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3 janvier 2014 5 03 /01 /janvier /2014 13:34
QUAI D'ORSAY

Voila un film passé quasiment inaperçu, à l'exception des inconditionnels de Tavernier. Le sujet y est sans doute pour quelque chose...Cependant, contre tous les préjugés, le monde diplomatique et la trame de son fonctionnement dans les démocraties occidentales se prête bien au récit cinématographique.

Bien sûr, les multiples "acteurs" de la Diplomatie française qui ont vu le film s'y retrouveront aisément, mais il est accessible à beaucoup d'autres spectateurs pour peu qu'ils restent attentifs et sensibles à... un certain humour.

~~ Qui mieux que des co-auteurs du remarquable livre "Splendeurs et misères du travail des diplomates" (éd. Hermann, 2013) pouvait analyser le film Quai d’Orsay (Bertrand Tavernier, 2013) issu de bande dessinée éponyme de Christophe Blain (dessinateur) et Abel Lanzac ? Personne. C’est pourquoi le Diploweb.com leur a proposé de le faire. LE FILM Quai d’Orsay (Bertrand Tavernier, 2013) issu de bande dessinée éponyme de Christophe Blain (dessinateur) et Abel Lanzac (scénariste, de son vrai nom Antonin Baudry qui a lui-même été conseiller au MAE) a pour mérite, au-delà de la caricature comique des traits de personnalité d’un ministre (inspiré de Dominique de Villepin), de montrer l’activité quotidienne d’un cabinet ministériel. De cette façon, le spectateur peut découvrir quelques éléments de la fabrication, au gré de logiques et de temporalités qui s’imbriquent ou se heurtent, de la politique étrangère de la France.

La description de la survenue de crises politiques (d’autant plus urgentes qu’elles sont médiatisées), des injonctions présidentielles parfois décalées (comme la préoccupation pour l’ourse Cannèle, perdue dans les Pyrénées), des stratégies des différentes directions (géographiques, politiques) pour faire prévaloir leur point de vue ou plus simplement pour garder leur place au soleil, est savoureuse. Le sentiment souvent exaltant de participer à l’histoire en train de se faire est particulièrement bien rendu. Le fait d’avoir pu tourner dans les décors réels (au Quai d’Orsay, au Bundestag, à l’ONU) donne au film un supplément de réalisme. Les anecdotes racontées en rappellent de nombreuses autres à quiconque a eu la chance d’observer de près le travail diplomatique.

Au regard de ce que l’on a pu observer par ailleurs, le film rend bien compte des conditions dans lesquelles le travail se déploie (interruptions incessantes, traitement conjoint de sujets très divers, bruit, très longues journées de travail) mais aussi du caractère très collectif du travail autour d’un produit (le discours à l’ONU…) ou d’une action de prévention d’une crise. Les contraintes filmiques et l’attention d’un scenario centrées sur la personnalité du ministre donnent, à tort, le sentiment d’une politique étrangère conçue et mise en œuvre par une poignée de personnages, ignorant l’administration du Quai d’Orsay et le réseau des ambassades.

Le film Quai d'Orsay et les rouages du travail diplomatique :

En effet, l’étude de la politique étrangère et des relations internationales (RI) a malheureusement encore peu intégré les recherches sur la place qu’y occupent les diplomates et reste très centrée sur le rôle des dirigeants politiques et de leurs proches conseillers, parti-pris adopté dans le film. Cela contribue à entretenir le flou et les représentations de sens commun sur le travail des diplomates de tous rangs et sur leur contribution essentiel à la politique étrangère française et européenne, même s’ils ne sont plus les seuls à intervenir dans ce champ peuplé par un nombre croissant d’acteurs allant des collectivités locales aux grandes entreprises, aux ONG et aux groupes d’intérêts divers. Comprendre et analyser le travail diplomatique contextualisé est l’objectif poursuivi par notre équipe de recherche au cours d’une enquête qui a duré plus de trois ans et qui s’est déployée au sein de l’administration centrale (à Paris et à Nantes), dans des représentations, des ambassades et consulats de tailles et d’importance variées en Europe, Afrique et Asie. Outre une immersion assez longue dans les différentes structures évoquées, l’observation du travail quotidien et son organisation, l’observation d’une instance de négociation ou d’une cellule de gestion de crise, nous avons pu procéder à de longs entretiens formels auprès des personnels de tous niveaux hiérarchiques (150).

L’ouvrage Splendeurs et misères du travail des diplomates publié presque en même temps que le film, hasard de calendrier, rend compte des principaux résultats de cette recherche. Cet ouvrage explore la manière dont les diplomates sont recrutés, leurs carrières plus ou moins brillantes, la nature de leur engagement, les différents mondes du travail au sein desquels se déploient leur activité, leurs conditions de travail et de vie souvent plus difficiles qu’on ne le pense et parfois même dangereuses, la multiplicité et la diversité des tâches auxquels ils sont confrontés et la manière dont ils les appréhendent : information, communication, négociations, représentation, administration, etc. Il appréhende les relations qu’ils entretiennent avec les représentants des autres administrations avec lesquelles ils ont amenés à collaborer mais aussi la dimension culturelle (au sens anthropologique de ce terme) propre à ce ministère si singulier par bien des aspects. Les représentations communes à propos des diplomates et de leur travail, en effet, sont ambivalentes. Héritiers de fonctions et de prédécesseurs dont les noms ont marqué l’histoire nationale, ils travaillent aux quatre coins du monde dans des lieux souvent remarquables choisis pour illustrer la grandeur de la France.

Aux yeux de l’opinion, les emplois diplomatiques sont prestigieux. Dans le même temps, aussi bien dans la littérature que de la part des hommes politiques, les diplomates sont désignés par des stéréotypes ou des jugements souvent péjoratifs. Certains vont même jusqu’à penser que la survivance du métier est un « anachronisme » dans un monde où les relations entre gouvernants s’appuient sur des relations directes et où, de plus, la multiplication des acteurs intervenant dans le champ des relations internationales tend, au moins en apparence, à marginaliser le rôle des diplomates. Parce que leur activité s’effectue essentiellement dans les coulisses, la scène étant réservée aux politiques, leur travail est recouvert d’un « voile d’ignorance » favorisant les stéréotypes qui se construisent sur la partie la plus visible de leur activité dont « les réceptions de l’ambassadeur » sont l’archétype. Comme n’importe quelle activité professionnelle, le travail des diplomates doit être replacé dans son contexte institutionnel et organisationnel, qu’il s’agisse de l’administration centrale, d’ambassades de taille et d’importance diverses éventuellement situées dans des contextes plus ou moins hostiles ou encore de représentations permanentes auprès de grands organismes internationaux qui, elles-mêmes, sont tributaires du prestige ou de l’importance accordée à ces institutions. Le fonctionnement du ministère et l’organisation du travail des diplomates sont paradoxaux. Aussi bien à l’administration centrale que dans les ambassades (où les diplomates sont minoritaires) le pouvoir de la hiérarchie est prégnant, celui du directeur ou de l’ambassadeur fort. La division du travail s’efface cependant lorsque la mission à accomplir exige la mobilisation de tous. Les moins gradés dont le travail est soumis à l’aval de la hiérarchie ne manquent cependant pas d’autonomie et d’un certain pouvoir d’initiative alors que les ambassadeurs eux-mêmes, qui jouissent d’une autorité locale importante, sont soumis, surtout dans les postes les plus stratégiques, aux consignes envoyées par les bureaux et à un compte rendu régulier de leurs activités via les télégrammes diplomatiques.

Les mandats de négociation, les actions engagées sont toujours le fruit d’une élaboration et d’un travail collectif. Avant même que ces notions n’acquièrent une certaine notoriété en matière de management, le travail en réseau et sur missions sont des pratiques courantes et anciennes au sein du ministère. Les membres de ce ministère (petit par la taille de ses effectifs et la part qu’il représente dans le budget de l’État) ont conscience de leurs qualités ; ce qui rend parfois la collaboration difficile avec les fonctionnaires détachés d’autres ministères et les agents recrutés localement, au risque de créer une sorte de « paroisse » ou prévalent les rumeurs et la surveillance réciproque des carrières. Ce sont aussi dans des contextes géographiques difficiles – ils ne manquent pas – et dans des situations de crise (conflit armée, guerre civile, catastrophe naturelle, etc.) que se révèlent des solidarités et des actes de courage remarquables qui caractérisent aussi le travail des diplomates, la dimension la plus occultée de leur travail.

L’accès au métier, très sélectif, fait du Ministère des Affaires Étrangères un ministère de « matière grise ». L’Annuaire diplomatique rend compte de l’impressionnant cursus de ses agents mais les entretiens révèlent aussi que leur choix se fonde, pour la plupart d’entre eux, sur une véritable vocation, celle-ci trouvant à s’accomplir plus ou moins bien selon la carrière en grande partie façonnée par l’institution et les contraintes qu’elle impose à ses membres. L’enquête révèle en effet l’existence en son sein de filières relativement étanches dont l’accès est en grande partie déterminé par la nature des concours passés (ENA ou concours spécifiques au MAEE) qui elle-même oriente les premières affectations. Ces filières sont hiérarchisées selon une échelle de prestige qui tend à privilégier certaines fonctions au détriment d’autres (la négociation, l’analyse politique plutôt que la protection des nationaux ou la gestion…) et donc les postes où s’exercent en priorité ces fonctions (les représentations multilatérales auprès de l’UE ou de l’ONU ou les très grandes ambassades pour les plus prestigieuses), les postes consulaires pour les moins prisés. Si l’accès au métier passe par le filtre de concours exigeant une vaste culture générale ou la spécialisation sur une ère géographique, son apprentissage est progressif, dépend des postes successifs occupés et de la qualité de l’encadrement hiérarchique. Les choix des postes et des mobilités constituent donc des enjeux de carrière majeurs pour lesquels certains disposent de plus d’atouts que d’autres.

Les contraintes de la mobilité géographique, bien connues lors du choix de la carrière, peuvent enfin se révéler lourdes de conséquences sur la situation professionnelle du conjoint, l’éducation des enfants ou les conditions de vie dans des contextes parfois hostiles. La variété des tâches prises en charge par les diplomates est considérable et les activités sont pluri dimensionnelles impliquant un fort engagement cognitif et émotionnel. Le travail des diplomates porte le plus souvent sur des situations complexes, instables et qui « ne sont pas entièrement connaissables ». Les propositions d’action qu’ils sont amenés à faire doivent prendre en compte le fruit d’une histoire et l’anticipation d’un futur. Même si l’orthodoxie républicaine impute au pouvoir politique la seule responsabilité de la politique étrangère, il est manifeste que les diplomates ne se contentent pas d’en être les exécutants plus ou moins talentueux, ils participent directement à sa conception. Au-delà des fonctions variées qu’ils sont amenés à exercer et qui exigent des connaissances étendues et précises, le métier dans sa plénitude est aussi un art qui repose sur « un savoir faire curial » impliquant l’observation et la compréhension de l’autre tout en contrôlant et maîtrisant ses propres affects et attitudes. En produisant et en collectant des informations pour son administration, le diplomate participe à la fabrique de la politique étrangère. Si d’autres groupes professionnels tels les journalistes ou les chercheurs produisent, diffusent et analysent des informations sur les relations internationales, les diplomates doivent veiller à produire une information d’un type particulier. Celle-ci est tout d’abord marquée par sa nature officielle. Représentant son pays à l’étranger, le diplomate, et notamment l’ambassadeur, est celui qui est mandaté pour collecter les informations auprès des autorités locales et les transmettre à son administration. Les messages auront donc une forme et un contenu pour une part dictés par les obligations qu’impose cette fonction. L’objectif est de participer à la production d’une certaine image publique d’une relation bilatérale ou de la gestion d’un dossier en multilatéral.

L’information produite par les diplomates doit également orienter les décisions et les choix politiques. action de la politique étrangère. Celle-ci étant construite en relation ou en réaction aux positions et aux actions des autres pays, l’information diplomatique devrait aussi, d’après les diplomates rencontrés et l’idéal professionnel qu’ils défendent, favoriser une intercompréhension, voire un rapprochement entre les positions des différents gouvernements. Au minimum, elle devrait contribuer à éclaircir et expliciter les points de désaccords et les voies possibles pour un rapprochement. Le personnage central du film Quai d’Orsay (et double fictionnel d’Antonin Baudry) est « chargé des langages » auprès du ministre. La description de son travail ne rend pas assez compte toutefois de toute la « chaine de production » d’informations qui va des postes à l’étranger (ambassades, représentations) au rédacteur, véritable cheville ouvrière, sous la supervision de son sous- directeur et directeur. Officiellement, il s’agit de faire remonter toute information qui pourrait être pertinente pour la conduite de la politique extérieure. Mais dans la pratique, le savoir-faire mis en œuvre est différent de celui d’un universitaire spécialiste des relations internationales ou d’un expert scientifique. Un « bon » télégramme ou une note pertinente doivent parvenir à intégrer dans un même « récit » un ensemble de points de vue et être cohérent avec la politique menée par le pays. Il doit prendre en compte l’image du pays et de ses institutions. Il est ainsi difficile de critiquer ou même de faire apparaître sous un jour défavorable son supérieur ou les décisions prises antérieurement. Au contraire, il s’agit de faire ressortir positivement la position et le rôle du service dans lequel se trouve le rédacteur du télégramme. Surtout, il faut que le contenu du texte soit intéressant et fasse sens pour ceux qui en sont les destinataires. Les faits et les interprétations présentés seront donc, au moins pour une part, conformes aux attentes et à la grille de lecture des décideurs. Sinon, le risque est de ne pas être lu, voire, plus rarement, d’être sanctionné.

L’information produite par le diplomate doit contribuer à poursuivre la construction de la position de son pays dans le jeu diplomatique international sur un sentier déjà largement emprunté. Les diplomates n’attendent pas que leurs recommandations soient reprises telles quelles dans la formulation de la politique, mais que leur connaissance spécifique des problèmes ou des pays dont ils ont la charge, leurs réseaux personnels, leurs analyses, participent à la construction du référentiel qui guidera la politique. Mais pour cela, ils doivent apporter la démonstration que les informations et les analyses proposées sont « pertinentes ». D’où les petits combats entre conseillers que montre le film Quai d’Orsay. L’information doit être inédite et s’inscrire dans le cadre d’analyse du décideur politique, sa propre façon de comprendre les enjeux d’un dossier. Une information trop extérieure à ce cadre risque de ne pas être entendue. L’histoire diplomatique française est riche d’exemples où des diplomates n’auraient pas été écoutés parce que leurs mises en garde allaient à l’encontre des grandes orientations politiques et des grilles de lecture du monde des décideurs du moment (Le Rwanda juste avant le génocide, la Tunise de Ben Ali, etc.).

Dans la construction du référentiel politique, les informations et analyses apportées par les diplomates sont en concurrence avec d’autres sources (agenda médiatique, groupes de pression, contacts directs entre dirigeants, proches du ministre comme dans le film, etc.). L’influence des diplomates dépend donc de leur capacité à fournir au « bon moment » les éléments qui répondront aux enjeux tels que les perçoivent les décideurs. La capacité à faire évoluer le cadre qui structure la définition même de ces enjeux est, quant à elle, plus limitée, du fait de l’existence de « lignes rouges » définies par le pouvoir politique ou par le secrétariat général, de grandes tendances dans les rapports entre États et des arbitrages entre divers intérêts tant internes qu’externes. Changer progressivement le cadre suppose un travail constant et continu. Les diplomates participent à l’élaboration de la politique étrangère de la France en informant le cadre d’analyse des relations internationales, mais également en étant partie-prenante dans les négociations. Il ne s’agit pas simplement de co-construire une représentation de l’intérêt de la France pour la défendre ensuite dans le dialogue avec les homologues étrangers

L’observation, lors de notre étude, de l’évolution et du traitement de plusieurs dossiers d’actualité a permis de comprendre le travail de négociation comme un processus collectif, largement imbriqué dans le travail de production des intérêts de la France. Une négociation suppose la construction au cours du temps d’une « position » et la tentative de défendre cette position, susceptible d’évolutions, souvent complexes et multiformes, en recrutant des alliés, en tentant d’obtenir par la discussion, le compromis, les rapports de force, la constitution, d’abord en interne au sein des différentes administrations françaises, puis en externe, auprès des autorités d’autres pays, l’adhésion à une représentation du problème débattu conforme à cette « position de la France ». Il s’agit donc de faire adhérer nos partenaires à notre « vision du monde » (comme le dit le ministre du film) ou, au minimum, de trouver la possibilité d’agir dans « un monde commun » – un même espace cognitif et axiologique – avec eux. Les exemples étudiés dans notre livre permettent de mieux définir les formes de coopération entre les différentes directions et sous-directions, les postes, le cabinet ministériel ; la dynamique et la nature du travail informationnel ; les conditions de sa « réussite » dans les différentes phases de négociation internes et externes. Ces dossiers sont marqués par un enchaînement des évènements qui semble valoriser et valider le travail collectif de réflexion des diplomates. Comme le remarque un diplomate à propos de l’un des dossiers : « C’est étonnant comme les choses se sont enchaînées, on dirait un scénario écrit par quelqu’un. »

Le travail diplomatique, comme le montre superbement le travail de Bertrand Tavernier, est en effet propice à l’écriture cinématographique. La complexité juridique (changer le droit international, tenir compte du droit humanitaire, des accords de coopération existants, etc.), politique (trouver des alliés dont les objectifs peuvent être variables et différents, créer des coalitions autour de principes ou de valeurs, etc.), technique (quelles actions militaires, de coopération seront efficaces, avec quel coût) et diplomatique (quel place dans le jeu plus large des négociations et des relations internationales), etc., des négociations diplomatiques impose une expertise plurielle, des exercices de « brain storming » et des séances de cadrage collectif à différents niveaux de la hiérarchie et de la coopération interministérielle. Lors de réunions avec des conseillers au cabinet du ministre des premières versions des textes de résolution ou d’accord sont discutées ou corrigées, les démarches bilatérales à réaliser sont décidées, les grandes lignes rouges pour les arènes internationales sont posées et éventuellement légèrement déplacées afin de faire émerger petit à petit un scénario acceptable par tous.

Le travail consulaire enfin, cette activité jugée la moins prestigieuse de toutes celles confiées aux diplomates, prolonge à l’étranger, pour les nationaux expatriés ou de passage, les fonctions de proximité exercées en France par les mairies ou les préfectures avec souvent proportionnellement beaucoup moins de moyens que n’en disposent ces dernières pour les remplir, le dévouement et la disponibilité de ses membres étant supposer suppléer à la pénurie de moyens. En cas de conflit ou de catastrophe, c’est cependant au consulat qu’échoit la responsabilité première de protection et d’assistance des nationaux dont les membres ont, à maintes reprises, fait preuve d’un courage trop souvent ignoré. Dans certains pays d’émigration (en Afrique, en Russie, en Asie), le consulat est aussi une frontière où l’on délivre des visas impliquant un important « travail de guichet », dans des conditions souvent très difficiles. Cette étude sociologique sur le travail des diplomates permet ainsi de compléter et de prolonger les descriptions du travail en cabinet ministériel proposées dans le film Quai d’Orsay.

Décembre 2013-Loriol-Piotet/Diploweb.com

En cet été 1914, les chancelleries, sans le savoir, obéissent à une logique guerrière qui va déclencher le suicide collectif de l'Europe.

Avec les régimes dictatoriaux, les démocraties affrontent une nouvelle forme de diplomatie...

La France est absente...

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1 janvier 2014 3 01 /01 /janvier /2014 13:19
HUGO CABRET
HUGO CABRET
HUGO CABRET

Quand ce film est sorti, je ne suis pas allé le voir. Il me semblait trop sombre et j'avais envie de rire.

Je l'ai vu récemment à la télé. Et je n'ai pas vraiment souvent ri mais...j'ai réellement beaucoup souri. Ce film est un enchantement. Une poésie dédiée au cinéma, à l'enfance, à Georges Méliès, à Paris, au génie français, au mystère, aux gares, à la Bête humaine, aux petites marchandes de fleurs, à la méchanceté des adultes, à l'amertume, à la mélancolie, au temps qui passe et vous abandonne, à l'amitié...Et j'en passe...

Martin Scorcèse est un génie. Nous le savions. Avec Hugo Cabret, il nous le confirme.

Un chef d'oeuvre signé Martin Scocese

HUGO CABRET

~~En 1931, Hugo Cabret, un petit orphelin de 12 ans, vit dans les combles de la gare Montparnasse, à Paris. Il occupe ses journées à en remonter les horloges. Mais son rêve secret est ailleurs. Son père lui a laissé un curieux automate inachevé qu'Hugo voudrait voir fonctionner. Il lui manque une pièce essentielle, une clef en forme de coeur. Sa quête n'empêche pas Hugo de se lier avec une autre orpheline, Isabelle, dont s'occupe un vieil homme, vendeur de jouets dans un des magasins de la gare. Hugo découvre que, même s'il n'en parle jamais, ce vieil homme n'est pas n'importe qui. Il s'agit de Georges Méliès, le premier cinéaste de fiction du monde, tombé dans l'oubli...

~~Dans le Paris de 1931, un orphelin vit seul sous les toits d'une grande gare dont il remonte les horloges. Mais la mécanique qui occupe vraiment le petit Hugo Cabret, c'est la mise en route d'un étrange automate laissé par son père.

Pour l'animer, une clé en forme de cœur est nécessaire. La trouver est un jeu de piste qui mène au vieux marchand de jouets de la gare. Cet homme austère a un fabuleux secret : il a été un inventeur, un créateur d'images pleines d'imagination. Il s'appelle Georges Méliès ! Le génial auteur du Voyage dans la Lune (1902) a fini ruiné. Mais ce magicien est sûrement encore capable de faire vivre un automate... Voilà un film qu'on reçoit comme un cadeau, une malle aux trésors. On y découvre pêle-mêle une aventure pleine de mystères dans un Paris façon Eugène Sue, l'histoire des débuts du cinématographe à travers celle de Méliès, et un grand spectacle conçu à l'origine pour la projection en 3D. La réalité dialogue avec la fiction, et le cinéma d'hier, avec celui d'aujourd'hui. Le jeu de piste est à la fois simple et sophistiqué, du côté du plaisir et de la connaissance. Ce que le cinéma peut réunir, capable de tout, illuminant notre vie et nous guidant de la solitude à la lumière.

Scorsese se fait avec joie le porte-voix de ce message, lui qui a dédié depuis longtemps une grande partie de son travail à la mémoire du cinéma et à sa transmission. Il y a là de quoi enchanter les enfants comme les cinéphiles, et même les enfants cinéphi­les, ceux du film montrant l'exem­ple d'une formation précoce et très heureuse à l'amour du septième art. — Frédéric Strauss in TELERAMA.

HUGO CABRET

A LA UNE

Monsieur Georges Méliès n'est pas mort à la guerre, nous l'avons retrouvé  à Paris! Le grand magicien du cinématographe est bien vivant et un hommage national sera bientôt rendu à son oeuvre cinématographique!

HUGO CABRET
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8 décembre 2013 7 08 /12 /décembre /2013 12:39
THE IMMIGRANT

1921. Ewa et sa sœur Magda quittent leur Pologne natale pour la terre promise, New York. Arrivées à Ellis Island, Magda, atteinte de tuberculose, est placée en quarantaine. Ewa, seule et désemparée, tombe dans les filets de Bruno, un souteneur sans scrupules. Pour sauver sa sœur, elle est prête à tous les sacrifices et se livre, résignée, à la prostitution.

L’arrivée d’Orlando, illusionniste et cousin de Bruno, lui redonne confiance et l'espoir de jours meilleurs. Mais c'est sans compter s
ur la jalousie de Bruno...

THE IMMIGRANT
THE IMMIGRANT
Leyendecker et le rêve américain....

Leyendecker et le rêve américain....

THE IMMIGRANT
THE IMMIGRANT
THE IMMIGRANT
THE IMMIGRANT
THE IMMIGRANT

Avant de rencontrer James Gray, quel regard de spectatrice posiez-vous sur son cinéma ?

Marion Cotillard : J’étais allée voir Little Odessa à cause de Tim Roth, c’était l’époque où on découvrait cet acteur. J’ai aussitôt été sensible au rapport viscéral qu’entretient James Gray avec les personnages et les histoires qu’il raconte. J’accorde beaucoup d’importance au fait qu’il soit vital pour le metteur en scène de raconter son histoire, et j’ai ressenti ça chez lui immédiatement. Ensuite, j’ai vu tous ses films, et particulièrement aimé La Nuit Nous Appartient. Et puis, dans The Yards, La Nuit Nous Appartient et Two Lovers, il a une façon magnifique de filmer les femmes.

Comment est né The Immigrant ?

Marion Cotillard : James et Guillaume (canet) sont devenus très amis dès leur première rencontre. Ils ont écrit ensemble, à Paris, la première mouture de Blood Ties, le nouveau film de Guillaume. A ce moment-là on s’est retrouvé autour de plusieurs bons dîners, avec toujours de grandes discussions sur le cinéma, parfois très animées quand on n’était pas d’accord sur un acteur… Quelques temps après, James m’a envoyé un mail en me demandant si j’accepterais qu’il écrive un film pour moi. c’était le monde à l’envers ! J’ai une liste avec les cinéastes avec qui je rêverais de travailler, et James Gray est sur la liste bien sûr. C’est moi qui aurais dû lui demander de tourner avec lui. Ce mail m’a mise dans un état indescriptible.

Qu’avez-vous aimé dans cette histoire ?

Marion Cotillard : C’est un sujet très personnel pour James. Ce qui est beau, c’est que c’est un film historique mais à la taille de cette petite bonne femme . Ce pourrait être une grande une fresque en costumes sur l’arrivée d’une Polonaise à New York. Mais c’est surtout un film très intimiste.

La grande difficulté pour vous qui ne parliez pas un mot de polonais, c’était bien sûr la langue…

Marion Cotillard : Quand j’ai envie de faire un film, je pense d’abord à la beauté de l’histoire et du personnage… Je n’ai donc pas paniqué tout de suite. Et puis vient le moment de rentrer dans le travail, et là, c’est dur. En polonais, il n’y a pas un mot qui ressemble à de l’anglais ou à du français. Mais je n’avais pas le choix : je devais faire tout ce qui était en mon pouvoir pour parler en polonais sans accent. J’avais peu de temps, juste un peu plus d’un mois entre le tournage de De Rouille et d’Os (Jacques Audiard, 2012)et le début de The Immigrant. J’ai travaillé avec plusieurs coaches dont l’actrice qui joue ma tante dans le film. A la moitié du tournage, James est venu me voir, sidéré : « Dis donc tu as beaucoup de polonais ! ». Il découvrait soudain qu’il m’avait écrit vingt pages en polonais… Dès que j’avais une minute sur le tournage, je me plongeais dans mon cahier. Je rêvais que ce soit parfait…

in FEMMES ACTIVES n°24

THE IMMIGRANT
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Partir!

Immigrer!

S'arracher!

Renaître!

Fuir un cauchemar qui vous détruit jour après jour... Se sauver! Se "casser" pour se reconstruire ailleurs...Sauver ses rêves! Sauver sa vie, sauver sa peau...

Quitter la vieille Europe en ruines après son suicide collectif.

Où? Là-bas, au delà de l'Océan éternellement jeune et fougueux, respirer, parler, chanter, danser, mais surtout travailler...Gagner des Dollars, comme ce cousin, ce voisin, ce frère parti un petit matin brumeux presque en cachette ou cet oncle, à peine 19 ans, avec son pote, les cheveux gominés sous la casquette en tweed après une nuit d'ivresse à dire "Au revoir" plutôt "Adieu", les yeux pleins de larmes et de flammes d'espoir, brûlantes comme une fièvre qui vous rend fou de délires...

Ils furent des millions à partir pour l'Amérique (America, Amerika).Le paradis, l'El Dorado, le Rêve. Là-bas tout était à construire,: les routes, les automobiles, les immeubles, les magasins, les hôpitaux, les histoires d'amour aussi et d'amitié. Tout était possible: le meilleur et le pire mais le meilleur; quant au pire on le connaissait déjà et en Amérique ce ne pouvait pas être pire qu'ici...

Après la Première Guerre Mondiale, les Etats-Unis d'Amérique prennent confusément conscience de leur puissance. A l'issue de ce carnage, il n'y a en Europe que des vaincus... Qui s'ignorent. Seuls les Etats-Unis sortent vainqueurs de cette effroyable boucherie. Tout est en place pour que le cauchemar recommence... dans vingt ans. Vingt ans... C'est l'âge moyen des jeunes qui fuient vers l'Amérique rêvées, mystifiées, fantasmée à outrance....

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15 septembre 2013 7 15 /09 /septembre /2013 14:32
LE MAJORDOME

Dans le film de Lee Daniels, Forest Whitaker incarne un serviteur zélé qui traverse l'histoire américaine au côté de sept présidents. Bon pour les Oscars.

Un film taillé sur mesure pour la communauté noire américaine. Et pour Barak Obama, qui a avoué avoir versé sa larme après avoir vu Le Majordome. Il s'ouvre dans la moiteur des champs de coton et s'achève sous les lambris de la Maison-Blanche, lors d'une visite au président, justement. Un plaidoyer didactique pour les droits civiques, resté trois semaines en tête du box-office américain et parfait pour les prochains Oscars. L'histoire? Celle, véridique, d'un certain Eugene Allen, le majordome de sept présidents (1952-1986). L'acteur Forest Whitaker lui prête sa silhouette lourde, son visage cabossé et son sourire d'enfant.

À cette carrière exemplaire, mais un peu lisse, dont le maître mot est «servir, ne rien voir, ne rien dire», il fallait inventer pour le cinéma une belle chanson de geste qui englobe les aléas d'une vie et les soubresauts de l'histoire des États-Unis, notamment la lutte contre la ségrégation raciale et la reconnnaissance de la communauté noire. Dans ce registre tire-larmes, mais efficace, il fallait également un réalisateur-pédagogue et pas trop subversif. Lee Daniels (Precious) fait l'affaire en s'assurant le soutien d'un supercasting où figurent notamment la reine de la télé Oprah Winfrey, épatante en épouse du majordome, Lenny Kravitz, Mariah Carey, Robin Williams, Jane Fonda, John Cusack, Terrence Howard, Alan Rickman...

Moins vindicatif que son homologue Spike Lee mais tout aussi concerné par le sujet, le cinéaste condense en deux heures et cinq minutes un demi-siècle d'histoire américaine: les premières émeutes antiraciales, les assassinats de John Kennedy et Martin Luther King, Sidney Poitier, premier acteur noir à recevoir l'oscar (1964), le Ku Klux Klan, les Black Panthers, la guerre du Vietnam… Pour appuyer son cours d'éducation civique, il fait défiler dans le Bureau ovale Eisenhower, Kennedy, Johnson, Nixon, Reagan, les dévoilant sous un autre jour. C'est bien, mais insuffisant pour faire rêver ou pleurer dans les chaumières. On sait que l'on fait rarement de bons films avec de bons sentiments.

Lente maturation des esprits

Alors Lee Daniels a pimenté son Majordome d'un conflit père-fils, éloignés l'un de l'autre sur la conception de la liberté et de la conquête des droits civiques. D'un côté, l'image d'un paternel tranquille, partisan de l'ordre établi, bon Noir, bon «Nigger», gentiment progressiste, mais obéissant le doigt sur les coutures de sa livrée. De l'autre, tout l'opposé avec son fils aîné qui s'engage politiquement, manifeste à Little Rock, prend «le bus de la liberté» où cohabitent Blancs et Noirs, fréquente Martin Luther King et Malcom X, passe son temps en prison, tandis que son frère cadet tombe au Vietnam.

Au-delà des générations, Lee Daniels décrit la lente maturation des esprits qui a conduit à l'élection du premier président noir à la Maison-Blanche. De même, il montre la longue prise de conscience de son majordome qui réussira à obtenir l'égalité des salaires entre personnel blanc et noir de la Maison-Blanche.

Flirtant habilement avec le mélo, il a l'art du récit, accrochant les moindres faits et gestes de son héros aux soubresauts de l'histoire, sans jamais perdre le fil de son propos. Bien sûr, il y a quelques longueurs, des effets et des raccourcis, mais tout se tient si l'on accepte le postulat qu'il s'agit d'une leçon d'Histoire selon le point de vue des Noirs.

Et s'il est parfois démonstratif, on ne peut pas taxer Lee Daniels de manichéisme lorsqu'il montre quelques beaux spécimens de racistes, comme ce chef du personnel de la Maison-Blanche. Paradoxalement, ils ne sont pas du côté des présidents (républicains) que l'on découvre ici sous un autre jour, assez complices de la cause des Noirs.

Face à eux, impeccable samouraï en livrée, il y a Forest Whitaker, acteur exceptionnel qui porte le film à lui tout seul. Il lui donne cette touche d'humanité et sa puissance morale, celle d'un enfant pauvre du Sud devenu le serviteur zélé des plus grands

LE MAJORDOME
LE MAJORDOME
LE MAJORDOME
LE MAJORDOME

«Le Majordome». Beau à pleurer ou «tissu de mensonges» ?

C'est un film qui aurait dû faire "consensus mou", un beau film américain sur l'Amérique, qui fait pleurer et vous fait vibrer la fibre patriotique...? Une Amérique idéalisée, (une fois de plus) mystifiée? Oui...et non. Sauf qu'ici nous sommes en France et que pour les bobos en tous genres et de tous bords "on ne nous la fait plus"....

Lee Daniels est plus fin que ça. Alors attendons encore un peu de voir si le film attire les foules; car au cinéma, c'est le peuple qui tranche. Une fois n'est pas coutume....

Un film à voir assurément,et qui ne passera pas inaperçu.

LE MAJORDOME

Polémiques:

«Le Majordome», le film de Lee Daniels inspiré de la vie d’Eugene Allen, majordome à la Maison Blanche sous sept présidences, est précédé d’un buzz flatteur : «C’est le film qui a fait pleurer Obama». Mais le fils de Ronald Reagan Michael Reagan, a un autre avis sur la question : «C’est un tissu de mensonges !» assure-t-il. «La vie d’Eugene Allen a été transformée en un film à message truffé de clichés, si mensonger, si éloigné du monde réel qu’on aurait mieux fait de l’appeler ‘Le majordome d’une autre planète’». Mais ce qui agace le plus Michael Reagan, c’est que le film laisse entendre que son père était raciste…

in, PARIS MATCH; 11/09/13

LE MAJORDOME
LE MAJORDOME
LE MAJORDOME
LE MAJORDOME
LE MAJORDOME

Lee Daniels revient sur la lutte des afro-américains pour la reconnaissance de leurs droits civiques par le biais d’un film intimiste qui s’inscrit davantage dans la mouvance d’un certain cinéma indépendant que dans celle du mélo hollywoodien. Tant mieux.

L’argument : Le jeune Cecil Gaines, en quête d’un avenir meilleur, fuit, en 1926, le Sud des États-Unis, en proie à la tyrannie ségrégationniste.

Tout en devenant un homme, il acquiert les compétences inestimables qui lui permettent d’atteindre une fonction très convoitée : majordome de la Maison-Blanche. C’est là que Cecil devient, durant sept présidences, un témoin privilégié de son temps et des tractations qui ont lieu au sein du Bureau Ovale. À la maison, sa femme, Gloria, élève leurs deux fils, et la famille jouit d’une existence confortable grâce au poste de Cecil. Pourtant, son engagement suscite des tensions dans son couple : Gloria s’éloigne de lui et les disputes avec l’un de ses fils, particulièrement anticonformiste, sont incessantes.

À travers le regard de Cecil Gaines, le film retrace l’évolution de la vie politique américaine et des relations entre communautés. De l’assassinat du président Kennedy et de Martin Luther King au mouvement des "Black Panthers", de la guerre du Vietnam au scandale du Watergate, Cecil vit ces événements de l’intérieur, mais aussi en père de famille…

Notre avis : A l’époque de l’élection de Barack Obama, le journaliste Will Haygood publie dans le Washington Post une série d’articles concernant Eugene Allen, un Noir qui fut majordome à la Maison-Blanche des années 50 aux années 80. Son histoire extraordinaire a aussitôt éveillé l’intérêt des exécutifs de chez Sony Pictures qui ont pris une option pour une éventuelle adaptation cinématographique. Le script signé Danny Strong (surtout remarqué pour ses téléfilms et bientôt auteur des prochains volets de la saga Hunger Games) est alors proposé à Lee Daniels, réalisateur afro-américain qui était tout désigné pour tourner une œuvre en hommage aux militants des Droits Civiques. Malgré ces cautions artistiques, aucun gros studio n’a voulu investir dans un tel projet, obligeant les auteurs à chercher du côté des filières indépendantes pour réunir les 25 millions de dollars nécessaires pour boucler le budget. Grâce au soutien d’investisseurs privés et à l’arrivée massive d’acteurs de renom venant jouer pour un cachet symbolique, Le majordome est un donc une œuvre rescapée qui a pris une belle revanche puisque le long-métrage est déjà un gros succès outre-Atlantique.

Si le thème principal pouvait légitimement inquiéter par son classicisme – et même son académisme – Lee Daniels est parvenu à garder un aspect purement indépendant au film. Ainsi, les spectateurs qui ont apprécié Precious ne seront pas dépaysés par Le majordome qui préfère les ambiances d’antichambre que la grande pompe du spectacle historique. Si le réalisateur est contraint de passer par tous les événements fondamentaux de l’histoire américaine contemporaine, il se débrouille pour les évoquer en creux, par le biais des personnages principaux et non pas frontalement. Il évite ainsi les écueils de l’illustratif et de la compilation qui menacent chaque projet de cette ampleur. En concentrant son intrigue sur la famille du majordome, et notamment sur les positions politiques différentes entre le père (respectueux des institutions et plutôt réformiste) et le fils (plus ouvertement révolutionnaire), le cinéaste parvient à synthétiser le dilemme qui s’est emparé de la population noire quant à la ségrégation qui perdurait dans les années 50-60.

Avec force – mais sans tapage – Lee Daniels dénonce le racisme ordinaire qui existait aux Etats-Unis. Il ose même une comparaison avec les camps de concentration qui risque de lui attirer les foudres de certaines associations. Son discours - puissant - ne pourra laisser indifférent, d’autant que le réalisateur s’est entouré de la crème des acteurs pour faire revivre cette histoire édifiante. Forest Whitaker est évidemment extraordinaire dans un rôle qui évoque forcément celui d’Anthony Hopkins dans Les vestiges du jour, mais on est également convaincu par la force du jeu d’Oprah Winfrey et de David Oyelowo qui sortent grands gagnants du long-métrage. Les autres stars font plutôt office de figurants (la palme revenant à Mariah Carey qui doit bénéficier de 30 secondes de présence à l’écran) et ne parasitent pas trop l’attention du spectateur.

Face à ce traitement exemplaire, on ne peut donc que regretter les dix dernières minutes qui tombent dans le piège du mélodrame traditionnel en évoquant les dernières années des personnages. Dès lors, Lee Daniels retourne comme par mégarde dans le giron du mélo hollywoodien et gâche les derniers moments d’une œuvre qui vaut bien mieux que ces plans insistants sur des acteurs grimés pour l’occasion.

Vu la sincérité de son militantisme, on ne lui en voudra pas trop.

Rockwell: "L'arrivée des nouveaux...".

Rockwell: "L'arrivée des nouveaux...".

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10 juillet 2013 3 10 /07 /juillet /2013 15:32
Scenario pour thriller politico-policier

Cette histoire pourrait servir de scenario à un bon thriller politico-policier...

"Esteban, j'ai peur...ils disent qu'on n'a même pas le droit de vivre..."!

Ce sont les mots qu'entend sur son téléphone portable le jeune Esteban Murillo, vingt ans, quand sa fiancée Katia l'appelle paniquée. Elle vient de faire l'objet de menaces de mort de la part d'une petite bande de gauchistes agressifs et violents...

Que s'est-il passé?

Flash back:

Paris, ce mercredi 5 juin, Samuel, Alexandre et Katia, jeunes nationalistes identitaires, décident de se rendre tranquillement à une vente privées de vêtements d'une marque qu'ils apprécient particulièrement afin de profiter de prix défiant toute concurrence...

Dans la foule qui recherche de bonnes affaires, les trois amis sont pris à partie par cinq énergumènes qui, sans motif, se jettent sur eux pour les insulter. Mais pas seulement, l'un des agresseurs exhibe des gants de boxe. Visiblement, il brûle de se servir de ses poings. Décontenancés, les trois jeunes battent en retraite devant l'assaut de ces furieux car ils ont compris qu'ils ont à faire à des activistes d'extrême-gauche qui se sont jurés de "casser du facho".

Les cinq "antifascistes", profitant de leur supériorité numérique, s'en donnent à cœur joie. Ils cherchent, selon une stratégie connue, de provoquer une réaction violente de Katia et de ses deux amis afin de se poser en victimes puis de passer des insultes aux coups.

Samuel, Alexandre et Katia gardant leur sang-froid appellent les vigiles du magasin qui ont vite fait d'analyser la situation et de comprendre que les cinq jeunes "bobos de gauche" sont les fauteurs de trouble. Ils les expulsent. Les gauchistes crient: " On vous attend à la sortie"! Dans le groupe, un des énergumènes au visage poupin ajoute:" Vous devriez même pas exister"!

Entendant ces propos, Katia prend peur, elle sent clairement que la situation est plus grave qu'il n'y parait...Les gauchistes ont proféré une menace de mort explicite et ils attendent dans la rue que les trois amis sortent pour leur règler leur compte. Une jeune fille et deux garçons contre cinq gauchistes vindicatifs et surexcités. La confrontation s'annonce inégale...

Les vigiles ont aussi tout compris; ils conseillent à Katia, Alexandre et Samuel de patienter le temps que les gauchistes s'en aillent... Katia a le réflexe d'appeler à l'aide son fiancé Esteban. Elle lui fait part des menaces de mort qu'elle vient de recevoir et de sa peur qui la tenaille de tomber dans un guet-apens. Esteban informe son patron qui lui permet de quitter son travail pour rejoindre Katia. Il la retrouve à l'intérieur du magasin avant que les vigiles ne leur permettent de sortir. Hélas! Les redskins sont à l'affut dans la cage d'escalier... Refusant la bagarre, Katia, son fiancé et leurs deux amis remontent et demandent aux vigiles d'intervenir. Ces derniers font leur travail et sortent les "rouges" totalement surexcités. Les jeunes, restés en retrait , voyant les redskins partir, décident de tenter leur chance et, peu rassurés, de quitter les lieux.

Des petites frappes gauchistes sûres de leur impunité?

Les voila dans la rue... A quelques dizaines de mètres de la boutique, une mauvaise surprise les attend: les gauchistes sont toujours là encore plus menaçants....Ils ne se contentent plus d'insultes: ils se jettent soudain sur Esteban (par derrière) et Samuel. Dans la bagarre qui va durer une longue poignée de secondes, Esteban se retrouve sous les coups de trois individus; il se défend avec ce qu'il a, ses mains. Il réussit à se défaire de deux agresseurs et le troisième lache prise aprés avoir reçu deux coups.

Les "courageux antifas" repoussés, les quatre amis s'esquivent au plus vite avant que les rouges ne reviennent à la charge; ils s'engouffrent dans le métro, soulagés d'avoir évité le pire. Ils s'interrogent alors sur les circonstances de leur agression:

-Comment ont-ils pu nous repérer dans le magasin?

-Pourquoi se sont-ils tous jetés sur moi? Se demande Esteban?

Un jeune gauchiste au visage poupin masqué: pour les medias officiels, l'image même de l'innocence toute pure...

Un jeune gauchiste au visage poupin masqué: pour les medias officiels, l'image même de l'innocence toute pure...

Scenario pour thriller politico-policier

Alors qu'Esteban, Katia, Alexandre et Samuel rentrent chez eux, ils ignorent que l'un des agresseurs a sombré dans le coma après avoir été frappé au menton...Ils ignorent surtout qu'ils seront les victimes d'une effroyable machination exploitée à fond par un régime aux abois et des medias qui répandront dans l'esprit des Français les moins avertis, l'idée que les "nazis" sont parmi nous et dangereux, que la "peste brune" n'est pas éradiquée!

D'habitude, ce genre d'agressions ne fait jamais la une des medias. Pourtant, cette rixe va se propulser à la Une de tous les medias, de façon épidermique, instinctive, émotionnelle, sans les réserves obligées par la connaissance exacte des circonstances du drame. Rapidement, les citoyens les plus avisés vont s'apercevoir qu'il s'agit d'une exploitation cynique par l'extrême gauche de la mort d'un des leurs...Alexis Corbière, secrétaire national du parti de Mélenchon diffuse alors un communiqué plus que douteux qui va jeter de l'huile sur le feu: " L'horreur fasciste vient de tuer en plein Paris!". (Aux armes citoyens!!!).

Ce communiqué va mettre le feu aux poudres médiatiques: de l'AFP à TF1 en passant par France Inter ou RTL, les medias vont déclencher une vague d'hystérie qui va se transformer en chasse aux sorcières. Ainsi donc,toute la presse bien-pensante reprend la version des faits des gauchistes, sans professionnalisme c'est-à-dire, sans les vérifications élémentaires; ils écrivent donc: "Le mercredi 5 juin, en sortant d'un magasin de vêtements,Clément Méric, jeune antifasciste et syndicaliste âgé de 18 ans, a été battu à mort par des membres de l'extrême-droite radicale". C'est un peu court mais efficace. Les mêmes vieilles méthodes depuis la Révolution de 1789...

Le très respectable quotidien Le Monde: "Clément Méric: "un "élève modèle" tué pour ses idées". (Il aurait été plus juste de préciser "...par ses idées"). Sortez les mouchoirs, il y a de l'émotion...


Radio France n'est pas en reste puisque c'est la voix officielle de la France:" Menace brune sur la France".

Mais que fait le gouvernement? Il redore son blason; ça tombe bien cette histoire, ça fait oublier le chômage et tout le reste....

Sur RTL, le pontifiant Jean-Michel Apathie (pas du tout apathique en l’occurrence) oppose à Marine Le Pen un "témoignage" affirmant qu'un des "agresseurs" de Clément Méric arborait un T.shirt aux couleurs du FN. Ben voyons...Plus c'est gros, mieux c'est lourd. Penaud, M.Apathie devra présenter ses excuses à l'antenne. Ce "témoignage" est faux; mentez, mentez, il en restera toujours bien quelque chose.

Pierre Bergé, le milliardaire égérie du lobby gay, déclare: "L'immonde Barjot avait promis du sang, le voila qui éclabousse la démocratie et la République(...) Ce sont ces inconscients de la Manif pour Tous qui ont préparé le terrain"(...) Cette "manifestation pour tous se rend-elle bien compte?" On tente de culpabiliser le camp adverse, en mélangeant les genres et en introduisant la confusion dans les esprits....

Le terroriste d'extrême-gauche Jean-Marc Rouillan (Action Directe), condamné pour l'assassinat du général René Audran, ose jeter de l'huile sur le feu: "La guerre est déclarée (...) Organisez-vous, préparez-vous!".

Le monde politique s'emballe...Le Ministre de l'Intérieur éructe avec emphase: " La haine a frappé; ce sont nos valeurs et le pacte républicain qui sont en cause. Il n'y a pas de place pour la violence. Un groupe d'extrême droite est au cœur de cet assassinat". Un assassinat c'est un meurtre commis avec préméditation.Par cette déclaration, il désigne à la vindicte publique des jeunes qui sont les victimes innocentes d'une agression préparée par les gauchistes.

Il y a eu préméditation de la part des rouges:

1/ Ils ont attendu leurs proies en dehors du magasin.

2/La police apprendra, suite à l'enquête, que les "antifascistes" rodaient dans le quartier depuis deux jours pour "se payer" des jeunes qui n'ont pas leurs idées, venus pour les soldes.

Et si la victime avait été Esteban?

La couverture médiatique et la mauvaise foi sont telles qu'elles en deviennent immédiatement suspectes; comme la profanation du cimetière juif de Carpentras....

Quand les coupables se font passer pour des innocents....Maisle juge ne l'a pas entendu de cette oreille....

Le juge s'en est tenu froidement aux faits, affirmant sa souveraineté.

Scenario pour thriller politico-policier

Mais voila que Le Point, bien introduit dans les milieux policiers, se fait écho des résultats de l'enquête: "Un vigile est qualifié de témoin "principal" . L'homme met en cause les militants du groupuscule antifasciste auquel appartenait la victime, et plus particulièrement l'un d'entre eux".

Selon ce témoignage-clé, ce militant très remonté avait des gants de boxe dans son sac et a incité les autres à se battre contre les jeunes, qui toujours selon le vigile, cherchaient à éviter l'affrontement et à partir discrètement. Cela ressemble au scenario classique d'une "bleuzaille" qui cherche à se mettre en valeur afin de trouver sa place dans la tribu. Élémentaire mon cher...

Les policiers ont aussi découvert comment les redskins avaient identifiés les jeunes comme étant des "fascistes": selon toute vraisemblance, c'est bien Clément Méric qui les a signalés à ses complices. La preuve: depuis des mois, les visages de Katia et d'Esteban auraient été mis en ligne sur les sites "antifa". En outre, le portrait de Clément Méric qui ressort de l'enquête tranche avec son idéalisation fantasmée par les médias. Riposte laïque ajoute des détails intéressants: Clément Méric faisait partie des "skinheads communistes", avant de rejoindre les rangs d' "Action antifasciste Paris banlieue " . Le jeune Clément sera endoctriné très tôt par les milices rouges. Son mentor, Julien Terzic, est membre de la mouvance des antifas "chasseurs de skins".

Rentrés chez eux, les quatre jeunes n'ont pas encore compris le lien entre leur bagarre et "l'agression fasciste" décrite par les medias. Quand ils se rendent compte qu'ils sont présentés comme des agresseurs, alors qu'en réalité et l'enquête le prouvera, ils sont les victimes de ce tragique fait-divers, les amis se rendent dans les locaux de la police pour donner leur version des faits.

Sous la double pression médiatique et politique , le Parquet refuse de prendre en compte le résultat de l'enquête préliminaire et le témoignage des quatre victimes. Le procureur persiste dans la fiction ridicule d'un complot d'extrême droite et accuse Esteban d'avoir porté contre Clément Méric des coups avec l'intention de le tuer et l'inculpe d'homicide volontaire. Cependant, le juge d'instruction, au vu du dossier, moins soumis à des pressions, comprend qu'Esteban est la vraie victime et requalifie immédiatement les faits en "homicide involontaire" tout en signifiant un mandat de dépôt au jeune homme et à Samuel.

Une fois de plus, pour des raisons purement idéologique, une victime est transformée en agresseur. Aujourd'hui c'est lui, demain vous et moi?

Une fois de plus, pour des raisons purement idéologique, une victime est transformée en agresseur. Aujourd'hui c'est lui, demain vous et moi?

Scenario pour thriller politico-policier

En conclusion, ce que l'on peut qualifier sans exagération de mensonge d’État, a jeté deux victimes en prison.

Mais oui, le résultat est là: Esteban et Samuel sont en prison. L'opinion publique, par définition si versatile et malléable, les croit coupables d'avoir assassiné un jeune homme doux et pacifique "pour ses idées".

Les vrais responsables, les excités qui ont déclenché l'altercation dans la boutique, ceux qui ont décidé de monter un guet-apens en plein jour, en un lieu public, ceux qui ont poussé le jeune Clément à attaquer Esteban, sont en liberté. Et ils ne sont même pas mis en examen.

Cette histoire laissera certainement des traces dans la mémoire collective d'une nation déjà fragilisée par d'anciennes et douloureuses fractures...

BP4-7187 30914 Nîmes cedex

entraidesolidarité2000@gmail.com

La propagande gauchiste des medias était déjà omniprésente mais la presse nationaliste était encore très puissante...

Une dizaine de départements placés en Etat d'Urgence: du jamais vu depuis la Guerre d'Algérie (1954-1962).

Le sport, l'opium du peuple?

Fric, populo et foot...

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9 juillet 2013 2 09 /07 /juillet /2013 11:06
LA REVOLUTION FRANCAISE
 

14 Juillet 1789
14 Juillet 2011
 
Commémoration


Revolution francaise affiche1
 


Le film monument en deux parties  (1ère partie de Robert Enrico) fut réalisé à l'occasion du bicentenaire de la Révolution Française de 1789.
C'est une fresque grandiose, avec un gros budget, d'excellents acteurs, censée faire l'éloge des grands idéaux de Liberté, d'’Égalité, de Fraternité.

Un vrai bon film de propagande!

La première partie "Les années lumière" évoque avec lyrisme, la fièvre occasionnée par les nouvelles idées qui animent les élites appelées à jouer un rôle majeur dans la transformation de la société.
Une société idéalisée et fantasmée par les philosophes des Lumières, où enfin, règneraient la justice et la paix...Une promesse de Bonheur aprés des siècles de tyrannie et d'opression...


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La deuxième partie: "Les années terribles" de Richard Heffron, décrit avec réalisme ce qui ne serait qu'un funeste "dérapage" sanglant: la Terreur .

Mais l'analyse des faits ainsi que les récents travaux (à partir de 1989) de jeunes historiens scrupuleux de vérité historique et dégagés de toute idéologie, démentent cette lecture partisane de cette terrifiante Révolution Française.
En réalité, la violence aveugle et paranoïaque  de la Révolution fut voulue par une minorité agissante qui n'avait aucun intérêt à un processus de réformes pacifiques commencé dès 1777 par un  Louis XVI rempli de bonnes intentions mais dénué d'une vision politique claire et maladivemetant. En outre, Louis est rapidement dépassé par la vitesse avec laquelle les évènements se succèdent...
Cette Révolution fut, dès son début, la victoire de la canaille sur les honnêtes gens, du mensonge sur la vérité, du crime et de la  violence sur la justice.
Les grandes étapes commencent par les rumeurs, les ragots et la désinformation qui naissent au sein même de la Cour divisée en clans, relayés à la ville dans les nombreux Salons avec plus ou moins d'élégance, cet art fameux et bien français de la "conversation", en réalité une arme de destruction massive des réputations... par la langue .
La première cible, la plus vulnérable, est la reine que l'on surnomme avec mépris "l'Autri-chienne".
M.Antoinette book
Marie-Antoinette (1755-1793), reine de France et de Navarre, archiduchesse d'Autriche et de Lorraine : son mariage avec le roi Louis XVI concrétise un renversement d'alliances diplomatiques en faveur d'un rapprochement avec Vienne au détriment de Berlin et de Londres.
Mais l'opinion publique, de plus en plus pesante dans la vie politique française, passé un moment de grâce, se retournera contre cette reine d'origine étrangère, d'une beauté rare, mais souvent désinvolte, sur qui se déversera une somme de libelles et de calomnies, imprimés à l'étranger( Amsterdam ) et introduits clandestinement en France. Marie-Antoinette trouvera certains de ces libelles mensongers et orduriers. jusque dans ses appartements privés.
Le point culminant des attaques que l'infortunée reine aura à affronter est " l'Affaire du Collier". Mal préparée, la défense de la Reine, imprudente et pourtant innocente dans cette cabale orchestrée par certains membres de la Cour, ne parviendra malheureusement pas à restaurer son image aux yeux du Peuple.
 
 
Ordre d'embastillement du Cardinal de Rohan, Grand Aumônier de France, prélat  débauché et stupide qui fut manipulé avec aisance pour perdre la reine. Toutes ces intrigues scandaleuses détruiront la dignité royale et feront le lit de la Révolution.
 

Livre-noir-Revolution.jpg
Cet ouvrage n'entend pas "noircir" des faits qui témoignent par eux-mêmes. Cette violence inouïe, dont les commanditaires  se réclamaient pourtant des Lumières, produisit une onde de choc telle qu'elle devait s'étendre sur plusieurs générations.

Il est toujours dans l'intérêt d'une nation et d'un régime politique de faire briller quelques mythes fondateurs mais dans l'intérêt de ceux qui ont pris le pouvoir, de masquer la violence et l'arbitraire sur lesquels ils ont assis leur domination qui, par certains aspects, dure encore aujourd'hui.
L'Histoire ne s'écrit pas comme la mythologie, et son exigence de vérité ne devrait pas s'encombrer de visées utilitaires et partisanes.
Heureusement, après plus de deux siècles de mensonges et d'endoctrinement, des historiens, des philosophes, des intellectuels appartenant à une nouvelle génération, fouillent les archives, font parler le passé et restaure la réalité qui fut bien plus complexe que l'on essaie de nous faire croire...



Tout commence avec la Réunion des Etats Généraux.

Courant janvier 1789 un règlement royal est adressé par le pouvoir aux agents du roi afin d'organiser les élections des députés aux Etats-Généraux.

Dans ce règlement, Louis XVI parle de "droits restitués à la Nation de consentir l'impôt, de la périodicité future des Etats, de l'établissement d'un budget, de la fin de l'arbitraire ministériel en matière de dépenses, de liberté individuelle, de constitution et surtout de l'égalité de tous devant l'impôt".

Le préambule de ce règlement laisse présager un règlement rapide et équitable des problèmes du royaume.

"(...) Sa Majesté (...) s'est déterminée à rassembler autour de sa demeure les Etats Généraux du royaume non pour gêner en aucune manière leurs délibérations, mais pour leur conserver le caractère le plus cher à son coeur, celui de conseil et d'ami.(...) Nous avons besoin du concours de nos fidèles sujets pour nous aider à surmonter toutes les difficultés où nous nous trouvons relativement à l'état de nos finances (...)"

La préparation des élections avait apaisé les campagnes. Il semble qu'il n'y est pas eu véritablement de campagne électorale de la part du pouvoir royal. Par contre à l'échelle régionale, il semble certain que des organisations aient agi en répandant des modèles de revendications et de doléances à travers le pays. Qui finança la diffusion de ces modèles ? Peut être le Duc d'Orléans ... ?

 

Les élections dans les différents ordres

Chaque ordre vote à part pour élire ses représentants lors d'assemblées de paroisses.

La noblesse vote au suffrage direct. La plupart des représentants élus de la noblesse est issue de la petite noblesse (200 députés) alors que la haute noblesse sera en minorité (70 députés dont le Duc d'Orléans)

Le corps électoral du clergé s'est vu grossi de la totalité des curés issus du Tiers-Etat, ce sont eux qui rendront les assemblées du clergé si houleuses de par leur opposition avec les prélats du haut clergé. Ces assemblées verront l'élection de 200 curés et de 91 prélats.

Le Tiers-Etat reçoit à peu près le suffrage universel puisque tout homme de 25 ans inscrit au rôle des impositions est appelé à voter. D'ailleurs, ce large scrutin du Tiers déconcerte et déplaît fort à certains bourgeois qui se seraient satisfaits d'un corps plus restreint. Dans la majeure partie du royaume, le vote final se fait en assemblées de bailliage au 2ème ou 3ème degré. La députation du Tiers-Etat sera composée de 578 représentants dont environ 200 hommes de loi, une centaine de négociants, banquiers et industriels, le reste étant composé de riches ruraux parmi lesquels une cinquantaine de grands propriétaires fonciers.

Pas un seul paysan pauvre ni artisan n'est représenté dans cette députation.

Les cahiers de doléances

Parallèlement à ces élections, de grands efforts de concertation et de rédaction sont accomplis dans tout le royaume pour apporter une réponse au roi sur les dysfonctionnements de son royaume et les doléances de ses sujets.

Dès janvier, dans toutes les paroisses de France, se rédigent les cahiers de paroisses qui, regroupés, mis en forme et résumés lors des assemblées de bailliage deviendront les cahiers de doléances avec lesquels les députés élus monteront à Versailles.


Bastille


Un mythe incontournable:14 Juillet 1789, la populace, -manipulée?- cédant à une peur panique contagieuse, s'élance à l'assaut d'une forteresse afin de se procurer des armes pour se défendre. La question de l'insurrection "spontanée" demeure. La nouvelle analyse des faits ferait plutôt penser à une vaste manipulation des masses.
La forteresse de la Bastille n'a pas été prise, elle s'est rendue.


La Bastille est en 1789, une fortification, un ensemble médiéval  imposant  qui protège la capitale à l'est.
C'est une prison d'’État presque vide qui n'abritait en Juillet 1789 que sept détenus: quatre faussaires, deux fous et le comte de Solages, seul à  avoir été emprisonné par Lettre de Cachet. C'était peu.
A la fin du XVIIIe siècle, le traitement des prisonniers à la Bastille était décent (bien plus que dans la plupart des prisons françaises d'aujourd'hui !).

Mais les révolutionnaires devaient en faire un lieu sordide, fabriquer un symbole de l'injustice. Dusaulx, comme Le Moniteur universel, dés l'été 1789, s'emploie à cette tâche: ayant fait une inspection de la forteresse pendant sa démolition, qui commence quelques jours après sa prise, il assure avoir découvert des "oubliettes" et des cachots: ce ne sont que des glacières et des latrines...





C'est aussi en Juillet 1789, que se met au point, après les tâtonnements des mois précédents, une véritable technique insurrectionnelle, celle des fameuses "journées révolutionnaires" qui sera systématiquement appliquée, en violation de la Déclaration des Droits de l'Homme, lors des massacres de Septembre 1792,  et du génocide vendéen.
Une technique qui implique le recours à  l'intimidation, la peur puis à la terreur par le meurtre et les massacres à grande échelle, comme ressort principal de l'action révolutionnaire.

Le gouverneur de la Bastille, qui s'était rendu, après avoir subi mille outrages, est assommé sur les marches de l'Hôtel de Ville; le Prévôt des marchands, Flesselles, a la tête fracassée avec la crosse d'un pistolet, les soldats royaux qui composaient la garnison de la Bastille sont tous massacrés par la populace alors qu'ils s'étaient rendus sans armes: ils étaient tous des soldats à la retraite et invalides . Les pillages de boutiques et de maisons ne se comptent plus... Tandis que les honnêtes gens se terrent chez eux. La machine révolutionnaire est en branle...

Durant cette journée du 14 Juillet 1789, on dénombre plus de 350 personnes tuées par la populace, Paris comptant à peu prés 700 000 habitants.
Il n'y aura aucunes arrestations...Le vide judiciaire traduit la vacance du pouvoir royal et encourage tous les criminels.





Mais la victoire de la canaille engage la révolution dans la voie de l'insurrection permanente.
Désormais, chaque fois que la légalité sera un obstacle à sa volonté, ou aux desseins de ceux qui la manipulent, la canaille (appelée Peuple par les manipulateurs) aura recours à l'insurrection, d'abord contre le roi, et , celui-ci éliminé, contre l'Assemblée soi-disant nationale elle-même...
 
 
Quelques révolutionnaires, pêle-mêle, des plus modérés aux plus fanatiques; ce sont souvent des orateurs remarquables aptes à enflammer les esprits...Tous hommes des Lumières, ils portent tous, à différents degrés, la lourde responsabilité des procés iniques,des massacres et des tueries qui caractérisent la Révolution française. Cette dernière servira de modèle et de légitimité à toutes les prochaines révolutions sanglantes de par le monde...,
 
 
France Mirabeau portrait 2

Honoré Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau, plus communément appelé Mirabeau, né le 9 mars 1749 au Bignon-Mirabeau, mort le 2 avril 1791 à Paris, fut simultanément ou successivement un révolutionnaire français, ainsi qu’un écrivain, diplomate, franc-maçon, journaliste et homme politique français.

Surnommé « l'Orateur du peuple » et « la Torche de Provence », il reste le premier symbole de l’éloquence parlementaire en France.

Camille Desmoulins
Camille Desmoulins, né le 2 mars 1760 à Guise et mort guillotiné le 5 avril 1794 (16 germinal an II) à Paris, est un avocat, un journaliste et un révolutionnaire français.
Saint-Just
 
Les "purs" trouvent toujours sur leur chemin plus purs qu'eux qui les épurent...

Louis Antoine Léon de Saint-Just, né le 25 août 1767 à Decize, mort guillotiné le 10 thermidor an II (28 juillet 1794) à Paris, est un homme politique français de la Révolution française, un des plus jeunes élus à la Convention nationale, membre du groupe des Montagnards, soutien indéfectible de Robespierre avec qui il est emporté dans sa chute du 9 thermidor.

D'une éloquence remarquée, il se distingue par l'intransigeance de ses principes prônant l'égalité et la vertu ainsi que par l'efficacité de ses missions au cours desquelles il redresse la situation de l'armée du Rhin et participe à la victoire des armées républicaines à Fleurus. Combattant politiquement les Girondins, les Hébertistes puis les Indulgents, il fait voter la confiscation des biens des ennemis de la République au profit des patriotes pauvres. Il est notamment l'inspirateur de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1793.

Un des multiples prébendiers de la Révolution qui permet à tous les opportunistes de s'enrichir tout en déclamant des hymnes à la vertu...

 

Georges Jacques Danton, né le 26 octobre 1759 à Arcis-sur-Aube et mort le 5 avril 1794 (16 germinal an II) à Paris, est un avocat et un homme politique français.

Danton est une des figures emblématiques de la Révolution française, tout comme Mirabeau, avec qui il partage un prodigieux talent oratoire et un tempérament impétueux, avide de jouissances (les ennemis de la Révolution l'appellent « le Mirabeau du ruisseau »), ou comme Robespierre, à qui tout l’oppose, le style, le tempérament et le type de talent. Il incarne la « Patrie en danger » dans les heures tragiques de l’invasion d’août 1792, quand il s'efforce de fédérer contre l'ennemi toutes les énergies de la nation et d'user de tous les expédients : pour vaincre, dit-il, « il nous faut de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace, et la France sera sauvée ! », et il n'hésite pas, par pragmatisme, à entamer des négociations secrètes avec les monarques coalisés pour négocier une paix rapide.

Comme pour Robespierre, il s’est vite constitué autour de sa personne une légende. Et s’est déchaînée entre historiens robespierristes et dantonistes une polémique idéologique et politique qui a culminé sous la IIIe République. Pour les premiers, Danton est un politicien sans scrupules, vénal, capable de trahir la Révolution ; pour les seconds, il est un ardent démocrate, un patriote indéfectible, un homme d’État généreux.

Maximilien Marie Isidore de Robespierre, ou Maximilien Robespierre, est un avocat et un homme politique français, né le 6 mai 1758 à Arras et mort guillotiné le 28 juillet 1794 à Paris, place de la Révolution.

Aîné d'une fratrie de cinq enfants, il perd sa mère à l'âge de six ans. Puis son père abandonne ses enfants, et il est pris en charge par son grand-père maternel.

Après d'excellentes études au collège d'Arras et au collège Louis-le-Grand de Paris, licencié en droit, il devient avocat et s'inscrit en 1781 au Conseil provincial d'Artois, occupant même un temps la charge de juge au tribunal épiscopal.

Élu député du Tiers état aux États généraux de 1789, il devient bientôt l'une des principales figures des « démocrates » à l'Assemblée constituante, défendant l'abolition de l'esclavage et de la peine de mort, le droit de vote des gens de couleur, des juifs ou des comédiens, ainsi que le suffrage universel et l'égalité des droits, contre le marc d'argent. Il décide aussi de réglementer sévèrement la Bourse. Son intransigeance lui vaut bientôt d'être surnommé « l'Incorruptible ». Membre du club des Jacobins dès ses origines, il en est le plus illustre membre et l'une des figures de proue. Après la scission des Feuillants, il contribue à sa réorganisation et lui permet grandement de conserver le soutien de la plupart des sociétés affiliées de province.

Opposé à la guerre contre l'Autriche en 1792, il s'oppose à La Fayette et soutient la chute de la royauté. Membre de la commune insurrectionnelle de Paris, il est élu à la Convention nationale, où il siège sur les bancs de la Montagne et s'oppose à la Gironde. Après les journées du 31 mai et du 2 juin 1793, il entre le 27 juillet 1793 au Comité de salut public, où il participe à l'instauration d'un gouvernement révolutionnaire et de la Terreur, dans un contexte de guerre extérieure contre les monarchies coalisées et de guerre civile (insurrections fédéralistes, guerre de Vendée…).

À la suite de la victoire des comités contre les factions au printemps 1794, il contribue à faire cesser la politique de déchristianisation et fait voter, en qualité de rapporteur, le décret du 18 floréal an II, par lequel « le peuple français reconnaît l’existence de l’être suprême, et l’immortalité de l’âme », et la loi de Prairial, dite de « Grande Terreur ».

Attaqué et isolé au sein de la Convention par d'anciens dantonistes et des envoyés en mission rappelés, mais aussi au sein du gouvernement révolutionnaire par le Comité de sûreté générale et des collègues du Comité de salut public, il prend la Convention à témoin de ces dissensions le 8 thermidor an II, mais ne parvient pas à imposer ses vues. Le lendemain, empêché de parler par ses ennemis, alliés pour la circonstance aux modérés de la Plaine, il est arrêté avec son frère Augustin et ses amis Couthon, Saint-Just et Le Bas. La Commune entre alors en insurrection et le fait libérer, mais il perd du temps, et la Convention le met hors-la-loi.

Dans la nuit, une colonne armée s'empare de l'hôtel de ville, où il se trouve avec ses partisans, et il est blessé à la mâchoire dans des circonstances incertaines. Après vérification de son identité devant le Tribunal révolutionnaire, il est guillotiné dans l'après-midi du 10 thermidor avec 21 de ses partisans. Sa mort entraîne, dans les mois qui suivent, une « réaction thermidorienne », qui voit le démantèlement du gouvernement révolutionnaire et de la Terreur.

L'une des principales figures de la Révolution française, il demeure aussi l'un des personnages les plus controversés de cette période.

et bien d'autres...
Tous ces "héros" ont leur nom gravés sur nos places, rues et avenues...



LOUIS XVI en majesté
Louis XVI en majesté, roi de France et de Navarre de 1774 (il n'avait que vingt ans) à 1792. Instruit et cultivé, pieux, ouvert au monde qui l'entoure et au foisonnement des progrès techniques, des nouvelles découvertes dans toutes les disciplines mais ne sortant que très peu de Versailles, il n'a pas la beauté et le charme de son grand-père le roi Louis XV. Il n'a pas de favorites ni de favoris, il est un époux fidèle, un père de famille attentionné et ne s'adonne pas aux  jeux de hasard. En revanche, il est, comme ses aïeux, passionné par la chasse à courre. Le roi Très Chrétien (très crétin pour une partie de la Cour) est sincèrement soucieux de mener à terme les réformes dont la France a besoin. La plupart des historiens s'accordent pour le qualifier de "faible". Etait-il vraiment faible? Oui et non. Oui, dans certains cas et avec certaines personnes comme Marie-Antoinette. En fait, il était certainement timide et mal à l'aise dans son rôle de roi bien que conscient de ses devoirs. Louis est un homme bon, mais indécis qui ne sait à qui se fier. Il veut sincèrement le "bonheur et le repos de ses peuples", comme on l'entendait à son époque. Il est conscient qu'il faut entreprendre des réformes importantes dans tous les domaines;il faut rénover, moderniser l'auguste monarchie française sans détruire ses fondations qui sont d'ordre divin. Le roi doit conserver ses pouvoirs et son autorité qu'il tient d'abord de Dieu.
En outre, Louis XVI est confronté à une cascade de problèmes et de scandales de tous ordres auxquels, non seulement il n'a pas été vraiment préparé mais aussi à leur nouveauté car un monde ancien s'en va pour laisser la place à un monde d'une nouveauté inouïe; le tout à une rapidité qui bouscule le vieux système monarchique. Autrement dit, la société civile évolue beaucoup plus vite que Versailles, cette "prison dorée" imaginée par Louis XIV pour surveiller sa noblesse,où les bruits des mouvements et des soubresauts du monde extérieur arrivent atténués...
Les réformes financières, économiques et fiscales semblent les plus urgentes mais Louis n'a pas de plans ni de projets. D'ailleurs, la situation est si complexe que personne ne sait par quoi commencer et les ministres se succèdent à une vitesse si rapide qu'aucun ne peut finir ce qu'il a commencé. Louis a du mal a faire confiance longtemps et à résister aux pressions des clans de la Cour qui font et défont les ministres. En revanche, il est clair pour le roi qu'il faut s'attaquer aux inégalités face aux impôts qui rentrent peu et mal et en particulier abolir les privilèges fiscaux, comme en Angleterre... Les premières tentatives se heurtent lamentablement  aux résistances des privilégiés en tous genres et en premier au clergé et surtout à la noblesse. En un sens, les nobles, en freinant et/ou en sabotant les tentatives de réformes qui les obligeraient sont les déclencheurs d'un  processus révolutionnaire que rien ni personne ne pourra arrêter.
France Penthièvre famille penthièvre JB charpentier

 

Une des familles aristocratiques les plus puissantes du siècle des Lumières: les Penthièvre à l'heure du chocolat.
Versailles nuages gris
Ciel de nuages gris au-dessus du palais de Versailles: l'orage gronde...Cette cage dorée imaginée par Louis XIV pour mieux contrôler sa noblesse s'avèrera un piège mortel pour la monarchie française...
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Anne Robert Jacques Turgot, baron de l'Aulne (1727-1781)
 
Anne Robert Jacques Turgot, baron de l'Aulne, souvent appelé Turgot, né le 10 mai 1727 à Paris où il est mort le 18 mars 1781, est un homme politique et économiste français.

Les commentateurs décrivent Turgot comme un homme simple, honorable et droit, passionné de justice et de vérité : un idéaliste, ou « un doctrinaire » ; les termes « des droits naturels », « la loi naturelle », se trouvent fréquemment sous sa plume. Ses amis parlent de son charme et de sa gaieté dans les relations intimes, tandis qu'entouré d’étrangers, silencieux et maladroit, il donne une impression de réserve et de dédain. Ainsi ses amis comme ses ennemis s’accordent sur un point : sa brusquerie et son manque de tact dans les relations humaines ; August Oncken relève et souligne le ton de « maître d’école » de sa correspondance, même avec le roi.

Les jugements sont partagés à propos de ses qualités d’homme d’État, mais on considère généralement qu’il est à l’origine d’un grand nombre des réformes et des idées de la Révolution française. Souvent ce ne sont pas ses idées propres, mais on lui doit de les rendre publiques. Concernant ses qualités d’économiste, les avis sont aussi partagés. Oncken, pour prendre le plus négatif des avis, le voit comme un mauvais physiocrate et un penseur confus, tandis que Léon Say considère qu’il est le fondateur de l’économie politique moderne et que « bien qu’il ait échoué au XVIIIe siècle, il a triomphé au XIXe siècle ». Jugement partagé par Murray Rothbard, lequel y voit le plus grand économiste du XVIIIe siècle avec Cantillon et estime que, sur certains points, la théorie économique a perdu plusieurs dizaines d’années en ne s’inspirant pas de ses conceptions :

  • « c’était un génie unique, ce qu’il est quand même difficile de dire des Physiocrates. Sa compréhension de la théorie économique était incommensurablement supérieure à la leur, et la manière dont il traita le capital et l’intérêt est quasiment inégalée encore aujourd’hui. »

Pour Schumpeter, sa théorie de la formation des prix était

  • « presque irréprochable et, mis à part une formulation explicite du principe marginaliste, se trouve à une distance palpable de celle de Böhm-Bawerk. »

La théorie de l’épargne, de l’investissement et du capital était « la première analyse sérieuse de ces questions » et

  • « a tenu remarquablement longtemps. Il est douteux qu’Alfred Marshall soit parvenu à la dépasser, et certain que J.S. Mill ne l’a pas fait. Böhm-Bawerk y a sans doute ajouté une nouvelle branche mais, pour l’essentiel, il avait repris les propositions de Turgot. »
  • « La théorie de l’intérêt de Turgot est non seulement le plus grand exploit […] du XVIIIe siècle, mais elle préfigurait nettement une bonne partie des meilleures réflexions des dernières décennies du XIXe siècle. »

En somme,

  • « il n’y a pratiquement aucune erreur discernable dans ce tout premier traité de la valeur et de la distribution, traité dont la mode allait tellement se développer dans les dernières décennies du XIXe siècle. Ce n’est pas exagérer que de dire que l’analyse économique a pris un siècle pour se retrouver où elle aurait pu en être vingt ans après la publication du Traité de Turgot si son contenu avait été correctement compris et assimilé par une profession plus éveillée ».
 
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Jacques Necker (1732-1804); trois fois ministre des Finances, trois fois renvoyé...
L'histoire a retenu Turgot et Necker, mais il y en eut bien d'autres. En réalité, Louis XVI aurait un besoin urgent d'un génie qui prenne le gouvernement du royaume en mains. Malheureusement, l'époque n'est pas propice et contrairement à Louis XIV, Louis le Seizième ne dispose pas d'un Colbert.
 
execution Louis XVI


La Révolution française fut un long régicide: décapitation de Louis XVI le 21 Janvier 1793, après un procès sans honneur ni vérité. Les révolutionnaires les plus fanatiques ont réussi à se débarrasser du roi pour s'emparer totalement des pouvoirs et imposer leur dictature  "afin de sauver les acquis du Peuple et leurs Droits".

 

1789, la seule grande révolution:

Dans l'histoire du monde, il n'y eut jamais qu'une seule vraie, grande et totale révolution, celle qui a commencé en France en 1789 et n'a jamais vraiment cessé, en dépit du Consulat, de Napoléon et des diverses restaurations. Toutes les autres révolutions dans le monde ne sont que des imitations, hormis les "révolutions conservatrices". En comparaison, la révolution russe de 1917 fut à la fois beaucoup plus radicale, destructrice, meurtrière, et pourtant moins profonde. Sans doute l'explication est-elle que la révolution russe fut un accident (gigantesque) dû à une série de hasards historiques, en premier lieu la guerre de 1914. Mais il s'est bien agi d'un accident. Avec un tsar un peu moins défaillant, la Russie aurait vraisemblablement pu survivre jusqu'à la défaite allemande qui se serait produite plus tôt en 1918. C'était l'inquiétude des dirigeants français et américains, autour du président Wilson, qui s'inquiétaient d'une possible survie triomphale du régime tsariste.

 

" La Révolution était achevée lorsqu'elle éclata. C'est une erreur de croire qu'elle a renversé la monarchie; elle n'a fait qu'en disperser les ruines...".

 

 

Chateaubriand; 1819, De la Vendée.

 

 

 

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  Après Taine ou Gaxotte, de nombreux historiens, Jean Tulard, François Furet, Denis Richet et Mona Ozouf, ont rapporté tous les éclairages nécessaires à l'interprétation de cet immense évènement. On pourrait aussi s'en rapporter à la très remarquable Sociologie des Révolutions publiée par Jules Monnerot chez Fayard en 1969.

 

  Louis Charles of France

 

  Louis XVII; fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette (1785-1795). Devenu roi de France & de Navarre à la mort de son père. Les révolutionnaires l'éliminèrent en le laissant crever dans un cachot. Derrière la vitrine des belles et grandes déclarations de principes: la barbarie. Les révolutionnaires, effrayés par l'ampleur de la résistance populaire à leur entreprise de démolitions, se laissent entraîner dans la folie meurtrière.

 

 

 

 

Jules Monnerot (1909-1985) qui consacra sa vie à la sociologie historique,  esprit libre doué d'une exceptionnelle précision analytique, définit la Révolution française comme un changement radical et violent de régime politique. Jusque-là, rien de nouveau. Mais il approfondit l'analyse en observant les changements profonds qui ont précédé 1789, changements sociaux dans la répartition de la richesse et dans la configuration des pouvoirs. En bref, depuis trois siècles, le développement de la navigation, les grandes inventions et l'expansion du commerce avaient fait apparaître en France de nouvelles "occupations dominantes": les occupations nées du commerce avaient grandi aux dépens des occupations traditionnelles des deux premiers ordres, le clergé et surtout la noblesse, entraînant d'importants changements dans les rapports sociaux. Cependant, en France, contrairement à la Grande-Bretagne,les institutions sociales et politiques n'avaient pas suivi ces transformations.

Bien au contraire: les anciennes oligarchies privilégiées s'étaient fermées, résistant à toutes les tentatives de réformes et Louis XVI (1754-1793) n'eut jamais assez de trempe pour les faire plier. Il imposa par exemple, pour ne pas contrarier "sa" noblesse, quatre quartiers de noblesse pour devenir officier dans l'armée (1781).La monarchie aurait pu prendre la tête des changements comme ailleurs en Europe, mais elle ne le fit pas; par faiblesse, naïveté, et  par un aveuglement certain.

Tout au long du XVIIIème siècle, les privilégiés agirent pour défendre leurs acquis. La réforme du ministre Maupeou (1714-1792) à l'encontre des parlements renvoyés par Louis XV à cause de leur obstruction aux réformes de modernisation de la justice, fut annulée par Louis XVI dès son accession au trône, sous le prétexte naïf qu'il fallait leur conserver leur place traditionnelle dans l'architecture de la monarchie française. Louis XVI s'imagina pouvoir les faire obéir par lit de justice mais c'est lui qui plia devant eux.

 

 

 Massacres de septembre 1792 au Châtelet à Paris.

 

Toutes les réformes ultérieures de Turgot, Necker et Calonne afin d'assainir les finances publiques, furent successivement abandonnées devant la résistance des privilégiés qui, par démagogie et une dose de cynisme, se faisaient passer pour les défenseurs des peuples contre les abus de la monarchie.Dans un pays riche, l’'État était menacé de banqueroute. 

Pour trouver une réponse, Louis XVI fut contraint de convoquer les États Généraux ( 5 mai 1789) mais sans avoir de stratégie possible. Il rappela aussi Necker, un protestant, qui s'était fait une réputation de magicien des finances. entre-temps, avaient progressé au sein du tiers-état l'idée de l'égalité civile et celle des droits individuels opposés à ceux des anciens ordres.

Les États-Généraux se réunirent à Versailles le 5 mai 1789 sous un ciel bleu printanier mais certains sentaient que quelque chose qui appartenait à l'immuable allait vaciller...

Louis XVI avait admis le principe du doublement du Tiers État. Ceux-ci étaient donc aussi nombreux que ceux des deux autres ordres réunis. Situation nouvelle dont les conséquences n'avaient pas été mesurées. Un premier évènement renversant se produisit le 17 juin quand le Tiers se proclama Assemblée nationale, puis, par le Serment du Jeu de paume (20 juin), il s'engagea, par un acte d'initiative inouï, à ne se séparer sans avoir donné une constitution à la France. On prenait exemple sur la récente révolution américaine, imprudemment soutenue par la monarchie française sous le prétexte d'affaiblir l'Angleterre. Mais tous les jeunes officiers qui avaient servi dans le corps expéditionnaire français en Amérique étaient revenus dans l'ancestral royaume des lys avec, dans la tête, des idées neuves et exotiques... Les jeunes esprits étaient en ébullition...

 

Devant les résistances rencontrées, inimaginables pour l'esprit de Louis XVI, celui-ci perdit pied. Il ne sut quel parti prendre; désirant conserver la paix et en même temps l'édifice monarchique dont il avait hérité avec ses prérogatives de monarque absolu de droit divin. Influencé par Marie-Antoinette et sa petite cour, il revint aux mesures de forces qu'il n'était plus en son pouvoir d'employer. Il assembla des régiments étrangers autour de Paris, ce qui parut une provocation, et il renvoya Necker sans ménagements le 11 juillet. Dés lors, l'épreuve de force était enclenchée...Le ministre s'était fait une réputation d'adversaire de la haute noblesse, ce qui le rendit populaire. On nage alors dans la démagogie. Le peuple est sacralisé par les révolutionnaires: ce n'est plus la plèbe ou la populace mais l'immense majorité des "honnêtes citoyens".

Le peuple est tout. Selon le nouveau discours, il est rendu à la vie après des siècles de servitudes. La production des richesses c'est Lui, les forces vives de la Nation et de l'Empire, c'est Lui, l'honnêteté, le courage, le goût du travail, c'est Lui. Encore un peu de temps encore,  et ce Peuple déifié deviendra dangereux pour ceux-là même qui l'avait hissé sur un piédestal jusque sur les autels ainsi profanés. Le Peuple redeviendra alors, ce qu'il n'a jamais cessé d'être: une multitude dangereuse, une masse incontrôlable, un torrent de violence déchaîné.

Le renvoi de Necker, ajouté à la disette qui sévissait à Paris à cause aussi, en partie, à la spéculation de quelques malins bien informés et bien introduits, l'action d'agitateurs rousseauistes, mit le feu aux poudres.

 Trahi de tous côtés, dés 1789, le roi n'est plus en sécurité; il ne peut affirmer sa souveraineté pour faire avancer ses réformes.

La sanglante émeute du 14 juillet fut la réponse de la rue. Aprés quoi, le malheureux Louis XVI qui ne comprenait toujours pas la situation, ne put jamais reprendre l'initiative, devenant le jouet d'évènements incontrôlables...

La fossilisation de la société avait opposé des obstacles à la circulation des nouvelles idées sociales (le Tiers). Cet immobilisme était cependant apparent, mais il avait provoqué la montée de rancœurs, de révoltes et d'espérances folles et aussi la convergence de mécontentements aussi contradictoires que ceux des parlements et du Tiers. C'est la logique de la plupart des révolutions. Pourtant, cela n'explique pas le cours particulier de la Révolution française, le rejet radical du passé, la "table rase"qui a tant stupéfait Edmund Burke (1729-1797), observateur précoce et perspicace de la "French revolution"... 

 

 

 

 

 

 

 

Edmund Burke; détail, (peinture de James Northcote).Un observateur au jour le jour de la Révolution française dont il a vite compris la radicalité.

Dés 1790, avec une perspicacité et une prémunition étonnantes, E.Burke peut annoncer les terribles conséquences de l'ouragan qu'il voit naître. Avant tous les autres témoins, il comprend les bouleversements; il en identifie les principes directeurs et en tire les les conclusions.

Deux principes essentiels retiennent sa critique: les "droits de l'homme" et le principe qui soumet la souveraineté à "la volonté générale". Il comprend que cette révolution, radicale dans ses principes, le sera aussi dans ses actes et qu'elle ne peut se comparer à la révolution anglaise du siècle précédent.

Il prend la plume pour alerter l'un de ses correspondants français; cette correspondance se transforme en un livre publié à Londres le 1er novembre 1790: Reflections on the Revolution in France. On le traduit aussitôt à Paris, on se l'arrache partout en Europe.

Burke réfute tout d'abord toute comparaison avec la Glorious Revolution  anglaise de 1688. Celle-ci a bien été une révolution, mais au sens astronomique du mot: retour d'un astre au point originel de son orbite, car ce fut une "révolution conservatrice" qui ne veut pas instaurer un régime nouveau mais marquer le retour de l'Angleterre à sa constitution naturelle, mettant fin aux divisions qui l'avaient déchirée depuis 1640, sous Cromwell (1599-1658) et sous les Stuart. Cette "révolution" de 1688  ne fonde nullement pour la nation anglaise le droit de choisir son roi. Le Bill of Rights de 1689 a valeur de constitution, liant indissolublement droits & libertés des sujets au principe de succession de la Couronne. On était donc aux antipodes de l'article 3 de la Déclaration des Droits d'août 1789:

" Le principe de toute souveraineté réside essentiellement  dans la nation": nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément". Selon ce principe, la "nation", c'est-à-dire la "volonté générale" de Rousseau, peut à son gré modifier la constitution, déposer le monarque ou même supprimer la monarchie, ce qui sera fait en 1792.

Burke s'élève violemment contre ce principe qu'il juge aberrant. Et il est loin d'être le seul, y compris parmi les acteurs du processus révolutionnaire français. Pour lui, une constitution ne peut être soumise aux variations et aux lubies de l'opinion. Si la Glorious Revolution est légitime, c'est parce-que, loin de rompre avec le passé, elle a assuré la continuité de l'histoire anglaise en restaurant des libertés historiquement acquises depuis la Grande Charte de 1215:
 " La politique permanente de ce royaume est de regarder nos franchises et nos droits les plus sacrés comme un héritage. Nous avons une couronne héréditaire, une pairie héréditaire et une Chambre des Communes et un peuple qui tiennent  par l'héritage d'une longue suite d'ancêtres, leurs privilèges, leurs franchises et leurs libertés".

Burke a vu d'emblée que le rejet du passé est caractéristique de la Révolution française.

 

 

 

 

 10 août 1792: prise des Tuileries, siège du pouvoir exécutif, ou ce qu'il en reste, par le "Peuple".

 

Mais pourquoi cette folie de "la table rase" s'est-elle manifestée en France et pas ailleurs?

C'est à cette question que répondront plus tard Tocqueville et Taine.

Alexis de Tocqueville (1805-1859), élu député de la Manche de 1839 à 1851, a effectué des recherches minutieuses dans les archives modernes, donnant naissance à un chef d'oeuvre publié en 1856: L'Ancien Régime et la Révolution. Il observe que l'Ancien Régime a semé à la fois la démocratie individualiste et l'aristocratie, comprise comme une caste fermée, jouissant de privilèges injustifiés.

 

Article rédigé à partir de différents articles de Wikipedia, de différents travaux d'historiens:
Louis XVI, le roi bienfaisant,de Jean de Vigueurie,éditions du Rocher, 2003.
La révolution française, de Furet et Richet, éditions Marabout, 1973.
 

 

 

 

 


 

LA REVOLUTION FRANCAISE
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6 juillet 2013 6 06 /07 /juillet /2013 11:34
Wong Kar Wai, "The Grandmaster"

Le cinéaste d'"In the Mood for Love" a fait un retour remarqué avec "The Grandmaster", l'histoire sublimée du maître de Bruce Lee. Somptueux...

L'art chinois contemporain s'exprime là où on ne l'attendait pas vraiment...

L'art chinois contemporain s'exprime là où on ne l'attendait pas vraiment...

Dans la vie, il y a les garçons qui sortent toujours avec des filles à tomber; on en est jaloux. Et puis, il y a les cinéastes, agaçants pour leurs collègues, qui créent les plus beaux films... De cette bande, Won Kar Wai (WKW) est le prince. La preuve avec cet éblouissant "Grandmaster", qui marque le retour au sommet du réalisateur culte d'"In the Mood for Love", après une science-fiction labyrinthique ("2046") et un fourvoiement aux Etats-Unis ("Blueberry Nights").

WKW a toujours été fasciné par le Kung-fu. Plutôt étrange chez le maître du romantisme asiatique et du Glamour sophistiqué; mais chacun sait la complexité de l'âme humaine...

" Je voulais suivre des cours de Kung-fu, mais ma mère me l'avait interdit. A Hong-Kong, dans notre rue, il y avait plusieurs écoles, mais le Kung-fu, depuis,les années 50,avait mauvaise réputation: il était associé aux combats de rue, aux triades, aux gangsters...On connaissait les clubs de judo, de karaté, mais le Kung-fu demeurait étrangement mystérieux...".

Cette interdiction familiale ne valait cependant pas pour le cinéma: on est au début des années 70 et Bruce Lee (1940-1973), après une carrière ratée aux États-Unis, revient à Hong-Kong, la ville de son enfance, pour tourner les films qui vont mondialiser le kung-fu... WKW a 12 ans; c'est un adolescent, il adore ces films....

Bruce Lee: trop beau pour devenir vieux...Chuck trop poilu ...

Wong Kar Wai, "The Grandmaster"

A l'origine, "The Grandmaster" devait donc être un biopic sur Bruce Lee.Mais les genèses des films de WKW sont souvent longues et sinueuses...En 1999, il découvre la figure du maître, Ip Man (1893-1972), qui enseigna au jeune Bruce Lee, à partir de 1953, les bases du wing-chun, un des arts martiaux les plus épurés et exigeants...De fil en aiguille, WKW est remonté à un âge d'or, ces années de la République chinoise (1911-1937) où l'on tente encore de fusionner les différentes écoles d'arts martiaux: le Xing Yi, le Ba Gua...

"Nous avons minutieusement reconstitué chaque style, chaque geste".

Dans cette tâche, WKW a été assisté par Yuen Woo Ping, le chorégraphe de "Matrix" et de "Kill Bill", qui a soumis les stars du casting (Tony Leung,Zang Ziyi...) à un sérieux entraînement . Mais rien à voir avec le Kung fu volant que le public occidental a découvert dans les films d'Ang Lee ( " Tigre et Dragon") ou de Zhang Yimou ("Hero"). On redécouvre des arts martiaux à la fois sobres, précis et tranchants;immobilité/rapidité: les stupéfiantes séquences de combat-dans le grand bordel du Pavillon d'Or ou sur un quai de gare, le long d'un train interminable qui défile pendant cinq minutes en frôlant les deux combattants-reposent sur cette dualité qui se trouve être aussi la clé de son cinéma somptueux: " J'aime travailler sur l'opposition entre le mouvement et le repos. C'est instinctif.Une caméra qui tourne lentement autour de personnages absolument raides. Ou un chœur de femmes qui bougent légèrement prés d'un acteur immobile."

Comme toujours, ses femmes sont filmées comme des statues divines, des icônes, sophistiquées fétichisées...

"A l'époque, dans les années 30, elles étaient extrêmement élégantes", rappelle WKW.

Mais qu'il filme les années 60 ( comme dans "In the Mood for Love"), ou le futur ("2046"), il les enveloppe de lumières chaudes et de soieries qu'on entendrait presque bruire à l'écran...

Wong Kar Wai, "The Grandmaster"

Hitchcock affirmait qu'il fallait filmer les scènes d'amour comme des scènes de meurtre, et inversement. WKW procède de même avec les scènes d'action où il se livre à ses petits jeux formels habituels: ralenti, effet de loupe...Il glamourise, fétichise le Kung-fu qui n'a jamais été aussi beau. Il y parvient aussi en orchestrant des destins poignants, parfois tragique, où affleure comme souvent chez lui,le rêve d'un amour impossible, car l'amour, pour WKW, n'est... qu'une possibilité.

Débordant largement le Kung fu "The Grandmaster" est une parabole mélancolique sur la vie; il faut lutter pour rester debout, pour transmettre, mais l'horizontale, le déclin, la chute finale ne sont jamais très loin... Ces deux destins sont ceux d'Ip Man (Tony Leung) maître ruiné par l'invasion japonaise (1931), qui se réfugie à Hong Kong pour perpétuer son art, et de Gong Er (Zhang Ziyi), fille du maître Gong Baosem, unificateur des styles du Nord, qui entend récupérer l'héritage de son père contre le disciple Ma San , traître passé dans le camp japonais.

"...Au début, IpMan ont tout. Ils vont chuter. Mais, dans cette chute, ils vont rester dignes, fidèles à leur éthique".

Leur premier et seul duel est le sommet du film, un combat-fusion qui tient à la fois de l'affrontement et de l'enlacement...

Même si WKW se défend de toute nostalgie, "il s'agit de transmettre, donc de regarder vers l'avenir", il nourrit cette nostalgie de séquences-photos en noir et blanc qui figent le temps. Il l'entretient aussi en reconstituant un paradis perdu, superbe, la Chine d'avant la guerre, en équilibre fragile entre un passé impérial révolu et une modernité qui a de la peine à s'affirmer, une République chinoise plongée jusqu'aux lèvres dans le magma de la corruption, des sectes, une Chine lascive, convoitée depuis des siècles, plusieurs fois violée et outragée...Une Chine d'où ses protagonistes vont être expulsés, pour se retrouver après 1945 dans un Hong kong, comme toujours chez WKW, claustrophobique. Derrière ces destins, il est facile de deviner en filigrane la biographie très mal connue d'un réalisateur secret qui se cache toujours derrière des lunettes noires et un sourire ironique...

Si l'enfant Wong Kar Wai passait son temps avec sa mère, femme au foyer, c'était pour attendre en vain le père propriétaire d'une boîte de nuit, bloqué une dizaine d'années par la Révolution culturelle dans leur ville d'orgine, Shanghaï. Hongkong a toujours été pour WKW la cité de l'exil, du déracinement, de l'errance...Elle l'est encore ici, incarnée par la figure d'Ip Man, désormais vieilli, qui accueille un jeune garçon. Bruce Lee? Ou une projection de WKW encore dans son rêve d'enfant d'entrer dans une de ces écoles?

Là-dessus, le cinéaste WKW finit par un "flou artistique et, une dernière fois, vous sourit, derrière ses lunettes noires...

d'après François-Guillaume Lorrain,in LE POINT, 11 avril 2013

L'Histoire de la Chine, aprés des décennies d'immobilisme fatal, devint un chaos d'où elle renaît sans cesse...
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QUAND LA CHINE S’ÉVEILLERA, le monde tremblera....

Alain Peyrefitte

Ne crains pas d'être lent lorsque c'est nécessaire mais crains surtout de t'arrêter...
Proverbe bouddhiste

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11 mai 2013 6 11 /05 /mai /2013 18:49
The Great GATSBY
Ce film fait l'ouverture du Festival de Cannes 2013.



Printemps 1922.

L'époque est propice au relâchement des mœurs, à l'essor du jazz et à l'enrichissement des contrebandiers d'alcool…
Apprenti écrivain, Nick Carraway quitte la région du Middle-West pour s'installer à New York. Voulant sa part du rêve américain, il vit désormais entouré d'un mystérieux millionnaire, Jay Gatsby, qui s'étourdit en fêtes mondaines, et de sa cousine Daisy et de son mari volage, Tom Buchanan, issu de sang noble. C'est ainsi que Nick se retrouve au cœur du monde fascinant des milliardaires, de leurs illusions, de leurs amours et de leurs mensonges. Témoin privilégié de son temps, il se met à écrire une histoire où se mêlent des amours impossibles, des rêves d'absolu et des tragédies ravageuses et, chemin faisant, nous tend un miroir où se reflètent notre époque moderne et ses combats.

Pressenti(e)s

A l'origine, Amanda Seyfried et Scarlett Johansson (pour ne citer que celles-ci) étaient pressenties pour jouer Daisy Buchanan, un rôle finalement tenu par la très à la mode Carey Mulligan (Drive, Shame). De même, Ben Affleck devait incarner Tom Buchanan, le mari de Daisy Buchanan qu'interprète au final Joel Edgerton.

Retrouvailles

Baz Luhrmann retrouve donc Leonardo DiCaprio, après le très apprécié Romeo + Juliette en 1996. Gatsby le Magnifique marque également les retrouvailles de Tobey Maguire et Carey Mulligan, les deux comédiens s'étant donné la réplique dans Brothers en 2009. Quant au scénariste Craig Pearce, il avait déjà collaboré avec Baz Luhrmann sur Romeo + Juliette et Moulin Rouge !. Enfin, les décors et costumes de Gatsby le Magnifique ont été réalisés par Catherine Martin, qui avait déjà travaillé sur Moulin Rouge ! et Australia, et qui n'est autre que la femme du metteur en scène.

A la recherche d'authenticité

Très impliqué dans la recherche d'informations pour l'adaptation du roman de F. Scott Fitzgerald, Baz Luhrmann s'est entretenu avec un professeur de littérature spécialiste de l’œuvre pour lui poser toutes sortes de questions liées à la vie d'Américains fortunés pendant les années 1920.

Lectures inspirantes

Carey Mulligan s'est rendue à l'université de Princeton pour étudier les lettres et le journal intime du premier amour de F. Scott Fitzgerald, Ginevra King, qui a inspiré la très élégante Daisy qu'elle interprète dans Gatsby le Magnifique. Leonardo DiCaprio a quant à lui lu la première version du roman, Trimalchio, qui dépeint un Jimmy Gatz/Jay Gatsby plus sombre.

Musique populaire

Baz Luhrmann, toujours friand d'anachronismes musicaux, a cette fois réuni pour la bande originale de Gatsby le Magnifique des artistes très populaires tels que Beyoncé Knowles, Lana del Rey ou Florence and the Machine. Le réalisateur a lui-même participé à l'écriture d'un morceau.

Le choix d'une musique contemporaine est très tendance mais contestable dans la mesure où c'est perdre l'occasion de faire connaître le jazz de cette époque très riche à une génération qui a un profond besoin d'élargir ses horizons et sa culture générale

Révélation: a star is born?...

L'actrice australienne Elizabeth Debicki, qui interprète Jordan Baker dans Gatsby le Magnifique, est un visage quasiment inconnu du grand écran. Son unique rôle précédent est celui de Maureen dans la comédie déjantée My Best Men (2012).

Retard

La sortie de Gatsby le Magnifique, initialement prévue à la fin de l'année 2012 dans la perspective des Oscars, a finalement été repoussée de plusieurs mois pour des raisons techniques et en raison de la sortie simultanée de Django Unchained, également avec Leonardo DiCaprio. Le film est programmé pour faire l'ouverture du Festival de Cannes 2013.

Le regard sur l'affiche de Gatsby le Magnifique n'est pas sans rappeler les grands yeux bleus énigmatiques présents sur la couverture de la première édition du roman.

Baz Luhrmann a confié avoir traité de manière différente du livre le rapport à l'écriture de Carraway, interprété par Tobey Maguire, afin d'éviter d'utiliser une voix off.

in ALLOCINE.

Marathon de danses jusqu'à épuisement, pour tenter de gagner le gros lot: dans une Amérique sans protections sociales
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On ne peut revivre le passé... Bien sûr que si!!!

The Great GATSBY
Some said he had been a German spy, others that he was related to one of Europe's royal families. Nearly everyone took advantage of his fabulous hospitality. And it was fabulous. In his superb Long Island home he gave the most amazing parties, and not the least remarkable thing about them was that few people could recognize their host. He seemed to be a man without a background, without history; whose eyes were always searching the glitter and razzamatazz for something ... someone? The Great Gatsby is one of the great love stories of our time. In it the author distilled the essences of glamour and illusion so powerfully that his book has haunted and tantalized generations of readers...
The Great GATSBY

Le torpillage de l'Europe par son américanisation:

Ce monde que nous décrit Scott Fitzgerald (1896-1940) appartient-il définitivement au passé...? A bien observer, il semblerait que non. Ce monde de l'argent facile, du cynisme, de la corruption, de l'exploitation des plus faibles, des nouveaux riches, a toujours existé et toutes les luttes politiques et sociales n'en viendront pas à bout demain matin...Hier les États-Unis, aujourd'hui la Chine, entre autres...

La France des années 20 s'américanise: les Français veulent oublier le cauchemar de la boucherie en espérant que ce sera "la der de der"; ils croient que la toute nouvelle Société des Nations (SDN) récemment installée à Genève, assurera la paix pour mille ans. Pour beaucoup, Dieu est mort, englouti dans la boue des tranchées...Le matérialisme triomphe! L’Homme peut désormais se sauver grâce à l'art, la technique et l'argent...

Pour l'heure, Dieu est américain. En 1922, selon l'historienne Denise Artaud, les États-Unis tout-puissants cherchent à restructurer le monde par le biais de leur force financière, la "diplomacy of the dollar" (gold exchange standart 1922 et plan Dawes1924), utilisant la puissance de la monnaie américaine pour réaliser les objectifs du gouvernement américain. A travers les initiatives de leurs mandants et alliés européens, les responsables américains promeuvent alors l'idée des États-Unis d'Europe...Un courant "fonctionnaliste" financé par la Fondation Rockefeller, et dont était proche la London School of Economics, développe une conception de l'intégration favorisant la voie matérielle, dominant la primauté à l'économique sur le politique, intégrant concentration et standartisation de la production à la perspective d'une unification via la libre circulation des personnes, des biens et des capitaux. Un modèle que Jean Monnet (1888-1979) avait découvert en 1906, lors de son premier voyage outre-Atlantique.

A la fondation de la SDN en 1919, des diplomates américains et leurs relais européens , tel Lord Salter (1881-1975), agissent pour remettre en cause les frontières nationales et créer, au profit des de Washington, les plus grandes aires possibles d'action économique et politique. Auteur de The United States of Europe, Salter veut que la SDN dispose d'un réel pouvoir, au détriment des nations membres, et il va influencer Monnet lors d'expériences supranationales communes (AMTE, secrétariat de la SDN, projet d'union franco-anglais de 1940).Principal mandant européen des desiderata d'outre-Atlantique, Monnet sera membre de l'Administration Roosevelt au sein de laquelle il s'engagera en faveur du libre-échange et de l'intégration des nations. Plus tard, Monnet et Dulles s'efforceront d'empêcher la formation d'alliances inter-européennes que ne contrôleraient pas les États-Unis...

L'argent fait le bonheur...

L'argent fait le bonheur...

Profitons'en vite!!!

La misère à crédit...

Le jazz fait fureur chez la jeunesse "branchée"...

"C'est quoi cette musique de sauvage?"

Le jazz est un genre de musique né à La Nouvelle-Orléans aux États-Unis, au début du XXe siècle. Issu du croisement du blues, du ragtime et de la musique européenne, le jazz est une forme musicale afro-américaine. Tout au long du XXe siècle, il a acquis une large popularité au-delà des frontières des États-Unis. Le jazz est une musique métisse qui réunit cultures africaines et cultures occidentales.

Le jazz est né aux États-Unis au début du XXe siècle, d'un mélange de musiques élaborées par les Noirs américains. Ses ancêtres sont les work songs, chants de travail des esclaves africains et les chants religieux, negro spirituals et gospel, chantés dans les églises méthodistes, baptistes ou pentecôtistes6, lors des cérémonies religieuses. Au début du XXe siècle, le blues se développe dans le Delta du Mississippi et est largement diffusé à partir de 1920 avec entre autres le premier enregistrement de Mamie Smith.

Parallèlement, le ragtime apparaît, style de piano incarné par Scott Joplin, musique syncopée influencée par la musique classique occidentale. Dans les années 1920, le stride se développe à Harlem. Héritier du ragtime, le stride introduit l'utilisation d'une pulsation ternaire, et la virtuosité des musiciens augmente, comme chez James P. Johnson. Le boogie-woogie se développe à la même époque à Chicago.

C'est à La Nouvelle-Orléans que l'on fait en général naître le jazz, avec les formations orchestrales des « brass bands », mélange de marches militaires revisitées par les noirs américains et les créoles, qui privilégie l'expression collective. Le premier enregistrement de jazz voit le jour en mars 1917 par l'Original Dixieland Jass Band. Autoproclamé inventeur du jazz, Jelly Roll Morton est en effet un passeur entre ragtime et jazz, mais ce sont Kid Ory, Sydney Bechet et surtout Louis Armstrong qui s'imposent comme les grands solistes des formations Nouvelle-Orléans caractérisées par l'improvisation collective sur le schéma instrumental trompette, trombone, clarinette.

Considéré comme l'âge d'or du jazz, apparu vers les années 1930, le swing (ou middle jazz) se démarque du jazz Nouvelle-Orléans par un orchestre de plus grande taille sur le modèle des trois sections de trompettes, trombones et anches qui privilégie les solistes prenant des chorus intégrés dans des arrangements écrits au détriment de l'improvisation collective. C'est l'ère des big bands de Duke Ellington, Count Basie, Glenn Miller, Benny Goodman, avec un répertoire marqué par les compositions de George Gershwin, Cole Porter, Richard Rodgers etc. et les chansons de variété de Tin Pan Alley, qui forment l'ossature des standards de jazz. Les grands solistes de cette époque sont Coleman Hawkins, Roy Eldridge, Benny Carter, Johnny Hodges, Ben Webster, Art Tatum, et Lester Young.

in WIKIPEDIA

Un son nouveau...

Un son nouveau...

Plus on est de fous, plus on rit...

"Les années folles",ainsi communément nommées par les historiens à cause du dynamisme économique de l'après-guerre, sont trompeuses. Mais il ne faut pas oublier que la prospérité ne profite pas à tout le monde: la pauvreté la plus sordide cotoie le luxe le plus insolent, surtout en Amérique. En fait, ces années 20 recèlent les ferments mortels des années 30 qui seront des années d'angoisse avec la montée de périls que l'on croyait assez naïvement disparus à jamais...Et puis, à peine vingt années après la première, la Seconde Guerre mondiale...

The "rawring Twenties" (années folles) consacrent la montée en puissance économique, politique et culturelle des États-Unis d'Amérique et le déclin de la vieille Europe qui s'américanise. Mais cette dernière n'en est peut-être pas tout à fait consciente. En réalité, en 1914, les nations européenne se sont suicidées. Tout d'abord démographiquement et plus grave, moralement. L'Europe sûre et fière d'elle-même va s'étioler au profit des États-Unis d'Amérique. Pourtant, de ce pays neuf, immense, aux ressources quasi inépuisables, de New-York City, devenue une place financière internationale majeure, va surgir la catastrophe économique et financière inouïe du Krach boursier du "jeudi noir" 23 octobre 1929. Ce tsunami atteindra l'Europe dès 1931: inflation, récession, chômage...Les économies européennes, devenues dépendantes de l'Amérique, sont ébranlées et en premier lieu, l'Allemagne à peine remise de sa défaite de 1918. Les conséquences seront terrifiantes: 6 millions d'Allemands se retrouvent au chômage, l'inflation devient folle, la famine réapparaît dans un pays naguère admiré,puissant et auto suffisant.

Un monde K.O debout dès le premier round...

La vie est une collection d'accidents...

-Scott Fitzgerald-

WIKIPEDIA

The Great GATSBY

ENTRE LE MARTEAU, LA FAUCILLE ET L'ENCLUME...

En 1917, surgit une catastrophe qui vient de Russie: la révolution bolchévique. Elle est la conséquence directe de l'industrialisation, de la guerre mondiale, conjuguée aux erreurs du tsar Nicolas II qui est sauvagement massacré avec sa famille en 1918.

Le nouveau régime dictatorial, instauré par Lénine (1870-1924) est basé sur la terreur.

La Russie qui fut un grand pays, ouvert, doté d'une élite très cultivée, se ferme, Pourtant, les exilés qui fuient massivement le pays, pour se réfugier principalement en France, en Angleterre, en Allemagne et aux États-Unis, témoignent de la violence du régime bolchévique dirigé par un quasi inconnu: Vladimir Ilitch Oulianov (en russe : Влади́мир Ильи́ч Улья́нов), plus connu sous le nom de Lénine (en russe : Ле́нин), né à Simbirsk le 22 avril 1870 (correspond au 10 avril du calendrier julien) et mort à Gorki Leninskie le 21 janvier 1924, C'est un révolutionnaire et homme politique russe.

Il milite dans le parti ouvrier social-démocrate de Russie, la section russe de la Deuxième Internationale. Plus tard, il fonde et dirige le parti bolchevik et compte parmi les dirigeants de la Révolution d'Octobre. Lénine est le fondateur de l'Union soviétique, premier régime communiste de l'histoire; de fait, sa participation dans l'élaboration du mouvement politique et idéologique communiste fait de lui un des personnages les plus importants de l'histoire contemporaine. Il est l'auteur d'une importante œuvre écrite d'inspiration marxiste.

Il use — de façon revendiquée — de la Terreur afin de parvenir à ses fins politiques, une fois la guerre civile commencée et surtout après la tentative d'assassinat à son encontre en août 1918. Lénine est à l'origine de la Tchéka, police politique soviétique chargée de traquer et d'éliminer tous les ennemis du nouveau régime qu'il met en place. De même, Lénine instaure en 1919 un système de camps de travail forcé, que l'on peut voir comme précurseur du Goulag. Enfin, en 1921, il fait du nouveau régime une dictature à parti unique1. Pour ces raisons, le léninisme — la philosophie politique et la pratique du pouvoir de Lénine - a pu être analysé comme l'une des premières apparition du totalitarisme.

Dans les démocraties bourgeoise, hormis une petite partie du prolétariat, les classes moyennes et la grande bourgeoisie d'affaires prennent peur de la contamination bolchévique. Et leurs craintes sont fondées...

En Allemagne,la révolution bolchévique (1918-1919) est impitoyablement réprimée, mais elle laissera des traces et des rancœurs tant chez les révolutionnaires que chez leurs opposants... .

Crimes de masse, terreur et totalitarisme

L'historien français Nicolas Werth, dans l'Encyclopædia Universalis, estime que c'est Lénine qui est à l'origine de la nature totalitaire du communisme moderne.

Lénine élabore le concept de « Terreur de masse » dès 1905. Ce concept est mis en pratique une fois la révolution commencée - révolution dans laquelle les bolchéviques sont très minoritaires, par ailleurs - par une « politique volontariste, théorisée et revendiquée [...] comme un acte de régénération du corps social ». La terreur est « l’instrument d’une politique d’hygiène sociale visant à éliminer de la nouvelle société en construction des groupes définis comme « ennemis » ; sont ainsi voués à la mort la « bourgeoisie », les propriétaires fonciers et les koulaks, vus comme des « paysans exploiteurs ». Ceux-ci sont considérés dans le vocable léninien comme des « insectes nuisibles », des « poux », des « vermines », des « microbes », dont il faut « épurer », « nettoyer », « purger » la société russe.

Lénine crée en 1919, en pleine guerre civile, un système de camps de concentration1 ; « les camps de concentration et la peine de mort deviennent dès ce moment des composantes indispensables du système de Terreur, qui, pour Lénine, est inséparable de la dictature du peuple. » L'historienne académicienne Hélène Carrère d'Encausse, auteur d'une biographie sur Lénine, note que les camps de concentration sont parmi les « armes » qu'utilise le gouvernement de Lénine contre tous ceux qui, dans la population civile, ne le suivent pas aveuglément. Au contraire, selon l'historien Jean-Jacques Marie, ces mesures de répressions sont motivées principalement par le contexte difficile de la guerre civile et ne doivent pas lui survivre. Il constate d'ailleurs qu'après le pic de la guerre civile, le nombre de prisonniers internés dans ces camps diminue fortement pour tomber à 25 000, soit le tiers de la population carcérale en Russie.

Lénine est aussi le principal responsable d'une politique de déportation de populations entières, ainsi traitées car vues comme « ennemies du régime soviétique » ; la plus marquante d'entre elles étant la « décosaquisation », une politique visant à exterminer les Cosaques prétendumment « riches », dès 1919.

De surcroît, Lénine est à l'origine de la tradition des « purges » dans le Parti communiste, visant à éliminer les « faux communistes » (1919, 1921, 1922), une pratique qui sera reprise dans des proportions plus importantes encore par son successeur à la tête du Parti, Joseph Staline.

L'usage de la violence de masse, en accord avec les conceptions léninistes, est bien plus importante que sous le régime autocratique du Tsar : en seulement quelques semaines, la Tchéka exécute deux à trois fois plus de personnes que l'ancien régime n’en avait condamné à mort en 92 ans.

Les exactions commises à l'encontre des populations civiles commencent en Union Soviétique dès Lénine; elles sont seulement poursuivies, et non initiées par son successeur, Joseph Staline. De même, la propagande de masse et un culte de la personnalité sont utilisés en Union Soviétique pour rallier la population du pays aux idées du régime déjà sous Lénine, bien avant que Staline ne prenne le pouvoir. Ces méthodes de gouvernement, « mises en place par Lénine et systématisées par Staline. », ont précédées celles des nazis, et pourraient même les avoir inspirées, notamment au niveau des camps de concentration.. Pour ces raisons, le léninisme - la philosophie politique et la pratique du pouvoir de Lénine - a pu être considérée par des universitaires spécialistes du communisme comme participant du totalitarisme, tout comme le stalinisme et le nazisme. De même, le magazine américain Time estime que Lénine est « l'initiateur de la tragédie de notre ère, la montée en puissance des États totalitaires. »

Lenine & Staline: quand  le vice et le crime se conjuguent ...
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États-Unis: une période de profonds bouleversements et de luttes ouvrières...

La profondeur de la crise, les bouleversements qu’elle avait entraînés dans la vie de millions de personnes, les remises en cause du bien-fondé du système du profit qui s’en étaient suivies, tout cela créait une situation entièrement nouvelle. L’idée que c’était le fonctionnement même du capitalisme qui était cause d’un désastre visible partout pouvait faire son chemin, et ensuite l’idée qu’une autre organisation sociale était nécessaire. Personne ne pouvait dire à l’avance si une fraction importante de la classe ouvrière pouvait s’emparer de ces idées et entamer le combat sur cette base, mais, en tout cas, s’il y avait un moment où il fallait se fixer l’objectif d’un changement global, c’était bien celui-là.

Et c’était d’autant plus possible qu’on était alors très proche de la Révolution russe et de la création du premier État ouvrier. Cet État avait tenu bon à travers la guerre civile, il avait plus ou moins remonté la pente, il prouvait qu’une société pouvait s’organiser autour d’une production planifiée et collectivisée. Cet espoir pour les travailleurs et les opprimés du monde entier était, de plus, concrétisé dans une Internationale Communiste puissante, cela malgré les errements de sa politique après 1924. Évidemment, la plupart des ouvriers américains ignoraient ou feignaient d'ignorer la brutalité du régime soviétique...

Une perspective clairement révolutionnaire était donc à l’ordre du jour. Au début des années 30, deux mouvements affirmaient que telle était leur politique : les trotskystes et le Parti Communiste Américain.

Les trotskystes s’étaient formés comme une fraction minuscule au sein du Parti Communiste. Exclus en 1929, ils allaient montrer véritablement la valeur de leur politique dans la grève des camionneurs, à Minneapolis, en 1934. Malheureusement, trop faibles, ils ne pourront faire davantage ensuite, ni même gagner une implantation notable et ils ne furent pas rejoints par le gros des troupes du Parti Communiste.

Le Parti Communiste, lui, même s’il était faible, l’était bien moins que les trotskystes et il avait pu gagner une influence par sa combativité. Au début des années 30, il s’affirmait donc pour un changement révolutionnaire, mais c’était au travers d’une politique ultra-gauche qui ne pouvait pas offrir une perspective à la classe ouvrière.

Né en 1920, le PC était un parti de militants dévoués et disciplinés, ce qui allait lui donner un poids supérieur à ses seules forces numériques.

Avant 1929, il fut à la tête de plusieurs grèves dans le textile, industrie tristement célèbre pour ses bas salaires et ses cadences de travail harassantes. Au début des années 30, au plus fort de la crise, le PC fut à l’initiative d’un certain nombre de grèves : ainsi chez les ouvriers du textile dans le Nord-Est du pays en 1931, dans la confection et l’habillement en 1929 et 1932. Chez les mineurs, il allait s’impliquer dans une grève commencée sans lui. Cette grève, en 1931, fut déclenchée par les conditions de vie misérables des mineurs, conséquence d’une crise qui s’abattait avec rigueur sur les régions charbonnières. Elle fut lancée par le syndicat des mineurs affilié à l’AFL ( L'American Federation of Labour - Fédération américaine du travail) était un syndicat nord-américain fondé en 1886. Elle s'est réunifiée en 1955 avec le Congrès des organisations industrielles pour former l'AFL-CIO.

La répression s’abattit sur les grévistes et ils laissèrent des morts dans la bataille. Le syndicat choisit alors de se retirer. Le Parti Communiste s’impliqua dans la grève, mais sans pouvoir mener celle-ci à une conclusion victorieuse.

Par ailleurs, les militants communistes s’investissaient dans des actions contre les expulsions, ou dans la création de Comités de chômeurs, qu’ils allaient regrouper dans une organisation nationale. Dans le cadre de ces actions, le Parti Communiste fut à l’initiative, le 6 mars 1930, de ce qu’il appela « une journée internationale contre le chômage ». Ce jour-là, il y eut des manifestations dans beaucoup de grandes villes du pays, regroupant au total plus d’un million de participants. A Cleveland, la manifestation tourna à l’émeute et, à New York, de violentes bagarres furent provoquées par l’intervention de la police contre les 50 000 manifestants.

Le 7 mars 1932, dans la banlieue de Detroit, siège d’une immense usine Ford, où les trois quarts du personnel étaient en chômage, le PC regroupa 3 000 manifestants pour une marche de la faim contre Ford. La police de cette municipalité, tout à la solde de cet autocrate de l’automobile, ayant appointé des gangsters comme assistants du shérif, ouvrit le feu sur un cortège pacifique et tua quatre personnes.

Dans le sud du pays, où la terreur anti-noirs duKu Klux Klan raciste s’ajoutait à celle d’une police aux ordres des propriétaires terriens, le Parti Communiste arriva à s’implanter parmi les travailleurs noirs. A Birmingham, ville industrielle, il attira des sidérurgistes, et, dans les zones avoisinantes, il regroupa des Noirs, petits métayers.

Le caractère radical des actions menées par le Parti Communiste montrait de façon évidente que sa politique s’opposait à celle de la très conservatrice AFL. S’efforçant d’être présent sur des terrains de lutte différents, le Parti Communiste, grâce au dévouement de ses militants, apparaissait comme un parti combatif, qui se battait pour la classe ouvrière, au moment où les chefs officiels de celle-ci avaient renoncé à affronter la bourgeoisie. Cette combativité, ces actions que le PC dirigeait, lui valurent certainement le respect d’une fraction non négligeable de la classe ouvrière.

Mais cette combativité est mise au service d’une politique erronée. C’est une politique ultra-gauche, qui a été imposée à tous les PC par le dernier virage de l’Internationale Communiste. A la tête de celle-ci, la fraction stalinienne, naviguant à vue, prend le contre-pied de ses compromissions avec des forces bourgeoises lors des années précédentes. A partir de 1928-1929, il est proclamé que l’on est à la veille d’une montée révolutionnaire, ce qui n’est pas si faux, mais que les partis communistes sont capables, aussi petits soient-ils, d’entraîner la classe ouvrière dans cette montée et que le principal ennemi à abattre est la social-démocratie. Le PC américain s’aligne lui aussi sur ce cours sectaire, fait sortir ses militants syndicaux de l’AFL pour leur faire créer des syndicats rouges, au programme décalqué sur celui du parti, et qui ne regroupent que peu de membres. Le PC attaque le Parti Socialiste en tant qu’ennemi n°1 et le présente comme « le troisième parti de Wall Street ». C’est à ce moment que les trotskystes sont exclus.

Une telle politique ne pouvait guère porter de fruits au moment où, de fait, la classe ouvrière était sur la défensive. Elle n’encourageait pas les travailleurs démoralisés à reprendre la lutte et ne donnait aucune perspective réelle à ceux qui étaient décidés à lutter malgré tout. Finalement, d’ailleurs, elle allait favoriser le virage suivant que l’Internationale, stalinisée, ferait prendre en 1935 aux divers partis communistes, tout orienté vers une alliance avec une fraction de la bourgeoisie. Car bien des militants du Parti Communiste, confrontés aux difficultés d’appliquer cette ligne ultra-gauche, se sentirent soulagés par un virage qui en prenait le contre-pied. Mais, alors, le PC mena une politique qui n’était plus une politique ouvrière débarrassée de ses aspects ultra-gauches et négatifs, mais une politique qui n’avait plus rien d’une politique de classe.

Disons deux mots du Parti Socialiste américain. En 1932, celui-ci n’avait guère plus de militants que le Parti Communiste, mais il n’en avait pas le radicalisme. Sa politique réformiste, déjà inadéquate dans la période d’avant 1929, ne répondait à aucun des problèmes soulevés de façon ouverte par la crise. L’influence de ce parti reposait pour beaucoup sur l’activité de ses militants dans les syndicats de l’AFL, mais sans que la direction du parti apparût plus combative que celle de l’AFL. Pourtant le Parti Socialiste, ou du moins certains de ses éléments, allait quelque peu se radicaliser après les années de crise.

La confédération syndicale AFL, quant à elle, restait impotente, passive et fermée aux millions de travailleurs les plus exploités : les ouvriers non-qualifiés de la grande industrie. Totalement incapable d’attirer des couches ouvrières qui pouvaient se radicaliser, pire même, absolument décidée à les tenir à l’écart de ses rangs, elle ne tenait que par son appareil bureaucratique.

Roosevelt à la présidence

A partir du début 1933, c’est le démocrate Roosevelt (1882-1945) qui se trouve chargé des affaires de la bourgeoisie.

Il a été élu Président en novembre précédent en battant facilement Hoover ( 1874-1964) président républicain sortant, à la recherche d’un deuxième mandat, totalement discrédité par la crise. En même temps, les électeurs ont envoyé une majorité démocrate dans les deux chambres du Congrès américain.

Quand le nouveau président prend ses fonctions, lui et son administration, avec l’appui du Congrès, vont décider toute une série de lois et de mesures qui visent à relancer la machine économique. Mais pour ce faire, vu la profondeur de la crise, elles ébauchent le cadre d’une politique qui vise à réguler et protéger le capitalisme, en quelque sorte, des capitalistes eux-mêmes. Cela ne va pas jusqu’à l’encadrement de l’économie réalisé par le nazisme, ni même aux nationalisations françaises, mais c’est la même tendance au recours à l’État, même dans ces États-Unis tellement attachés au libéralisme sauvage.

Ces premières mesures sont prises sous le coup de l’urgence, les banques fermant les unes après les autres juste avant l’installation de Roosevelt à la Maison-Blanche. Elles ont un caractère très marqué de mesures de circonstances. Le candidat Roosevelt lui-même n’en avait guère laissé pressentir la teneur, tant ses promesses avaient eu le vague de celles que fait d’ordinaire un politicien.

De plus, pendant les quatre années où il était gouverneur de l’état de New York, années rappelons-le, où le spectacle quotidien de cette métropole était celui des queues aux soupes populaires et des bidonvilles créés par la crise, pendant ces années, Roosevelt n’a pas fait beaucoup qui permette de le distinguer de Hoover, sinon décider des secours plus massifs qu’auparavant aux chômeurs et aux sans ressources.

Une intervention de l’État pour introduire un minimum de surveillance des affaires n’était pas chose inconnue aux États-Unis. Après la crise financière et économique de 1907, le président de l’époque avait décidé la création de banques fédérales de réserve, dans le but de réguler le dollar et le système de crédit. Surtout, lors des années 1917 et 1918, les besoins d’une centralisation de la production pour fournir les armements et les approvisionnements nécessaires à une armée en guerre avaient abouti à créer des organismes regroupant les représentants de l’État et du grand capital, qui décidaient d’en haut, et à l’avance, les productions, les prix et les profits.

Roosevelt lui-même est bien conscient du problème global posé par la période. Devant la Convention démocrate de juin 1932, parlant des millions d’Américains qui souffraient tant de la crise, Roosevelt affirmait : « Faillir à la tâche de leur offrir une nouvelle chance équivaudrait non seulement à trahir leurs espoirs, mais à se méprendre sur leur patience. Faire face par la réaction au danger du radicalisme, c’est ouvrir la porte au désastre. La réaction n’est pas une barrière pour le radical. Elle est un défi, une provocation. La manière d’affronter ce danger est d’offrir un programme réalisable de reconstruction. »

Ce qui motive Roosevelt, c’est le danger de ce qu’il appelle le radicalisme, en clair, une révolte des exploités. Il veut donc convaincre les bourgeois farouchement anti-ouvriers qu’ils sont en train, en ne voulant céder sur rien, de compromettre l’ensemble du système.

C’est dans ce discours que Roosevelt propose de réaliser une nouvelle donne, un « new deal », expression qui va servir à désigner toute sa politique de 1933 à 1938.

Le nouveau président s’installe à la Maison- Blanche début mars 1933, au moment où les banques du pays ferment les unes après les autres pour cause d’insolvabilité. Il est certain qu’étant donné la situation, Roosevelt aurait pu décider de nationaliser tout le système bancaire. Mais il s’oriente tout à fait à l’inverse.

Il décide un congé bancaire d’une semaine - il ferme donc toutes les banques - puis confère avec les représentants des plus grandes et avec les conseillers de Hoover. C’est avec tout ce beau monde qu’il fixe les termes de la loi d’urgence sur les banques. Elle autorise le gouvernement à prêter de l’argent aux banques qui ont des problèmes, à réorganiser celles en faillite et à stopper la thésaurisation de l’or. Rien donc que de très conservateur dans cette mesure, qui rassure assez les possédants pour qu’ils ramènent quelques dépôts nouveaux quand les banques rouvrent quelques jours plus tard. De même caractère conservateur est la loi passée fin juin et qui crée un fonds fédéral d’assurance pour les dépôts bancaires : en cas de faillite des gestionnaires d’une banque, c’est l’État, à savoir les contribuables, qui paiera les pots cassés.

Le goût amer de la colère puis du découragement...mais pour de nombreux Américains des années de la Dépression, la rage de surmonter l'adversité et l'espoir d'un lendemain meilleur l'emportaient sur le désespoir.

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EN ITALIE, UN SOCIALISTE INVENTE LE FASCISME POUR FAIRE BARRAGE AU BOLCHEVISME...

Benito Amilcare Andrea Mussolini (né le 29 juillet 1883 à Dovia di Predappio dans la province de Forlì-Cesena dans la région Émilie-Romagne en Italie, mort le 28 avril 1945 à Giulino di Mezzegra), est un journaliste et homme d'État italien.

Fondateur du fascisme, il est président du Conseil du Royaume d'Italie, du 31 octobre 1922 au 25 juillet 1943, premier maréchal d'Empire du 30 mars 1938 au 25 juillet 1943, et président de la République sociale italienne (RSI) de septembre 1943 à avril 1945. Il est couramment désigné du titre de Duce, mot italien dérivé du latin Dux et signifiant « Chef » ou « Guide ».

Il est d'abord membre du Parti socialiste italien (PSI) et directeur du quotidien socialiste Avanti! à partir de 1912. Anti-interventionniste convaincu avant la Première Guerre mondiale, il change d'opinion en 1914, se déclarant favorable à l'entrée en guerre de l'Italie. Expulsé du PSI en novembre 1914, il crée son propre journal, Il Popolo d'Italia (Le peuple d'Italie) qui prend des positions nationalistes proches de celles de la petite bourgeoisie.

Dans l'immédiat après-guerre, profitant du mécontentement de la « victoire mutilée », il crée le Parti national fasciste (PNF) en 1921 et se présente au pays avec un programme politique nationaliste, autoritaire, antisocialiste et antisyndical, ce qui lui vaut l'appui de la petite bourgeoisie et d'une partie des classes moyennes industrielles et agraires.

Après la guerre, la grande majorité des Italiens, et surtout les anciens combattants, se sentent profondément méprisés et frustrés de ne pas être considérés comme des Alliés à part entière des démocraties. Pourtant, ils ont combattu et participé à la victoire du 11 novembre 1918.

Dans le contexte de forte instabilité politique et sociale qui suit la Grande Guerre, Mussolini vise la prise du pouvoir, en forçant la main aux institutions avec l'aide des actions de squadristi et l'intimidation qui culminent le 28 octobre 1922 avec la Marche sur Rome. Mussolini obtient la charge de constituer le gouvernement le 30 octobre 1922. En 1924, après la victoire contestée des élections et l'assassinat du député socialiste Giacomo Matteotti, Rien ne prouve cependant l'implication de Mussolini dans cet assassinat...

Il assume l'entière responsabilité de la situation. La série des « Lois fascistissimes » lui attribue des pouvoirs dictatoriaux et fait de l'Italie un régime à parti unique.

Après 1935, il se rapproche du régime nazi d'Adolf Hitler, sans enthousiasme, mais avec un esprit calculateur, avec qui il établit le Pacte d'Acier (1939). Convaincu d'un conflit à l'issue rapide, il entre dans la Seconde Guerre mondiale au côté de l'Allemagne nazie. Les défaites militaires de l'Italie et le débarquement des Alliés sur le sol italien entraînent sa mise en minorité par le Grand Conseil du fascisme le 24 juillet 1943 : il est alors destitué et arrêté par ordre du roi. Libéré par les Allemands, il instaure en Italie septentrionale la République sociale italienne. Le 25 avril 1945, alors qu'il tente de fuir pour la Valteline déguisé en soldat allemand, il est capturé par un groupe de partisans, qui le fusille avec sa maîtresse Clara Petacci.

Pourtant, l’œuvre de Mussolini demeure considérable et nombre des Italiens d'aujourd'hui, plus ou moins ouvertement, reconnaissent que le régime fut constructif en regrettant cependant, que le Duce se soit laissé entraîné par Hitler dans sa chute...

Un chef, un Parti, un futur, la virilité, la force, la vitesse...

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L'EMANCIPATION DES FEMMES (enfin, quelques-unes...) ET DES HOMMES...

LOUISE, MARLÈNE, COCO... & C°

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23 avril 2013 2 23 /04 /avril /2013 04:37
Ah! le joli mois de Mai...!

Un crime contre l'humanité passé sous silence...

L'historien américain R. M. Douglas évoque la «dégermanisation» de l'Europe centrale après 1945.

Combien furent-ils à mourir de froid, de faim ou de mauvais traitements au cours de ce qui fut, selon R. M. Douglas, «le plus grand transfert de population de l'histoire de l'Humanité»? De 500.000 à 1.500.000 selon les estimations et parmi ces victimes beaucoup de femmes et d'enfants, qui fournissaient le principal contingent de ces «Allemands ethniques» qui durent quitter les pays, Roumanie, Hongrie, Yougoslavie, Pologne, Tchécoslovaquie, où ils s'étaient installés, favorisés par la politique de «colonisation» du 3e Reich.

Trou noir de la mémoire européenne

Lorsque celui-ci s'écroule, les nouveaux États vont pratiquer une forme d'épuration ethnique qui consistera à dégermaniser les zones libérées, autrement dit à faire partir près de 13 millions d'Allemands. Cette sombre affaire est, aujourd'hui encore, l'objet d'un tabou que brise R. M. Douglas dans ce livre, Les Expulsés, qui fera date.

À travers une recherche fondée sur des masses de documents, l'universitaire américain reconstitue ce trou noir de la mémoire européenne: les Allemands furent aussi des victimes. Écartons l'ambiguïté: l'auteur, dont le travail a été salué aussi bien aux États-Unis qu'en Allemagne, n'insinue pas que la souffrance subie est «équivalente» au martyr des Juifs ou des Polonais tués par les SS pour la seule raison qu'ils étaient Juifs ou Polonais. Mais un camp de concentration reste un camp de concentration et c'est bien dans ce genre de lieu que furent internés des centaines de milliers de gens avant d'être rapatriés dans des conditions parfois atroces en Allemagne. L'auteur décrit le sort de ces civils qui paieront dans leur chair les forfaits des nazis, en particulier les femmes, massivement victimes de violences sexuelles. Il rappelle que si les organismes humanitaires de l'époque, telle la Croix-Rouge internationale, furent très actifs, les politiques fermeront les yeux.

Coupables d'être Allemands

Pour le président tchèque Bénès, ces violences étaient, d'une certaine manière, «cathartiques» : les Allemands récoltaient ce qu'ils avaient semé, ils étaient devenus coupables du fait même qu'ils étaient Allemands. «Suggérer que certains crimes selon le droit international ne devraient faire l'objet ni d'enquêtes ni de poursuites à cause de la sympathie qu'inspirent les coupables et/ou du peu de sympathie qu'inspirent les victimes, c'est emprunter un chemin dangereux», écrit Douglas, qui élargit sa réflexion sur les crimes commis dans les années 1990 en ex-Yougoslavie. Pour lui, il ne fait pas de doute que tout transfert forcé de population relève du crime contre l'humanité. Un point de vue que contestent certains juristes qui les justifient si la cohabitation intercommunautaire est devenue impossible.

Autant dire que ce livre est un pavé dans la mare d'un débat complexe concernant les conflits qui peuvent éclater au sein d'un État qui ne parvient plus à faire cohabiter des populations hostiles. Conflits dont l'auteur nous dit qu'ils ne sont pas forcément derrière nous en Europe. A-t-il tort?

Les Expulsés de R. M. Douglas, traduit de l'anglais par Laurent Bury, Flammarion, 510 p., 26 €

Paul-François Paoli in LE FIGARO 04/10/2012

Ah! le joli mois de Mai...!
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21 avril 2013 7 21 /04 /avril /2013 09:45
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