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2 février 2010 2 02 /02 /février /2010 14:06

 Vagues-sur-rochers.jpg

OcéanS

Pathé Distribution

Un chef d'œuvre!

Site du film
 

 


 

Pathé Distribution


 

 

"Vous croyiez tout connaître sur les mers?

Alors allez voir OCÉANS!".

 

Lancelot Perrin. Pathé Distribution

 

Lancelot Perrin; dans ce regard d'enfant, une question lancinante:

" Quel monde vous laisserez -nous en héritage?".

 

Pathé Distribution

 Après les animaux à plumes (le Peuple migrateur), Jacques Perrin s’attache aux animaux à branchies et autres créatures marines dans un nouveau documentaire exceptionnel, cosigné avec Jacques Cluzaud.

 

 

Pathé Distribution
 

 

 

Le film a les mêmes (énormes) qualités et les mêmes (petits) défauts que son prédécesseur. Au nombre des derniers, une absence presque totale de construction et un commentaire parcimonieux mais avare en informations précises.
Pathé Distribution

 

C'est bien peu de chose au regard des qualités de ce travail titanesque, qui a engrangé des images souvent sublimes, toujours stupéfiantes: qu'il s'agisse de l'attaque conjointe d'un banc de poissons par une armée de dauphins, de fous du Cap et de baleines, ou de l'agonie d'un requin que des pêcheurs ont amputé de ses ailerons, on reste saisi par l'acuité du regard des cameramen.

 

 

Pathé Distribution

 

Comme pour le Peuple migrateur, on n'a pas seulement l'impression d'être au plus près des animaux, mais d'être littéralement l'un d'eux, l'un de ces crabes cuirassés qui partent à l'assaut d'une forêt d'oursins, l'un de ces phoques qui essaient d'échapper à l'appétit des orques, ou l'un de ces poissons pilotes qui accompagnent la raie marbrée dans ses élégantes évolutions.



 

Pathé Distribution


La pire des catastrophes écologiques est l'apparition de l'homme sur Terre...



Et ce monde océanique, merveilleux, magnifique, majestueux, est agressé chaque jour par des humains sans scrupules.
Ce documentaire est aussi un appel, un cri d'alarme; espérons qu'il soit entendu...

 

 Car les Océans n'ont pas fini de nous révéler toutes ses merveilles cachées...dont certaines séduisent et retiennent captifs les pauvres marins...

 

 


 

 

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21 janvier 2010 4 21 /01 /janvier /2010 03:30
Pour Dieu & le Roy !

 

 

21 Janvier 1793, 10h: après un procès sans honneur ni vérité, le roi Louis XVI est guillotiné...



France Louis XVI

 

 

 

 


 

 

 

 

 

1793, après l'exécution du roi Louis XVI...
le soulèvement populaire!!!

 

Chouans-Affiche.jpg

 


 

L'histoire d'une famille noble et "éclairée", celle du comte Savinien de Kerfadec, lors des grandes révoltes chouannes dans les campagnes vendéenne et bretonne. L'histoire de ses enfants, déchirés entre le souffle de l'esprit révolutionnaire et la résistance épique des "blancs" (fidèles au roi et à la religion catholique) à la montée de l'opportuniste bourgeoisie.

 

Philippe de Broca a choisi une position médiane pour évoquer cette épopée, véritable tragédie, tâche indélébile dans la mémoire de l'humanité.
C'est ce qui m'a empêché de vibrer lorsque j'ai vu ce film en dépit du talent des uns et des autres.
Par ailleurs, le réalisateur n'a pas su éviter le cliché des affreux catholiques fanatiques et extrémistes.
Néanmoins, l'idéologie des idéalistes-utopistes enragés qui veulent raser le monde ancien pour bâtir un monde et une humanité meilleur est bien décrite...

Contre ceux-là, la résistance va éclater dans toute la France, en particulier dans l'Ouest.
Mauvaise surprise pour Paris:c'est une insurrection populaire!

A la tête des insurgés, des hommes d'exception qui feront trembler les Révolutionnaires...


Jean_Chouan_2.jpg



Jean Cottereau surnommé Jean Chouan (1757-1794):
moitié brigand, moitié justicier.
Les périodes de troubles réveillent les héros ou les traitres...



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Chouette-fauve

Le surnom "Chouan" lui viendrait de son père, faux saunier, c'est-à-dire contrebandier de sel, qui imitait le cri du chat-huan la nuit pour alerter ses complices...
Les Chouans communiqueront de la même façon...



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Cadoudal


(1771-1804)

Un homme d'une bravoure et d'une droiture à toute épreuve.
Il sera fait Maréchal de France à titre posthume et ennobli.




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Un chouan: brave paysan,  fervent catholique et... tête de lard.

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armoiries bretagne-blason-10
Fières armes de bretagne
carte-cassini Bretagne
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Redoutable au combat: sa technique de guérilla repose sur l'embuscade et déroute les armées républicaines...
-Embuscade de Chouans à la bataille de La Gravelle en 1793-

 

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Une jeunesse déchirée...Chacun doit faire un choix et s'engager dans un camp.
L'excellent comédien,Lambert Wilson ( à droite) joue le rôle d'un fils de famille exalté par les idées révolutionnaires.
Il incarne la folie haineuse et meurtrière de tous les révolutionnaires de tous les temps...

 On ne peut aborder le sujet de la contre-révolution de façon édulcorée sous le prétexte fallacieux qu'il faut rester objectif:
l'Histoire est une Science humaine faite de chair et de sang et ce dernier crie justice...

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L'excellent acteur Philippe Noiret joue le rôle d'un aristocrate "éclairé", c'est-à-dire un modéré-blasé et sceptique, imbibé des philosophies des Lumières.
La plupart finiront en exil ou sur l'échafaud en 1793, d'autres serviront ensuite Napoléon. Ils comprendront trop tard qu'il ne faut pas attiser certaines braises...au risque de se brûler.
En réalité, la Révolution française commença par une révolte nobiliaire contre les réformes engagées par le roi afin de moderniser l'État et la société. Ce fut une réaction féodale contre le pouvoir royal.
En tête de la rébellion: les Parlements qui avaient été exilés par Louis XV pour cause de blocage des réformes, en particulier afin de rendre la justice plus accessible et largement gratuite.
Ils furent rappelés par Louis XVI dés l774: ce fut sa première erreur...Dés lors, le compte à rebours fut déclenché.


France buste Louis XVI-copie-1



Pendant cinq longues années, Louis XVI (1754-1793) roi de France & de navarre de 1774 à 1792, fit tout ce qui était en son pouvoir afin d' éviter la guerre civile aux Français; mais il fut trahi de toutes parts.
21 janvier 1793: le roi est guillotiné; il était le dernier garant des libertés fondamentales, donc pour les révolutionnaires les plus fanatiques, un gêneur.

M.Antoinette book


La reine Marie-Antoinette (1755-1793), "l'Autrichienne" pour ses nombreux ennemis, est exécutée après un procès sans honneur ni vérité, le 16 octobre 1793.

Louis_Charles_of_France.jpg

Louis-Charles de France

(1785-1795)
Louis XVI est mort, vive Louis XVII !
Les résistants se battent au nom d'un enfant-roi, prisonnier au Temple que les Révolutionnaires laisseront crever de faim et de maladie dans son cachot alors qu'il n'a pas dix ans...
La République française prend  naissance sur les cadavres de femmes et d'enfants innocents.




DEVOIR DE MÉMOIRE:
 

La première chouannerie (hiver 1793-94 - 1795)

 

Boisguy.jpg

Aimé Picquet du Boisguy

(1776-1839)

par J.B Isabey, 1800.

 

Elle fut le fait des meneurs des événements de 1793 et de quelques réfugiés de la Vendée, regroupés en petites troupes autour d'un chef local (Boisguy dans le pays de Fougères, Guillemot à Bignan-Locminé, Cadoudal autour d'Auray).

Elle se développa assez peu en raison de la terreur imposée par les autorités. Ces groupes se fédérèrent à partir de l'été 1794 sous l'impulsion d'un gentilhomme normand, Puisaye, qui établit le lien avec le Comte d'Artois, frère du défunt-Roi.

 

 

 

La chute de Robespierre marqua une période d'apaisement, la liberté des cultes fut rétablie, mais les chefs chouans voulaient poursuivre la guerre.

 

 

La deuxième chouannerie (1795 - Quiberon - 1796)

 

Episode_de_la_deroute_de_Quiberon.jpg

Episode de la déroute de Quiberon

Pierre Outin, 1889.

 

 

Le 27 juin 1795 débarqua à Quiberon une armée de plus de 5 000 hommes transportés par la flotte anglaise rejointe par les nombreuses hordes chouannes.

Les troupes du général Hoche décimèrent aisément cette armée hétérogène au commandement divisé (2 000 morts, 5 à 6 000 prisonniers, 750 condamnés à mort).

 

Après ce désastre, une paix éphémère ponctuée d'actes de guérilla sporadiques autour de chefs bien implantés comme Cadoudal, fut suivie d'une reprise des combats en 1797, lorsque les monarchistes modérés, qui venaient d'emporter les élections, furent renversés par Barras soutenu par Bonaparte (coup d'état du 18 fructidor).

 

 

La troisième chouannerie (1797 - 1799)

 

 

Chouans-dolmen_2.png

Guérilla & embuscades!

 


 

 

Les persécutions religieuses reprirent avec vigueur, les réfractaires furent déportés. Cadoudal organisa la rébellion en Bretagne, Maine et Normandie, soutenue par une population exaspérée.

Les hordes chouannes furent encadrées par des officiers nobles qui en firent une véritable armée, coordonnant les actions, définissant une stratégie : prendre les villes en direction de Paris (Nantes, Le Mans...).

Le retour de la conscription en 1799 favorisa encore l'adhésion des populations. Mais l'arrivée de renforts républicains puis le coup d'état de Bonaparte et sa politique de fermeté mirent un terme à la chouannerie. Après avoir échoué à Vannes en octobre 1799, Cadoudal signa la paix avec le général Brune le 14 février 1800 à St Avé (château de Beauregard). Mais cette paix ne fut pas respectée par les républicains.

 

La résistance de Cadoudal

 

Après ses rencontres avec Bonaparte, Cadoudal qui avait refusé les grades que le Consul lui offrait, s'embarqua pour l'Angleterre pour y chercher du soutien puis revint continuer ses coups de main et attentats dans son fief autour de Locoal avant de revenir à Paris où il fut arrêté avec une douzaine de ses fidèles pour avoir comploté avec Pichegru contre Napoléon.

Refusant la grâce de Napoléon, il fut exécuté le 25 juin 1804 en place de Grève, après avoir prononcé ces paroles : "Mourons pour notre Dieu et notre Roi", reprenant la devise des insurgés vendéens.

Son corps fut remis aux étudiants en médecine. Ses descendants furent anoblis par Louis XVIII et sa ferme de Kerléano fut transformée en manoir.

Arrestation de Cadoudal


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1793-2008, plus de deux siècles nous séparent de ce que l'on a pour habitude d'appeler pudiquement "les guerres de Vendée".
Et pourtant, s'il est une période méconnue de l'histoire de France, c'est bien celle-ci.
En fait, il convient de distinguer trois grandes phases:

-La guerre proprement dite qui va de mars 1793 à décembre de la même année et qui s'achève avec la défaite de Savenay: c'est une atroce guerre civile.

-L'énonciation, la conception, la planification et la réalisation d'un système d'anéantissement et de dépopulation, d'un "populicide" comme disent les révolutionnaires, de la Vendée et des Vendéens, que nous, contemporains, assimilons à un génocide selon la définition de Nuremberg, qui commence en avril 1793 et se termine avec la chute de Robespierre.

-La manipulation de la mémoire qui se traduit par un mémoricide au sein même des programmes de l'Éducation Nationale et des médias officiels.

Heureusement, de jeunes historiens comme Reynald Secher ont effectué des travaux pour empêcher une amnésie collective...



chouans.jpg

Quelques dates-clés de la guerre de Vendée

Chouan coeur

 

- Mars 1793 : insurrection générale. Le 14 mars Cholet était prise par Stofflet et Cathelineau.

- 25 Mai 1793 : prise de Fontenay-le-comte par les Vendéens.

- 12 Juin 1793 : Cathelineau généralissime.

- Juin-août 1793 : échecs devant Luçon.

- 29 Juin 1793 : défaite des Vendéens devant Nantes. Blessure mortelle de Cathelineau.

- 14 Juillet 1793 : mort de Cathelineau à St Florent-le-Viel.

- 19 Septembre 1793 : victoire vendéenne à Torfou.

- 17 Octobre 1793 : défaite des Vendéens à Cholet.

- 18 Octobre 1793 : mort de Bonchamps à St Florent-le-Viel, l'armée vendéenne traverse la Loire, début de la Virée de galerne.

- Décembre 1793 : massacre de l'armée vendéenne (au Mans puis à Savenay).

- 06 Janvier 1794 : exécution de d'Elbée, à Noirmoutier.

- 21-27 Janvier 1794 : les colonnes infernales ravagent le pays.

- 28 Janvier 1794 : mort de La Rochejaquelein à Nuaillé.

- 17 Février 1795 : signature du traité de la Jaunaye.

- Juin 1795 : Charette reprend le combat.

- 25 Février 1796 : exécution de Stofflet à Angers.

- 29 Mars 1796 : exécution de Charette à Nantes.



LA GUERRE CIVILE
(mars 1793-décembre 1793)

Après la Bretagne, la Vendée:
Mars 1793, la Vendée militaire (770 communes réparties sur 10 000 km2 et quatre départements: le nord de la Vendée et des Deux-Sèvres, le sud du Maine-et-Loire et la Loire -Inférieure) s'insurge comme un seul homme et prend les armes contre la Convention.
On pressentait l'évènement, les responsables locaux le dénonçaient mais la Convention refusait d'y croire.

Les habitants ont été acculés et ils s'insurgent pour défendre ce qu'ils ont de plus précieux: la liberté au sens large et en particulier la liberté religieuse. La Convention qui veut créer un ordre nouveau s'y refuse.

Le seul recours local devient alors la résistance armée selon les principes déjà définis par Saint Thomas d'Aquin et repris par la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de juin 1793 (art.35):
"Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs."



L'élément détonateur est indiscutablement la conscription du 10 mars 1793.



L'Armée enrôle de force par tirage au sort; les paysans riches paient pour soustraire leurs fils.

La France, aprés avoir déclaré la guerre à l'étranger, le 20 avril 1792, afin d'exporter la révolution, subit une série de défaites tant et si bien que, pour faire face à l'invasion qui s'ensuit, elle est amenée à lever 300 000 hommes.
Les municipalités sont chargées de la sélection des conscrits.
Sont retenus de préférence les opposants locaux.
Dés lors les Vendéens n'ont plus le choix: soit ils défendent un régime qu'ils haïssent, soit ils entrent en résistance...

Contrairement à ce qui se passe en Bretagne, la révolte est spontanée et générale.




Chouans-Marceau.jpg


Sophie Marceau en "tricoteuse": ça lui va bien.

En quelques jours seulement, les Vendéens vont faire disparaître l'ordre établi.
Ils détruisent les symboles révolutionnaires: drapeaux, tambours, Registres d'État-civil...
Ils rétablissent l'ordre ancien avec sa structure traditionnelle: la Fabrique.
Les nouveaux chefs sont élus au suffrage universel, entendons à mains levées; le Pouvoir exécutif est confié à des capitaines de paroisse secondés par une hiérarchie.

Ce mouvement spontané est avant tout populaire.
Aucun noble, Charette, Bonchamps, La Rochejaquelein, Lescure... n'acceptent pas, dans un premier temps, les commandements offerts.
Les insurgés devront les menacer pour qu'ils s'y décident, à regret d'ailleurs, mais aucun ne se fait d'illusions quant à l'issue du soulèvement.

carte-Pays-de-l-Ouest-Conflits.jpg

 Carte des batailles importantes à l'Ouest: la guerilla est de rigueur contre les Bleus qui pratiquent des massacres et rasent les villages.
L'Armée des Insurgés est composée de trois ensembles: l'Armée de la Loire sous le commandement de Bonchamps, l'Armée du Centre avec d'Elbée,
l'Armée du Marais avec Charette.



 

France Marais poitevin

Marais poitevin: une géographie locale propice à la guérilla.



Il ne faut pas sous estimer l'organisation et la stratégie de ces éléments créés par des officiers de valeur, comme Charette, La Rochejaquelein... et des anciens miliciens qui dans le cadre de camps d'entrainement, initient les recrues au maniement des armes et à l'obéissance.



Henry du Vergier, comte de La Rochejaquelein
(1772-1794)



France-charette.gif

François-Athanase de Charette de La Contrie
(1763-1796)


Au début de l'insurrection, les Vendéens n'avaient quasiment que des armes rustiques: couteaux de pressoir, fourches, faux et quelques fusils de chasse.
 Par la suite, les armes confisquées aux Bleus complèteront cet arsenal.
L'artillerie comptera jusqu'à 130 pièces.
La seule prise de Saumur, le 9 juin, livre 15 000 fusils et une cinquantaine de canons.

Face à cette insurrection populaire, les Bleus réagissent mollement.
Le 18 juin, les Vendéens s'emparent d'Angers.
Charette propose d'attaquer Nantes; le 29 juin, la rencontre s'achève par une véritable déroute pour les Vendéens:
Cathelineau, voiturier de son métier, nommé par le Grand Conseil généralissime, est mortellement blessé.
Le moral est au plus bas...


Cathelineau-59-93.jpg


Jacques Cathelineau

"Le saint de l'Anjou"
(1759-1793)


Dés lors, la guerre évolue différemment: les forces en présence sont rééquilibrées et les victoires dans les deux camps succèdent aux défaites et réciproquement.
C'est le moment fort de la guerre civile.
De part et d'autre, on comprend que cette période est décisive, d'où l'âpreté des combats.

L'arrivée de l'armée de Mayence, au mois de septembre, forte de 16 000 hommes de toutes armes et placés sous le commandement du général Kléber, un militaire brillant et fin stratège, semble rompre l'équilibre des forces en faveur des Bleus.




 


C'est la fin de l'unité des Vendéens; car les généraux, en désaccord sur les objectifs à atteindre, décident de se battre séparément.
Vient alors une succession d'erreurs stratégiques qui condamnent inexorablement la Vendée, d'autant plus qu'elle perd ses principaux chefs: Bonchamps, Lescure et d'Elbée alors que l'armée républicaine se restructure et se dote de puissants moyens.

Chouans-devant-tribunal.JPG

Capturés: après un jugement expéditif, les Vendéens sont immédiatement fusillés.



 



Après la défaite de Cholet, le 17 octobre, les chefs vendéens comprennent que tout est fini.
Pour tous, la survie semble être l'exode outre-Loire, en direction de Granville où l'on espère trouver vivres, armes et hommes.
La tragédie va durer deux longs mois: le 14 novembre, l'attaque de Granville est un échec et c'est le retour vers le "pays".
A partir du 21 décembre, c'est l'hallali à Savenay.
France VendeeCholetMoulin1794

Cholet
Girardet_-_Deroute_de_Cholet.jpg

 Virée de Galerne:  la déroute





Malheur aux vaincus!


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Massacre de Chouans dans une chapelle:
Peau de Chouan: tortures, meurtres en masse, déportations; plus tard,les Nazis n'auront rien inventé et, avec l'aide de leurs historiens, se sont directement inspirés des techniques de terreur des Anglais au Canada français et surtout, des Révolutionnaires français.

La répression des révolutionnaires parisiens sera telle que certains d'entre eux la dénonceront avec écoeurement. Napoléon lui-même en aura honte et saluera la lutte des royalistes de l'Ouest, leur rendant hommage en ordonnant la reconstruction des villes et villages rayés de la carte.

DefenseRochefort-en-terre2.jpg
Défense de Rochefort-en-terre

vendee.jpg
Le génocide des Vendéens perpétré par les Républicains servit ensuite d'exemple aux Turcs contre les Arméniens, aux Soviétiques contre les Polonais puis les Ukrainiens, aux Nazis contre les Juifs, à Mao contre les intellectuels chinois et aux Kmehrs rouges contre les élites cambodgiennes.

• George Sand n'est pas la seule à évoquer les massacres de Nantes:

"Nous traversions un long faubourg brûlé par les Vendéens et devenu depuis un vrai charnier où on les fusillait par centaines. On n'avait pas encore ramassé ceux qui étaient tombés là dans la journée; les bras manquaient sans doute. La peste et la famine étaient ci, et ceux qui tuaient étaient à peine plus vivants que les morts. Les chiens affamés dévoraient les cadavres et les roues de la charrette les écrasaient…" (222)

• George Sand a aussi évoqué les terribles noyades de Nantes pour lesquelles "un ancien chartreux du couvent d'Auray" dirigeait la construction "des gabares destinées à être englouties avec les prisonniers qu'on y entassait" (222). "Les coups de hache résonnent sourdement sur les flancs de la gabare… Les ouvriers sautent dans des batelets. On coupe sans pitié les mains qui se cramponnent aux bourreaux. L'eau bouillonne autour d'un immense cri de détresse brusquement étouffé. Des chevelures brunes et blondes flottent un instant et disparaissent. Plus rien! La Loire est tranquille et contente: elle a bu ce soir, elle boira demain!" (228). Mais, d'une manière plus originale, George Sand a mis l'accent sur une scène particulière, des fillettes nobles qu'on a regroupées et déshabillées avant de les noyer dans la Loire : "Sur des marches glissantes et boueuses, il y a une troupe de jeunes filles pâles et nues; la plus âgée n'a pas quinze ans. Des hommes les poussent devant eux; elles ne savent pas pourquoi. Il y a en qui disent: "Mon Dieu, prenez donc garde, vous allez nous faire tomber dans l'eau!" Elles ne croient pas possible qu'on les y pousse exprès. Et cependant, on redouble; elle se rassemblent, faible barrière, elles s'imaginent qu'en se serrant les uns contre les autres et en criant toutes ensemble, elles résisteront et se feront comprendre. […] En voilà une qui tombe dans l'eau noire, infectée de tant de cadavres que la victime ne peut pas enfoncer, et puis une autre dont le poids l'entraîne… Mais qu'est-ce qui arrive? On cesse de les pousser, on tend la main à celles qui sont à moitié englouties. C'est le pardon peut-être? Non! c'est le comble du laid, ce qui vient là, c'est le dernier mot de la vengeance!. Une meute de vieilles femmes moitié louves, moitié limaces… Cela rampe dans l'ordure et cela a des yeux ardents: elles viennent demander la vie de ces enfants. Chose atroce! on la leur accorde en riant et en disant des choses obscènes que ces femmes seules comprennent. Et les voilà qui payent un droit, car elles sont patentées pour livà la prostitution les pauvres demoiselles nobles qui sont là…" (227)

 

 


Les derniers Chouans de 1809

Miser sur les Insurgés français de l'Ouest n'avait jamais été très avantageux pour l'Angleterre; malgré la rupture de la Paix d'Amiens en 1803, elle avait perfidement abandonné les Chouans à leur sort, désireuse de ne pas être impliquée dans les retombées de la conspiration manquée de Cadoudal.
C'était un choix sur lequel les Anglais pensaient maintenant revenir: l'ouverture d'un front intérieur, une nouvelle insurrection, une nouvelle guerre civile gêneraient-ils Napoléon?...
Le moment paraissait bien choisi. Dès le mois de mai 1808, l'intervention française en Espagne avait pris mauvaise tournure, l'État-major britannique y voyait une erreur de l'Empereur, et l'opportunité, à terme, de reprendre pied sur le Continent par la Péninsule ibérique.
En France même, une certaine exaspération naissait dans une population d'abord satisfaite qu'il fût mis fin à la folie révolutionnaire et à l'anarchie, à la corruption, aux violences qui en découlaient. Cette désaffection populaire envers le pouvoir impérial prendrait-elle de l'ampleur?
Albion comptait jeter de l'huile sur le feu... Il lui fallait pour cela une tête de pont: elle avait l'intention de la trouver en Bretagne.

 Napoleon-Ingres.jpg

La Vendée paraissait désormais moins sûre, en raison des sommes investies par le gouvernement dans sa reconstruction, et de l'attention particulière que Napoléon lui manifestait.
Les Provinces chouannes n'avaient pas eu droit au même traitement et les rancunes y fermentaient encore... En outre, les relations entre la papauté et Napoléon se tendaient: il était question d'annexer les États pontificaux, voire d'emprisonner Pie VII, jugé trop indocile à la volonté de Paris.
Les Catholiques pouvaient se rebeller une fois encore. Encore fallait-il les y préparer...

Seuls les réseaux royalistes en étaient capables.



Les Anglais se tournèrent vers les Princes et leur demandèrent de réactiver leurs contacts... Mais tout était à refaire: les lignes de courriers entre Jersey et la côte française avaient été désactivées, leurs agents privés n'étaient plus payés. La Résistance devenait dangereuse car le pouvoir était impitoyable; les Princes de leur côté étaient découragés...La flamme de la Résistance était bien faible.
Mais il y avait Armand de Chateaubriand du Plessis.
Né en 1768, ce Malouin avait quarante ans, était marié à une Miss Brown et, basé en Angleterre avait déjà accompli plus de trente missions à haut risque sur le territoire français au profit des Anglais et des Princes... qui ne lui en surent aucun grès; ces derniers étaient minés par des querelles de personnes, des divisions intestines et Chateaubriand n'avait pas su faire sa cour au comte de Puisaye, à l'époque dispensateur de toutes les grâces. Bref, on le lâcha d'autant plus volontiers que des rapports d'un courrier, un certain Noël P, en qui nul ne soupçonnait alors un agent double, l'accablaient...


Or, en juin 1808, Prigent se fit arrêter en Bretagne, crut s'en tirer en signalant ses services passés, livra tous les renseignements concernant les réseaux de courriers et les buts poursuivis; cela ne lui évita pas le peloton. les candidats pour le remplacer ne se bousculant pas, on rappela Chateaubriand comme si on lui faisait une grâce en l'employant... Il fit un premier voyage en automne, en revint, repartit fin décembre, toucha terre en Brtagne, contacta le comte de Goyon-Vaurouault qui lui transmis un rapport, signé, sur l'état de la flotte basée à Brest.
Espionnage caractérisé qui vouait à la mort son auteur et le messager si jamais il se faisait prendre. Chateaubriand rembarqua le 3 janvier 1809, par un temps horrible, ne parvint pas à rallier Jersey, se fit rabattre vers la côte normande. le 9 janvier, les douaniers le cueillirent épuisé, à moitié mort de froid; prudemment, il s'était débarrassé de la sacoche contenant des papiers compromettants... Le Préfet l'envoya à Paris. entre-temps la marée avait rejeté la sacoche... Elle fut fatale au Comte que l'on fusilla le 31 mars 1809, contre le mur de l'École militaire; il mourut noblement.
Cette tragique affaire fut étouffée par la police de Napoléon, experte en la matière, afin de ne pas troubler l'opinion.

Cachet_chouan.png
Cachet chouan
Pendant ce temps, de Londres, Louis XVIII chargeait L'abbé Guillevie de se rendre en Bretagne porter aux officiers royalistes les ordres d'insurrection. Mais les hommes, réticents et suspicieux, exigèrent d'abord qu'un prince débarquât pour se mettre à leur tête. Cette exigence fut comprise et le duc de Berry s'y engagea...sans illusion.
Entre-temps la nouvelle de la victoire de Wagram arriva: espérer faire tomber Napoléon de l'intérieur n'était plus réalisable.
Quant à ceux que ce nouvel abandon mettaient en péril comme Chateaubriand, ils passaient déjà aux profits et pertes...
De leur nombre se trouvait le comte Robert d'Aché, ancien officier de Frotté, en Normandie, engagé en 1803 dans les réseaux Cadoudal et qui, après l'arrestation de Georges, avait réussi à quitter la France. D'Aché atteignait la cinquantaine mais possédait une connaissance du terrain irremplaçable; on le largua sur la côte du Cotentin. Plusieurs mois, il parcourut la Basse Normandie, le Bas Maine, l'Anjou et la Vendée. Frappa aux portes où il savait trouver des amis: il obtint plus de réponses positives qu'il en espérait...Presque toute la noblesse se dit prête à le suivre. D'Aché, cependant, exilé depuis plus de cinq ans, n'avait pas pris la mesure de la chape policière pesant sur le pays: tous les gens chez qui il se présenta étaient fichés, surveillés... Les confidences de Prigent avaient alarmé et les agents du redoutable ministre de la police Fouché redoublaient de vigilance. Plus grave, nombre de jeunes recrues, très jeunes, n'avaient aucune idée des exigences de la clandestinité et des précautions minimales à observer. Quelques provocateurs leur tirèrent des confidences.



Au début de l'été 1809, une rafle efficace se produisit dans les milieux royalistes: les pelotons d'exécution firent le vide...
Vieux renard, d'Aché passa entre les mailles du filet et regagna la Normandie. Il savait la partie perdue et désirait repasser à Jersey.
Fouché connaissait les possibilités de repli du conspirateur, ses amis, ses maîtresses...
Ses agents lui avaient signalé à Caen la marquise de Vaubadon, qui avait eu autrefois des bontés pour M. d'Aché: la dame avait de gros besoins d'argent: elle accepta de livrer son amant en échange du remboursement de ses dettes.
Début octobre, d'Aché tomba dans un piège sordide et fut abattu, dans le dos, sur la plage où il attendait une barque inexistante...
Plus tard, le célèbre romancier Barbey d'Aurevilly, instruit de l'incident, songea à en faire une nouvelle, puis il renonça: c'eût été faire trop d'honneur à la Vaubadon...

(d'après un article écrit par l'historienne Anne Bernet in NRH N°44 octobre 2009)




 

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Caroline de Bourbon-Siciles (1798-1870)

 

Les derniers feux de la résistance

 

 

Marie Caroline Ferdinande Louise de Bourbon, princesse des Deux-Siciles, duchesse de Berry, est née à Caserte en 1798 et morte au château de Brunnsee près de Mureck en Styrie en 1870.

 

Épouse de Charles Ferdinand d'Artois, duc de Berry, fils de Charles X, elle est la mère d'Henri d'Artois, prétendant légitimiste au trône de France.

 

Au nom de son fils, elle tenta en vain de prendre le pouvoir en France en 1832 en qualité de « régente ».

 

 

 

Marie Caroline Ferdinande Louise de Bourbon est née à Caserte le 5 novembre 1798. En 1799, la famille royale s'est réfugiée à Palerme - sous protection britannique - après l’invasion de ses États par l'armée française.

 

Elle était la fille de François Ier, roi des Deux-Siciles (1777-1830), et de Marie-Clémentine d'Autriche (1777-1801), fille de l'empereur Léopold II.

 

Après avoir passé son enfance et sa jeunesse à Palerme et à Naples, elle est venue en France pour épouser Charles Ferdinand d'Artois, duc de Berry, second fils du comte d'Artois, futur Charles X et frère du roi Louis XVIII.

 

Bien que son époux ait eu vingt ans de plus qu'elle et qu'il s'agît d'un mariage arrangé, ils semblent avoir formé un couple assez uni. Le palais de l'Élysée a été aménagé pour eux.

 

Le duc et la duchesse de Berry ont eu quatre enfants, dont deux n'ont pas survécu plus que quelques jours : d'abord Louise de Bourbon d'Artois (1819-1864) qui épousa le Duc de Parme, puis Henri de Bourbon d'Artois (1820-1883), duc de Bordeaux, comte de Chambord, surnommé « l'enfant du miracle », né en septembre 1820 au Palais des Tuileries Paris, décédé à Frodorff en 1883 (né après l'assassinat du duc de Berry, assassiné le 13 février 1820, par Louvel d'un coup de couteau alors qu'il raccompagnait sa femme à sa voiture devant l'Opéra à Paris).

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Messe du soir dans un couvent, peinture de Marie-Caroline de Bourbon-Siciles

 

Après l'assassinat de son mari, la duchesse de Berry s'est installée aux Tuileries. Elle avait un tempérament assez opposé à celui de sa belle-sœur la duchesse d'Angoulême : elle était peu attachée à l'étiquette, aimait recevoir et était très sensible à la mode. Elle avait surtout vingt ans de moins que sa belle-sœur et n'avait pas vécu les souffrances de la fille de Louis XVI.

 

Elle aimait s'éloigner assez souvent de la capitale, et elle a eu un rôle non négligeable dans la vogue des bains de mer, en particulier à Boulogne-sur-Mer et Dieppe, pratiquant volontiers ce loisir à la belle saison. C'est elle également qui inaugura une section du canal de la Somme.

 

Du 14 au 18 juillet 1828, elle séjourna à Bordeaux, qui la reçut somptueusement, afin de « ranimer les fidélités à la Couronne » des habitants de la première ville à s'être ralliée à Louis XVIII en 1814.

 

Son passage au château d'Effiat (Puy-de-Dôme) fut marqué par une pierre qui se voit encore sur la grande place de ce bourg auvergnat situé non loin du domaine de Randan, propriété de la princesse Adélaide d'Orléans, sœur aînée de Louis-Philippe Ier.

 

 

 À la suite des Trois Glorieuses, elle suivit Charles X et la cour en exil, mais elle cherchait à se faire proclamer régente pour son fils, sous le nom de Henri V. Elle retourna donc clandestinement en France en 1832, où elle débarqua dans la nuit du 28 au 29 avril. Elle tenta de relancer les guerres de Vendée et de rallier la population à sa cause.

 

La mobilisation locale fut assez faible, et l'opération échoua rapidement.

 

La duchesse chercha refuge dans une maison de Nantes mais trahie par Simon Deutz, après s'être cachée toute une nuit dans un réduit situé derrière une cheminée dont l'âtre était allumé, elle fut arrêtée le 8 novembre 1832 par la gendarmerie, dirigée par Adolphe Thiers qui, depuis le 11 octobre, venait de remplacer Montalivet au ministère de l'Intérieur.

 

Détenue dans la citadelle de Blaye et soumise à la surveillance la plus rigoureuse, elle accoucha d'une fille prénommée Rosalie (10 mai 1833, 9 novembre 1833) devant des témoins désignés par le maréchal Bugeaud à la demande du roi Louis-Philippe, qui voulut profiter de l'occasion pour flétrir son honneur aux yeux des légitimistes et discréditer ainsi définitivement la cause du jeune duc de Bordeaux. La princesse déclara alors qu'elle avait épousé secrètement en 1831 Hector Lucchesi-Palli, duc della Grazia (1808-1864).

 

La petite Rosalie mourut au bout de six mois. Avec ce nouveau mari, elle eut ensuite trois filles et un garçon, après avoir perdu un enfant à la naissance. Elle eut ainsi une descendance de six enfants (sur dix qu'elle avait mis au monde au total) : deux du duc de Berry et quatre de son union avec Hector Lucchesi-Palli.

 

Après quelques mois en prison, la duchesse fut libérée et expulsée vers Palerme ; elle se vit tenue à l'écart de la famille royale, qui lui refusa la direction de l'éducation de son fils.

 

 

« La grande maison de Brunnsee, désertée, évoque une grève à marée basse. La vie s'est retirée, comme la mer, de ces pièces à demi démeublées ou subsitent encore quelques épaves, vestiges d'un bonheur évanoui. Une très vieille femme, épaissie, affaissée, se tient devant la fenêtre, feuilletant tout le jour un album de photographies (où) presqu'aveugle, elle s'évertue à reconnaître les traits des visages qu'elle a connus ».

 

Laure Hillerin.

 

 

Ayant perdu à deux mois d'intervalle début 1864 sa fille, duchesse de Parme, et son second époux, qui l'avait ruinée - six millions de francs de dettes - elle s'installa en Autriche où elle vécut les dernières années de sa vie, entre le château de Brunnsee et Venise, où elle avait acheté le palais Vendramin, que son fils lui fit vendre en échange de son aide financière ; elle mourut à Brunnsee le 16 avril 1870.

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16 janvier 2010 6 16 /01 /janvier /2010 13:24



LA RÉSISTANCE AU CINÉMA


Est-il possible, au cinéma, de raconter l'Histoire sans tomber dans le piège de l'anachronisme psychologique et moral, ou sans noyer le sens dans la reconstitution décorative?
La question se pose de façon cruciale pour tous les films historiques mais elle apparaît plus aiguë en ce qui concerne la Résistance.


Sur la Résistance, peu de films, peu de chefs d'oeuvres.
Pourtant, "L'Armée du crime" de Robert Guédiguian, qui retrace les faits d'armes et le sacrifice des membres du groupe Manouchian, pourrait  répondre à la question  de façon positive, même si le cinéaste s'est accordé quelques libertés de détails.



StudioCanal
Les communistes, ces héros...


"Pour refaire vivre et sentir le passé, il ne suffit pas de vouloir épuiser l'immensité, l'infinité du détail car on risque d'aboutir à un oubli incroyable de ce qu'est la réalité même de l'évènement...".
Charles Péguy

Simon Abkarian et Virginie Ledoyen. Stéphanie Braunschweig

"L'Histoire est résurrection...il ne faut pas passer le long des cimetières, mais il faut, en restant situé dans la même race charnelle et spirituelle, il s'agit d'invoquer seulement les anciens; et de les invoquer dans la même race ( la "race" selon Homère dans l'Odyssée)".

Michelet

Ce film constitue le prolongement naturel de son admirable "Voyage en Arménie" (2006), où le cinéaste marseillais se livrait à une quête identitaire de ses origines arméniennes, à une réappropriation généalogique de ses racines historiques et géographiques.Guédiguian s'est clairement retrouvé dans "la race charnelle et spirituelle" des héros du groupe parisien des FTP-MOI, composé d'immigrés juifs, polonais, hongrois, roumains, espagnols et arméniens, en s'identifiant sans doute, à leur chef, le poète arménien Missak Manouchian. La conséquence est "la réalité de l'évènement" avec une force qui vous cloue sur votre fauteuil tout au long du film.

Grégoire Leprince-Ringuet, Lola Naymark, Robinson Stévenin et Adrien Jolivet. Stéphanie Braunschweig



Robinson Stévenin et Simon Abkarian. Stéphanie Braunschweig

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Les Forces Française Libres : sont des soldat qui continuent la lutte auprès des soldats alliés et qui préparent la libération du pays et la défaite de l'Allemagne .

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Les Forces Française de l'Intérieur : sont des civils de tous les âges , hommes et femmes qui tentent par tous les moyens de faire reculer les Allemands : tracts , diffusion de courriers , sabotages , accueil de parachutage , faciliter la fuite des juifs ou de les cachés .....

Quelque soit leur "travailé , tous travaillent dans la clandestinité et tous risquent la torture et la mort .

C'est pour éviter de craquer et de dénoncer l'ensemble du réseau que les résistants avaient tous ou presque des noms de code ou quand ils se font capturés certain avale du cyanure pour se suicidé .

 

Photo : Des membre des Forces Française de l'intérieur (FFI) .

 

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Photo d'archives d'un groupe de jeunes résistants français.
Les Résistants de la première heure ne furent que très rarement photographiés: ils furent très jeunes, en général catholiques, immédiatement et impitoyablement éliminés par les Allemands.
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Photo Doisneau, Lancer de tract à paris; 1944.

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Le Pacte germano-soviétique signé le 23 août 1939 fut un choc, un véritable traumatisme qui annonça le cataclysme à venir.
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La presse communiste a toujours  possèdé le talent de transformer, quand il le faut pour rester dans la droite ligne du Parti, un acte odieux en acte glorieux.

Le 15 mars 1939, Hitler ayant déchiré le Traité de munich en attaquant la Tchécoslovaquie, Etat créé aprés 1918 sur les débris de l'Empire des Habsbourg, Staline comprit que se profilait un conflit de grande ampleur entre les Alliés et l'Allemagne. Il commença à faire monter les enchères. Alors qu'il menait des négociations publiques avec la Grande-Bretagne et la France qui, semble-t-il, était son pire ennemi idéologique, mais qui poursuivait les mêmes objectifs à l'égard de la Pologne et était prête à offrir ce qui ne lui appartenait pas.
Aussi, le 23 août 1939, le monde stupéfait apprt-il que Hitler et Staline avaient signé un pacte de non-agression , mais on ignorait l'existence de protocoles secrets qui prévoyaient qu'en cas de guerre l'URSS intègrerait à sa zone d'influence la moitié orientale de la Pologne, l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie. Et c'est par antiphrase que ce pacte fut nommé de "non-agression" puisque sa signature fut le déclencheur immédiat de la Seconde Guerre mondiale.
Pologne invasion allemande 09 391er sept. 1939: l'Allemagne envahit la Pologne de l'oust; le 17, les troupes soviétiques attaquent à l'est. Les Polonais sont pris en tenaille; la valeureuse cavalerie polonaise se battra avec bravoure mais en vain...
Pologne Cavalerie

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Varsovie, 24 septembre 1939

Le 1er septembre 1939, l'Allemagne attaqua la Pologne et, le 17, l'Armée Rouge envahit ce malheureux pays.
Une fois la Pologne détruite, Staline passa, le 28 septembre de la fausse neutralité à la véritable alliance et conclut avec l'Allemagne un"traité d'amitié et de délimitation des frontières" qui entérina la disparition de la Pologne en tant qu'Etat et l'annexion de sa partie orientale à l'URSS.
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Katyn-affiche-allemande.jpgKatyn_Massacre_-_Mass_Graves_2.jpg

Dés octobre 1939, Gestapo et NKVD s'employèrent à exterminer les élites polonaises, l'une y ajoutant l'enfermement des Juifs dans des ghettos et l'autre déportant au goulag par centaines de mille les familles des "contre-révolutionnaires" et autres" koulaks".
Le 27 avril 1940, Himmler signa l'ordre  de création du camp d'Auschwitz pour y faire disparaître d'abord des personnalités et des résistants polonais, tandis que, le 5 mars 1940, le politburo avait ordonné l'exécution  de 25 700 officiers et autres responsables polonais, dont les 4421 qui seront retrouvés dans le bois de Katyn (voir mon article sur le film KATYN).
Dans le même temps,  Kroutchev envoyait au goulag leurs femmes et leurs enfants, soit plus de 65 000 personnes.
En juin 1940, les trois Etats baltes subirent le même sort, ainsi que les provinces roumaines qui, sous le nom de Moldavie, demeurent le dernier avatar de l'alliance Hitler-Staline.
Si l'attaque d'Hitler contre l'URSS le 21 juin 1941 (Opération Barbarossa) entraîna la chute du régime hitlérien, et si la victoire soviétique provoqua  la libération de l'Europe centrale et orientale de la tutelle allemande, elle n'entraîna aucun retour  à la liberté mais une nouvelle servitude, marquée par l'instauration  du "Rideau de fer" en 1945-46.
Cette déchirure de l'Europe n'a été abolie que cinquante ans plus tard, lors de la chute du Mur de Berlin en 1989, laissant de profondes cicatrices...
Stéphane Courtois, directeur de recherches au CNRS (Sophiapol, Paris X) in La Nouvelle Revue d'Histoire; mars-avril 2010, n°47.
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France Charles-de-Gaulle-18juin1940-1
Le colonel Charles De Gaulle,pratiquement inconnu, sous-secrétaire à la Défense en 1940, catholique, issu d'une famille proche de l'Action française, eut l'audace  de déserter pour se réfugier à Londres en refusant l'Armistice et organiser la Résistance; contre tous les clichés et les bourrages de crâne, la réalité historique est que la résistance la plus précoce ne fut  pas principalement le fait d'hommes de gauche.
ENTRE LA FAUCILLE ET LE MARTEAU DES COMMUNISTES ET L'ENCLUME DE L'OCCUPATION ALLEMANDE, les Français continuent de vivre...
Paris occupé métro Opéra
Les Français coincés entre la peur du communisme et une occupation allemande de plus en plus lourde, sont surtout préoccupés par les difficultés pour se nourrir, se chauffer; des millions de femmes seules doivent se débrouiller comme elles peuvent pour nourrir leurs enfants: il y a deux millions de prisonniers. Le sort des Juifs, dans ce contexte, osons le dire, n'intéresse presque personne...
Paris occupé cinéma
Les cinémas, les cabarets, les music-hall, les théatres font salles combles: en ces temps difficiles, chacun cherche à se distraire comme il peut...
Paris occupé métro Opéra
Paris occupé officiers allemands et parisienne
paris occupé
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Paris occupé Haute couture
Dès la rentrée de septembre, la plupart des grands couturiers parisiens (sauf Chanel) présentent leurs nouvelles collections (ci-dessus à Longchamps) : Paris sera toujours Paris!
Paris occupé Halles
En réalité, malgré le pillage de la France par les Allemands, on trouve de tout! Quand on a de quoi payer... Le contraste entre les villes et les campagnes est fort; mais la France  est à cette époque essentiellement rurale et les Français à la campagne arrivent mieux à se nourrir que les citadins. Ces derniers ont souvent de la famille proche dans un village et la solidarité familiale est importante.
Paris occupé terrase café zucca
Photos André Zuca
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France Occupation rue Fg St Honoré
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Pétain-copie-1
A Vichy, siège du gouvernement de l'Etat français, ceux que les historiens nomment  les "maréchalo-résistants, soutiennent le prestigieux vainqueur de Verdun en 1916, le Maréchal Pétain qui a reçu, le 10 juillet 1940, les pleins pouvoirs des députés réunis à la hâte. L'immense majorité des Français lui font confiance tout en comprenant que le gouvernement de Vichy ne possède pas une marge de manoeuvre très large face à un occupant aussi puissant.
Les sabotages, attentats et assassinats perpétrés les résistants, toujours suivis d'exécutions d'otages, ne sont pas toujours approuvés par une population déjà éprouvée. Certes, la France et les Français souffrent, mais ils n'ont pas subi le sort des Polonais,  ou même des Belges ou des Néerlandais, mais le poids de l'occupation se fait de plus en plus sentir...
Petain
Petain balcon micro Nancy
Jusq'au début de l'été 1944, le Maréchal sera acclamé par une foule de Français qui, en août 44, avec une versalité effarante, se détourneront du" vieux chef" pour acclamer De Gaulle.
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Etienne d'Orves est fusillé le 29 août 1941: il y a les résistants dont on ne parle jamais aujourd'hui car ils dérangent les gens de gauche qui se sont taillés de toute pièce une réputation de résistant de la première heure...
On préfère Guy Moquet, jeune communiste fusillé en tant qu'otage.

Quand on a le panache d'un chevalier, comment accepte-t-on le risque d'un destin obscur et sans gloire, d'une vie errante, entre faux papiers, espionnage et conspiration ? Quand, depuis la première heure de la défaite de 1940, on éprouve l'occupation nazie comme une oppression, comme un scandale pour lequel on est prêt à affronter la prison, la torture et la mort, par quel mystère surmonte-t-on son ardeur patriotique jusqu'à se choisir pour ultime confident un aumônier allemand ? Eclaircir ces paradoxes qui ont nourri la légende d'Honoré d'Estienne d'Orves, telle est la belle ambition d'Etienne de Montety. Grâce à de nombreuses sources familiales, il brosse le portrait d'un enfant né avec le siècle en 1901, aussi doué pour les études scientifiques que curieux de découvrir le monde après sa sortie de Polytechnique, mais hanté, déjà, par le traumatisme d'une guerre, celle de 14-18, qui façonne le patriotisme d'un adolescent de bonne famille. Ce mélange détonant permet de comprendre, grâce également à des archives militaires inédites, l'attitude du marin pris dans la nasse d' Alexandrie à l'été 1940 par l'amirauté britannique. Le lieutenant de vaisseau d'Estienne d'Orves gagne Londres en septembre et se rallie au général de Gaulle. S'ouvrent alors trois mois d'une carrière météorique où il devient chef du 2e bureau de la France Libre, puis responsable d'un réseau d'espionnage avant d'être arrêté, en janvier 1941, sur dénonciation. Et, tandis que Vichy s'agite pour le faire libérer, que les Allemands hésitent avant de l'exécuter le 29 août 1941, c'est en prison que d'Estienne d'Orves révèle, dans la foi et la méditation, l'ultime facette de sa personnalité et qu'il devient, pour la mémoire nationale, le héros " qui croyait au ciel ".

Le Parti communiste français, quant à lui, était pieds et mains liés par le Pacte germano-soviétique signé le 26 août 1939 entre Staline et Hitler.Il comptait donc, jusqu'à l'attaque de l'URSS le 21 juin 1941, parmi les premiers collabos des Nazis...
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Il y eut, dans l'histoire du cinéma, des films marquants: "La Bataille du rail" (1945), de René Clément, qui fut tourné "à chaud", sous une forme quasi documentaire, malgré quelques maladresses dramaturgiques et un héroïsme convenu (ce qui n'est jamais le cas chez Guédiguian); ce film conserve aujourd'hui une grande force de suggestion intacte, comme les films de Roberto Rossellini sur la Résistance italienne.

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"Au cœoeur de l'orage", documentaire tourné en partie dans le Vercors en 1943-44 par Jean-Paul Le Chanois, fut "la meilleure expression cinématographique de la Résistance française, telle qu'elle se voyait elle-même".
Philippe d'Hugues (historien).

C'est-à-dire, communiste, tardive et rédemptrice...


 URSS aff Staline ns aimons le plus
 


A la mort de Staline (1951),  l'Assemblée Nationale  observa une minute de silence....

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12 janvier 2010 2 12 /01 /janvier /2010 04:51

 


 

Éric Rohmer (1920-2010)

" Il était le Marivaux du cinéma, un esthète des sentiments..."

 

Rohmer est d'abord professeur de lettres, germaniste et écrivain. Il publie un roman, Élisabeth, en 1946, sous le pseudonyme de Gilbert Cordier.

Rohmer écrit ensuite pour différentes revues, et fonde La Gazette du cinéma où il fait la connaissance de Jean-Luc Godard, Jacques Rivette, François Truffaut, ou encore Claude Chabrol — avec lequel il signe en 1957 un livre sur Alfred Hitchcock.

Ce groupe se dirige d'abord vers la critique, au sein des Cahiers du cinéma, dont Rohmer devient rédacteur en chef de 1957 à 1963.

Ils vont rapidement fonder ce qui deviendra « la Nouvelle Vague ». En 1959, il réalise son premier long-métrage, Le Signe du lion, un film à l'aspect très novateur (étonnant, pour l'époque, dans ses digressions et son sens du rythme lent), sorti sans grand succès trois ans plus tard. En 1962, il crée avec Barbet Schroeder, la société Les Films du Losange, qui produira la majorité de ses films.

La même année, il entame un cycle de six films baptisé Contes Moraux. Ce sont des intrigues sentimentales sur des thèmes chers au cinéaste (l'amour et le hasard, le destin), sur un canevas commun : le choix de la femme, la tentation de l'infidélité puis le retour vers l'élue. Son style fera aussi sa marque, entre profondeur, raffinement et légèreté. Les dialogues y sont souvent sophistiqués et très littéraires. Sa direction d'acteur est assez épurée et sa mise en scène simple et efficace. Ma nuit chez Maud (1969), et Le Genou de Claire (1970, Prix Louis-Delluc) sont particulièrement remarqués.

À noter que pour des raisons de production, le troisième conte, Ma Nuit chez Maud, fut tourné en 1969 après le quatrième La Collectionneuse en 1967.

Les Comédies et Proverbes forment le deuxième grand cycle, où chaque film illustre à sa manière une phrase tirée de la sagesse populaire, inventée pour les besoins de la cause le cas échéant.

Dans cette série, Le Rayon vert (1986), film en partie improvisé obtient le Lion d'Or à Venise

Les années 1990 sont marqués par les Contes des quatre saisons, dans lesquels le cinéaste poursuit son exploration des jeux et des hasards amoureux.

Simultanément, il réalise des films hors de ses séries, comme La Marquise d'O (1976, d'après Heinrich von Kleist), Perceval le Gallois (1979, d'après Chrétien de Troyes) ou les 4 aventures de Reinette et Mirabelle (1987).

Rohmer est un exemple parfait du cinéma d'auteur à la française écrivant seul ses scénarios, qu'ils soient originaux ou adaptés d'œuvres littéraires comme La Marquise d'O (1976) ou Perceval le Gallois (1978).

Il choisit souvent de jeunes comédiens inconnus mais fait aussi appel à des acteurs confirmés comme Jean-Louis Trintignant (Ma nuit chez Maud, 1969) ou André Dussollier (Le Beau Mariage, 1982).

Éric Rohmer a révélé les comédiens Arielle Dombasle, Pascal Greggory et Fabrice Luchini.

Rohmer est resté très discret sur sa vie privée et a continué, jusqu'à sa mort, une carrière intense. Il a un fils, le journaliste René Monzat.

Filmographie  

Courts métrages

Longs métrages

  1. La Boulangère de Monceau
  2. La Carrière de Suzanne
  3. Ma nuit chez Maud (1969)
  4. La Collectionneuse (1967)
  5. Le Genou de Claire (1970, prix Louis-Delluc)
  6. L'Amour l'après-midi (1972)
  1. La Femme de l'aviateur ou On ne saurait penser à rien, antithèse de l'œuvre de Musset On ne saurait penser à tout (1981)
  2. Le Beau Mariage ou Quel esprit ne bat la campagne qui ne fait château en Espagne de La Fontaine (1982)
  3. Pauline à la plage ou Qui trop parole, il se mesfait de Chrétien de Troyes (1982)
  4. Les Nuits de la pleine lune ou Qui a deux femmes perd son âme, qui a deux maisons perd sa raison, proverbe de la province de Champagne (1984)
  5. Le Rayon vert ou Que le temps vienne où les cœurs s'éprennent, vers extraits du poème Chanson de la plus haute tour d'Arthur Rimbaud (1986)
  6. L'Ami de mon amie, proverbe Les amis de mes amis sont mes amis (1987)
  1. Conte de printemps (1990)
  2. Conte d'hiver (1992)
  3. Conte d'été (1996)
  4. Conte d'automne (1998)

Téléfilm

Documentaires

  1. Enfance d'une ville
  2. La diversité du paysage urbain
  3. La Forme d'une ville
  4. Le Logement à la demande

(d'après Wikipédia)

 

Vous pouvez lire mon article sur l'excellent film de Rohmer "L'Anglaise et le duc" dans la catégorie "France". 
 

 



Un petit chef- d'oeuvre à la française!

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8 janvier 2010 5 08 /01 /janvier /2010 12:47

 

AGORA

Mars Distribution

 

Alexandrie (Égypte) IVe siècle.

 

"Elle était charismatique ; elle mourut horriblement ; elle fut au centre d'un jeu compliqué de tensions politiques et religieuses ; et – la qualification la plus importante pour le statut de héros – en fin de compte nous savons très peu sur elle de façon claire et certaine.

Une étoile qui brille, certes, mais vue à travers les brumes du temps et de l'oubli. Nos incertitudes invitent la construction d'une héroïne. L'un des principaux thèmes des études récentes sur Hypatie est précisément la diversité des interprétations de son histoire. Un livre italien, d'Elena Gajeri, portant le titre Ipazia, un mito letterario – « Hypatie, un mythe littéraire » suggère qu'Hypatie, telle que nous la connaissons, est une construction de l'imaginaire plutôt qu'une réalité de l'histoire. »

 Mars Distribution

« Déjà dans l'antiquité tardive elle était une héroïne païenne pour avoir été massacrée par les chrétiens, ou encore une héroïne des ariens pour avoir été massacrée par les orthodoxes, ou encore une héroïne des chrétiens de Constantinople pour avoir été massacrée par les chrétiens intempérants d'Alexandrie.

Plus récemment elle s'est vu traiter d’héroïne anticléricale, victime de la hiérarchie ; héroïne protestante, victime de l'église catholique ; héroïne du romantisme hellénisant, victime de l'abandon par l'Occident de sa culture hellénique ; héroïne du positivisme, victime de la conquête de la science par la religion ; et, tout dernièrement, héroïne du féminisme, victime de la misogynie chrétienne. Femme polyvalente ! »

 Mars Distribution

« Vous avez donc, chez Hypatie, tous les éléments idéaux pour une histoire captivante : il y a le fait exotique, dans l'antiquité, d'une femme mathématicienne et philosophe ; il y a son charisme indéniable ; il y a l'élément érotique fourni par sa beauté et par sa virginité ; il y a le jeu imprévisible des forces politiques et religieuses dans une ville qui a toujours connu la violence ; il y a la cruauté extraordinaire de son assassinat ; et, en arrière-plan, le sentiment profond d'un changement inexorable d'ère historique.

De plus, il y a notre manque d'informations claires et précises sur elle, ce qui permet aux fabricants de légendes de remplir les lacunes comme ils veulent... ».

John Thorpe (1726-1792)

 

 

Rachel Weisz. Mars Distribution

 

Hipathie incarnerait la Sagesse grecque...

Alejandro Amenabar affirme qu'il n'a pas voulu faire un film contre le christianisme; si c'était le cas, oserait-il le dire? Certes oui: c'est plus "tendance" et moins dangereux que de dénoncer l'islamisme, surtout pour un espagnol à la sensibilité de gauche.

Pourtant, à lire l'ensemble des critiques des spectateurs, le résultat ne s'est pas fait attendre: tous ceux qui sont allés voir ce film, se défoulent en toute bonne conscience en dénonçant, au mieux tous les fanatismes religieux, au pire, le christianisme qui aurait, dès son institutionnalisation, imposé une chape de plomb sur un monde hellénistique "éclairé par la sagesse et la tolérance". 

L'ignorance ambiante au sujet d'un monde passé et peu connu du grand public, a frappé...

 

Rachel Weisz. Mars Distribution

Alors on idéalise...On rêve...

Il est intellectuellement facile de focaliser sur une brève histoire du christianisme (le IVe siècle), dans un contexte politique particulier(les luttes politico-religieuses), en un lieu limité (Alexandrie) et de gommer son empreinte civilisatrice qui fut globalement brillante; aucun historien digne de ce nom ne le conteste plus.

Cela est d'autant plus facile aujourd'hui, étant donné l'effondrement de la culture générale chez la plupart de mes contemporains, en particulier dans le domaine du religieux .

Le grand public s'exprime à travers ses émotions, et le cinéma est très efficace pour les exacerber: son pouvoir de manipulation des masses est immense. Les grands dictateurs du XXe siècle tels Mussolini, Staline et Hitler l'avaient compris. Mais aujourd'hui, les démocraties occidentales  produisent-elles un cinéma totalement innocent ?

D'ailleurs, une oeœuvre cinématographique peut-elle être innocente?

 

 

Max Minghella. Mars Distribution


Certes, le film nous montre quelques images bienveillantes du christianisme à l'œuvre (distribution charitable de nourriture aux pauvres).

Pourtant, en regardant AGORA (la foule en grec), nous sommes en présence d'une ingénierie idéologique visant à modeler et transformer une structure de représentation du christianisme. Et là, nous sommes obligés de constater, après avoir vu et revu ce film, qu'Amenabar a mis tout son talent à l'oeœuvre.

 

 

 

Michael Lonsdale et Rachel Weisz. Mars Distribution

Amenabar déçoit dans ce peplum ambitieux, qui analyse des problèmes politico-religieux contemporains sous couvert d'Antiquité: cela s'appelle de la malhonnêteté intellectuelle.

En outre, la vraisemblance historique n'est même pas préservée.C'est tout simplement un jeu de massacre contre les chrétiens, transformés en fanatiques obscurantistes et misogynes.


   



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27 décembre 2009 7 27 /12 /décembre /2009 07:46

27 décembre 1979...


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"Ils sont restés soudés pendant que leur pays s'écroulait...".

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27 décembre 1979: l'armée soviétique occupe Kaboul: l'Afghanistan s'avèrera un piège mortel pour 300 000 soldats russes et  le régime de Moscou.



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9e ESCADRON
(9 POMA)

-site officiel-


Je dédie cet article à tous les soldats russes,  jeunes héros sacrifiés sur l'autel du communisme,  et en particulier à ceux qui sont tombés en Afghanistan.







1988. L'Union soviétique combat depuis neuf ans en Afghanistan.
Un groupe de jeunes militaires originaires de Sibérie part pour un camp d'entraînement en Ouzbékistan. Ils viennent d'intégrer le Neuvième Escadron, une section réputée pour envoyer ses militaires sur des lieux particulièrement dangereux.
Leur chef instructeur, un vétéran profondément marqué par cette guerre, les prépare à affronter des situations extrêmes.
Ils s'épuisent dans de longues marches sous un soleil accablant, des combats au corps à corps, des séances de tir...
Au bout de trois mois de préparation intensive, ils sont jugés prêts et envoyés sur le front afghan.


Ils vont découvrir la réalité de la guerre...




Les redoutables Moudjahiddins,"Combattants de la Guerre sainte", ennemis implacables et souvent invisibles de l'armée soviétique, qui connaissent parfaitement le terrain, d'un courage à toute épreuve et d'une détermination féroce: ils se battent pour défendre leur religion, au nom d'Allah, et leur patrie.
Une armée de gueux enturbannés contre une des plus puissantes armées du monde...


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Le 9e Escadron (9 poma en russe) est un film russe réalisé par le grand Fiodor Bondartchouk sur la guerre en Afghanistan (1979-1989), sorti en 2005 et qui remporte le prix prestigieux de l'Aigle d'Or à Moscou, le Bélier d'Or du meilleur film, et le Prix Nika du meilleur film; il fut salué par Vladimir Poutine comme une oeuvre rendant hommage et vérité aux soldats russes engagés en Afghanistan.

Le scénario s'inspire de faits réels qui se sont déroulés au début de 1988, lors de l'opération "Magistral", quand les jeunes recrues du 9e Escadron de la division des parachutistes ont accepté de combattre pour la colline 3234, point stratégique capital.
Le film est sorti dans les salles russes le 29 septembre 2005 et a rapidement remporté un vif succès car cette page de l'histoire de l'Union soviétique demeurait douloureuse pour le peuple russe .
Le budget s'est élevé à 9 millions de dollars et la scène la plus chère fut l'explosion de l'avion (450 000 dollars).
 Le tournage s'est déroulé en Crimée, en Ouzbékistan et à Moscou du 25 mai au 12 octobre 2004, ce qui est relativement court.

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C'est un film dur qui montre les horreurs d'une guerre perdue d'avance et de jeunes héros ordinaires, sacrifiés sur l'autel d'une idéologie aveugle qui méprise la valeur d'une vie humaine.
Dans le film, un seul soldat échappe au carnage; en réalité, six des trente neuf soldats du 9e Escadron ont été abattus sur la colline 3234. Il y eut plus de deux cents tués dans le camp des Talibans.
La vraie bataille eut lieu en 1988 et non en 1989.
Ce fut le premier film sur l'armée soviétique avec un budget énorme de 9 millions de dollars.
Produit par: Fiodor Bondartchouk, Andreï Feofanov, Sergueï Melkounov.
Scénario: Iouri Korotkov
Photo: Maksim Ossadtchi
Décors: Grigori Pushkin
Musique: Dato Evguenidze



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Le 27 décembre 1979, des forces spéciales russes ("Spetsnz") s'introduisent dans le palais présidentiel et éliminent Hafizullah Amin, devenu gênant.
 Babrak Karmal, est alors installé au pouvoir par les Soviétiques qui répriment par la violence toutes les tentatives de résistance dans la capitale afghane...Mais les Russes deviennent les ennemis à chasser coûte que coûte par les Afghans non pro-communistes et depuis des temps reculés, très jaloux de leur indépendance.
L'économie de guerre va certes profiter à certains fonctionnaires, officiers et commerçants installés dans quelques villes. Poussé par l'aide soviétique, le nombre de fonctionnaire s'accroît considérablement et crée un réseau de clientèles pro-soviétiques.
Mais dans les campagnes, même  les plus reculées, les insurrections islamistes se transforment rapidement en un soulèvement généralisé contre "l'envahisseur moscovite".


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Lorsque les Soviétiques pénètrent dans le pays, celui-ci est secoué par les luttes intestines. L'ancestrale monarchie constitutionnelle s'appuyant sur les chefs de village traditionnels a été renversée par un coup d'État en 1973: il s'ensuit, comme le plus souvent après la disparition d'une monarchie, une série d'instabilité politique avec son cortège d'assassinats et de putschs...Chefs tribaux, "démocrates", islamistes et communistes se disputent le pouvoir.
En 1978, les Soviétiques parviennent à installer un régime qui leur est favorable et entament une coopération économique avec l'Afghanistan. Mais ce régime prosoviétique est fragile, contesté et miné par des querelles internes.
Fin 79, Leonid Brejnev lassé du désordre, décide d'intervenir militairement pour soutenir le parti communiste afghan menacé.
Les parachutistes de l'Armée rouge fondent sur Kaboul, la capitale, alors que les chars passent la frontière Nord. Les Soviétiques écrasent toute rébellion et liquident physiquement le président en place, jugé trop incontrôlable, pour installer un homme à eux, Babrak Kamal, à la tête du pays.






Dans un premier temps, cette opération semble être un succès complet, mais rapidement les troupes soviétiques qui contrôlent les villes et les vallées doivent faire face dans les montagnes à une rébellion de plus en plus importante.
Ce sont ceux que l'on appellera les "moudjahiddins", "combattants de la guerre sainte" qui reçoivent dans les mois qui suivent des renforts venus de tout le monde musulman, un soutien en arme et en dollars des Américains...



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 La
politique de bombardement systématique des campagnes, en plus d'accroître le ressentiment de la population, est vouée à l'échec, aucun effort n'est développé pour réellement pacifier les zones bombardées.
Dés lors, les insurgés, de plus en plus nombreux, nourris par la haine des occupants, ont toute latitude pour se réorganiser face à l'abandon soviétique des immenses zones rurales.


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L'ennemi implacable de toutes les armées impérialistes occidentales: le relief .
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L'Afghanistan est un pays majestueux; des paysages à vous couper le souffle (au propre et au figuré) propices aux embuscades...










Pour les Soviétiques, pourquoi s'intéresser à l'Afghanistan, pays pauvre, quasi féodal et sans grandes ressources?
Situé à la frontière sud de l'URSS, c'est cependant un objectif stratégique des plus intéressants dans leur volonté d'étendre le communisme dans la région. En outre, il leur permet de se rapprocher à la fois des champs pétrolifères du Moyen-Orient et des mers chaudes de l'Océan indien.
Déjà immense, l'URSS ne peut contenir ses appétits: mais l'Afghanistan se révèlera un plat empoisonné...
Pourtant, en apparence victorieuse dans les premiers temps, la puissante armée rouge va connaître une défaite qui va la miner profondément et précipiter la chute de l'Union Soviétique.


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Durant la guerre, une centaine de milliers de soldats sont déployés, ce qui est peu, notamment comparé à l'intervention américaine au Vietnam, qui s'était soldée par un échec malgré le déploiement de 500 000 Américains.
Par ailleurs, les premières troupes soviétiques sont issues des populations d'Asie centrale, et leur motivation ainsi que leur aptitude au combat sont faibles.
Certains soldats vendent même leurs armes ou leur équipement...
Enfin, l'Armée rouge n'est pas préparée pour une guerre asymétrique dans laquelle elle doit se confronter à une guérilla de montagne mise en place par des insurgés plus que jamais décidés à repousser les athées soviétiques.





L'Afghanistan est un pays des extrêmes: des hivers rudes, des étés torrides...

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Des soldats russes  qui ne sont pas des boyscouts.



Durant l'été 1980, les Soviétiques prennent enfin conscience que leurs méthodes sont inefficaces: les conscrits d'Asie centrale sont renvoyés chez eux et remplacés par des troupes russes plus expérimentées; mais surtout, des innovations dans la conduite de la guerre sont introduites: l'accent est mis sur l'infanterie légère et sur les forces spéciales, de nouveaux matériels sont livrés pour la guerre en montagne, des hélicoptères.
Mais afin d'éviter un engagement trop lourd, les Russes se concentrent assez vite sur la sécurisation des rares grands axes de communication et sur l'occupation des principales villes.

Cependant, ils ne résistent pas à la pression constante et en progrés des insurgés soutenus financièrement et logistiquement par des puissances étrangères et en particulier les États-Unis.


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L'invasion aura deux conséquences majeures sur l'insurrection: des régions ou groupes de personnes qui ne s'étaient pas encore soulevés intègrent la résistance, et d'autre part, le rôle des partis islamistes basés au Pakistan, vont commencer à s'accroître.
Sous le président Daoud, la répression sévère avait poussé le mouvement fondamentaliste naissant à l'exil. Réfugiés à Peshawar, au nord-est du Pakistan, ces groupes vont péricliter et devenir, avec l'arrivée des chars soviétiques, des relais pour aider la résistance intérieure et ainsi un bon moyen de mettre l'armée soviétique en difficulté. Les services de renseignement pakistanais (Inter Services Intelligence: ISI), font le pont entre les soutiens étrangers à la résistance aux Soviétiques et les groupes du jihad en Afghanistan.

Mais, plus important, ils prennent soin de ne financer que des partis religieux, interdisant par ailleurs, aux démocrates ou aux nationalistes afghans de s'organiser au Pakistan.
Les partis devaient parler de jihad (guerre sainte), non de "mouvement de libération nationale". Surtout, afin de les contrôler, l'ISI pousse les partis à s'unir afin de profiter des subsides américains. Et même si cette union n'est que de façade, elle va permettre aux Pakistanais  de contrôler ces groupes qui sont au centre de leur stratégie pour se sortir d'une situation dangereuse: entouré de deux régimes hostiles, l'URSS et l'Inde, le Pakistan a besoin de profondeur stratégique, et pour cela, manipuler la résistance.
Les Américains qui, depuis l'été 1979, soutient l'insurrection afghane, vont redoubler d'efforts pour contrer les Soviétiques sans s'impliquer directement:
" Tout le génie stratégique de l'Amérique a été d'utiliser l'islamisme, pourtant naturellement anti-occidental, afin d'abattre l'Union soviétique...Pendant une dizaine d'années, l'islamisme politique sera ainsi détourné de sa révolte initiale contre l'Occident pour jouer la dernière carte de la guerre froide",
analyse avec lucidité Jean-Dominique Merchet.

Après avoir hésité, les Américains se rendent compte de l'importance de freiner l'expansion soviétique dans la région.
C'est ainsi que se met en place "l'Opération Cyclone", une alliance curieuse, où l'on retrouve des nations officiellement ennemies comme les Israëliens et les Saoudiens pour financer en secret et organiser le recrutement de volontaires pour aller se battre au côté des Afghans au nom de la solidarité islamique. Armes et volontaires transitent par les camps de réfugiés situés à la frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan.

Le Pakistan, dictature militaire qui a instauré un islam radical dans son pays et qui compte bien profiter de ce conflit pour étendre sa propre zone d'influence dans la région, favorise dans ce but les groupes fondamentalistes les plus extrémistes comme les futurs "Talibans".
Le Pakistan qui devient le principal allié des États-Unis dans cette lutte contre les Soviétiques et en profite pour jouer un rôle de plus en plus important en organisant sur le terrain la résistance afghane.




Hélicos  abattus par les insurgés afghans grâce aux très efficaces missiles américains sol-air "Stinger".
Les Soviétiques perdent le contrôle de l'espace aérien...
En retour, ils mènent une répression impitoyable contre les populations suspectées d'aider les insurgés: bombardements massifs de villages, empoisonnement des puits, usages de gaz, de mines (certains experts avancent le chiffre effroyable de 20 millions de mines antipersonnelles larguées dans le pays).





La CIA va se focaliser sur une aide logistique et financière aux Moudjahiddines, filtrée par le Pakistan qui donne la plus large partie des aides aux groupes les plus extrémistes.
Un autre acteur va influencer aussi le cours des évènements: l'Arabie Saoudite, inquiète du communisme: elle pousse la jeunesse musulmane à s'enrôler dans la résistance.
Environ 35 000 volontaires venus de tous les pays viennent rejoindre les Moudjahiddins dont un certain Oussama Ben Laden, jeune et riche saoudien qui va développer un mouvement basé sur la volonté de chasser les Soviétiques  pour fonder un régime basé sur la lecture la plus radicale qui soit de l'Islam.

Pakistan, États-Unis et Arabie Saoudite forment une alliance contre les Soviétiques.
"L'Afghanistan avait été catapulté au centre de la Guerre Froide alors que le président Ronald Reagan s'était promis de faire reculer le communisme. les mollahs et les meneurs politiques afghans déclarèrent un jihad contre l'Union Soviétique pendant que prés de cinq millions de personnes fuyaient en direction du Pakistan à l'est et de l'Iran à l'ouest. Pendant la décennie suivante, les Américains et leurs alliés arabes et européens envoyèrent des milliards de dollars d'équipements aux moudjahiddines, de l'argent qui transitait par le Pakistan".

Ahmed Rashid.


Le tournant de la guerre intervient en septembre 1986, grâce à l'aide américaine: prés de trois cents missiles sol-air "Stinger" sont livrés aux moudjahiddines, et d'autres encore le furent par la suite. Prés de 250 avions et hélicoptères sont abattus en l'espace de deux ans.
On peut s'étonner que les Américains laissent faire les Pakistanais et arment des Islamistes radicaux qui bien des années plus tard les frapperont directement le 11 septembre 2001, mais il faut bien comprendre que dans le cadre de la Guerre Froide, tout ennemi de l'URSS est un ami potentiel et que les Américains n'ont aucuns scrupules du moment que leurs intérêts sont préservés...


Autre particularité, la guerre va favoriser le trafic de drogue puisque de nombreux chefs de guerre cultivent le pavot pour financer leurs achats d'armes.
Ainsi, l'Afghanistan produit prés de 1500 tonnes d'opium par an à cette époque et devient le premier fournisseur mondial d'héroïne.
Une place qu'elle continue d'occuper actuellement...







Cette guerre tournera rapidement au cauchemar; sur le plan international, l'URSS se voit définitivement discréditée.
En 1980, les Américains boycottent les Jeux Olympiques de Moscou pour protester contre l'invasion soviétique. En outre, la guerre finit de ruiner l'État soviétique qui est déjà aux abois: elle coûte 2 à 3 milliards de dollars/an; plus grave encore, le mécontentement de la population s'accroit quand elle voit revenir les jeunes soldats dans des cercueils de zinc (14 000 morts et plus de 75 000 blessés).
Malgré les efforts de la propagande et de la censure, où les soviétiques sont experts, les récits des soldats sur la dureté de la guerre et sur les atrocités commises par l'Armée Rouge sensée apporter le bonheur communiste au pays augmentent le ressentiment du peuple russe envers le régime.
Le parallèle avec le Vietnam pour les Américains trouve aussi un écho avec l'essor du trafic de drogue en URSS souvent alimenté par d'anciens soldats qui se ravitaillent en héroïne en Afghanistan.
Avec l'arrivée de Mikhail Gorbatchev au pouvoir et ses tentatives de rapprochement avec l'Occident, il devient impossible de continuer cette guerre qui s'enlise.
En 1988, il commence à négocier une trêve avec certains des leaders de la Résistance afghane dont le célèbre Commandant Massoud, un chef de guerre charismatique et modéré, contre le départ en bon ordre des troupes soviétiques.
Le retrait définitif à lieu le 15 février 1989.

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Le Commandant Massoud: sur ce visage, toute la noblesse d'un peuple de seigneurs.



L'URSS sort épuisée moralement et financièrement par cette guerre qui est une défaite même si elle ne veut le reconnaître officiellement...
C'est le tout le système soviétique qui s'écroule: le coup de grâce a été donné par une poignée de gueux enturbannés qui a participé à la destruction d'un régime totalitaire et d'une des puissances militaires de la planète qui aura duré 70 longues et terribles années...



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Le sacrifice des soldats russes aura-t-il servi au moins à nous prévenir et les hommes sont-ils capables de tirer des leçons du passé?




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Soldats français en Afghanistan: entre le doute et la résignation, les Occidentaux n'ont plus la force morale de transmettre leurs propres valeurs à des peuples qui n'en veulent pas.

"...Mettre plus de soldats sur ce théâtre d'opération ne fera jamais de différence. Car, dans le cas d'espèce, emporter une décision n'est pas lié à une question de moyens, mais à la nature même de cette guerre.
L'Afghanistan est un pays à peu prés incontrôlable.
D'abord à cause de sa géographie, très compartimentée, de sa sociologie: c'est une mosaïque invraisemblable de clans guerriers et peu enclins à se plier à un pouvoir central , adeptes d'un islam d'autant plus fanatique qu'il est relativement récent.
Déjà, en 1900, l'amiral américain Alfred Maham conseillait d'éviter de s'engager en Afghanistan"en raison du caractère très inhospitalier de ses habitants".
Mes réserves sur une issue favorable pour nous, Occidentaux, sont ensuite liées à des raisons politiques: nous nous appuyons sur un pouvoir -celui de Karzaï- dont la légitimité est faible.
Enfin, il y a des raisons militaires: nos pays disposaient autrefois d'armées coloniales avec une expérience du terrain et de la population acquise dans la durée: un militaire britannique de l'Armée des Indes ne prenait sa première permission qu'après vingt et un ans.
Aujourd'hui, nous faisons la guerre avec une coalition de quarante pays, dont les personnels changent tous les six mois: je rends hommage à leur professionnalisme et à leur courage; mais lorsque nos militaires commencent à percevoir le début du commencement de la réalité afghane, ils doivent partir.
Sur un plan strictement militaire, et même s'il est très difficile de porter un jugement global sur un théâtre aussi vaste et complexe, il me semble que nous ne pouvons pas emporter la décision.
L'hypothèse la plus probable est que, à un moment donné, nous déclarerons forfait en décidant que le gouvernement central à un semblant d'assise et nous partirons. Les Talibans qui ont la durée pour eux, car ils sont sur place, se disent que les Occidentaux se fatigueront les premiers".

Hervé Coutau-Bégarie.
( Président de l'Institut de Stratégie comparée)

 

 

 URSS LENINE et STALINE 1933 Gramota-total
L'aventure des Soviétiques en Afghanistan précipitera la chute de l'URSS et du bloc soviétique.

Bye bye  Sovietics; good morning islamism!

 

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24 décembre 2009 4 24 /12 /décembre /2009 06:35

 


France Cavalerie WW1 French heavy cavalry Paris August 1914

 

Paris, août 1914: quel enthousiasme!

Je dédie l'article que je vais écrire, à la mémoire de tous les hommes qui ont été fauchés en 14-18 par la barbarie "civilisée".
A la mémoire aussi des soldats fusillés dès 1914, pour insoumission, automutilation, désertion, fraternisation... Ils nous manquent cruellement, à jamais...
Qu'ils reposent en Paix, dans le Ciel et dans le cœur des hommes qui ne veulent pas les oublier...


Pour visiter le site officiel du film, cliquez sur:
JOYEUX NOEL!


 

Ce film a été présenté au Festival de Cannes en 2005, en sélection officielle hors compétition.
C'est une coproduction européenne: France, Allemagne, Angleterre, Belgique, Roumanie.

Dans les dix années précédant 1914, maintes crises, souvent graves, ont opposé les puissances. Mais toujours la paix a prévalu. Rien ne laissait supposer qu'il en serait autrement en 1914...

"...Je suis loin de penser qu'en ce moment il y ait dans l'atmosphère quelque chose qui soit une menace immédiate pour nous; bien au contraire...".

12 juin 1914: Jules Cambon, ambassadeur de France à Berlin.



Francois_ferdinand---famille.jpgL'Archiduc François-Ferdinand de Habsbourg et sa famille: il est l'héritier du trône d'un Empire austro-hongrois multi-séculaire, immense, prestigieux, morcelé...
La monarchie austro-hongroise doit faire face à une vague de nationalismes sans précédent...
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En visite à Sarajevo, en Bosnie-Herzégovine, province sous domination de l'Empire austro-hongrois; l'héritier du trône s'apprête à monter dans l'automobile où il sera assassiné avec son épouse...
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Une heure avant l'attentat...

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Les services de sécurité sont pris au dépourvu tant les risques d'un attentat avaient été minorés...
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L'assassin se nomme Gavrillo Princip (1894-1918) ; il a été manipulé par une secte  au service de la Serbie...
Officiellement, l'homme est un séparatiste ultre-nationaliste. Il a été réhabilité et considéré comme un héros par la Yougoslavie de Tito.

Le feu aux poudres.


 28 juin 1914
 
L'héritier du trône d'Autriche Hongrie, l'archiduc François-Ferdinand (1863-1914) et son épouse sont assassinés dans la petite ville de Sarajevo où ils sont en visite officielle. Les services secrets de Vienne savaient qu'il y avait un risque élevé d'attentat...Pourtant toutes les précautions semblaient avoir été prises...
Le meurtrier est un jeune ultra nationaliste serbe, armé par une secte terrifiante "La Main Noire" qui depuis des années, cherche à déstabiliser la monarchie austro-hongroise par des actes de violences inouïs, avec le soutien discret du gouvernement serbe...
L'exaspération de Vienne est à son comble lorsque l'enquête des Services secrets prouve la complicité du gouvernement serbe qui reçoit en conséquence un ultimatum.

Le gouvernement serbe, sûr de l'appui de la France et de la Russie, rejette une partie de l'ultimatum malgré les menaces de déclaration de guerre.
Désormais, le compte à rebours vers l'explosion générale est déclenché...



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France Cavalerie WW1 French heavy cavalry Paris August 1914 
Quel enthousiasme!
Gare-Est-2-aout-14.jpgParis, Gare Montparnasse, 2 août 1914.
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Gare Montparnasse...
A ce moment, personne ou presque n'imagine ce que sera cette guerre.
Dans deux semaines, nous serons à Berlin!

Face à la déclaration de guerre de l'Allemagne, les Français se mobilisent dans l'enthousiasme de la revanche sur 1870 après trente cinq années de lavage de cerveau et d'endoctrinement effectués depuis leur plus jeune âge à  l'école laïque républicaine.
Toute une génération servira donc de "chair à canon" pour contrer "les volontés hégémoniques de l'Empire allemand", récupérer l'Alsace-Lorraine  .Pour les Français, c'est l'ultime combat à mort entre la démocratie et la tyrannie. Sauf que le régime impérial allemand était tout, sauf "tyrannique".
A Paris, le gouvernement proclame que "dans quelques semaines les soldats français seront à Berlin!".


Allemagne Guillaume II kaiser
Guillaume II ( 1859-1941): contrairement à ses allures martiales, il craignait la guerre...
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Les jeunes allemands ne sont pas moins enthousiastes...
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Dans deux semaines, nous serons à Paris!
Des voix s'étaient pourtant élevées pour dénoncer la course aux armements et à la guerre: en particulier Jean Jaurès (1859-1914). Au début des années 1910, les socialistes européens se sont inquiétés des menaces de guerre et de la conduite à tenir en cas de conflit.
Les leaders de l'Internationale de chaque pays-Lénine en Russie, Adler en Autriche, en France...- condamnent la politique belliciste de leurs pays et le capitalisme qui "porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage" (Jaurès).
Dés novembre 1910, Jaurès dépose à la Chambre des députés un projet pour "une armée nouvelle" préconisant le développement des réserves, pour la défense, et non la prolongation du service, pour l'offensive. Il poursuit sa "guerre à la guerre": en 1913, il s'oppose à la loi sur le service de trois ans; au congrès extraordinaire du parti socialiste français du 14 au 16 juillet 1914, sur sa proposition, la grève générale contre la guerre est décidée. Le 27 juillet, des syndicalistes organisent une manifestation contre la guerre. Mais ces manifestations pacifistes échouent, comme le sentiment internationaliste, face aux nationalismes.
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Jean Jaurès en est la première victime le 31 juillet. Témoin de son rôle, le cri entendu lors de son assassinat:
 " Ils ont tué Jaurès, c'est la guerre!".





Finalement, il faudra quatre années de terribles souffrances,  1 400 000 morts; pourquoi? Pour récupérer l'Alsace-Lorraine...
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Pour récupérer l'Alsace (de culture profondément germanique) et la Lorraine, lointaines provinces situées sur les Marches de l'Est et laver l'humiliation de la cuisante défaite de la France en 1870; pour tuer des "sales boches"; pour  abattre le régime "tyrannique" prussien
 et instaurer une république allemande?
C'était oublier que le peuple allemand, dans son immense majorité était très attaché au régime impérial et à la dynastie des Hollen-Zollern, que les ouvriers et les classes moyennes allemands, en 1914, bénéficiaient depuis longtemps de lois sociales et de libertés très en avance sur une France républicaine.Que les Allemands n'étaient pas antisémites, contrairement aux Français (affaire Dreyfus).
Que le génie allemand produisait des sommités dans tous les domaines. On ne compte plus à cette époque les artistes, les philosophes, les politiques, les ingénieurs et les inventeurs,  les industriels et les savants allemands.



 
France lespoilu14-18




Lorsque la guerre surgit au creux de l'été 1914, elle surprend et emporte dans son tourbillon des millions d'hommes.
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A force de s'observer, dans le froid, la boue et la peur, on finit par mieux se connaître et ...se rejoindre.


"Hiver 1914, après plusieurs mois de marches et de contremarches,les soldats se sont brutalement trouvés immobilisés dans des tranchées improvisées.
Du coup, l'ennemi prenait figure, il avait un visage, parfois un prénom, vu l'incroyable proximité de la tranchée adverse, à six mètres, à quatre mètres...
Ces ennemis sont des hommes, comme vous et moi; à la moindre pause, ils chantent, ils boivent, ils rigolent...
Pendant ces instants-là, on s'envoie des cigarettes, du chocolat...
Oui, ces fraternisations à Noël 1914 ou à Pâques 1915, ces temps sacrés d'une Europe encore chrétienne, furent de simples balbutiements, une manière de jouir de l'arrêt des combats.
Un cri étouffé en faveur de la paix?
Peut-être...".

Marc Ferro (historien)

Même certains "hommes de Dieu" veulent la guerre totale contre la "Barbarie allemande"et appellent à la croisade en des discours vibrants:

"...D'abord, nous avons vu la Belgique poignardée dans le dos et ravagée, puis la Pologne, puis la Serbie, puis la nation arménienne liquidée par les Ottomans (alliés des Allemands)... Par voie de conséquence, pour sauver la liberté du monde, et la Liberté en tant que telle, pour sauver l'honneur des femmes et l'innocence des enfants, pour sauver tout ce qu'il y a de plus noble en Europe, tous ceux qui vénèrent la liberté et l'honneur, tous ceux qui mettent les principes avant le bien-être, et la Vie elle-même au-dessus de la simple vie quotidienne, sont réunis dans une grande Croisade, nous ne pouvons le nier, pour tuer les Allemands. Pour les tuer non pour le plaisir de les tuer mais pour sauver le monde[...] Bref, les tuer de peur que la civilisation entière ne soit assassinée...".
A.Winnington-Ingram, évêque anglican de Londres-1915.

Cité par S.Audouin-Rouzeau, A.Becker, 14618 retrouver la guerre, Gallimard-2000.


allemagne Berlin 1900
Berlin est , en 1914, une capitale des arts et des lettres.
Nikolaus Sprink, prodigieux ténor à l'opéra de Berlin, va devoir renoncer à sa belle carrière et surtout à celle qu'il aime : Anna Sörensen, soprane et partenaire de chant.
Le prêtre anglican Palmer s'est porté volontaire pour suivre Jonathan, son jeune aide à l'église. Ils quittent leur Écosse, l'un comme soldat, l'autre comme brancardier.
Le lieutenant Audebert a dû laisser sa femme enceinte et alitée pour aller combattre l'ennemi. Mais depuis, les Allemands occupent la petite ville du Nord où la jeune épouse a probablement accouché à présent.
Et puis arrive Noël, avec sa neige et son cortège de cadeaux des familles et des États majors.
Mais la surprise ne viendra pas des colis généreux qui jonchent les tranchées françaises, écossaises et allemandes...




Nikolaus et Anna:
un amour rare et immense, une lumière fragile mais qui brille pour tous les hommes.




Benno Fürmann et Diane Kruger. Nord-Ouest Production / Photo J.C. Lother

L'Art en général, la musique et le chant en particulier sont des liens puissants unissant les hommes par delà toutes les frontières.



Gary Lewis. Nord-Ouest Production / Photo J.C. Lother


La cornemuse mais aussi l'harmonica côtoient sur la bande son les instruments de l'Orchestre symphonique de Londres sous la houlette de Philippe Rombi, le compositeur.





Benno Fürmann. Nord-Ouest Production / Photo J.C. Lother


"Je retourne au front... Je veux chanter  pour mes camarades ce soir."

"C'est principalement par la musique et par le chant que sont arrivées les fraternisations dans la plupart des cas en 1914...
Il était donc normal que le chant occupe une place de choix dans ce film, au travers des voix de Nikolaus et Anna, mais aussi des soldats chantant leurs chansons populaires..."

Diane Kruger. Nord-Ouest Production / Photo J.C. Lother





L'Ave Maria est chanté par la très talentueuse Nathalie Dessay qui prête sa voix à la ravissante Diane Kruger.
 

La superbe musique est de Philippe Rombi:

" ...J'ai non seulement composé la musique originale de Joyeux Noël, mais également un hymne qui a son propre rôle dans le film, puisqu'il  unifie les camps ennemis.
J'étais donc impliqué dans l'écriture du scénario.
Et puis quand Christian m'a permis de réaliser un rêve de gosse en me faisant travailler avec le London Symphony Orchestra...".








Guillaume Canet et Daniel Brühl. Nord-Ouest Production / Photo J.C. Lother

Les officiers qui ne se seront pas opposés à la fraternisation seront sévèrement punis par leurs supérieurs qui sont "les planqués" de l'arrière, dans des bureaux des États majors et qui ne feront aucunes économies en vies humaines...





La genèse du projet du réalisateur, Christian Carion, est un livre: Batailles de Flandres et d'Artois 1914-1918 de Yves Buffetaut, que C. Carion a découvert par un mystérieux hasard en 1993...
Dans cet ouvrage, le réalisateur est tombé sur un passage intitulé
 " L'incroyable Noël 1914" où l'auteur évoque les fraternisations entre ennemis.

Bouleversé, C.Carion a effectué un énorme travail de recherches historiques.
Son premier travail fut de se documenter sur les fraternisations, de récupérer toutes les informations pour savoir, concrètement, ce qui s'était réellement passé...






Nord-Ouest Production / Photo J.C. Lother



" J'ai exhumé une série de faits divers extraordinaires dans les archives britanniques pour beaucoup, et plus tard françaises et allemandes.
Autant dire que l'on n'y entre pas facilement. Ce sont des lieux essentiellement fréquentés par des historiens professionnels.
Grâce à Yves Buffetaut, l'auteur du livre qui est à l'origine du film, j'ai pu accéder à ces documents.
En France, ils sont gardés par l'armée qui, si elle ne peut en empêcher la consultation, n'en fait pas la publicité...
Quant aux archives allemandes, je n'ai pas eu de mal à les consulter puisque beaucoup sont gardées en France; c'est la conséquence de la Seconde Guerre Mondiale."


Christian Carion


Quel plus grand réconfort pour un jeune soldat mourant que la présence d'une personne aimante in persona christi; n'est-ce-pas déjà le Ciel qui vient visiter la Terre?



 

Alex Ferns, Guillaume Canet, Daniel Brühl et Benno Fürmann. Nord-Ouest Production / Photo J.C. Lother






Diane Kruger, Daniel Brühl et Guillaume Canet. Nord-Ouest Production / Photo J.C. Lother

La nuit de Noël demeurera à jamais un temps d'espoir où brille le cœur des hommes de bonne volonté et les artisans de Paix...





Benno Fürmann et Diane Kruger. Nord-Ouest Production / Photo J.C. Lother

 

Bist du bei mir?

 





 

Benno Fürmann et Diane Kruger. Nord-Ouest Production / Photo J.C. Lother












Christian Carion (réalisateur) et Dany Boon. Nord-Ouest Production / Photo J.C. Lother



Dany Boon joue le rôle du brave bidasse de base (vous savez, ceux qui servent dans toutes les guerres de chair à canon...) avec une poésie et un talent remarquables.



Nord-Ouest Production / Photo J.C. Lother



Dany Boon. Nord-Ouest Production / Photo J.C. Lother

Dany Boon incarne avec beaucoup de talent le "troufion de base", le brave paysan, soldat de 1914, qui a été conditionné depuis sa plus tendre enfance par l'école de la République à venger la France et à récupérer l'Alsace et la Lorraine.

Guillaume Canet et Dany Boon. Nord-Ouest Production / Photo J.C. Lother




Benno Fürmann et Diane Kruger. Nord-Ouest Production / Photo J.C. Lother

Rien ne sera jamais plus comme avant...Mais l'amour sera toujours plus fort que la mort.




Affiche américaine.


"N'oublions jamais ces actes de fraternité entre ces soldats qui ne voulaient pas se haïr mais s'aimer en frère; le seul monument du souvenir devrait être en ceci".

La colombe et les tranchées
ou les tentatives de retour à la paix de Benoît XV.



Le 3 septembre 1914, un nouveau pape est élu: Giacomo Della Chiesa devient Benoît XV.
Les cardinaux choisissent un homme qui a aussi les talents d'un diplomate de façon à rétablir des relations efficaces entre la Papauté et les chancelleries des belligérants.
En 1914, la situation est tendue entre le Saint Siège et le gouvernement italien, majoritairement composé d'anticléricaux (des Francs-maçons). En outre, l'Italie rentre en guerre contre l'Empire austro-hongrois, une puissance catholique.
En revanche, les Français sont satisfaits de l'élection de Benoît XV et tenteront de "l'influencer".

Le pape et la curie romaine sont très inquiets face à l'inconscience des responsables politiques et des peuples; Benoît XV sent que cette guerre moderne ne ressemblera à aucune autre et sera terrible...




Rapidement, Benoît XV va profiter de son influence et du charisme dont jouit le Saint Siège, pour demander aux belligérants et en particulier aux Empires centraux de "réfléchir à la paix".
De son côté, la IIIème République française, anti-cléricale, franc-maçonne, voulant absolument une revanche sur 1870 et récupérer à tout prix l'Alsace et la Lorraine, reste poliment sourde aux demandes du Vatican; en fait, l'action du pape en faveur de la paix, inspire admiration et respect mais dérange.

Les appels à la paix de Benoît XV constituent pour lui un dilemme moral et politique: le Pape  doit rester neutre et ne pas prendre parti. Mais le Pape Benoît XV, sans pouvoir temporel mais "lieutenant du Christ sur Terre" ne peut se claquemurer dans un silence prudent. Il tente de faire revenir à la raison, en premier lieu, les chefs d'États catholiques en leur demandant d'abandonner leurs revendications territoriales, mais sans succès, car en 1914, les Gouvernements et les opinions publiques sont "gonflées à bloc".
Benoît XV est le chef des catholiques qui se trouvent dans les deux camps, il doit maintenir une bienveillance équilibrée sans porter d'accusations: sa position est extrêmement douloureuse lors du viol de religieuses belges par des soldats allemands...
A partir de 1916, l'Allemagne et l'Empire austro-hongrois, commencent à s'épuiser et semblent plus disposées à envisager des pourparlers de paix: Benoît XV intervient pour que Vienne et Berlin renoncent à l'occupation respectivement de Trieste et de la Belgique mais l'Allemagne refuse.

1er août 1917: dernière intervention publique de Benoît XV
Il publie une note de paix en envoyant le cardinal Pacelli à Berlin. Benoît XV demande précisément au gouvernement allemand ses volontés pour un retour à la paix: mais Ludendorf et Hindenbourg, militaires purs et durs au sein de l'État-major allemands, refusent tous les compromis, en particulier de rendre l'Alsace et la Lorraine.

La note du Pape dérange tout le monde...
Mais l'impuissance de la papauté est le début de la papauté du XXème siècle avec sa reconnaissance sur la scène internationale et ses interventions pour sauver la paix dans une Europe qui se déchristianise irrémédiablement...
 




 



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25 novembre 2009 3 25 /11 /novembre /2009 18:14

 L'homme et le loup: le plus dangereux et le plus nuisible n'est pas celui qu'on croit...

 

 

 

 

Sergueï est un Évène, ces nomades éleveurs de rennes qui vivent dans les montagnes de Sibérie orientale.
A l’âge de 16 ans, Sergueï est nommé gardien de la grande harde du clan de Batagaï.
Ce clan – dont le chef n’est autre que son père – est composé de quatre familles et de leur harde de 3000 rennes qu’ils conduisent d’un alpage à l’autre au gré des saisons. Dans cette immensité, le loup rôde et menace en permanence les rennes ; unique richesse et fierté des Évènes.
Dès son plus jeune âge, Sergueï a appris à chasser et abattre les loups sans état d’âme. Jusqu’au jour où sa rencontre avec une louve et ses quatre adorables louveteaux va bouleverser toutes ses certitudes… C’est à cet instant que sa vie bascule.
Pour protéger « ses » loups, Sergueï va transgresser les lois millénaires de son peuple et ainsi trahir son père et son clan. Dans l’insouciance de sa jeunesse, Sergueï va braver l’interdit : le jeune garçon et les louveteaux vont mutuellement s’apprivoiser.
Par amour, il partagera ce lourd secret avec la belle Nastazia.



Mais c’est sans compter que le loup garde son instinct de prédateur…





"L'homme est un loup pour l'homme".

Pendant de longs siècles, les hommes étaient peu nombreux, seuls et relativement démunis face aux animaux sauvages avec lesquels ils étaient en concurrence.
Puis, brusquement, en quelques décennies, l'équilibre fut rompu avec l'apparition d'armes à feu de plus en plus sophistiquées et l'explosion de la démographie. Ce profond déséquilibre s'est généralisé dans les relations entre l'homme et la nature: celle-ci est gravement menacée et on ne compte plus les espèces disparues ou en voie de disparition à cause de l'espèce humaine qui s'est crue trop longtemps supérieure à toutes les autres espèces, se développant à leurs dépens.Tout le règne animal et végétal, la biodiversité, est globalement menacé.




Avec le recul, la vision de l'humanité s'est profondément modifiée: l'homme doute aujourd'hui de son apparente supériorité et voit son avenir compromis.
Après deux guerres mondiales qui furent de vraies boucheries, se succédant en l'espace d'à peine vingt ans, le traumatisme est profond, surtout chez les peuples occidentaux. Eux qui développèrent une civilisation basée sur l'anthropocentrisme.
L'humanité est maintenant rentrée dans l'ère du "désenchantement". Les sociétés occidentales, naguère si optimistes, sont frappées par l'anxiété; une anxiété existentielle maladive: les Français sont les premiers consommateurs d'anxiolytiques.
Une partie de plus en plus importante de la jeunesse occidentale contemporaine, bénéficiant de progrès scientifiques fulgurants, n'ayant pourtant connue aucun traumatisme identifiable par l'Histoire, survie, blasée, voire désespérée, et fuit les réalités à affronter via des drogues de plus en plus dures et/ou l'alcool, en quête de paradis artificiels.
Parallèlement, le nombre des personnes très âgées augmentent à une vitesse incontrôlable ainsi que les maladies neurodégénératives qui frappent de plus en plus souvent avant la soixantaine.
Est-ce- un hasard si l'humanité est massivement frappée par des maladies incurables qui détruisent la mémoire?...

Malades d'elles-mêmes, les civilisations matérialistes, ne pouvant plus trouver de nouveau souffle, s'autodétruisent.

Dans ce
contexte délétère de "culture de la mort",
ce n'est pas un hasard si les mouvements en faveur de la protection de l'environnement sont majoritairement créés et animés par des Occidentaux: l'esprit de repentance a frappé.




Le loup a longtemps souffert d'une réputation détestable.



Le loup est à lui seul un symbole, un mythe et une légende noire. Pour les hommes appartenant à la civilisation judéo-chrétienne, il fut longtemps une bête démoniaque c'est-à-dire à exterminer.
Menteur, séducteur et cruel, le loup dans le Petit Chaperon rouge, conte écrit par Charles Perraut au XVIIe siècle, le loup décrit à la même époque par Jean de La Fontaine dans sa Fable Le loup et l'agneau.
Le loup et le chien, autre fable du même auteur, restaure une image positive du loup en tant que symbole de l'être épris de liberté.  Cependant, le loup restera l'archétype du nuisible qui a imprégné l'imaginaire collectif en Europe où il demeura pendant des siècles un vrai danger pour les villageois, surtout pendant les périodes d'hiver longs et particulièrement froids, comme en 1700,1701 et 1702.

Sinon, le loup a peur de l'homme et il a raison...


Rome louve-Capitole


La louve allaitant Rémus et Romulus, symbole de l'identité romaine.

Pourtant, la civilisation romaine, dont nous sommes issus, est fondée sur la légende de Rémus et Romulus: enfants abandonnés, ils sont  recueillis, nourris et protégés par une louve.

Romulus est le fondateur de Rome et l'assassin de son frère jumeaux.Ce meurtre, commis par le fondateur d'une des plus brillantes civilisations, obsèdera les anciens Romains qui, inconsciemment, se considèreront coupables pour l'éternité d'un crime impossible à réparer...
 Cette légende, les Romains païens y croyaient fermement tout en sachant qu'il ne s'agissait que d'un mythe, mais comme toutes les légendes elle soudaient un peuple et forgeait son identité profonde et, peut-être, scellait son destin.

Cette légende de Rémus et  Romulus rendaient les Romains fiers de leurs origines et de leur caractère: nourris par le lait d'un animal féroce mais noble, leurs ancêtres avaient donc toutes les qualités pour fonder une civilisation qui avait pour rôle d'éduquer tous les peuples barbares. Mais en même temps, plus ou moins inconsciemment, les Romains pressentaient avec angoisse dans ce récit légendaire, l'annonce de leur destinée: après avoir instaurer la "Pax romana" par des guerres et des conquêtes incessantes pour protéger leurs droits et leurs libertés face à des hordes sauvages, ils devraient succomber à l'encerclement, sombrer dans le chaos et disparaître?...Pas tout à fait, puisque la romanité perdura à travers l'Europe chrétienne.




St-Francois-et-le-loup.jpg

La jolie légende chrétienne de "Saint François d'Assise et le loup" est éloquente: dans le village de Gobbio, en Italie, sévissait un méchant loup qui égorgeait sans pitié tous les animaux qu'il rencontrait et qui avait même, dit-on, dévoré des enfants.

Saint François, qui prêchait par là, fut averti des méfaits de ce terrible animal. Lassé des lamentations des habitants, le saint décida d'aller à sa recontre en dépit de l'opposition des villageois qui lui disaient que c'était folie. Mais St François ne se laissa pas raisonner. Il sortit du village d'un pas décidé, égrenant son chapelet, il s'enfonça dans la forêt et n'eut pas de mal à trouver le refuge du loup, se dirigeant au son de ses hurlements. Parvenu devant la tanière, il se mit à genoux et attendit calmement.

L'animal sortit d'un bond furieux; St François le bénit et lui adressa ce reproche:

"Mon frère loup, c'est le Bon Dieu qui t'a créé. Tu L'offenses par ta mauvaise conduite.Si tu continues, je ne donne pas cher de ta peau. Je te propose un marché: je vais plaider ta cause auprés des villageois et tu auras la vie sauve; mais promets-moi en échange, de ne plus manger la moindre poule!"

Aussitôt, le loup, comme pour conclure l'accord, mit une patte avant dans la main du saint. Ils arrivèrent ensemble au bourg où les habitants,désormais rassurés, furent émerveillés de ce miracle.

L'animal tint parole et vécut en bonne entente avec les humains, bénéficiant en outre de leurs caresses et de leurs gâteries.

La douceur et la prière d'un saint ont pu ainsi venir à bout de la cruauté naturelle d'un animal.

in Des saints & des bêtes;Françoise Bouchard; éditions Résiac, 1999. 


 


 

En attendant, Nicolas Vanier cherche à faire prendre conscience qu'un changement des mentalités devient urgent. Mais soyons réalistes, Loup demeure un film de fiction car il est quasi improbable que d'un côté, des tribus d'éleveurs de rennes rompent avec leurs traditions et de l'autre côté, que les peuples des pays occidentaux et émergents changent rapidement leurs habitudes consuméristes.





 





Evenes-sur-le-depart.jpgNicolas Vanier a vécu avec les Evènes, un peuple encore préservé; ils sont à peine 2500.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Loup-Nicolas-Vanier.jpg


Nicolas Vanier: le regard anxieux de l'Occidental face à son futur... 



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21 novembre 2009 6 21 /11 /novembre /2009 05:39
L'Histoire d'une ascension sociale basée sur le mensonge et d'une longue descente aux enfers...


 barry-lyndon-1-800.jpg
 
 

Edmund Barry est un gigolo; c'est un arriviste ! Il cherche à s'introduire de force dans une société qui n'est pas la sienne en ignorant ses codes. Certes, il possède un certain goût pour les arts et tout ce qui est beau ou "belle";  cet homme-là a fui la justice des hommes mais sera rattrapé par celle de Dieu qu'il a tant méprisé.C'est un tricheur! Le  seul amour de cet être faible, calculateur et cynique  est son fils ... qui lui sera enlevé...

 


 

Barry-Lindon-Couple.jpg




 

 

 

 

Ambitieux, mais naïf, le jeune Barry est bien décidé à s'élever dans l'échelle sociale.
Il se voit contraint de fuir la justice de son pays après s'être battu en duel. Il s'enrôle alors dans l'armée britannique mais déserte à la première bataille. Les Prussiens le font prisonnier et le contraignent à servir sous leur drapeau.

Apprenant les usages du monde, mais non ses lois codifiées et implacables, Barry s'introduit dans la brillante société européenne. Il devient espion, tricheur, connaît des succès auprès des femmes et chasse de son coeœur tout romantisme.

Il assure son avenir en épousant une jeune femme d'une grande beauté, veuve et fort riche : la comtesse de Lyndon.

 

Ce mariage, qui lui apporte un fils et une fortune considérable, le conduit cependant à sa perte.

Il trompe sa femme et s'attire l'inimitié de son beau-fils, Lord Bullingdon.

Après la mort de son propre fils, il s'éloigne de plus en plus de son épouse qui tente de se suicider. Blessé par Bullingdon au cours d'un duel, Barry doit quitter l'Angleterre.

 
 

  

 

 

 

 

 

Pour Stanley Kubrick il est très important d'annoncer très à l'avance les événements importants de l'intrigue. Les anecdotes et les renversements de situation sont rendus plus inévitables et réduisent le rôle du "Deux ex machina".

On apprend ainsi que le fils de Barry va mourir alors qu'il joue avec lui : cette scène de jeu y gagne une qualité tragique et l'accident ne nous prend pas au dépourvu. Sinon, on se demanderait bien pourquoi, à ce moment de l'histoire, on voit l'homme et l'enfant jouer au croquet. 

 

 

barry-lyndon-poly.jpg

 

"...Barry est de plus en plus seul. Les circonstances font qu'au début il a des gens à qui parler. Mais après son mariage d'argent, il s'isole presque totalement de toute personne avec qui il pourrait avoir une relation de sympathie, à l'exception de son fils (…) C'est une tragédie. Le mélodrame, lui, utilise tous les problèmes et les catastrophes qui frappent les personnages principaux pour montrer que finalement, le monde est un lieu de justice. Mais la tragédie qui essaie de présenter la vie de façon plus honnête et plus proche de la réalité que ne le fait le mélodrame, vous laisse un sentiment de désolation.

 

Barry-Lindon-Marisa.jpg

Lady Lyndon éprouve pour lui une attirance purement physique. C'est ce qui se passe dans la plupart des cas où une personne est désespérément amoureuse. Les relations masochistes et tragiques que j'ai pu observer reposent essentiellement sur une attirance physique. Il m'a semblé que cela était exprimé de façon élégante et réaliste avec l'aide de Shubert. J'avais d'abord voulu m'en tenir exclusivement à la musique du XVIIIème siècle quoiqu'il n'y ait aucune règle en ce domaine. Je crois bien que j'ai chez moi toute la musique du XVIIIème enregistrée sur microsillons. J'ai tout écouté avec beaucoup d'attention. Malheureusement on n'y trouve nulle passion, rien qui puisse évoquer un thème d'amour ; il n'y a rien dans la musique du XVIIIème qui ait le sentiment tragique du Trio de Schubert. J'ai donc fini par tricher de quelques années en choisissant une œuvre musicale romantique...".

barry-lyndon-poly-2.jpg

Edmund Barry est un homme seul qui retournera d'où il vient: il sera impitoyablement rejeté comme un corps étranger après une greffe.

Dublin-ashford-dublin.1229692605.thumbnail.jpg

"J'ai cherché de meilleures représentations de ce tableau sur internet, mais je n'en ai pas trouvé. J'ai perdu assez de temps avec cela, alors voici une image qui est loin de pouvoir faire comprendre pourquoi j'ai ressenti une grande émotion en le revoyant, il y a quelques jours.

 

Je n'en dirai que quelques mots, mais des mots essentiels.

 

Qu'on me permette d'être immodeste. Ce que je vais dire ici, personne ne l'a jamais dit, ni écrit, ni entendu, ni lu, ni su, ni vu, ni voulu.

 

La toile est de William Ashford, et elle date de la fin du XVIIIe siècle. Quand on la voit en vrai, on paie attention à la rivière en contrebas (Liffey), et à la ville, au loin, qui n'est autre que Dublin, et que l'on reconnaît aisément grâce à la forme reconnaissable de quelques bâtiments (tous construits, bien sûr, par les Anglais.) Les arbres, le cerf du premier plan, ne sont là que pour encadrer la ville, lui donner un écrin artistique, européen, "italianesque", civilisé quoi.

 

Deux choses, pourtant, ont été découvertes par moi seul, et c'est là que je vais être, avec votre permission, un peu immodeste. Premièrement, la vue est topographique mais elle est impossible. Ashford n’a jamais vu ce qu’il a peint. Le visiteur reconnaît tout, et peut nommer tous les éléments du tableau : l’hôpital de Kilmainham, aujourd’hui transformé en musée d’art contemporain, le fort militaire, le barrage de Chapelizod, tout est correct. Mais l’ensemble est pure invention.

 

En effet, qu’on m’écoute bien : nulle part au monde, aucun endroit de l’univers ne peut offrir ce point de vue. Ashford a créé un point de vue inédit qui lui permet d’inventer Dublin.

 

Deuxième révélation. Le tableau est structuré sur une ligne d’horizon classique. A l’extrémité droite, le Royal hospital. A l’extrémité gauche, le Magazine Fort. Malheureusement, cette reproduction ne montre pas l'hôpital à l'extrêmité droite. Il faut me croire, voilà tout, ou il faut aller à Dublin, vérifier sur place.

 

Bref. Nous avons donc deux gros symboles militaires qui encadrent la vue de Dublin. La caserne que l'on peut toujours voir dans le célèbre Phénix Park, et l'hôpital de Kilmainham qui avait pour vocation de soigner les invalides de guerre. (Il se visite aujourd'hui, je le répète, car il est devenu un très beau musée d'art moderne et contemporain.)

 

A la National Gallery, le cartel parle d’une vue idyllique, de la sérénité des outskirts de la ville. La littérature d’histoire de l’art ne va pas plus loin. Ce n’est pourtant pas difficile de voir ce qui se trame sous la sérénité des outskirts de la ville.

 

C’est l’armée britannique qui, en encadrant la ville irlando-anglaise, apporte la paix, l’ordre et l’harmonie".


in Blog La précarité du sage.

 

 

Irlande.gif

 

 

Le XVIIIe siècle irlandais, dont l’acte de naissance est la signature du traité de Limerick, est en quelque sorte le siècle d’or de la domination protestante coloniale. Les premiers nationalistes parlaient de nation irlandaise protestante. Mais des mécontentements se sont fait sentir, d’autant plus que les colons irlandais ont de moins en moins eu besoin de l’Angleterre pour assurer leur sécurité.

 

Le premier nationalisme irlandais provient donc des colons protestants qui voulaient à tout prix garder le pouvoir dans l’île.

C’est dès la fin du XVIIe siècle qu’on assiste à un essor du nationalisme protestant avec des personnes comme Molyneux ou Swift. Molyneux (1656-1698), est né à Dublin, il devient haut fonctionnaire, puis député. Bien qu’il soit protestant d’origine anglaise, il défend l’autonomie du parlement Irlandais, en s’appuyant sur les droits hérités du Moyen Âge. L’ouvrage de William Molyneux, The case of island stated, publié en 1698 devient très vite tout au long du XVIIIe siècle une sorte de référence patriotique et connut une réédition en Irlande et aux États-Unis. Enfin Swift a combattu les abus de l’ordre politique en place, et il était un ardent défenseur de l’indépendance législative et constitutionnelle de l’Irlande protestante.

 

IrishHC1780.jpg

 

The Irish House of Commons, 1780 by Francis Wheatley

 

 

 

La contestation coloniale s’est incarnée à la Chambre des Communes, dès 1760 avec un petit groupe de protestants libéraux déçus de la politique anglaise en Irlande.

Ce groupe parlementaire se nommait les « patriotes irlandais », et étaient composés d’Henry Flood, et dès 1775, d’Henry Grattan. Ils ont tout d’abord réclamé la liberté commerciale envers l’Angleterre, car la couronne anglaise pratiquait des mesures protectionnistes sur la plupart des marchandises venues d’Irlande comme pour l’agriculture.

 

Mais c’est surtout dans le domaine industriel que le protectionnisme se ressentait le plus. L’industrie textile était la plus importante des activités exportatrices anglaises. Or l’Irlande possédait un embryon d’industrie textile axée sur la production de laine. La législation tudorienne en interdit l’exportation. On estime que c’est une des raisons qui a provoqué la ruine de l’industrie lainière, ce qui va entraîner par la suite une importante émigration presbytérienne vers le continent américain. Leur deuxième grande réclamation était l’indépendance législative de l’Irlande vis-à-vis de l’Angleterre.

Henry Flood fit Voter en 1768 l’Octennial Act qui limitait à huit ans la durée du mandat parlementaire. La première législature « élue » sous ce régime, était plus sensible aux revendications du groupe des partisans Irlandais.

 

Les idées des parlementaires partisans avaient eu quelque influence, mais c’est surtout la révolte des colons d’Amérique qui va servir de tremplin à leurs revendications.

 

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Originally entitled Yankee Doodle, this is one of several versions of a scene painted by A.M. Willard in the late nineteenth century that came to be known as The Spirit of '76. Often imitated or parodied, it is one of the most famous images relating to the American Revolutionary War. The life-sized original hangs in Abbot Hall in Marblehead, Massachusetts.

Les répercussions de la guerre d’indépendance américaine:L'Esprit de 1776 ou l'influence de la révolution américaine en Irlande.

 

Bien que le Parlement irlandais ait affirmé sa loyauté envers la couronne anglaise, la rébellion des colonies américaines échauffait les esprits.

La plupart des colons irlandais se sentaient très proches des insurgés américains. Tout d’abord à cause de la similarité des revendications et aussi à cause de la forte émigration de protestants irlandais en Nouvelle-Angleterre. En raison de ces difficultés militaires, l’Angleterre avait dû retirer une partie de ses troupes stationnées en Irlande pour les envoyer combattre en Amérique. Dans toute l’Irlande, des milices s’organisaient pour prendre la relève des troupes et ainsi assurer la défense des côtes contre une éventuelle invasion franco-espagnole. Patronné par les pairs du royaume, financé par les grands propriétaires, ce mouvement des volontaires, commandé en 1778 par le duc de Leinster, va compter près de 40 000 hommes. En 1780, l’armée des volontaires, forte de 80 000 hommes, fut placée sous les ordres d’un patriote, le compte de Charlemont, un ami de Flood et de Grattan. Les volontaires sont d’abord composés de membres des classes moyennes protestantes, qui sont pour la plupart pro-américains et hostile à toute intervention du parlement anglais dans la vie politique irlandaise. Peu à peu, des bourgeois catholiques y entrent à leur tour. Les Volontaires qui parlent au nom du peuple deviennent le pivot de la lutte constitutionnelle, en menaçant le pouvoir anglais de suivre l’exemple américain.

 

Dès 1778, des lois émancipatrices en faveur des catholiques sont votées, complétés par une loi de 1782. Elles leur concédaient  le droit de détenir de la terre avec des baux de longue durée, abolissaient les dispositions qui permettaient aux fils convertis de spolier leur famille et décidaient que les successions catholiques se feraient selon le droit commun. Ce n’était pas encore l’égalité des droits, mais c’était une première brèche significative dans les lois pénales. Ces nouvelles avancées sont dues en partie aux protestants éclairés, favorables à l’assouplissement des lois pénales.

Henry Grattan se félicite en 1782 de l’abrogation du code pénal au nom de la nécessité d’union nationale. Pour la majorité des protestants d’Irlande, les catholiques ne constituaient plus un réel danger, et il était normal que les protestants contrôlent l’Irlande mais que les catholiques retrouvent leur identité. Ces avancés pour les catholiques sont aussi dues au gouvernement britannique qui tenta de renforcer le pouvoir catholique afin de contrecarrer les trop fortes ambitions de certains colons protestants.

 

Néanmoins, au cours de la longue guerre d’indépendance américaine, les revendications des patriotes irlandais devinrent plus radicales. Ces derniers, ont maintenant une nouvelle forme de pression grâce aux volontaires...

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2 novembre 2009 1 02 /11 /novembre /2009 04:09

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ON ACHÈVE BIEN LES CHEVAUX (?)



L'action se situe au début des années 1930, en Californie.

Au coeur de la grande dépression, on se presse pour participer à l'un des nombreux marathons de danse organisés à travers le pays pour gagner les primes importantes qui y sont mises en jeu.

Robert et Gloria font partie de ces candidats...

Au-delà de l'anecdote, c'est à une lecture de notre propre société qu’invite ce film, par opposition entre l'enfer que vivent les participants de ce marathon - privés de sommeil et de temps de réfléchir, et soumis à des épreuves cruelles (où mourra l'un d'entre eux) - et la beauté du paysage et du soleil levant entrevus de façon fugitive à l'extérieur.

Sydney Pollack indiqua avoir attaché une grande importance au personnage de l'animateur, « symbole de tout ce que l'Amérique avait de pire et de meilleur ».

Mais on peut aussi y voir une réflexion sur la condition humaine soumise à la loi de l'argent facile, du consumérisme et d'une économie qui n'est plus au service de l'être humain mais où ce dernier est rendu esclave d'un système économique: le capitalisme sauvage en Amérique ou l'économie socialiste planifiée en URSS...

 

 

 
 

Comme on peut le constater, la traduction française du titre est assez différente du titre anglais original. À cet égard, l'emploi du mot "bien" est à double sens. Contrairement à ce qu'on comprend généralement ("on achève bien" au sens "on achève correctement"), l'adverbe est à prendre en son sens interrogatif et non qualitatif, plus proche du titre d'origine, comme par exemple ainsi  : "On achève bien les chevaux, non?"

 


 

On achève bien les chevaux est une adaptation réussie du roman de Horace Mac Coy.

C'est un des plus beaux films de Sydney Pollack, auteur de films remarquables (Les trois jours du condor,1977...) mais cinéaste par ailleurs inégal.

 

USA-wallstreet1929.jpg

On achève bien les chevaux nous plonge au coeur de la Grande Dépression économique américaine des années 1930, provoquée par le krach boursier d'octobre-novembre 1929.

Le mécanisme fatal de la plus grave crise économique et morale qu'ont connu les États-Unis peut se résumer brièvement de la façon suivante:

1/ Années de croissance après la Première Guerre mondiale (essor important de la consommation des classes moyennes grâce au crédit, de l'industrie de l'automobile. En 1920 on comptait 6 millions d'automobiles, en 1929 plus de 26 millions).

2/ "Boursomania": les classes moyennes boursicotent frénétiquement pour obtenir des gains rapides et faciles; chute de l'épargne).

3/ 1928: Déconnexion de la hausse des actions boursières avec l'économie réelle.

4/ Chute des actions: panique: des millions d'Américains moyens sont ruinés en quelques heures.

5/ Effondrement de la consommation des ménages, des prix de l'immobilier: fermetures massives d'entreprises; chômage.

6/ Crise morale/ crise de confiance dans le modèle économique américain.

 


En quelques mois le chômage touche 25% des Américains.Tous les secteurs sont plus ou moins touchés: en premier, l'industrie automobile que chacun croyait irréversiblement florissante, tandis que d'autres sont gagnants.

 


 

 

Les classes moyennes ("les cols blancs") sont durement frappées par le chômage.

 


 

Pour survivre et/ou faire rêver les gens, des marathons de danse sont organisés à travers le pays avec tout le cynisme dont seuls les êtres humains civilisés sont capables.

La règle de ces épreuves est très simple: il faut danser en couple le plus longtemps possible, avec seulement des pauses de dix minutes toutes les deux heures. De nombreuses personnes s'y inscrivent, afin de décrocher la somme attribuée au couple vainqueur qui peut atteindre 1500$, tandis que d'autres personnes s'y rendent pour profiter du spectacle, afin d'oublier leur propre misère.

 


Le spectateur va ainsi se procurer des sensations fortes en suivant le destin de quelques-unes de ces personnes, toutes candidates d'un marathon de danse, sorte de jeu du cirque des temps modernes.

 


Il y a d'abord Gloria ( Jane Fonda, impressionnante), actrice, jeune femme cynique qui vient de perdre son partenaire à la suite d'une grippe et Robert ( Michael Sarrazin, secret), jeune homme épris de liberté, qui deviendra le nouveau partenaire obligé de Gloria et le référent du spectateur.

On croisera aussi Alice (Susannah York, très émouvante), aspirante actrice elle aussi (nous sommes en Californie), starlette resplendissante et son partenaire Rollo ( Michael Conrad), son pseudo-agent. Enfin, il y a aussi Sailor (Red Buttons, exceptionnel), marin qui commence à se faire vieux et sa partenaire Shirley, puis une jeune femme enceinte et son compagnon, père de l'enfant.

Toutes ces personnes vont tenter d'aller jusqu'au bout de leurs forces, afin de gagner la prime qui leur permettra de sortir de la misère...

 

 




 


Les familles qui ne peuvent plus payer leur loyer sont impitoyablement chassées de leur maison ou appartement.

Elles s'abritent dans des bidons villes surnommées avec dérision "Hooverville" du nom du président Hoover, un homme politique incompétent, issu de la haute bourgeoisie: le peu des mesures qu'il prendra pour atténuer la crise seront de surcroît catastrophiques. Le pire fut le retrait des avoirs US en or de la Banque d'Allemagne qui provoqua une crise économique et morale sans précédent, dans une Allemagne qui venait à peine de se relever de ses ruines.

 

 

 

 

 

Allemagne affiche-propagande-nazie

 

 

 

 


Les Allemands, affamés et humiliés s'en souviendront et porteront au pouvoir Adolf Hitler.


 


On achève bien les chevaux est un film intense et désespéré qui apporte un témoignage saisissant sur ces marathons de danse, longtemps demeurés méconnus en Europe, qui illustrent la dépression économique et morale dans laquelle était plongée l'Amérique à cette époque.

Parabole de la triste condition humaine, vouée inévitablement à la tragédie, le film se déroule dans un décor unique, oppressant, véritable arène où les gens ruinés viennent assister au spectacle de la misère afin  d'oublier la leur.

La scène d'ouverture, très étrange, peut être un peu trop appuyée, voulue par Pollack, (d'origine polonaise, on reconnaît sa sensibilité portée au tragique désespéré propre à l'âme slave)  ne laisse pas de doute quant à la parabole: dans un paysage naturel, constitué par des plaines et des bois, un homme et un enfant (Robert?) se lancent à la poursuite d'un cheval qui s'est enfui, visiblement épris de liberté.

Pollack filme ensuite Robert errant sur une plage, avec la voix off qui continue de donner les règles du marathon.

Retour sur la fuite du cheval qui finit par tomber, épuisé; puis de nouveau plan de Robert sur la plage; enfin retour sur l'enfant et l'homme qui abat le cheval d'une balle dans la tête, réduisant ainsi à néant la quête de liberté de ce noble animal...


 


Pollack utilise le décor conçu par Harry Horner: il enferme les personnages du film en huis clos afin de les isoler du reste du monde et les montrer prisonniers de leur effroyable condition.

Il éclate le narration de son film par son utilisation de flash-back, mais aussi par l'utilisation, peu fréquente au cinéma, du flash-forward, où on peut suivre Robert, après le marathon de danse, jugé puis emprisonné.

Que s'est-il donc passé? Par ce procédé créant un véritable suspense, le spectateur s'interroge ainsi sur l'issue du marathon, tout en se doutant qu'une tragédie a eu lieu.

 



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