée fut adoptée par le NSDAP alors qu'il n'était encore que le Parti des travailleurs allemands (DAP), et devint dès 1920 son emblème officiel. La croix noire représente le combat, le cercle blanc représente la pureté (c'est-à-dire la race aryenne), et le rouge représente le sang pur et versé au combat.
Le congrès de Nuremberg ou Congrès du Reich (en allemand Reichsparteitag) est le rassemblement annuel du NSDAP (Parti national-socialiste) qui s'est tenu de 1923 à 1938 en Allemagne. À partir de l'arrivée au pouvoir d'Adolf Hitler en 1933, il a lieu chaque année au Reichsparteitagsgelände, gigantesque complexe construit par Albert Speer à Nuremberg. Il sert d'instrument de propagande nationale-socialiste. La cinéaste Leni Riefenstahl en tire le Triomphe de la volonté.
Hitler avait choisi cette prestigieuse citée médiévale pour y tenir chaque année le congrès du NSDAP.
En 1927 et en 1929 déjà, deux congrès avaient eu lieu à Nuremberg, puis ceux-ci furent interdits par la ville jusqu'au moment où Hitler devint chancelier du Reich. À partir de 1933, Hitler en fait la ville officielle de tous les futurs congrès.
Cette ville ne fut pas choisie au hasard, cette cité est le décor privilégié pour exalter la grandeur passée de l'Allemagne (présence d'églises gothiques, d'un château fort, de maisons médiévales) et la rattacher au projet du Reich nazi à venir. Les congrès du NSDAP attiraient jusqu'à un million de personnes à Nuremberg, ils duraient une semaine et chaque jour était consacré à une organisation nazi particulière (un journée des Waffen-SS, jour des Jeunesses hitlériennes, etc.) et le congrès se terminait par la journée de la Wehrmacht, chaque congrès portait un nom :
1933 le congrès dit de « la Victoire de la Foi »
1934 le congrès dit du « Triomphe de la Volonté »
1935 « le congrès de la Liberté » (c'est au cours de celui-ci que sont proclamés les lois antisémites).
1938 (après l'Anschluss) « le congrès de la grande Allemagne ».
1939, le congrès initialement prévu sous le nom de « Congrès de la Paix » fut secrètement annulé du fait des tensions diplomatiques entre l'Allemagne et la Pologne et des préparatifs militaires en vue du déclenchement de la guerre.
Les hostilités mirent définitivement fin aux « Reichsparteitäge ».
"...P our améliorer l'humanité, la loi naturelle du plus fort doit être favorisée. La pitié est une faiblesse à proscrire. Le faible doit périr. La race aryenne est supérieure et doit dominer le monde.
Les races humaines sont par nature inégales. La race aryenne est supérieure et il faut travailler à la purifier en éliminant le métissage. Les grands blonds aux yeux bleus constituent le fleuron de la race aryenne. Ils sont les maîtres « élus » qui doivent régner sur les races inférieures, latines et slaves.
Le Vieux Continent doit être préservé de la présence de l'odieuse race des Africains et il faut en éliminer les races maudites que sont les Tziganes et les Juifs. Il faut mettre en place des camps de purification dans lesquels les déviants seront rééduqués ou supprimés par des techniques de pointe.
Si nous laissons les porteurs de tares héréditaires se reproduire, la race humaine serait bientôt envahie par la faiblesse et l'infirmité. Nous devons opérer une sélection en vue d'améliorer la race humaine en encourageant les plus forts à se multiplier et en soumettant les plus faibles à des conditions qui limitent leur nombre. Le maladif et le faible n'ont aucune honte à avoir mais nous devons les stériliser pour empêcher le crime et le déshonneur de faire retomber ce malheur sur un être innocent.
Le capitalisme tout comme le marxisme sont à proscrire puisqu'ils proviennent tous deux des doctrines juives (Marx est issu d'une famille d'origine juive et le capitalisme financier est assimilé aux Juifs). La propriété privée est reconnue mais l'économie doit être soumise aux impératifs de l'État raciste. Les désirs et l'égoïsme de l'individu ne compte pour rien à côté de l'avenir de la nation.
Le « Führer » incarne le guide absolu d'une communauté allemande unie autour d'un même idéal national totalitaire : un peuple, un État, un chef. Il faut tout contrôler par une machine administrative soumise à la seule volonté de l'idéologie ultime du « Guide ». Tous les opposants doivent être éliminés.
« La nature éternelle se venge impitoyablement quand on transgresse ses commandements.
C'est pourquoi je crois agir selon l'esprit du Tout-Puissant, notre créateur, car :
En me défendant contre le Juif, je combats pour défendre l'œuvre du Seigneur. »
(Mein Kampf, p. 72)
"La guerre éclair" (1939-1940)
(Blitzkrieg)
Le feu vengeur s'abat sur les anciens vainqueurs...
Varsovie, 24 septembre 1939.
Rotterdam, 14 mai 1940
Bataille de France, mai-juin 1940.
Des milliers de civils belges, néerlandais, luxembourgeois et Français, épouvantés par les raids aériens et les souvenirs vécus ou racontés de la Grande Guerre, fuient pr tous les moyens sur les routes, empêchant l'armée de circuler.
"Assurer la pureté de la Race aryenne et lui permettre de s’accroître pour la domination mondiale : ce principe en induit un second, immédiat : accroître l’espace vital de la Race, le Lebensraum et donc étendre sa domination. Si la population s’accroît, l’espace rétrécit nécessairement pour assurer la vie (nourriture) à la population. Or la population ne peut que s’accroître sous peine de se voir écraser par d’autres, plus forts, qui s’emparent de l’espace vital".
« La politique extérieure doit assurer l’existence d’une race, constituée en Etat, en établissant entre l’importance numérique du peuple et l’étendue et la qualité du territoire qu’il occupe, un équilibre sain, viable et naturel. »
Mein Kampf - Adolf Hitler
Il faut donc des soldats pour conquérir et des paysans pour assurer la survie. La lutte est impitoyable pour la conquête de cet espace vital. C’est un état de guerre permanent entre le plus fort et le plus faible. Tout est lutte pour la survie.
« Celui qui veut vivre doit lutter, et celui qui ne veut pas se battre dans ce monde de lutte éternelle ne mérite pas de vivre. »
… « Alors la charrue fera place à l’épée, et des larmes de la guerre poussera le pain quotidien des générations futures... »
Mein Kampf, p. 1. (Cf. Isaïe II, 4 et Joël IV, 10).
- Renouveler la puissance allemande et donc transformer radicalement la politique intérieure: liquider la social-démocratie, le bolchevisme, le parlementarisme, créations des Juifs, et instaurer un Etat « HEROIQUE » basé sur les valeurs raciales et le « Führerprinzip » ;
- Isoler la France qui « reste l’ennemi mortel inexorable du peuple allemand ». Mais une guerre avec la France « n’aura de sens que si elle fournit une couverture de l’arrière pour nous permettre d’agrandir l’espace vital de notre politique en Europe... un moyen de donner ensuite à notre peuple, en un autre endroit, toute l’extension possible. » (Mein Kampf)
- Chercher des possibilités d’alliances extérieures : L’Allemagne doit réaliser un choix entre devenir une puissance coloniale ou devenir un « empire agricole ». Dans les deux cas elle se heurtera à deux puissances : soit l’Angleterre, soit la Russie. Or, parmi les peuples du monde, l’Angleterre est « moins contaminé par les Juifs ». Ce pays possède de plus un empire colonial et une alliance avec lui (l’Allemagne abandonnerait ses prétention à développer un empire maritime) lui laisserait les mains libres sur le continent. Il faut donc se ménager l’Angleterre, et si possible s’allier avec elle...
C’est donc vers l’Est que doit se faire la conquête du « Lebensraum ». Plus précisément vers la Russie. C’est la seule solution envisageable. Avec la neutralité « bienveillante » de son allié l’Angleterre, l’Allemagne pourra concentrer sa puissance militaire sur l’armée de terre pour s’attaquer à la Russie.
« ... le nouveau Reich doit reprendre la route des vieux chevaliers teutoniques pour donner avec l’épée allemande la glèbe à la charrue allemande et à la nation son pain quotidien. ».
Mein Kampf - Adolf Hitler
Waffen SS (collection privée).
Une "unité d'élite" qui provoque l'effroi à cause de son apreté au combat et de sa brutalité vis-à-vis des civils.
« Sans s’embarrasser de "traditions" ni de préjugés (le mouvement national-socialiste) doit trouver le courage de rassembler notre peuple et sa force pour marcher sur la route qui, de son espace vital actuellement restreint, conduira ce peuple à la possession de terres nouvelles... Le Mouvement national-socialiste doit s’efforcer d’éliminer la disproportion qui existe entre notre population et la superficie dont elle dispose, considérant celle-ci autant comme une source de nourriture que comme une base de politique de puissance... Il nous faut poursuivre notre but sans faiblir... assurer au peuple allemand la terre et le sol auxquels il a droit... »
Mein Kampf - Adolf Hitler
1942. Les SS liquident les uns après les autres les ghettos de Biélorussie, assassinant méthodiquement les Juifs à la mitrailleuse, à l’exception de ceux exerçant des professions jugées utiles.
Dans la région de Lida et de Novogrudok, ils soufflent le chaud et le froid : après chaque opération d’extermination, les Juifs qui n’ont pas été sélectionnés sont rassurés par les Allemands, qui leur promettent la vie sauve du moment qu’ils continuent à être productifs dans leurs ateliers. Un climat de terreur s’installe dans les ghettos progressivement vidés de leurs habitants.
Carte de la Biélorussie
actuelle.
Un pays qui n'a aucun accès à la mer mais qui est couvert par d'immenses forêts.
Lors de l'invasion allemande en 1941, 209 villes et des milliers de villages sont détruits; l'importante communauté juive (25% de la population) est
quasiment anéantie.
"Ils m'ont chassé, pourchassé comme un oiseau,
ceux qui m'exècrent sans raison.
Dans une fosse ils ont précipité ma vie,
ils m'ont jeté des pierres.
Les eaux ont submergé ma tête;
Je disais: "je suis perdu!".
J'ai invoqué Ton nom, Yahvé,
de la fosse profonde.
Tu entendis mon cri, ne sois pas sourd à ma prière, à mon appel.
Tu te fis proche, au jour où je t'ai appelé.
Tu as dit: "Ne crains pas!".
Lamentations 52-58
"La survie passe par la résistance; le
désespoir provoque le défi."
"Nous sommes chassés comme des animaux mais nous ne deviendrons pas des bêtes
sauvages..."
Les frères Bielski sont unis par des liens de famille très forts qui sont malmenés par leur entrée dans
la résistance: l'aîné, Tuvia, magnifié par Daniel Craig, applique le Talmud, l'autre, plus jeune, la Loi implacable du Talion.
Une tension progressive va s'installer entre les deux frères aînés.
Un Insurgé arrêté par un soldat israëlien.
12 janvier 2009;
"Israël a droit à la sécurité"," le Hamas est une organisation terroriste." " Les palestiniens de Gaza sont les otages du Hamas"….
Propagande tous azimuths… Même BHL y est allé de son couplet perfide sans rien voir. Terrible la décrépitude du philosophe qui ne sait plus que radoter façon dîner parisien.
La vérité est que le Hamas a été élu démocratiquement, qu’il a recours à des méthodes de lutte totalement désespérées qui ne sont que la conséquence de l’impossibilité à donner aux palestiniens un état libre et souverain et de se défendre contre l'injustice. L’intransigeance d’Israël depuis des décennies, ses violations répétées des résolutions de l’ONU en font le principal responsable de la situation. Oui, Israël a le droit de se défendre mais assumera les conséquences de cette escalade.
Car l’état hébreux est face à un dilemme.
Car la communauté internationale et en particulier, les pays occidentaux, sont face à leurs contradictions.
Un vraie dilemme que de refuser qu’un groupe politique élu puisse un jour prendre le pouvoir sur toute la Palestine, donc Gaza et la Cisjordanie. Que se passerait-il ?
Avec une légitimité complète, le Hamas pourrait alors décider de menacer TOUT le territoire israélien de bombardements de roquettes et ainsi, forcer Israël à de vraies négociations.
Un refus qui s’exprime par la force, la brutalité à l’encontre d’un ghetto. Terrible pour un état construit pour que « plus jamais ça ! ».
Les pays occidentaux voient ici la preuve de leur échec :
Echec politique : Il paraît qu’ils avaient créé un quartet diplomatique pour composer la musique de la paix avec Tony Blair aux commandes ! Qu’ont-ils fait ? Rien Il y avait la feuille de route ? Déchirée depuis longtemps surtout par Israël ! Ils ont fait l’an dernier la conférence d’Annapolis où on imaginait un état palestinien justement pour aujourd’hui...
Echec moral : universalité des droits des peuples et des droits de l’homme ? Mon cul oui !
Israël va sûrement mettre le Hamas à terre militairement mais face à la déconfiture de ses principes, le monde occidental ajoute le déshonneur au discrédit. Et vous pouvez être sûr que devant tant de morts, de blessés, d’enfants et d’adultes traumatisés, le Hamas en sortira renforcé politiquement.
Et à ceux qui glose, cherche des arguments "béton" pour leurs commentaires, réfléchissez à ceci:
Comment voulez-vous que les palestiniens de Cisjordanie ne fasse pas de Gaza, un ville martyr, et les membres du Hamas, des résistants héroïques ?
Un jour, en Chine, 2 000 ans avant Jésus Christ, un cocon tomba dans la tasse de thé d'une jolie princesse; de ses doigts délicats, elle tira sur le fil et tout le cocon se dévida; la soie était née.
Les premiers cocons dérobés en Chine arrivèrent en Europe au 6ème siècle, à Byzance, cachés dans la chevelure d'une dame nous raconte la légende; en effet, comme pour les graines d'hévéa, l'exportation était interdite.
Ce n'est qu'au 9ème siècle que la conquête arabe amena la soie en Sicile puis en Espagne sous la forme de somptueuses étoffes; la route de la soie était née, de Xi'an à Venise en passant par l'Ouzbekistan et tant d'autres pays qui font encore rêver de nos jours.
Pour pouvoir dérouler les km de fil qui composent un cocon de ver à soie, il faut au préalable le faire cuire quelques heures à feu doux (70-80 degrés) afin de tuer la chrysalide.
Soie est l'adaptation du roman éponyme d'Alessandro Baricco, publié en 1996 et traduit en 26 langues. C'est la seconde fois qu'un de ses livres est porté sur grand écran après La Légende du pianiste sur l'ocean, adapté de Novecento : Pianiste.
Premier contact
Le réalisateur François Girard connaît bien l'oeuvre d'Alessandro Baricco puisqu'il avait mis en scène Novecento : Pianiste au théâtre en 2002.
L'adaptation
La parole à Michael Golding coscénariste :
"Je n'avais pas mesuré la difficulté d'adapter un roman aussi magnifique et poétique. Généralement, il s'agit de sélectionner les passages que vous allez supprimer, faute de quoi le film durerait entre 12 et 20 heures... Mais avec "Soie", c'est différent. Je perçois ce livre comme une collection d'impressions, une mosaïque extraordinaire faite de minuscules éléments qui s'additionnent pour donner naissance à une histoire d'un impact émotionnel extrêmement fort."
A propos d'Hélène
Plutôt effacée dans le livre d'origine, Hélène est, dans le film, un personnage central. Keira Knightley : "Je suis une grande admiratrice du livre. Un ami me l'a prêté il y a quelques années ; c'est typiquement le genre de livre qui passe de mains en mains et qui marque profondément. Dans le roman, Hélène est quasi transparente. Elle est souvent mentionnée, mais jamais détaillée. C'était donc intéressant d'essayer de développer son personnage. J'aime l'idée de jouer quelqu'un qui conserve le contrôle de ses émotions et n'exprime rien haut et fort. Je pense avoir joué pas mal de femmes exubérantes jusqu'ici et je souhaitais vraiment interpréter un personnage plus calme et plus intérieur."
Japon; photo 1860
Un village à bâtir
La construction du village d'Hara Jubei au japon a demandé l'intervention de soixante ouvriers et artisans japonais et a duré près de deux mois. François Seguin, chef décorateur :
"Chaque bâtiment possédait des fenêtres, des portes coulissantes... Tout était vraiment fonctionnel. Évidemment, l'intérieur des habitations restait inachevé, mais les figurants pouvaient aller et venir partout dans le village, ouvrir les portes, rentrer chez eux, regarder par les fenêtres... C'était vraiment un superbe décor."
Un casting plutôt difficile
François Girard a dû rencontrer près d'une centaine de prétendantes au rôle de la jeune fille avant de trouver Sei Ashina.
Tournage international
Le tournage s'est déroulé entre l'Italie et le Japon. Le réalisateur québécois Francois Girard est habitué à ce genre de tournage international puisqu'il avait également tourné en Italie, au Canada et en Autriche pour son précédent film, Le Violon rouge.
1855
C'est Napoléon III qui est à l'initiative de la 1ère Exposition parisienne.
Très impressionné par une manifestation similaire organisée par Londres en 1851, l'empereur veut lui aussi faire briller sa capitale.
Le public est au rendez-vous. Ici, de nombreux visiteurs sur le Pont de l'Alma, édifié à la gloire de la bataille de Crimée en 1855. Photo © Roget-Viollet
The duchess
ou
"Malheur à ceux par qui le scandale arrive!"
Derrière les superbes apparences dues à son
rang, Giorgiana est une épouse déçue et une femme éperdument seule qui recherchera toute sa vie des sorties de secours à son angoisse...
Angleterre; XVIIIe
siècle
Fille aînée du premier comte Spencer, nièce du troisième duc de Marlborough, Giorgiana, duchesse de Devonshire, née le 7 juin 1757, défraya la chronique de son époque.
Malheureuse en ménage, elle fut au cur dintrigues politiques et amoureuses. Cest son histoire que le réalisateur anglais Saul Dibb nous conte à partir de la biographie que lui a consacrée la romancière Amanda Foreman.
La reconstitution est superbe, les décors, le plus souvent naturels, magnifiques et les costumes somptueux.
Ils reflètent un degré de civilisation européenne à jamais disparue sous les déchets de la vulgarité ambiante ordinaire qui nous entoure.
Cest un film très réussi qui décrit la solitude de la femme derrière le masque public de la duchesse et qui évoque inévitablement une autre lady Spencer ...
La Princesse Lady
Diana, qui présente nombre de points communs avec Georgiana Spencer (beauté, popularité, vie conjugale
mouvementée...), est la descendante directe du frère de celle-ci, Earl Spencer (deuxième du nom). Georgiana Spencer est donc l'arrière-arrière-arrière-arrière grand-tante de
Diana.
"Georgiana et Diana étaient toutes
deux des femmes intelligentes et puissantes, explique Amanda Foreman, qui ont été mises en
pièces par la presse et se sont battues pour se reconstruire et devenir au final les femmes qu'elles voulaient être. Un aspect de la vie de Georgiana qui est tout à fait d'actualité est
qu'elle a dû vivre sous le regard intensément scrutateur du public."
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La haute société sort le soir pour se divertir, à l'heure où les gens du peuple rentre d'une longue journée de labeur, puis rentre se
coucher au petit matin, quand les laborieux se lèvent pour travailler.Ce mode de vie décalé appartient à la distinction des catégories sociales qui
sont très affichées.
On savoure sans modération les chefs d-oeuvre de l'opéra produits par les
génies du siècle tels que Mozart, Glück, Vivaldi ... et les voix envoutantes des castrats...
C'est aussi un lieu redoutable où chacun observe son voisin et où tout le monde s'expose aux rumeurs les plus perfides...
Les mariages "arrangés" étaient fréquents à
l'époque, pour des raisons sociales et financières. Contrairement à ce que l'on pourrait penser à notre époque, ces mariages n'étaient pas forcément voués à l'échec; nombreux furent
solides.
En revanche de nos jours, force est de constater les naufrages de nombreux couples bâtis
sur "un coup de foudre": les enfants en sont les premières innocentes victimes...
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Keira Knightley a pu s'approcher des effets personnels de Georgiana qui sont conservés dans
le château du Duc de Devonshire :
"J'ai eu beaucoup de chance, raconte-t-elle. Lorsque nous tournions à
Chatsworth, l'actuelle duchesse de Devonshire m'a montré des lettres, des bijoux et des peintures, et toutes les notes des créanciers de Georgiana qui montraient à quel point elle était
endettée. Elle est morte terrifiée à l'idée que son mari ne découvre l'ampleur de ses dettes, parce qu'elle était convaincue qu'il allait divorcer ou la renvoyer. Mais quand elle est
décédée et qu'il a su combien elle devait, il a dit "C'est tout ?"... C'est assez tragique. Il y avait quelque chose de très triste chez cette femme, je crois qu'elle était victime
d'elle-même, de sa propre innocence. Elle a été aussi victime de ceux qui l'ont utilisée pour leur propre profit, tout en sachant exercer un certain pouvoir à une époque où les femmes en
avaient très peu."
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Un homme de son temps:
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Ralph Fiennes nous éclaire sur l'attitude de son personnage, le Duc du Devonshire :
"Georgiana est une jeune femme ouverte, émotionnellement disponible, qui épouse un homme plus âgé à la suite d'un
mariage arrangé. Le duc éprouve probablement certains sentiments pour elle, mais il est tenu à un code de comportement et à certaines convictions qu'il croit importants. De notre point de
vue du XXIe siècle, il pourrait passer pour hypocrite et ce serait facile de l'enfermer dans une image préconçue, mais je me suis efforcé de le comprendre en tenant compte des valeurs de
son époque."
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The Duchess est le deuxième long métrage de Saul Dibb après Bullet Boy en 2004. On était alors très loin de l'univers de Giorgiana Spencer,
puisque le film brosse le portrait d'adolescents violents dans un quartier défavorisé de Londres. Saul Dibb a également signé plusieurs documentaires, et une minisérie pour la
BBC.
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Les costumes sont
somptueux: ils reflètent une élégance inégalée et s'accordent avec l'élégance des attitudes, l'art de la conversation et du langage, l'architecture des bâtiments, l'art des jardins
et la magnificence des paysages.
Paris; 1775, place Louis XV (actuellement place de la Concorde)
Château de Versailles; grille d'honneur.
La mode vient de Versailles et de Paris où règne le
goût français promu par la reine Marie-Antoinette et ses dames de compagnie; la couturière
parisienne Rose Bertin produit des robes qui sont des chefs-d'oeuvre...
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Les interprètes principaux de The Duchess sont des habitués des films d'époque :
Keira Knightley
a notamment touné dans Le Roi Arthur, Orgueil et Préjugés, Reviens-moi,
et Soie.
Quant à Ralph Fiennes, il a débuté dans Les Hauts
de Hurlevent et on se souvient de ses prestations dans les fresques romantiques que sont Le Patient anglais et La Fin d'une
liaison.
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Le film a été tourné pendant neuf semaines
dans le courant de l'automne 2007. Afin de coller au plus près de l'histoire, la plupart des scènes ont été tournées dans des lieux réels comme le véritable château du Duc de Devonshire à
Chatsworth, dans la ville de Bath, à Kedleston Hall dans le Derbyshire, au Bristol Old Vic Theatre, aux Bath Assembly Rooms, à Holkham Hall, Norfolk, à Osterley Park, au Greenwich Naval
College et à Somerset House à Londres. Keira Knightley évoque les tournages dans ces lieux :
"Evoluer dans ces manoirs, dans les vraies pièces, vous donne une
bonne idée des conditions de vie. Le froid, par exemple, est omniprésent. Ça n'est jamais pareil en studio. Ici, on a plus le sentiment de comprendre qui étaient ces gens, comment ils
vivaient, quelle était leur réalité."
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